• Aucun résultat trouvé

IMAGES APOCALYPTIQUES

La permanence et le foisonnement des visions surgies du fonds apocalyptique sont tels que le premier regard saisit glo- balement leur influence, leur portée, leur signification dans l'ensemble de l'oeuvre ; plus analytique, il permettra bientôt, selon les œuvres et les époques, d'apprécier leur fréquence, de pour- suivre leurs variations : visions glorieuses d'espérance et de joie, visions tourmentées, qui portent témoignage du mal à l'oeuvre dans le monde. Cette bipolarité permet de mettre en évidence ce qui, en profondeur, rapproche des images opposées : il est, à l'ori- gine, une image archétypale (Femme, Cité, Bestiaire...) qui prend, selon ses attributs, des valeurs divergentes et contraires. Mais la source est unique. Nous ne sommes pas loin de rejoindre par là les réflexions de Jacques d'Hondt ' lorsqu'il souligne que l'appari- tion de la nouveauté, dans l'Apocalypse, relève du renversement plus que de la rupture ; l'image nous révèle ce lien. C'est pourquoi, avant d'étudier les registres opposés et de sonder les composantes d'une appréhension dualiste du monde, il convient de s'interroger sur la présence, au cœur du livre de saint Jean, des instruments, sinon toujours des messagers, de la révélation : les trompettes, les coupes ou les faucilles, et les anges chargés d'en user, participent des deux registres de l'image, selon que l'on considère leurs effets

1. J. d'Hondt, Idéologie de la rupture, Paris, PUF, 1978.

immédiats dans la sphère terrestre et historique, ou «l'Evéne- ment » qu'ils annoncent et préparent dans le même temps : la fin du monde et de l'histoire. C'est le rôle de l'ange au petit livre et le sens de l'envoi en mission :

Il me dit : Prends et mange-le Il sera amer à tes entrailles,

mais dans ta bouche il aura la douceur du miel. (Ap 10, 9)

1. Les images mêlées Les trompettes

L'image sonore et visuelle des trompettes cristallise, dans l'oeuvre de Blake, les fonctions réparties, dans l'Apocalypse, entre les sceaux, les coupes et les faucilles, mais leurs effets sont bien les mêmes : elles sonnent toujours l'avènement des cataclysmes, de l'inquiétude et des douleurs :

Le son d'une trompette réveilla

Les cieux, et de vastes nuages de sang roulèrent Autour de sombres rocs d'Urizen... (Urizen, II, p. 221)

La sonnerie scande le déferlement des fléaux, mais ces derniers ne sont pas toujours ceux du Jugement dernier : les clairons qui sa- luent la naissance d'Orc ressemblent à s'y méprendre à la trom- pette solitaire qui sonne la séparation d'Urizen, la création du monde et de l'humanité. Leur présence assimile la naissance et la création à une œuvre de mort, et la genèse à l'apocalypse finale :

Les gémissements d'Enitharmon ébranlèrent les cieux et la Terre en travail, Jusqu'à ce que, déchirant son sein, un redoutable enfant surgît Dans le tonnerre, la fumée, les flammes sinistres, les hurlements, la

fureur et le sang.

Dès que ses yeux ardents s'ouvrirent sur l'Abîme,

Retentirent les cruelles fanfares des affreuses trompettes de l'abîme Les Enormes Démons s'éveillèrent et hurlèrent autour du Roi

nouveau-né... (1Sala, Nuit V, p. 294)

Partout où se répercute leur son, la guerre éclate et s'exacerbe, le sang coule et le monde tremble : c'est l'Apocalypse de Jean. Ici et là, il s'agit de détruire un univers déchu pour que surgisse un nou- veau monde. Les trompettes guerrières de l'enfant de feu réson- nent fort contre le clairon sombre d'Urizen. Elles tentent d'éveiller les nations du sommeil de la mort : la violence et le sang de la Révolution sont des épreuves nécessaires à l'indépendance des colonies, la liberté des opprimés, la régénération du monde.

