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Chapitre VII Déplacements Scolaires, Energie et

3. Consommation d’énergie et structure du territoire

3.1. Indice de performance et niveau de scolarité

L’indice de performance des déplacements scolaires présenté dans le Chapitre IV a été calculé et cartographié pour l’ensemble du territoire wallon à trois échelles complémentaires : la commune, l’ancienne commune et le secteur statistique. Les résultats sont ici présentés à l’échelle intermédiaire de l’ancienne commune qui permet à la fois une grande lisibilité des résultats (au contraire des cartes présentées à l’échelle du secteur statistique) et une précision suffisante (au contraire des cartes présentées à l’échelle de la commune qui « gomme » les spécificités locales).

La Figure VII-1 présente la cartographie de l’indice de performance des déplacements scolaires, tous niveaux confondus (maternel et primaire, secondaire, supérieur). Les deux agglomérations principales de la Wallonie, Liège et Charleroi (identifiées respectivement par les codes A1 et A2 sur la Figure VII-1) présentent les indices de performance pour les déplacements scolaires les plus faibles. D’autres villes et noyaux urbains localisés le long de l’ancien bassin industriel (de l’ouest à l’est, on peut identifier sur la Figure VII-1 Mouscron (B1), Tournai (B2), Mons (B3), Charleroi, Namur (B4), Huy (B5), Liège, Verviers (B6) et Eupen (B7)) présentent également des indices de performance pour les déplacements scolaires relativement faibles. Ces noyaux sont caractérisés par un environnement bâti dense combiné à une bonne mixité fonctionnelle et une desserte efficace en transport en commun.

Deux différences majeures peuvent être mises en évidence entre la cartographie de l’indice de performance des déplacements scolaires et celle relative aux déplacements domicile-travail (Figure VII-2). Les déplacements scolaires présentent des indices de performance, par trajet et par personne, nettement moins élevés que les déplacements domicile-travail, principalement en raison de distances parcourues plus faibles et de meilleures parts modales pour les modes doux, le bus et le train. L’indice de performance moyen pour les déplacements domicile-travail s’élève à 12,1 kWh par trajet et par travailleur alors que l’indice de performance moyen pour les déplacements scolaires n’atteint que 4,1 kWh par trajet et par personne. La seconde différence est relative aux liens entre structure du territoire et consommation d’énergie pour les déplacements qui peuvent être mis en évidence au départ d’une analyse qualitative des cartes proposées.

Les phénomènes discutés, dans le Chapitre V, pour les déplacements domicile-travail sont moins évidents à identifier dans le cas des déplacements scolaires.

Figure VII-1 : Indice de performance des déplacements scolaires, tous niveaux confondus, à l’échelle de l’ancienne commune, données ESE 2001.

Figure VII-2 : Indice de performance des déplacements domicile-travail, à l’échelle de l’ancienne commune, données ESE 2001.

Figure VII-3 : Indice de performance des déplacements scolaires pour les niveaux d’enseignement maternel et primaire, à l’échelle de l’ancienne commune, données ESE 2001.

Figure VII-4 : Indice de performance des déplacements scolaires pour le niveau d’enseignement secondaire, à l’échelle de l’ancienne commune, données ESE 2001.

Figure VII-5 : Indice de performance des déplacements scolaires pour le niveau d’enseignement supérieur, à l’échelle de l’ancienne commune, données ESE 2001.

Figure VII-6 : Consommations annuelles pour les déplacements scolaires, tous niveaux confondus, à l’échelle de l’ancienne commune, données ESE 2001.

L’indice de performance des déplacements scolaires relatif à chaque niveau de scolarité a ensuite été calculé et cartographié pour tenter de préciser ces observations. Les Figure VII-3, Figure VII-4 et Figure VII-5 présentent respectivement les cartographies des indices de performance des déplacements scolaires pour le maternel et le primaire, pour le secondaire et pour le supérieur. La même échelle graphique est adoptée sur les trois cartes de façon à faciliter la comparaison. Les anciennes communes hachurées sur ces cartes sont celles pour lesquelles moins de 10 répondants ont été enregistrés pour le niveau de scolarité considéré.

L’indice de performance moyen des déplacements scolaires augmente avec le niveau de scolarité considéré, conformément à la tendance mise en évidence précédemment concernant les distances parcourues. La valeur moyenne de cet indicateur s’élève à 1,1 kWh par trajet et par personne pour les déplacements scolaires relatifs au maternel et au primaire, à 3,7 kWh par trajet et par personne pour le secondaire et à 6,8 kWh par trajet et par personne pour les déplacements vers les établissements d’enseignement supérieur.

