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Impact sur le poids et la composition corporelle

CHAPITRE 4 : DIÈTE MÉDITÉRANNÉNNE

4.2 Bénéfices dans les études d’intervention

4.2.4 Impact sur le poids et la composition corporelle

L’adhérence à une diète MED a aussi démontré des effets positifs sur le poids et la composition corporelle.

Le suivi de presque 5 ans de l’étude PREDIMED, l’étude phare de la diète MED, a démontré une perte de poids dans les trois groupes d’interventions (moyenne -0,63 kg après 5 ans). Après ces 5 années, il y avait une perte de poids significativement plus grande dans le groupe avec la diète MED enrichie en huile d’olive comparativement au groupe contrôle (réduction supérieure de 0,43 kg). Par contre, malgré cette perte de poids, les auteurs ont observé une augmentation du tour de taille dans les trois groupes (moyenne +0,62 cm). Cette augmentation du tour de taille est cependant comparable à celle observée normalement avec le vieillissement (137).

Des revues systématiques ont également montré des effets positifs de la diète MED sur le poids. Une récente revue systématique de 2017, comprenant des études d’intervention, a étudié l’effet d’une diète MED sur l’obésité abdominale. Des 18 études analysées, 72% ont montré une réduction significative de l’obésité abdominale avec la diète MED, quoique près de la moitié d’entre-elles ont utilisé une réduction calorique et seulement le quart a observé un effet significativement supérieur de la diète MED par rapport au groupe contrôle (138). Une seconde revue systématique chez 998 sujets a évalué l’effet de la diète MED sur la perte de poids à long terme et a pour sa part conclu que ce schéma alimentaire est bénéfique pour la perte de poids et la réduction du risque CV (pression artérielle et bilan lipidique) chez les patients en surpoids, mais pas plus que d’autres diètes comparables (comparaison avec diète faible en gras, faible en glucides, avec restriction calorique ou traitement usuel) (131).

Plusieurs études ayant démontré les bienfaits de la diète MED sur la composition corporelle ont inclus une restriction calorique dans leur devis de recherche et ont été effectuées chez une population en surpoids. Une étude randomisée récente d’une durée de 3 mois

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comparant chez des sujets en surpoids une diète végétarienne versus une diète MED avec chacune une restriction calorique a montré une réduction du poids similaire avec les deux types de diètes (-1,88 kg diète végétarienne vs -1,77 kg diète MED) (139). Une étude prospective a testé une diète italienne MED hypocalorique (restriction calorique quotidienne de 500 calories) sur une période de 6 mois chez 96 adultes obèses avec le SM. Une perte de poids (-10,2 kg), une réduction du pourcentage de gras corporel (-2,7%), surtout localisé dans la région abdominale, et une diminution de la prévalence du SM de 47% chez les femmes et de 56% chez les hommes ont été observées avec la diète MED (140). Une seconde étude dans un contexte de restriction calorique, chez des sujets obèses, a comparé trois diètes sur une période de 2 ans, soit une diète faible en glucides, une diète MED et une diète faible en gras. Une perte de poids a été observée dans tous les groupes, mais celle-ci était supérieure avec la diète faible en glucides et la diète MED (-4,4 kg diète MED; -4,7 kg groupe faible en glucides; -2,9 kg groupe faible en gras). Il est intéressant de noter que la perte de poids maximale a été atteinte après 6 mois. Une diminution de la circonférence de taille a également été observée dans tous les groupes, avec une diminution sur 2 ans de 3,5 cm avec la diète MED (-2,8 cm avec la diète faible en gras; -3,8 cm avec la diète faible en glucides) (141). Les autres effets de la diète MED qui ont été démontrés dans cette étude sont une diminution de 21% de la protéine C-réactive et, pour le sous-groupe de patients diabétiques, une diminution de la glycémie à jeun de 1,82 mmol/L et de l’HbA1c de 0,5 %. Les auteurs ont conclu qu’en raison des effets bénéfiques des trois interventions sur la perte de poids, l’approche nutritionnelle devrait être individualisée selon les intérêts et les besoins des individus, car aucune diète ne semble significativement supérieure tant pour la perte de poids que pour le profil métabolique (141). Une restriction calorique a aussi été employée dans une étude chez une population DT2 en surpoids (âge moyen : 55 ans; IMC moyen : 31,4 kg/m2) et a comparé une

diète MED faible en glucides, une diète traditionnelle MED et une diète suivant les recommandations de l’Association Américaine du Diabète sur une période de 12 mois. Les résultats de cette étude indiquent que la diète MED faible en glucides apporte le plus de bénéfices au niveau du HDL-C et LDL-C et du contrôle glycémique, mais que les trois interventions nutritionnelles mènent à une perte de poids (moyenne de -8,3 kg) et de circonférence de taille similaire (moyenne de -9,6 cm) (142).

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Une étude d’intervention chez 77 femmes en santé de la région de Québec a rapporté une réduction du poids significative en 12 semaines de 0,4 kg et une réduction du tour de taille de 0,3 cm. En revanche, au suivi de 24 semaines, un gain de poids a été noté, mais la circonférence de taille est demeurée significativement plus basse qu’à l’inclusion. Selon le questionnaire de fréquence alimentaire, le gain de poids entre les semaines 12 et 24 pourrait être expliqué par l’augmentation de la consommation d’aliments sucrés et la diminution de consommation de poisson, noix, graines et légumineuses (107).

Finalement, chez des sujets à haut risque CV, une récente étude d’intervention faisant la promotion de la diète MED a montré que le groupe ayant été randomisé à la diète MED avait eu une plus grande réduction du poids après 3 mois que le groupe contrôle incluant des rendez-vous mensuels avec conseils nutritionnels par un professionnel de la santé (-6,8 kg vs -0,7 kg) et que cette perte de poids a persisté dans le groupe d’intervention après 9 mois, mais pas dans le groupe contrôle (127).

En résumé, la diète MED semble avoir des bienfaits sur la composition corporelle, mais les bénéfices ne sont parfois pas supérieurs aux autres diètes. De plus, le fait que la plupart des études ayant montré des bienfaits aient une restriction calorique dans le devis de l’étude ajoute un biais aux résultats et conclusions.

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