C'est pourquoi le silence est affreux, et tragiques sont les exhorta- tions répétées du jeune Orc :

Sonnez ! sonnez bien haut mes trompettes guerrières afin d'alerter mes treize Anges !... (Amérique, p. 205)

Contrairement à l'Apocalypse de Jean où tout s'enchaîne nécessai- rement, la trompette blakienne exige une réponse pour que change le monde :

Eveille-toi, toi qui dors sur le Rocher de l'Eternité ! Albion réveille- toi!

La trompette du Jugement a sonné par deux fois : toutes les Nations sont réveillées, Mais toi, tu es encore lourd et engourdi, Réveille-toi Albion, réveille-

toi ! (Milton, I, 25, p. 402)

Elle suscite les pires malheurs, mais elle éveille à la vie éternelle : son ambiguïté est celle de la mort. La planche 19 illustrant le début de la deuxième Nuit de Young en est une évocation saisis- sante dans sa sobriété [36]. Le sonneur, vertical, est saisi en contre-plongée : point de visage, une gorge puissante. L'arc de la jambe droite prolonge la courbe des nuées tandis que l'arête de la jambe gauche s'inscrit dans le prolongement de la trompette ; les bras tendus et les mains jointes soulignent, en l'adoucissant, la verticalité de l'instrument. Tout, dans la silhouette humaine et vive du sonneur, semble conçu pour marier les lignes droites aux lignes sinueuses. Le nuage est plus sombre, qui surplombe le mort, et la rigidité des os, les angles nets des articulations, s'oppo- sent au contour harmonieux du corps du messager. Le suaire emprisonne les formes. Pourtant la verticalité de l'un tente de vaincre l'horizontalité de l'autre : le pavillon de la trompette

semble aspirer la tête du squelette redressé sur ses avant-bras.

L'œil visionnaire franchit en effet l'obstacle du linceul et nous propose une vision simultanée de l'extérieur et de l'intérieur du tombeau, de la réalité biologique et temporelle, et de la surréalité, de la mort, de l'éternité. Le point le plus éloquent et le plus fort de cette illustration est sans conteste, à la croisée des lignes verti- cale et horizontale des corps, la tête du squelette qui se dresse à l'écoute du son libérateur, ce que Blake traduit ailleurs par les répétitions lancinantes du verbe awake à la fin de ses vers.

Au cœur de l'aventure des insurgés américains résonne la qua- druple exhortation de l'ange à ses trompettes, comme au cœur de l'Apocalypse sonne leur septénaire... Mais le propos à?Amérique reste historique et révolutionnaire, et le son des clairons guerriers s'étouffe peu à peu devant les leçons de l'histoire. En 1809, La Pu- tain de Babylone [10] nous propose la position définitive du poète en la matière. Les anges qui s'élèvent de la « coupe d'abominations » descendent sur la terre pour susciter la guerre et le carnage : la coupe passe aux mains du guerrier cuirassé, vautré dans le qua- drige ; au cœur de la bataille un ange attise le combat en sonnant du clairon. Blake associe les deux septénaires bibliques - coupes et trompettes - pour répondre aux échos du texte johannique. Ce- pendant, dans La Putain de Babylone, les coupes et les trompettes ne sont pas envoyées par Dieu pour avertir l'humanité, mais par Satan pour la détruire : la guerre y apparaît comme l'émanation de la bête et de la prostituée. En 1809, Blake semble refuser tout pouvoir sal- vateur aux manifestations de la violence humaine. L'une des gueules de la bête dévore un corps nu : la violence retourne à sa cause première dans un cercle sans fin que souligne la composition de la page. Le salut n'est pas là. C'est certainement dans Vala que Blake retrouve le plus sûrement l'image apocalyptique : la visée se fait plus eschatologique et le son du clairon qui retentit souvent au début des neuf Nuits annonce la vision divine comme « la voix puissante » de l'Apocalypse de Jean : la trompette devient instru- ment de révélation. Avec Jérusalem le changement de perspective se confirme. La trompette n'est plus guerrière : elle précède la parole des quatre Vivants, elle prépare l'harmonie :

Ils labourèrent dans les larmes, les trompettes sonnaient devant la charrue d'or,

