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L'ensembledesdonnéesprésentéesjusqu'àmaintenantestissuedela ampagne5menée

au GANIL. La suite de ette thèse repose sur les données de la quatrième ampagne

d'expérien eau GSI àDarmstadt. Durant ette expérien e, le multidéte teur aété utilisé

pourdes énergiesdefais eausupérieuresaux ampagnespré édentes. Unequestionsepose

don on ernant les limites de INDRA. En eet, il faut que le tauxde déte tion multiple

dans une ellule reste faible, même pour les énergies in identes entrainant de grandes

multipli ités.Uneétude s'impose don on ernantle nombre de déte tionsmultiplespour

les ollisions onsidérées.

La ourbede lagure(2.16)nouspermetde déterminerletauxde dete tionmultipledans

notre as [Cop90℄.En onsidérant unemultipli itémoyenne de l'ordrede 30etun nombre

Fig.2.16 Représentationde lavariable k

= N d

M

, dépendantdu nombre de déte teurs Nd et de la multipli ité de parti ules M, en fon tion du pour entage de

déte tion multiple. Pour une multipli ité de l'ordre de 30 et pour 330

déte teurs environ, la valeur de k

11 orrespond à moins de 5

%

de

déte tions multiples.

de déte teurs voisin de 330, le taux obtenu ne dépasse pas 5

%

. Dans les données qui

vont être analysées dans ette thèse, e pour entage indique que le taux d'erreur restera

faible quand onse on entrera sur tel outel produit déte té. Ce sera le as en parti ulier

quand ons'intéressera aufragmentdéte té leplus lourd(sanatureserararemententa hée

d'une erreur due à un empilement dans le déte teur on erné). De plus, l'empilement le

plusprobable sepasseraave une parti ulelégèrequimodierapeu l'observableprin ipale

(natureen hargedufragment).Par ontre,untauxd'empilementdel'ordrede5

%

signie

quelaplupartdesévénementsdemultipli itéélevéeestpolluépardetelsempilements.Ilen

résultera unein ertitudesur lesvariablesglobales ara térisant l'événement,enparti ulier

l'énergie d'ex itation mesurée par alorimétrie. Mais là aussi, l'erreur restera limitée à

Chapitre 3

Un signal de transition de phase : la

bimodalité

L'un des signaux les plus remarquables de la présen e d'une transition de phase est le

signal de bimodalité.Ce dernierest sans douteleplus dire t de tous lessignaux proposés.

Il onsisteen eetàobserverunegrandeurtrèsbienmesuréeexpérimentalement,sansfaire

d'hypothèseparti ulière.Lesautresméthodes, elles,apparaissentmoinsdire tes( al ulde

l'énergie d'ex itation, né essité de re onstruire les partitions,...). La bimodalité est don

un signal fort, même si les informations qu'elle nous apporte sont plus qualitatives que

quantitatives.

Leprin ipede labimodalitéestlesuivant:par l'observationd'une grandeurjouantlerle

de paramètre d'ordre, il serait possible de mettre en éviden e deux famillesd'événements

à une température donnée ( adre anonique), et ainsi d'avoir la possibilité de séparer les

deux phases éventuelles[Gul03℄.

Danslesparagraphessuivants,nous examinerons ette bimodalitéd'unpointde vue

théo-riqueen her hantuneobservable adaptée(paramètred'ordre).Nousvérieronségalement

larobustesse du signal pour pouvoir omparer les résultatsà l'expérien e.

Dans une se onde partie, nous présenterons rapidement lespremiers résultats

expérimen-taux déjà publiés et obtenus pour les ollisions entrales de trois systèmes diérents :

Ni+Ni [Lau04℄, Ni+Au [Bel02℄ etXe+Sn [Bor02℄.

Enn, ladernière partie traiterales ollisionspériphériques étudiées dans e travail.Deux

systèmes seront analysés pour une énergie de bombardement de 80 MeV/A : le sytème

Xe+Sn et le système plus lourd Au+Au. Pour e dernier, le problème de la ssion sera

abordé et les résultats omparés à Xe+Sn. Ce hapitre s'a hèvera en étudiant l'inuen e

de l'énergie de bombardement sur lesignal de bimodalité.