L’indice de performance des déplacements scolaires pour les niveaux d’enseignement maternel et primaire est faible sur l’ensemble du territoire. Présenter la Figure VII-3 sur son échelle graphique propre ne permet pas d’identifier plus clairement des zones différenciées présentant un indice de performance particulier. L’analyse des Figure VII-4 et Figure VII-5 relatives aux niveaux d’enseignement secondaire et supérieur mettent en évidence une répartition spatiale de l’indice de performance plus différenciée. Pour l’enseignement secondaire, on retrouve des indices de performance faibles dans les noyaux denses situés le long de l’ancien bassin industriel, comme mis en évidence pour les déplacements domicile-travail, ainsi que dans des pôles secondaires comme Nivelles, Marche et Bastogne (identifiés par les codes C1, C2 et C3) sur la Figure VII-1. L’indice de performance des déplacements scolaires pour le secondaire a également tendance à augmenter dans trois zones particulières : le sud de Bruxelles, la zone de la Province de Luxembourg située dans l’orbite de Luxembourg-Ville et, dans une moindre mesure, la botte du Hainaut (au Sud de Charleroi et de Namur).

La distribution spatiale de l’indice de performance des déplacements scolaires pour le supérieur montre une configuration particulière. De nombreuses anciennes communes sont caractérisées par le faible nombre de répondants (pour rappel, dans le cas où un étudiant dispose à la fois d’une résidence principale et d’une résidence secondaire (kot), c’est la résidence secondaire qui est considérée dans les évaluations). En comparaison avec les niveaux de scolarité inférieurs, l’indice de performance présente des valeurs très élevées. Trois zones de répartition radioconcentrique de l’indice de performance des déplacements scolaires pour le supérieur sont identifiables respectivement autour des pôles d’enseignement de Liège, Louvain-La-Neuve et Mons. Ces pôles proposent une offre d’enseignement diversifiée et abondante à l’échelle régionale et attire des étudiants dans un large rayon. L’indice de performance des déplacements pour le supérieur est particulièrement élevé dans les cantons de l’est, en relation avec l’absence d’établissements d’enseignement supérieur dans cette zone et la relative proximité des villes de Verviers (23 kilomètres) et de Liège (40 kilomètres). Cette zone présentait, au

contraire, des valeurs de consommation très faibles pour les déplacements domicile-travail.

Comme pour les déplacements domicile-travail, les précédentes observations sont renversées si on étudie les consommations annuelles pour les déplacements scolaires (Figure VII-6). Les anciennes communes où les consommations annuelles sont les plus élevées sont les plus denses et peuplées, de par le volume de population qu’elles accueillent. L’augmentation des consommations annuelles entre 1991 (589 GWh) et 2001 (766 GWh) se chiffre, pour les déplacements scolaires, à 23,0%.

Afin de tenter d’expliquer la distribution spatiale particulière des indices de performance relatifs aux trois niveaux d’éducation considérés, la répartition géographique des établissements scolaires a été investiguée. La Wallonie compte 1.612 établissements primaires et maternels, 408 écoles secondaires et 140 écoles supérieures et universités5. Un ratio « capacité / demande » a été calculé pour les trois niveaux de scolarité, en divisant la capacité scolaire d’une commune ou d’une ancienne commune (nombre de places disponibles) par le nombre d’étudiants du niveau considéré, domiciliés dans la commune ou l’ancienne commune. Un ratio « capacité / demande » supérieur à un caractérise ainsi une commune, ou une ancienne commune, « attractive » dans le sens où elle attire plus d’étudiants que ceux habitants dans son territoire strict.

Les trois pages suivantes présentent le ratio « capacité / demande » pour les anciennes communes où il est supérieur à un (figures en haut des pages suivantes) puis une classification des 262 communes wallonnes selon la valeur du ratio « capacité / demande » (figures en bas des pages suivantes) respectivement pour l’enseignement maternel et primaire (Figure VII-7 et Figure VII-8), pour l’enseignement secondaire (Figure VII-9 et Figure VII-10) et pour l’enseignement supérieur (Figure VII-11 et Figure VII-12).

La Figure VII-7 montre que pour l’enseignement maternel et primaire le nombre de places disponibles dans une commune est toujours très proche du nombre d’enfants scolarisés dans des établissements maternels et primaires domiciliés dans la commune considérée, ce qui participe à limiter les besoins de mobilité. Le nombre d’établissements d’enseignement maternel et primaire est élevé et ces établissements sont répartis de façon relativement homogène sur l’ensemble du territoire wallon (Figure VII-6). Trente-neuf communes ne sont pas équipées d’établissements maternels et primaires et septante-sept communes ont un ratio « capacité / demande » légèrement supérieur à un pour l’enseignement maternel et primaire. Pour l’enseignement secondaire, seules quarante-sept communes présentent un ratio « capacité / demande » supérieur à un. Au contraire de l’enseignement primaire, la valeur de ce ratio augmente rapidement (Figure VII-9).