On entendait la voix des Vivants dans les nuages du ciel... (Jérusalem, III, 5 5, p. 503)

La voix des Vivants pourrait n'être que le « son puissamment arti- culé » des trompettes dernières. Dans certaines versions du Juge- ment dernier trois anges - parfois quatre — descendent en sonnant pour éveiller les morts. Dans la version de 1808 [11] on peut se de- mander s'il ne s'agit pas des Vivants. Ils ne descendent pas, mais se tiennent debout et sonnent aux quatre vents pour annoncer l'im- minence du Jugement. Ils sont au centre de cet axe de symétrie formé par les visions majeures de saint Jean : le trône, les son- neurs, la prostituée et la bête. Liens entre la vision céleste du trône et de la cour et la vision souterraine de la bête et de ses adorareurs, ils associent également la gauche et la droite de l'œuvre, les élus avec les damnés : ils constituent le nœud de la révélation. S'orga- nise autour d'eux toute l'oeuvre, et autour de leur sonnerie le destin de l'humanité. Par eux l'histoire s'ouvre à l'eschatologie et le temps à l'éternité. Cette œuvre pourrait constituer l'épitomé du glisse- ment de perspective qui, d'Amérique à Jérusalem, caractérise l'itiné- raire du poète. Délaissant la violence, les flammes et le sang, la foi révolutionnaire de Blake choisit de s'incarner dans un idéal plus

« chrétien » de charité, d'amour, dans la contemplation, dans l'art.

L'ambivalence tout apocalyptique des trompettes se double donc d'une complexité liée à l'évolution du statut et du sens de l'histoire dans l'œuvre.

Les anges et les archanges

L'espace de l'Apocalypse est surpeuplé d'anges et d'archanges. Le visionnaire ne s'arrête pourtant que rarement à les décrire. Sou- vent réduits à leurs attributs symboliques (la voix puissante et la lumière), ils agissent en groupe dans le cadre toujours précis d'une fonction particulière :

Le premier [ange] fit sonner sa trompette [...]

Le deuxième ange fit sonner sa trompette... (Ap 8, 7-8) Et le premier partit et répandit sa coupe sur la terre...

Le deuxième répandit sa coupe sur la mer... (Ap 16, 2-3)

et ainsi en va-t-il jusqu'aux septièmes, sans qu'aucune modifica- tion ne soit apportée au cérémonial non plus qu'à la formule. En-

voyés de Dieu, et cependant porteurs de cataclysmes, de maladie, de mort, ils participent bien des deux registres de l'Apocalypse.

Cette dualité s'exprime admirablement dans le chapitre 10, seule description véritable d'un ange dans l'Apocalypse :

Il était vêtu d'une nuée, une gloire nimbait son front, son visage était comme le soleil, et ses pieds comme des colonnes de feu.

Il tenait dans la main un petit livre ouvert.

Il posa le pied droit sur la mer, le pied gauche sur la terre...

(Ap 10, 1-3)

Cet ange qui se dresse devant les yeux de Jean n'est pas sans rap- peler l'apparition du Fils d'homme :

Il était vêtu d'une longue robe, une ceinture d'or lui serrait la poitrine ;

sa tête et ses cheveux étaient blancs comme laine blanche, comme neige, et ses yeux étaient comme une flamme ardente ; ses pieds semblaient d'un bronze précieux, purifié au creuset, et sa voix était comme la voix des océans ;

dans sa main droite, il tenait sept étoiles,

et de sa bouche sortait un glaive acéré, à deux tranchants.

Son visage resplendissait, tel le soleil dans tout son éclat. (Ap l, 13) La description est plus précise, et les attributs symboliques du Fils d'homme n'appartiennent qu'à Dieu. Mais l'ange au petit livre conserve l'essentiel de cette apparition : le soleil pour visage et la puissante voix. Il prend symboliquement possession de l'étendue en unissant la terre et la mer aux espaces divins dans une puis- sante image de domination qu'accentuent le rugissement de lion et la voix forte des tonnerres. Le livre qu'il offre à saint Jean est un nouvel emblème du double aspect de la révélation, fiel et miel, douceur et douleur confondus ; ce livre, c'est l'Apocalypse à venir.