3.1 La bimodalité : les prévisions théoriques

paramètre d'ordre[Cho04℄notéX, ommel'énergieE,lenombre de parti uleN ouen ore

le volume V, la transition de phase se manifestera sur la ourbe par une partie onvexe

dans larégion spinodale. Cette ourbe est tra ée en bleue sur la gure(3.1).

Quelleest la réper ution de ette observation sur la distributionde X? Laprobabilité de

X

λ S (X)

2

1

eq

X1 Xmin Xmax X2 X

Minimum slope Maximum slope ln P(X)

Fig. 3.1 Cas d'un ensemble anonique pour un système ni (gure extraite de la

référen e[Cho04℄).La ourbebleuereprésentel'entropieStra éeen

fon -tiond'unevariableXjouant lerledeparamètred'ordre.La ourbeverte

orrespond àladistribution deprobabilité P(X) en é hellelogarithmique.

Unetransitionde phasemarquée par la onvexité de Sse traduitpar une

bimodalité de P(X).

la variable X prend la forme

P (X) ≈ eS(X)−λX

λ = dS

dX

est le paramètre de Lagrange orrespondant. La distributionP(X) est représentée en vert sur lagure (3.1). On

s'aper-çoit que la onvexité de l'entropie se traduit par la présen e de deux maxima séparés par

un minimum (appelée bimodalité), dans la distribution de probabilité de l'observable X.

Cettebimodalitéindiquedon la oexisten e,pourlesystèmeétudié,dedeuxtypesd'états

ou"phases"distin tes. Silagrandeurbimodaleest uneobservable olle tive,ellepeutêtre

identiée à l'un des paramètres d'ordre de la transition (toute observable orrélée à un

paramètre d'ordreest potentiellementparamètre d'ordre).

Silesystèmeestàl'équilibrethermodynamique,ilestpossibledemontrer[Cho01℄que ette

dénition est équivalente au théorème du er le unitaire de Yang et Lee [Lee52 ℄[Cho01℄.

Autrement dit, le phénomèneétudié dans la limite thermodynamique est bien une

transi-tion de phasestandard du premierordre.

An de mettre en éviden e une possible transition de phase dans la multifragmentation

nu léaire,nousavons hoisi denousintéresseràladistributionde hargeduplus gros

plus gros fragment est un paramètre d'ordre dans nombre de modélisations théoriques de

phénomènes ritiques, thermiques ou non thermiques [Bot97℄. Finalement,si la

multifrag-mentationpeut êtreapparentée àune transitionde phasede typeliquide-gaz ommeilest

prévu théoriquement [Ber83℄,alors leparamètre d'ordreattendu est ladensitéde matière,

qui est très ertainement orrélée àla tailledu plus gros fragment.

Danslasuite,nousallonsnousintéresserà eparamètred'ordred'unpointdevuethéorique

en utilisantun modèle :le modèle du gaz sur réseau.

Le paramètre d'ordre

Amax

An de mettre en éviden e théoriquement le signal de bimodalité,F. Guminellia

uti-lisé lemodèle du gaz sur réseau [Gul03℄. Ce modèle, inspiré du modèle d'Ising, onsiste à

onsidérerunréseauàtroisdimensions omprenantun ertainnombrede sites, haquesite

pouvant être vide ou o upé par une parti ule d'impulsion variable. Un hamiltonien est

alors déni omme la somme de deux termes, l'un potentiel prenant en ompte

l'intera -tionentre parti ules(s hématisée ommeun ouplageattra tif onstantentre pluspro hes

voisins; au un terme de oulomb n'a été rajouté), l'autre inétique traduisant l'agitation

thermique. On peut alors al uler et observer diérentes observables telle que la tailledu

plus gros fragment.

Ce modèle présente à la limite thermodynamique un point ritique pour une valeur de la

pression

P = Pc

, et une transition de phase du premier ordre du type liquide-gaz pour

P < Pc

.