5 Estimation réalisée sur base des données reçues aux requêtes postées sur le site www.enseignement.be.

L’enseignement en Wallonie étant organisé par la Communauté Wallonie-Bruxelles (anciennement Communauté française) qui régit aussi les établissements de langue française implantés en Région Bruxelles-Capitale et la Communauté Germanophone (établissements de langue allemande situés dans les 9 communes germanophones de la Wallonie), seuls les établissements de la Communauté française localisés dans les cinq provinces de Wallonie ont été pris en compte. Les établissements régis par la Communauté germanophone y ont été ajoutés.

Figure VII-7 : Ratio « capacité / demande » pour les anciennes communes présentant un ratio supérieur à un pour l’enseignement maternel et primaire.

Figure VII-8 : Classification des 262 communes wallonnes selon la valeur du ratio « capacité / demande » pour l’enseignement maternel et primaire.

Figure VII-9 : Ratio « capacité / demande » pour les anciennes communes présentant un ratio supérieur à un pour l’enseignement secondaire.

Figure VII-10 : Classification des 262 communes wallonnes selon la valeur du ratio « capacité / demande » pour l’enseignement secondaire.

Figure VII-11 : Ratio « capacité / demande » pour les anciennes communes présentant un ratio supérieur à un pour l’enseignement supérieur.

Figure VII-12 : Classification des 262 communes wallonnes selon la valeur du ratio « capacité / demande » pour l’enseignement supérieur.

En termes de répartition géographique, les établissements secondaires sont préférentiellement localisés dans les communes les plus denses et peuplées de la Wallonie, c’est-à-dire celles localisées le long de l’ancien bassin industriel mais aussi dans des pôles plus petits (Figure VII-10). Enfin, les communes présentant un ratio « capacité / demande » supérieur à un pour l’enseignement supérieur sont très peu nombreuses (Figure VII-12). Ces établissements, qui attirent donc un large volume de population scolaire, sont concentrés dans un nombre réduit de pôles (Figure VII-11). Les étudiants domiciliés dans des communes peu ou pas desservies sont contraints de parcourir des distances plus importantes que dans les cas des enseignements maternel, primaire et secondaire pour trouver une offre en matière d’enseignement supérieur.

3.2. Comparaison nationale

La répartition spatiale de l’indice de performance des déplacements scolaires a été cartographiée à l’échelle de l’ancienne commune, pour l’ensemble de la Belgique. Les Figure VII-13, Figure VII-14 et Figure VII-15 sont relatives aux déplacements scolaires vers, respectivement, les écoles maternelles et primaires, les écoles secondaires et les établissements d’enseignement supérieur. La tendance à l’augmentation de l’indice de performance avec le niveau de scolarité est confirmée tant pour la Flandre que pour Bruxelles (Tableau VII-3). Les indices de performance les plus faibles sont enregistrés en Flandre pour l’enseignement maternel et primaire et pour le secondaire. Pour l’enseignement supérieur, l’indice de performance moyen à Bruxelles est significativement plus faible que dans les deux autres régions.

La répartition spatiale de l’indice de performance des déplacements scolaires pour le maternel et le primaire semble plus homogène en Wallonie qu’en Flandre où des zones présentant des consommations plus faibles que d’autres peuvent être identifiées autour d’Antwerpen (D2), Leuven (D3), Brugge (D5) ou Kortrijk (D6). La zone située autour de la frontière linguistique présente, tant en Flandre qu’en Wallonie, des consommations plus élevées pour les déplacements vers les écoles maternelles et primaires.

L’indice de performance des déplacements scolaires vers les établissements d’enseignement secondaire est faible en Flandre, en particulier dans et autour des villes principales (Antwerpen (D2), Leuven (D3), Hasselt (D4), Brugge (D5), Kortrijk (D6) et Gent (D7)) bien équipées en établissements scolaires secondaires. L’indice de performance est plus élevé dans deux régions : l’ouest de la Province de Flandre Orientale, à proximité de la France, et la zone résidentielle peu dense située entre Leuven et Hasselt.

Enfin, en ce qui concerne la répartition spatiale de l’indice de performance des déplacements scolaires vers les établissements d’enseignement supérieur, des effets auréolaires, tels que ceux mis en évidence autour de Liège et de Louvain-la-Neuve en Wallonie, peuvent être clairement identifiés autour des quatre pôles universitaires flamands (Leuven, Gent, Hasselt, et dans une moindre mesure Antwerpen). La région frontalière avec les Pays-Bas (nord-est du Limbourg et nord d’Antwerpen) se caractérise par des indices de performance très élevés. L’absence d’un nombre suffisant de répondants dans la partie ouest de la Flandre orientale (région frontalière avec la France)