Héritier des évocations d'Ezéchiel, d'Osée, d'Amos, de Daniel et de Zacharie, l'archange johannique façonne à son tour la plupart des évocations poétiques de Blake et tout particulièrement l'illus- tration superbe qu'il en donne en 180 5 : Et l'ange que je vis leva sa

main vers le ciel [4]. La référence est explicite, et l'aquarelle tente mi- nutieusement de traduire chaque détail du texte, de revenir à la vi- sion première. Des voiles transparents enveloppent le corps sculp- tural de l'ange et s'achèvent en replis nuageux, s'épaississant alors pour composer les masses sombres des nuées : « Il était vêtu d'une nuée »... Les sept cavaliers qui chevauchent au cœur de l'orage figurent symboliquement la voix des sept tonnerres : l'écho du galop des chevaux roule comme la foudre. Mais ils rappellent aussi les quatre cavaliers du sixième chapitre et l'irruption du mal et de la mort : en visualisant ainsi « la voix des sept tonnerres » Blake traduit sans trahir le poème, il suscite des liens, propose une inter- prétation. Comme un soleil percerait les nuées de l'orage, la tête lu- mineuse de l'ange irradie alentour et disperse les volutes pesantes des nues : « une gloire nimbait son front, son visage était comme le soleil ». La plume souligne très discrètement l'opposition des cou- leurs et des formes : les lignes rayonnent symétriquement du vi- sage régulier de l'archange, elles s'enroulent dans l'ouate sombre des nuées... Cette œuvre appelle en contrepoint une aquarelle plus ancienne, reprise et gravée plusieurs fois, La Danse d'Albion [2 l, 22]; on y retrouve la même opposition des nuages obscurs et de l'irradiation, une silhouette analogue, un visage très fraternel. Ce qui diffère, c'est l'extrême abstraction du décor et l'explosion vio- lente des couleurs dans laquelle on peut voir l'arc-en-ciel glorieux de la Bible. Avec La Danse d'Albion, le dessein n'était pas d'illustrer le texte de Jean ; mais on perçoit la parenté des œuvres dans leur composition, la permanence d'éléments fondamentaux (lumière et nuée), et la proximité des silhouettes : ces dernières s'affirment triomphalement comme le centre rayonnant des œuvres. Mais Al- bion danse quand l'ange de l'Apocalypse se dresse, fermement planté sur les colonnes flamboyantes de ses pieds. Les bras tendus d'Albion l'apparentent au Christ crucifié (l'une des versions mono- chromes de l'œuvre porte ces quelques mots : « Albion se dresse au-dessus du Moulin où il peine avec les Esclaves, et, s'offrant en sacrifice aux Nations, il danse la danse de la Mort Eternelle »). Les bras de l'ange johannique ne s'ouvrent pas dans un geste oblatif mais affirment une volonté prophétique. Ils sont un pont jeté entre le haut et le bas, la lumière et l'ombre, entre les hommes et Dieu : la main droite approche du ciel et la gauche détient le livre, sym-

bole et garant de la vérité révélée. En ajoutant saint Jean à la vision de ce chapitre 10, Blake englobe l'Apocalypse et sa propre aqua- relle dans la chaîne de la révélation ; chaque regard est un relais : celui du lecteur ou du spectateur de cette œuvre, ceux de William Blake et de Jean, celui de l'ange enfin, sous le regard de Dieu. Isolé sur un promontoire battu par des flots noirs, le poète-prophète écoute et voit ; il retranscrit sur le rouleau de parchemin : la figure de Jean se confond avec celle de Blake, et l'ange de l'Apocalypse avec le prophète éternel, Los.

