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d) L état sanitaire et la qualitéde la main-d'œuvre. En effet, le taux demortalité infantile
se situe à 15,6%o, et le taux d alphabétisme des adultes à 17,1% selon le rapport mondial surledéveloppementhumain2004.
e) Le faible développementdu système financiernational etrégional.
Cette énumération qui n estpas exhaustivemet cependant en exergue l'immensité des efforts àconsentir parle Nigerpourattirerles investisseurs étrangers. Ces efforts visent :
L'amélioration de la gouvernance pour gagner la confiance des investisseurs quant à
l'effectivité et la prévisibilité du respect du cadrejuridique des investissements, la poursuite
despolitiques de stabilisation macroéconomique sansréduire les investissementspublics dans
ledomaine des infrastructures, la lutte contrela corruption, la poursuite de l'intégration dans
ledomaine des infrastructures etle développementdumarché financier.
En guise de conclusion, l'on peutdire quedepuis le début de l'ajustement structurel dans les 1980s, les investissements publics ont connu une baisse tendancielle, fluctuante par moment
augré de la demande conjoncturelle. Sur lapériode 1997-03, le taux moyen d'investissement
s'établit à 11% contre 19% enAfrique au sud du Sahara etl'un des plus faibles de l'UEMOA.
Malgré lamodicité des ressources allouées, l'investissement public avisé plusieurs secteurs à la fois sans que l'on puisse établir une cohérence entre les objectifs. Sur la même période, l'agriculture a constitué leprincipal secteur d'interventionavec 38,4% des investissements en
1998 et 14,1% seulement en 2003. Viennent ensuite les secteurs de la santé, de l'eau et des
routes avec 17,3%, 15,9% et 10,5%respectivement.
Les investissements au Niger souffrent d'importantes contraintes de financement. Avec un
taux d'épargne intérieure faible (autour de 5% surlapériode 1997-03), des APD etIDE dont
le pays ne semble pas être une destination privilégiée, le Niger a le défi de mobiliser les
moyens de financement des investissements, du taux d'épargne à hauteur de 24% nécessaire
pourréduire lapauvreté demoitié d'ici à 2015.
CHAPITRE 3:
REVUE DE LA LITTERATURE
3.1-REVUE THEORIQUE.
Avant d abordei la revue de la littérature économique sur la relation entre investissements publics ou infiastructures et la croissance économique, nous allons préciser la notion d'infrastructures.
3.1.1-La notion d'infrastructures
Les infrastructures sont des biens collectifs purs ou mixtes nécessaires à l'activité
économique. Cette définition renferme deux notions : celles de bien public et de facteur productif. Le bien public pur tel que défini par Samuelson (1954) repose sur les critères de
non rivalité et de non exclusion. Un bien est dit non rival si son utilisation par un agent ne réduit pas la quantité disponible pour les autres agents. C'est le cas de la justice ou de la sécurité. La nonexclusion, quant à ellecaractérise unbien dont aucun agentnepeut être exclu des bénéfices.
Par leur nature (indivisibilité), ces biens ne reposentpas sur les mécanismes du marché d'où lajustification de l'intervention de l'Etat dans leur production. Dans laréalité, les biens purs existent rarement. On a affaire plutôt à des biens mixtes, c'est-à-dire des biens pour lesquels
les critères de non rivalité et de non exclusion ne sont que partiellement vérifiés. C'est le cas par exemple des situations de congestion des services publics qui peuvent apparaître au-delà
d'un certain seuil d'utilisation, ou lapossibilitépourl'Etat d'instaurer destaxes d'usage.
Quant au caractère productif des infrastructures, il repose sur la notion de potentialité. Selon Hirshman (1958), les infrastructures sont les biens et les services qui rendent possible l'activité économique. Partant de cette définition, Hansen (1965) va distinguer les infrastructures sociales (éducation, santé) quiontpourvocation d'améliorerla productivité du capital humain, et les infrastructures économiques qui rentrent dans le processus productif.
Les infrastructures peuventdonc avoirun
double effets (Meade,
1952) : un effet directen tantque bien ou service intermédiaire dans le processus de production, etun effet d'amélioration
de laproductivité des autres facteursdeproduction.
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Ceteffet indiiect se traduit parunediminution des coûts deproduction etun accroissementde larentabilité des activités
économiques.
A titred'exemple, ledéveloppement d'infrastructures réduit les coûts de transportetaméliore la compétitivité(BanqueMondiale, 1994).Le caractèie pioductif des infrastructures apparaît encore plus évident dans le contexte de 1 intégrationîégionale. Chaque payspeutprofiterdes investissements publics desvoisinspour étendre le marché et intensifier les échanges. De même, ces investissements permettent des
économies d'échelle etune diffusionrapideduprogrès technique.
3.1.2- Les théories de lacroissance etle rôle des investissements
La réflexion sur les sources decroissance économique, enparticulier du rôle ducapital sur la croissance, se développe suivant deux directions : Solow (1956) où les investissements publics n'ont aucune place dans l'analyse de la croissance. Puis à la fin des années 80, apparaît un renouveau à l'occasion des théories de la croissance endogène où les investissements publics sontreconnus commefacteursde croissance (Barro, 1990).
Solow (1956) fonde son analyse sur la flexibilité des techniques de production. L'analyse se fonde sur une fonction de production à deux facteurs : le capital et le travail. La croissance suppose un développement du capital par le biais de l'investissement et l'accroissement de la
population active. Cependant, l'une des principales conclusions du modèle de Solow est que la croissance est considérée comme bornée par un taux d'accroissement de la population qui
est une donnée exogène d'une part, et le capital dont la croissance est limitée par la loi des
rendements décroissants, d'autrepart.
Le modèle de Solow tient compte, par ailleurs, du progrès technique susceptible d'améliorer
la productivité des facteurs. Mais il s'agit de progrès technique exogène c'est-à-dire non
expliquéparle modèle. Chez Solow, dans lamesureoù le coefficientdecapital estvariable et
qu'il peut faire l'objet d'ajustement, la croissance est stable. En effet, la variation du rapport K/Y s'ajuste selon l'évolution des prix relatifs des facteurs de production et ramène automatiquement l'économie sur un sentier de croissance équilibrée. Cela suppose que le fonctionnement des marchés n'est pasperturbépardesrigiditésou des interventionsde l'Etat.
En d'autres tenues, le modèle néoclassique de Solow est
fondé
sur 1 hypothèse des rendements décroissants. Il suggérait que le tauxde croissance de long
termed
uneéconomie
est détenniné de façon exogène par le