La gure suivante (g. 3.2) montre les distributions de probabilité de

Amax

normalisé à la taille de la sour e dans l'ensemble anonique isobare (masse xée, énergie et volume

xés seulement en moyenne). Le al ul est fait à une pression sous- ritique (

P < Pc

), pour des températures pro hes de la température de transition

Tt

etpour un système de 216 parti ules.

En observant la ourbe noire du se ond graphe (en haut, à droite) de la gure (3.2), on

onstate la présen e de deux maxima séparés par un minimum, ara téristique d'un

para-mètre d'ordre. Cette ourbe, orrespondant à la température de transition

Tt

, permet de mettre en éviden e deux types d'événements diérents. Le premier type, ara térisé par

le pi de droite, regroupe les événements ayant un résidu bien plus gros que les autres

fragments: la phase dite liquide. Le se ond, orrespondant au pi de gau he, présente un

fragment de masse

Amax

quasiment identiqueaux autres fragments : une faible valeur de

Amax

peut être asso iée à la phasegazeuse.

On onstate égalementque,pour une températureplus petite quelatempératurede

tran-sition

Tt

, seuls les événements de type "liquide" subsistent de façon signi ative ( ourbe noire du premiergraphe,en hautà gau he). A l'inverse, pourune températureplus élevée

que

Tt

, esontlesévénementsdetype"gazeux"quel'onobserve( ourbenoiredutroisième graphe,en bas à gau he).

Fig. 3.2 Distributions de probabilité de

Amax

As

pour un ensemble anonique

obte-nues dans un al ul du modèle de gaz sur réseau [Gul03℄.

Amax

(

Abig

) représente la taille du plus gros fragment et

As

elle de la sour e. Les 3 premiers graphes orrespondent à 3 températures diérentes (avant la

température de transition

Tt

, à la température

Tt

, et après

Tt

). Chaque tra é de es graphes orrespond à diérentes valeurs de

p (impulsion

ajoutée traduisant la mémoire de la voie d'entrée : voir le texte),

∆p

p

pouvant représenter 0

%

, 10

%

, 50

%

et 100

%

de l'impulsion totale

ther-malisée. Enn, le dernier graphe orrespond à es mêmes distributions

pourun tauxdéni pré édemmentde100

%

etaux troistempératures

pré- édentes.

Nouspouvons on lurequel'observable

Amax

estee tivementunparamètred'ordrede latransitiondephaseliquide-gaz,mêmepourun systèmedelatailled'unnoyauatomique.

Pour relier ette observation à l'expérien e, il faut tenir ompte d'un élément important :

l'étude des noyaux se fait par le biais de ollisions dynamiques. Le système déte té

om-prend don non seulement la sour e équilibrée, mais aussi des parti ules ayant gardé la

La bimodalité : un signal robuste?

An de simuler théoriquement une mémoire de la voie d'entrée, il a été ajouté une

énergie dans une dire tion donnée. Dans notre as, la dire tion privilégiée sera bien sûr

la dire tion du fais eau. Il a don été ajouté dans le modèle pré édent une impulsion

∆p

représentant un ertainpour entagede l'impulsiontotalethermalisée.Cetajouttraduitle

fait quela distributiondans l'espa edes momentsest allongéeetnon sphérique.

Lerésultatobtenu est présentésur lamême gure(g. 3.2).Sur ha undes trois premiers

graphes sont tra és plusieurs ourbes (grise laire, grise, grise fon ée et noire)

orrespon-dant à diérentes valeurs de

∆p

p

(respe tivement 100

%

, 50

%

, 10

%

et enn

∆p

p = 0

, e qui orrespond à une sour e totalement équilibrée).On s'aperçoit que le signal de bimodalité

reste visible quelle que soit la part de l'impulsion thermalisée par rapport à l'impulsion

totale.

Dans le quatrième graphe (en bas à droite), les trois ourbes, orrespondant à trois

tem-pératures diérentes, sont tra ées pour

∆p

p = 100%

. Pour le as

T = Tt

, même si les deux maxima sontmoins visibles, ils restent ependant présents.

Lesignal de bimodalité apparaîtdon robuste par rapportàla "pollution"hors-équilibre.

Il sembledon que e soitun signal fort de transition de phase, fa ilement appli able aux

données expérimentales.

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