Impact sanitaire des BTEX

Les BTEX sont omniprésents dans l'air intérieur et extérieur à des taux variables en fonction

de leurs sources d'émission. quent des

effets néfastes sur la santé humaine qui varient selon le composé et de la quantité à laquelle la

de l'air contaminé. Dans cette partie sont décrits brièvement les différents effets que les BTEX provoquent lors d'une exposition aigue ou chronique.

Le benzène

Le benzène est le composé le plus dangereux de la famille des BTEX. En effet, il a été classé par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) en 1982 comme étant un agent cancérigène certain pour l'Homme [94]. En outre, il figure parmi les sept substances hautement prioritaires (groupe A) de

de la Q Air Intérieur en France (OQAI) [2].

quantités inhalées sont absorbées par le corps, le reste étant rejeté par expiration ou bien éliminé dans l

16 µg.m^-3 de benzène absorbera quotidiennement 160 µg de benzène [95,96]. A des

provoquant ainsi des irritations. Du fait de sa grande solubilité dans les graisses et sa faible solubilité dans l'eau, le benzène circule dans le sang et se distribue principalement dans les tissus riches en graisse, comme les tissus adipeux ou la moelle osseuse. Ensuite, le benzène

qui sont excessivement toxiques pou

centaines de ppm), le benzène agit sur le système nerveux central entraînant notamment des [96] .

suite à des expositions à des hautes concentrations du benzène, les tissus qui fabriquent les cellules sanguines dans la moelle osseuse sont endommagés. Cet effet est

De plus, le benzène affecte toutes les cellules sanguines comme cela est montré dans une étude qui portait sur la surveillance des cellules sanguines (forme et nombre) de 250 travailleurs dans une usine de chaussures où ils étaient exposés au benzène à une

concentration inférieure à 1 ppm. Les auteurs de cet article ont mis en évidence la déformation et la diminution du nombre des cellules sanguines dans les échantillons analysés [97]. Enfin, suite à des expositions de quelques ppm pendant plusieurs années, le benzène peut provoquer différents types de leucémie : leucémie aiguë myéloïde (AML), la leucémie aiguë lymphoblastique (LAL), la leucémie myéloïde chronique (LMC) et la leucémie lymphoïde chronique (CLL) [98].

Le toluène

pas pu mettre en évidence des propriétés cancérigène

devient non négligeable si les concentrations sont importantes, à titre d'exemple le taux d'absorption par la peau varie entre 0,0009 et 0,0144 mg.cm^-2.h^-1 lorsque la concentration gazeuse de toluène varie de 300 à 3000 ppm. Une fois absorbé, le toluène se distribue rapidement dans les différents tissus vasculaires (cerveau) et les tissus adipeux à cause de sa faible solubilité da

une oxydation dans le foie. Une exposition prolongée au toluène à des doses importantes se traduit par la fatigue, de la confusion, une perte de coordination et une détérioration du temps de réaction et de la vitesse de perception [99].

C 'exposition à des niveaux élevés d'éthylbenzène (700 ppb) dans

l'air pour une courte période peut provoquer une irritation des yeux et de la gorge. Une exposition à des niveaux plus élevés 88,5 × 10⁴ µg.m^-3 (200 ppm) peut également entraîner des vertiges et des étourdissements

peut endommager les reins [100].

Des niveaux élevés d'exposition aux xylènes (> 200 ppm) pour des périodes courtes ou longues peuvent causer des maux de tête, manque de coordination musculaire, des étourdissements et de la confusion. De plus, une exposition à des niveaux élevés des xylènes peut aussi causer irritation de la peau, des yeux, du nez et de la gorge ainsi que des difficultés à respirer; des troubles de mémoire et éventuellement du dysfonctionnement du foie et des reins peuvent également intervenir [101].

I.4. Réglementations

Vu les effets néfastes que présentent les BTEX sur la santé humaine et notamment le benzène, plusieurs réglementations ont été mises en place afin de limiter l'exposition de la population. La vente et l'emploi de benzène sont strictement réglementés. Depuis 2001, les produits renfermant plus que 0,1% de benzène sont interdits au public. L'ajout du benzène dans l'essence pour remplacer le plomb est limité à 1% en volume à partir de l'année 2000 (98/70/CE du 13 octobre 1998 entrée en vigueur le 1^er janvier 2000).

L'OMS a publié des valeurs guides pour des nombreux polluants incluant le benzène en recommandant que sa concentration soit réduite à la plus faible possible. En effet, une concentration de benzène de 1,7 µg.m^-3 (0,52 ppb) augmente le risque de leucémie à un cas pour 100 000 individus. La valeur limite d'exposition proposée dans un milieu professionnel (VLEP) est égale à 1600 µg.m^-3 (492 ppb) pendant 8 heures de travail en Australie. En Chine, ces VLEP sont égales à 960 µg.m^-3 (295 ppb) pendant 15 minutes (court terme) et valent 640 µg.m^-3 (197 ppb) pendant 8 heures (à moyen terme). Enfin, en Europe, cette valeur est limitée

à 320 µg.m^-3 (98,3 ppb) pour le moyen [102].

En France, la surveillance de la qualité de l'air intérieur a été introduite lors du Grenelle Environnement et actée dans le second plan national santé-environnement (PNSE2) ainsi que

dans la loi n°2010- nt national pour

l'environnement (article 180). L'application de cette loi a débuté par l'étiquetage obligatoire des matériaux au regard de leurs degrés d'émissivité à partir du 1^er Janvier 2012. Les produits concernés sont les produits de construction ou de revêtement amenés à être utilisés à

e

« A+ » (très faibles émissions) à « C » (fortes émissions) de manière similaire aux appareils à leurs consommations électriques. Cette mesure COV. Neuf

autres COV du toluène,

du tétrachloroéthène, du xylène, du 1.2.4-triméthylbenzène, du 1.4-dichlorobenzène, de , du 2-butoxyéthanol, et du styrène. En outre, cet étiquetage inclut la mesure des émissions en trichloréthylène et en benzène qui sont cancérigènes et désormais prohibés dans la fabrication des produits de construction et de décoration [103].

Concernant le benzène, l'AFSSET (Agence Française de Sécurité Sanitaire de

l'Environnement et du Travail) a proposé en 2007 des

valeurs guides de 30 µg.m^-3 (9,2 ppb) pour une exposition à court terme sur 14 jours et de 20 µg.m^-3 (6,1 ppb) pour une exposition à long terme (supérieur à un an) [104]. Encore plus récemment, une nouvelle loi portant sur la surveillance du taux du benzène dans les établissements recevant le public, figure dans le décret n°2011-1727 du 2 décembre 2011 [105]. Ce texte est relatif aux valeurs-guides du benzène en air intérieur. Elles sont fixées à 5 µg.m^-3 (1,6 ppb) pour une exposition de longue durée à partir du 1^er janvier 2013 et à 2 µg.m^-3 (0,61 ppb) à partir du 1^er janvier 2016. En septembre 2014 (suite à un communiqué

, la mise en vigueur de la surveillance des ERP a été reportée à 2018 et, pour le moment, a été remplacée par un guide de bonnes pratiques.