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F IGURE 12 I NTERET POUR L ' UTILISATION DU CONCEPT RESILIENCE A DESTINATION DES PATIENTS ET DU COMMANDEMENT

II. L IMITES DE L ’ ETUDE

1. BIAIS DE SELECTION 

Cette  étude  a  été  réalisée  auprès  des  médecins  dépendant  de  la  sous‐direction  régionale  de  Saint‐Germain‐en‐Laye.  Compte  tenu  de  la  proximité  de  trois  hôpitaux  des armées et des principales instances du Service de Santé, la population étudiée ne  pouvait  pas  être  totalement  représentative  de  celle  de  l’ensemble  des  médecins  du  Service de Santé. Cependant, ce choix se justifiait par la finalité de l’étude qui était de  proposer  une  information  aux  médecins  se  référant  à  l’Hôpital  d’Instruction  des  Armées du Val de Grâce. 

De  plus,  seul  53,9%  de  l’effectif  contacté  de  façon  nominative  ont  renvoyé  le  questionnaire  complété,  ce  qui  constituait  également  un  biais  de  recrutement.  Le  choix  de  ne  pas  effectuer  de  relance  a  interdit  toute  amélioration  de  ce  taux.  Il  faut 

également signaler que cette étude transversale descriptive s’est déroulée au cours du  troisième  trimestre  2012,  soit  une  période  comprise  entre  le  temps  des  vacances  et  celui des mutations annuelles, ce qui a probablement exclu certains médecins.  Le choix du format papier pour le questionnaire évitait de ne pas inclure des médecins  ne consultant pas leurs courriers électroniques ou n’ayant pas accès à internet sur leur  lieu de travail. Mais les médecins en mission ou détachés durant la durée de l’étude  ont de ce fait été exclus.  2. BIAIS D’INVESTIGATION  Le choix du format papier envoyé en une seule fois n’a également pas pu empêcher les  retours  aux  questions  précédentes,  pouvant  nuire  à  la  spontanéité  des  réponses  obtenues  qui  ont  pu  être  influencées  par  l’impression  générale  qui  se  dégageait  du  questionnaire.  Ce  phénomène  a  pu  être  amplifié  par  les  faibles  nuances  qui  différenciaient certaines questions, ces dernières ne variant parfois que d’un seul mot.  La taille du questionnaire, volontairement réduite afin de favoriser la participation et la  spontanéité  en  évitant  les  effets  de  lassitude  a  également  pu  être  un  obstacle  à  l’obtention  de  données  exhaustives.  De  nouvelles  études  complémentaires  seront  certainement nécessaires afin de compléter les connaissances sur le sujet.  Les questions sur les antécédents de séjours en OPEX a pu être considérées de façon  trop peu extensive par certains médecins. En effet, ont pu être omis certains séjours  ou Missions de Courte durée (MCD) ou encore des opérations spécifiques à certaines  armes, « séjours en mer » pour la marine ou « opérations intérieures (OPINT) » pour la  gendarmerie.  Les questions concernant la réalisation d’un diagnostic d’ESPT ont également pu être  sous‐évaluées.  Certains  médecins  ont  pu  considérer  que  leur  diagnostic  devait  être  confirmé ou précisé. La question sur le suivi a pu induire un biais de confusion entre  suivi de l’ESPT en coopération avec le spécialiste et suivi exclusif par le médecin d’unité 

ainsi que suivi par le médecin d’unité pour le problème d’ESPT ou suivi par le médecin  d’unité d’un patient atteint d’un ESPT pour toute autre pathologie. 

La  question  sur  la  possibilité  de  protéger  les  militaires  interrogeait  les  médecins  sur  leurs  connaissances  en  termes  de  physiopathologie  et  leur  éventuelle  réceptivité  quant  à  la  possibilité  d’améliorer  la  résilience  mais  a  pu  induire  un  biais  de  compréhension.  En  effet,  la  protection  pouvait  être  comprise  comme  conférer  une  invulnérabilité, une plus grande tolérance ou juste comme la diminution de l’impact et  des conséquences d’un traumatisme psychique. 

Certain  médecins  ont  également  pu  rencontrer  des  difficultés  de  compréhension  concernant  la  question  portant  sur  les  facteurs  de  gravité  d’un  traumatisme,  en  particulier ceux ayant choisi les deux modalités (7,3%) et ceux n’en ayant choisi aucune  (5,5%).  Cet  item  visait  à  explorer  le  mode  d’approche  du  médecin  concernant  la  pathologie psycho traumatique et n’appelait a priori qu’une seule réponse. 

Un  biais  a  également  pu  être  induit  par  la  définition  de  la  résilience  donnée  dans  le  questionnaire. Elle se voulait le plus neutre possible mais induisait inévitablement un  parti pris de l’examinateur qui pouvait influencer le médecin répondeur. La résilience  étant  un  concept  émergent  pas  forcement  connu  de  tous,  sa  clarification  était  néanmoins nécessaire. 

L’utilité d’évaluer la résilience des militaires lors de différentes rencontres obligatoires  avec leur médecin d’unité a pu également être source de biais. Certaines populations à  risque  de  développer  une  pathologie  post‐traumatique  comme  les  pompiers  ou  les  gendarmes ne quittent pas souvent le territoire et ne bénéficient donc pas de visite de  départ  ni  de  retour  de  mission.  Ces  deux  consultations,  en  raison  de  la  durée  des  missions et des effectifs des médecins d’unité sont par ailleurs souvent effectuées lors  des VSA pour bon nombre de militaires. De plus, bien que la VSA est parfois l’occasion  d’engager un soin, l’absence de la modalité concernant l’évaluation de la résilience au  cours  d’une  consultation  non  programmée  a  pu  induire  dans  l’esprit  des  médecins 

répondeurs  un  sous‐entendu  injustifié  que  seule  la  composante  d’expertise  de  la  médecine d’unité était étudiée. 

Les questions concernant l’intérêt de l’appréciation de la résilience et les facteurs dont  elle  dépendait  a  pu  induire  certains  répondeurs  en  erreur  par  l’utilisation  du  terme  « principalement ». Si certains médecins ont choisi toutes les modalités, d’autres  ont  pu se sentir limités par ce terme.  L’utilisation de scores composites définis après la conceptualisation du questionnaire a  également pu induire des biais, notamment en raison du déséquilibre du nombre  de  modalités et du poids respectif de chacune d’entre elles. Ces scores ont néanmoins été  définis avant toute analyse, évitant ainsi un biais de l’examinateur.