Los est le seul des Zoas à se souvenir de l'unité perdue : il est un lien entre Dieu et les hommes, un véritable médiateur. Dans la septième Nuit de Va/a, il se dresse majestueusement devant le ciel nocturne d'Urizen pour appeler à la révolte. On songe au cha- pitre 19 de l'Apocalypse où l'ange, «debout dans le soleil », ap- pelle les oiseaux au « grand festin de Dieu pour manger la chair des rois, des chefs et des puissants ». Dans le Livre de Los, l'écartè- lement du prophète entre les globes ardents dessine une fois encore la silhouette apocalyptique de l'ange, ou celle d'Albion, celle de l'homme de Vitruve :

... s'écartant largement, Ses pieds frappent les éternelles, les furieuses Rivières de large incandescence [...]

Largement écartelés étaient-ils, repoussés

Par ses mains et ses pieds, qui frappaient l'abîme d'en-bas...

(Los, I, 7 et 8, p. 243)

Blake multiplie ces apparitions fulgurantes et souligne le flamboie- ment : les colonnes de feu de l'ange au petit livre gagnent de pro- che en proche... Orc et Fuzon se profilent ainsi derrière le pro- phète. Blake combine ici l'apparition de l'ange au petit livre (chapitre 10) et la vision de l'ange du carnage (chapitre 19) : il mêle l'homme de parole avec l'homme d'action.

Les anges de la geste blakienne flamboient, rouge de feu, de sang et de colère, sur un fond de ciel sombre, dans les nuages de la nuit ou les ténèbreuses fumées du règne d'Urizen. Mais la révolte d'Orc, de Los ou de Fuzon est un ferment de vie. Le feu - de l'action, du désir - transforme l'homme en demi-dieu et lui assigne une mission surnaturelle. L'histoire - et tout particulière-

ment la guerre américaine ou la Révolution française - pourrait bien être la fournaise ardente qui bouleverse le destin de Daniel en affirmant aux yeux de tous son élection et sa vocation prophé- tique. La métamorphose de l'homme blakien n'est pas sans rappe- ler la statue du songe de Nabuchodonosor, mais son symbolisme est plus proche de la relecture qu'en propose saint Jean dans sa vision du Fils de l'homme. Le génie des révolutions mêle la vio- lence mortelle des flammes aux forces vives de la prophétie :

Des flammes enveloppent le globe terrestre, mais l'homme n'est pas consumé.

Il marche à travers les feux du désir ; ses pieds deviennent comme l'airain,

Ses genoux et ses cuisses comme l'argent, sa poitrine comme l'or.

(Amérique, p. 204)

La victoire finale du Messie, dans l'Apocalypse de Jean, semble ac- complir les promesses initiales du Fils d'homme : les deux visions se font écho au début et à la fin de la révélation, relayées par l'ap- parition centrale de l'ange au petit livre : même regard, « semblable à une flamme ardente », même bouche d'où sort « le glaive acéré » qui doit frapper les nations. Le Messie se prénomme d'ailleurs « la parole de Dieu » ; il frappe les nations, les mène paître avec une verge de fer, les foule dans la cuve où bouillonne le vin de la colère du Très-Haut : le Verbe est violence. Avant de susciter la victoire finale et le grand Jugement, il laisse libre cours à toute sa fureur : c'est la « Nuit du carnage » dont s'inspire notre poète dans la sep- tième Nuit de Vala, c'est le mystère encore tu des sept tonnerres et c'est le fiel du Livre...

Mais dans Amérique, Orc refuse les codes et disperse les livres au nom de la vie et de la liberté :

Cette loi de pierre, je la foule et l'émiette ; et j'éparpille la religion Aux quatre vents ainsi qu'un livre qu'on déchire, et nul n'en rassem-

blera les feuillets. (Amérique, p. 203)

Rien de commun entre ce livre dispersé et le livre avalé de saint Jean ? peut-être, à première vue... mais tous les livres ont quelque

chose en commun ; souvenons-nous de la version très inquiétante que le Livre d'Urizen propose du chapitre i o de l'Apocalypse :

La voix se tut : on vit son pâle visage Emerger de l'obscur, sa main Ouvrir sur le roc de l'éternité

Le Livre de bronze... (Urizen, III, i, p. 222)

La lumière et le rougeoiement s'effacent devant la blancheur

La lumière et le rougeoiement s'effacent devant la blancheur

Documents relatifs