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II 3 Les équIPements sPORtIfs

Dans le document Devenir ville olympique, Londres 2012 (Page 125-127)

Au cœur du parc Olympique, dans sa partie nord, le vélodrome réalisé par Hopkins Architects se présente comme une des cinq infrastructures sportives permanentes construites pour les Jeux de 2012 avec le stade Olympique, le centre aquatique, la Copper Box et le Lea Valley White Water Centre, théâtre des compétitions de canoë- kayak. Souvent désigné comme l’équipement le plus représentatif de la vision du projet de Londres 2012 quant à la notion de durabilité, le vélodrome se retrouve intégré au cœur d’un parc naturel où la pratique des sports cyclistes s’incorpore au dessin paysagé d’un nouvel espace public, lui-même présent au sein du parc Olympique. La planification de sa présence sur le long terme a conduit a concevoir un équipement sportif d’envergure internationale mais exploitable par les communautés locales après les Jeux grâce à une modification partielle de son environnement proche. Le vélodrome apparait ainsi comme le manifeste architectural de l’ambition des Jeux Olympiques de Londres pour promouvoir la durabilité et la sobriété de ses infrastructures.

Dès la conception du projet Olympique londonien, la réflexion sur la temporalité des équipements a joué un rôle primordial dans leur planification, c’est pourquoi tout site permanent devait remplir un des trois critères suivant pour être considéré comme adapté à une construction durable91 :

91 Comité d’Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Londres, Londres 2012 : Rapport officiel des Jeux Olympiques, vol1. Londres, Wiley, 2013. p. 101.

ECOLE

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SOUMIS

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II _ 3 _ Les équipements sportifs 125

- répondre aux besoins de la communauté

- s’intégrer dans une stratégie existante de développement du sport - devenir un centre d’entrainement national ou régional

Devenu depuis les Jeux de 2012 le centre de préparation de l’équipe britannique de cyclisme sur piste, le vélodrome a accueilli en 2016 les championnats du monde de la discipline, certifiant ainsi sa capacité de reconversion et d’utilisation post-JO. De plus, le Lea Valley VeloPark, acquis et géré par la Lea Valley Regional Park Authority (LVRPA) depuis les Jeux a été partiellement remanié afin d’accueillir diverses activités cyclistes pour la collectivité locale qui peut aujourd’hui bénéficier d’un vélodrome, mais aussi d’un circuit sur route d’1,6 kilomètre, d’un parcours de BMX et d’un parcours de VTT. Tous ces éléments hérités des JO de 2012 permettent aux associations sportives locales de disposer d’équipements de calibre international au quotidien.

Bâtiment qui incarne le mieux les qualités du sport qu’il contient, le vélodrome apparait tendu dans le paysage du parc Olympique comme les muscles en tension d’un cycliste. Le cyclisme est un sport où la vitesse, la tension et l’économie sont les principales qualités requises et le vélodrome, grâce notamment a sa toiture incurvée, incarne parfaitement l’équilibre de ce sport. Témoignant d’un souci de durabilité et de coûts restreints, le vélodrome d’Hopkins Architects présente une toiture où réside sa plus grande innovation. Incroyablement léger, le toit du vélodrome ne pèse que 1.000 tonnes soit environ la moitié de n’importe quel autre équipement équivalent. Cette réalisation a pu être mise en œuvre grâce à l’utilisation d’une structure câblée qui n’utilise qu’un tiers de l’acier qui aurait été utilisé par un système plus conventionnel. L’ambition initiale était alors de construire un toit à la manière d’une raquette de tennis, uniquement grâce à la mise en tension de ses éléments. Les câbles, fermement attachés à la poutre a double courbure située en périmètre du bâtiment, ont été élevés en quinze jours, et la forme de la toiture, abaissée en son centre, a permis de diminuer le volume global et donc le chauffage nécessaire à l’intérieur de l’équipement. La structure câblée a elle été couronnée par une membrane imperméable et de légers panneaux de bois et de verre qui n’ont que peu alourdi l’ensemble. De plus, le vélodrome se distingue du centre aquatique de Zaha Hadid, équipement également permanent, dans sa manière de s’exprimer et d’évoquer son contenu. En effet, seul bâtiment issu d’une compétition menée en 2005 avant l’élection de Londres comme ville hôte, le centre aquatique ne répond pas aux mêmes enjeux de durabilité et de contraintes financières qui ont grandement influencé la conception du vélodrome. Il en ressort, pour ce dernier, un équipement expressif dans son économie et sa conception intégrée, pour laquelle des spécialistes de plusieurs domaines se sont joints à l’équipe d’architectes afin de réaliser une piste et des espaces intérieurs performants et de qualité. Enfin, le vélodrome des Jeux de 2012 s’implante au sein du parc Olympique de telle sorte à s’appuyer sur d’autres équipements pérennes importants tels que l’IBC/ MPC et le village Olympique situés à quelques dizaines de mètres de lui, tandis que ses alentours les plus proches on été en grande partie reconfigurés après les Jeux, afin de remplacer les infrastructures temporaires par de nouvelles constructions qui, elles aussi, s’inscrivent dans la durée (Fig. 46-47). A l’image des éléments importants de ce parc, le vélodrome constitue un repère fixe autour duquel les transformations et constructions post-JO peuvent s’implanter, notamment dans les espaces dédiés laissés vides après les Jeux entre les infrastructures durables érigées à l’origine de ce nouveau parc.

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Dans le document Devenir ville olympique, Londres 2012 (Page 125-127)