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impulsion à la place de
Bordeaux),
pendant la guerre(surtout
au moment de l'effort de guerre de1917)
et lors do la crise de 1921.La stabilisation du franc, en interdisant de spéculer sur les va¬
riations du cours par rapport à la livre, freina loa
activités mé¬
tropolitaines. A ceci près,
malgré
lesréajustements
quis'imposent
pour t^nir compte de la dévaluation, la progression
dorénavant
plus régulière des exportations traduisait lesprogrès
dela mise
en valeur.L'Afrique équatoriale n'en restait pas moins la
"Cendrillcn"
do l'empire français. Pour les hommes comme pour les
produits, le
manque de moyens de transport était un gravo handicap.
À l'exception
du Congo-Océan,inachevé a la fin de la période, tous les anciens projets de chemin de fer avaient été
abandonnés.
Leréseau
routiern'était efficace qu'en pays de savaiqe. En 1927, on ne comptait
encore que 304 véhicules automobiles en circulation, dont
191
au Moyen-Congo et le reste on Oubangui-Chari. Le chiffre, il est vrai,doubla l'année suivante
(690)
et dépassa le millier en 1930(ï).
Le matériel fluvial était vieilli, et
l(on
avait renoncé àaménager
les réseaux. On se trouvait donc dans une impasse ; tant que la
circulation des biens, freinée par le sous-peuplement, ne justifiait
pas des travaux d'équipement importants, le
coût
dos transports, trop élevé, n'incitait pas à accroître la production. G. Sautter a montré comment l'obstacle commença seulementd'être résolu après la
seconde guerre mondiale, avec la mécanisation accrue d'exploitations
industrielles à faible exigence de main d'oeuvre
(mines,
bois, eleva-ge7(2).
La fin de la période étudiée annonçait cependant,
à
la veillede la grande crise, un premier tournant. On commençait de reconnaître
la nocivité du système, de contrainte exercé jusqu'alors. Peu après, 1'
l'accession à la tête de la Fédération, en 1935r du Gouverneur général Reste, à la fois ouvert aux problèmes économiques du pays et conscient de la nécessité d'une réelle "politique indigène",
(
1)
Annuaire statistijflue de__l '_A.JB.I9( 12)
, p. 135°(2)
G. Sautter, Le l'Atlantique au fleuve Congo, op. cit., p.1008-10l?rIDEP/REPRODUCTION/211
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allait anorcer une transformation sensible des méthodes utilisées.
L'afflux de capitaux devait enfin donner le signal de la mise
en exploitation du pays. Cependant, il faut se garder d'en suresti¬
mer les effets s entrée dans une phase d'investissements et d'immo¬
bilisations destinés à l'outillage économique, l'A.E.F. ne retrouva pas avant la seconde guerre mondiale les chiffres atteints au point
le plus haut de son activité, en 1929-1930. Or, en 1936, avec un
capital investi par tête d'habitant de 6 livres seulement
(î) (contre
13 au Congo belge, 38 en Rhodésie et 55 en Union
Sud-Africaine),
elle n'attirait encore que 1,73 f° des investissements
(publics
ouprivés)
faits on nfrique noire, contre 2,89 f° pour la Cote de l'Or, 4,03 /j on A.O.P., 11,37 fo au Congo belge et 77 "/J pour l'ensembledes territoires britanniques ! Seul venaient derrière elle, avec 1,54 f° des investissements, les territoires sousmaandèt
(Togo
etCameroun)
bien qu'e l'A.E.P. couvrît 10,98 fo de la superficie totaleet comptât 3>37 de la population
(2).
Mais c'était déjà un progrès réel, face au régime concession¬
naire d'antan que le Gouverneur génér"-l Antonetti
(peu
suspect cepen¬dant de philanthropie, eu égard à l'énergie avec laquelle il mena à
bien la construction du chemin de
fer)
qualifiait en ces termes, à l'extrême fin de la période, en un temps où les progrès n'étaient guère encore perceptibles :"Au cours d'une vie passée tout entière aux Colonies, durant
la-qu quelle j'au eu 1'honneur de gouverner sept colonies différentes, je n'ai jamais rien vu qui ressemble à un tel abandon de tous ses droits par l'Etat, tant en ce qui concerne la défense des indigè¬
nes, que celle de son domaine et des intérêts publics. De telles
constatations expliquent bien des choses, et dans une certaine
mesure la faillite do l'oeuvre française au Congo"
(3).
(1)
Calculé sur la base d'un capital total de 21 millions de livreset de 3.435.OOO habitants, Frankel, op. cit., p.159 et 349•
(2)
Frankel, op. cit., p. 170 et202-203-(3)
Commentaire du G.G. Antonetti sur le Rapport d'inspection Barthes, Mission LapuAge, '"28 décembre 1928, Cone. VIII - D.IDEP/REPRODUCTION/211
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Le régime concessionnaire fut précocement mis en accusation.
Il restait à démontrer pas à pas dans les faits combien, au Congo :français, le mythe alors si
ancré
et encore vivace des "bienfaitsdo. la civilisation" fut un leurre. A la veille de l'Exposition Coloniale Internationale de 1931 qui devait marquer le point cul¬
minant de l'idéologie impérialiste de l'époque, mais aussi à la
veille do la. grande crise qui imposa un coup
d'arrêt
brutalà
l'ex¬pansion et engendra une ère de troubles sociaux et politiques dont
le monde devait s^. remettre seulement après la seconde, guerre mon¬
diale, trente ans de colonisation en À.E.P. avaient abouti à un l'échec. Le pays continuait de coûter cher et de rapporter peu. Les
années de déprédation qui avaient perturbé ou
bouleversé
la pro¬duction traditionnelle, saccagé les richesses naturelles et meurtri
les populations rendaient le pays particulièrement vulnérable au poids des structures métropolitaines. Les famines avaient exercé
des ravages peu communs. Les révoltes, pour
être
moinsmeurtrières
et m.ins élaborées qu'ailleurs, n'en atteignaient pas moins un
paroxysme? Une dernière question s'impose donc : pourquoi, ni en Afrique, ni en métropole, personne ne mit-il le régime congolais
en question, alors que le régime belge était condamné depuis 1905
et que le parti communiste venait, à l'occasion de la guerre du Rif, d'adopter une position violemment anticolonialiste ?
Les Congolais "évolués", dont nous avons évoqué dans notre
dernier chapitre les premières manifestations, en étaient encore à revendiquer timidement de participer à la "paix française".
Même
le plaidoyer d'André Gide, qui dénonçait rudement les exactions et rappelait qu'au nom de la mission civilisatrice de la France des .africains étaient exploités par les gra»ndes compagnies, parfois
massacrés par les agents de l'autorité et souvent oubliés dans un état larvaire, tournait court
(1)°
En faisant du régime concession¬naire, dont le procès était déjà instruit et qui, depuis quinze
ans, h'exerçait^/ plus que des ravages localisés, son bouc émissaire
il s'attaquait à une cause déjà entendue. Il se contentait de substi
(ï)
J. Làcouture, "Relecture du Voyage au Congo. Un anticolonialis¬te ?", le Monde, 22 nov. 1969.