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168 Indicateur 4.9 Forêts protégées pour la biodiversité

4.9.c. Cartes des surfaces forestières, par catégorie de statut de protection.

Sources : Corine Land Cover 2012 (pour les forêts) et jeu de données du service du Patrimoine naturel - Museum national d’histoire naturelle (pour les espaces protégés). Réalisation GIP Ecofor 2017.

Une forte contribution des forêts à la protection de la biodiversité

En Guadeloupe, environ 80 % des forêts se situent à l’intérieur d’au moins une aire protégée. Ces dernières sont bien souvent concernées par plusieurs dispositifs de protection dont les périmètres n’ont pas toujours pu être précisés. Les surfaces de forêts protégées ont globalement augmenté au fil des années suite à l’extension de certaines aires protégées (Réserve de biosphère, sites Ramsar) mais aussi suite à la création en 2015 d’une Réserve biologique dirigée au nord de Grande Terre ou encore à l’acquisition de nouveaux terrains par le Conservatoire du littoral. Les données disponibles ne permettent pas de quantifier précisément ces évolutions.

Un déséquilibre de protection entre Basse Terre et Grande Terre progressivement comblé

Sur les deux plus grandes îles de Basse Terre et Grande Terre s’étend le Parc national de la Guadeloupe qui constitue le principal dispositif de protection et de gestion de la biodiversité de l’archipel. Créé en 1989, il s’est agrandi en 200916 en intégrant notamment plusieurs sites de l’ex-réserve naturelle du Grand cul- de-sac marin (elle se situe à cheval entre les deux îles) et les îlets Pigeon (à l’ouest de Basse Terre). Sa zone de cœur englobe presque toutes les forêts de Basse Terre et une grande partie de celles situées dans la baie du Grand Cul-de-Sac Marin. Près d’un tiers de la surface forestière totale de l’archipel - bien davantage en y incluant l’aire d’adhésion du Parc national - y est ainsi protégée. Cette zone recoupe celle plus large encore de la Réserve de biosphère instaurée en 1992 (puis renouvelée en 2014) qui englobe plus des trois quarts des forêts de Guadeloupe (78 %). Partageant un même territoire, ces deux espaces protégés font l’objet d’une gestion commune qui est assurée par le Parc national de Guadeloupe. Ce dernier assure également le suivi du site Ramsar de la baie du Grand Cul-de-Sac Marin dont le périmètre se superpose depuis 1992 à celui du Parc et de la Réserve en vue de protéger notamment la mangrove (la plus grande des Petites Antilles) et les forêts marécageuses de la baie. Si cette désignation résulte d’un engagement international et constitue un label de reconnaissance de ces zones humides, elle ne constitue pas une protection règlementaire et le label RAMSAR ne se traduit donc par aucune mesure contraignante. L’acquisition par le Conservatoire du littoral d’une grande partie de ces terrains17 renforce

néanmoins la valeur donnée à cette zone de l’archipel, garantissant ainsi sa gestion à la fois écologique et paysagère.

Bien que plus menacée par les défrichements et l’urbanisation, la forêt sèche et sempervirente saisonnière de la Grande Terre était jusqu’en 2015 bien moins protégée que la forêt de la Basse Terre : ce déficit de protection s’observait à la fois en surface - rappelons à cet égard que la surface forestière de Basse Terre est quatre fois plus grande que celle de Grande Terre - mais aussi en proportion, toute la forêt bénéficiant à Basse Terre d’un statut de protection fort. Outre les défrichements et l’urbanisation évoqués précédemment, la proportion plus élevée de forêts privées sur Grande Terre a probablement aussi contribué à ce phénomène. Depuis 2015, l'Office national des forêts a mis en place une réserve biologique dirigée au nord de Grande Terre. Celle-ci couvre huit massifs incluant en particulier des forêts sèches actuellement menacées de disparition : entre 2004 et 2010, ce milieu forestier est en effet celui qui a le plus régressé en Guadeloupe.

Marie-Galante, La Désirade et les Saintes : des forêts sèches peu protégées pour leur biodiversité et dont la répartition au sein des aires de protection est mal renseignée

Le parc national et la réserve de biosphère ne s’étendent pas aux autres îles de l’archipel (Marie- Galante, La Désirade, Les Saintes). Sur ces dernières, le dispositif faisant office de protection est celui du Conservatoire du littoral qui couvre quelques sites incluant des forêts sèches semi-décidues (les trois îles sont concernées)18 mais aussi littorales et de bas-fond calcaire (en particulier à Marie-Galante). Gérées depuis 2002 par l'ONF et une association locale (Titè), La Désirade et les îlets de Petite Terre sont en outre classés en réserve naturelle nationale depuis 1998. A certains endroits, par exemple à Folle-Anse (Marie-Galante) et sur les îlets de Petite Terre, ces dispositifs se combinent à des arrêtés de protection de biotope qui visent à conserver l'habitat de certaines espèces protégées. Malheureusement, la répartition de ces forêts au sein des différents périmètres de protection n’est pas disponible. De la même façon, les données manquent à Marie-Galante pour localiser les forêts de mangroves et les croiser avec les dispositifs de protection existants sur l’île.

En résumé, il existe une diversité d’outils dédiés à la protection des forêts guadeloupéennes qui s’étend progressivement témoignant d’une prise de conscience par les politiques publiques à la fois de la richesse exceptionnelle de ces écosystèmes naturels mais aussi de leur grande vulnérabilité. Environ 80 % des forêts de Guadeloupe font désormais l’objet d’une protection qui demeure néanmoins très inégale, Basse Terre bénéficiant d’un niveau de protection particulièrement fort comparé aux autres îles de l’archipel.

16 Suite à la publication d’un décret datant du 3 juin 2009 traduisant une réforme menée en 2006 sur les parcs nationaux. 17 Qui confie certaines de ses missions à l'ONF ainsi qu’au Parc national de la Guadeloupe.