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Identification des gouttes et mesure de leur taille

V. Caractérisation des paramètres dynamique de l’impact de goutte combinant ombroscopie

3. Identification des gouttes et mesure de leur taille

Le traitement des images a été réalisé avec l’aide de MATLAB et de sa boite à outil « Image processing ».

a. Conditionnement des images

La première étape du traitement correspond à une normalisation de l’image. Elle vise à obtenir un fond uniforme, alors même que l’éclairage n’est pas parfaitement homogène. Cette normalisation consiste à diviser les images par une image du bruit de fond. La procédure s’apparente à celle proposée par Blaisot et Yon [77]. L’image normalisée Inorm est déterminée suivant l’expression: 0 0 ( , ) ( , ) ( , ) ( , ) ( , ) norm b I i j I i j I i j I i j I i j (5.1)

où ( , )I i j est le niveau de gris du pixel ( , )i j de l’imageI , I i jb( , )est le niveau de gris du même pixel sur l’image de fond, et I i j0( , )le niveau de gris sur l’image du bruit (obtenu lorsque l’objectif de la caméra est fermé).

 est un facteur de correction introduit afin de prendre en compte une variation temporaire de l’éclairage, menant à un niveau de gris différent pour les pixels du fond. Le temps d’acquisition étant très faible, on suppose que ce paramètre reste invariant durant l’acquisition d’une série d’images, mais qu’il peut varier entre deux séries de mesures, c’est-à-dire entre les images des gouttes et l’image de fond. En pratique, est obtenu de la manière suivante :

    0 0 , avec , max , b max max I I moyenne I i j I i j I I (5.2)

Après la normalisation de l’image, les gouttes se détachent plus facilement du fond qu’avant (figure V.4a). Les images sont aussi corrigées de la distorsion en barillet. Pour cela, une grille de points (la même que celle utilisée pour l’imagerie en LIF) sert à déterminer la transformation qu’il faut appliquer à l’image pour la corriger. Sachant que la distorsion n’affecte pas les points du centre de l’image et que la grille est régulière, il est possible d’estimer les coordonnées du centre de chaque point de la grille s’il n’y avait pas de distorsion.

figure V.3 : Grille de points avec et sans correction de la distorsion en barillet

La transformation recherchée est celle qui envoie un point de la grille de coordonnées (x,y) en ses coordonnées (u,v) corrigées de la distorsion. Cette transformation est obtenue à l’aide de la fonction cp2tform de matlab en optant pour une transformation polynômiale d’ordre 3.

3 3

1 ² ² ² ² . inv

u v   x y xy x y x y xy x y T

Tinvest une matrice de dimension 10 par 2 dont les coefficients sont déterminées par cp2tform. La figure V.3 montre la grille de points avant et après correction de la distorsion.

b. Détection des contours de gouttes

Les gouttes secondaires sont caractérisées par une très large distribution en taille. Les méthodes de détection de gouttes basées sur un seuil fixe de niveaux de gris ou de gradient de niveaux de gris ne sont pas très adaptées. En effet, vu la polydispersion des gouttes secondaires, il est très difficile de trouver un seuil unique qui soit adapté autant à des petites gouttes qu’à des grosses gouttes. La présence de gouttes floues en arrière-plan rend la détection encore plus complexe. Les gouttes floues peuvent localement modifier le niveau du fond autour de gouttes nettes rendant ainsi encore plus inadapté l’usage d’un seuil unique pour extraire ces gouttes. La séparation de gouttes voisines est particulièrement délicate si celles-ci sont très proches, et qu’une faible valeur de seuil est choisie.

Une solution possible est la définition de seuil relatif, par exemple à mi-hauteur entre le niveau du fond et le minimum à l’intérieur de la goutte (Hay et al. [86], Kim et al. [87]).

200 400 600 800 1000 0 100 200 300 400 500 600 700 Pixels P ix el s

Grille avec distorsion Grille sans distorsion Ecart du à la distorsion

Dans le cas présent, le contour est assimilé à la ligne de plus forte pente, qui entoure la goutte. La détection des gouttes consiste en la recherche au sein de l’image normalisée des zones où le laplacien est négatif. Comme le montre la figure V.4b, l’image normalisée est trop bruitée pour utiliser directement le laplacien de l’image normalisée brute. Pour réduire ce bruit, un filtre gaussien est appliqué avant de calculer le laplacien de l’image. Cependant, le filtrage doit rester modéré pour ne pas élargir les gouttes et éliminer les plus petites d’entre elles. Après l’application de ce filtre, il reste encore du bruit résiduel (figure V.4c) pouvant mener à la détection de fausses particules. Un seuillage conditionnel est mis en œuvre et les particules considérées valides sont définies comme des régions de l’image où le laplacien est négatif et qui contiennent au moins un pixel où le laplacien est inférieur à un seuilL10. Autrement dit, Il s’agit de retenir les zones où le laplacien est négatif et où il possède un minimum inférieur à

1

L.

Le paramètre L1correspond à un seuil dont la valeur est fixée de telle sorte à légèrement dépasser la hauteur du bruit résiduel. Le résultat de l’application de ce seuil est donné en figure V.4d. On note qu’aussi bien les petites que les grosses gouttes sont détectées. Lorsque

1

L est augmenté, les premiers objets à ne plus être détectés correspondent aux grosses particules floues. L1 est donc relié à la netteté des objets et si l’on applique un seuil L1 plus faible, on obtient la figure V.4e, dans laquelle il y a un peu plus de particules floues que sur la figure V.4d. Nous avons travaillé une valeur de L1 suffisamment basse pour ne manquer qu’un très petit nombre de particule, celles à peine visible car à la limite d’être complètement hors champ.

Finalement, les contours des gouttes sont extraits grâce à la fonction « contour » de MATLAB comme étant les lignes où L0(figure V.5). L’interpolation à l’œuvre dans cette fonction permet d’obtenir une précision inférieure au pixel. Afin de réduire les temps de calcul, les opérations sont uniquement effectuées dans des zones d’intérêt (ROI : Region Of Interest), englobant les zones valides où le laplacien est négatif. La figure V.4f montre les zones d’intérêt retenues pour la recherche des contours à partir de la figure V.4e.

La méthode de détection est adaptée aussi bien à l’identification de grosses gouttes qu’à celle de petites gouttes dont la taille est inférieure à 2 pixels (figure V.5a) qui ont un contraste très différents. Cependant, son implémentation passe par un compromis pour le choix de L1 et celui de la taille du masque du filtre gaussien. Augmenter l’extension radiale où l’intensité du filtre permet de diminuer le seuil L1 mais en contrepartie introduit une augmentation artificielle du diamètre des gouttes. En pratique, les contours sont extraits à partir du laplacien d’une image moins filtrée alors que les ROI sont définies à partir de la même image plus filtrée. Ainsi, il est possible de détecter la totalité des gouttes en évitant d’élargir leur taille.

a) b) c) d) e) f)

figure V.4 : illustration de la méthode de détection de particule dans le cas du splashing

donné précédemment en figure V.1a (a: image normalisée, b: L<0, c: L<0 après application

du filtre gaussien, L<0, d,e: L<0 après application du filtre gaussien et, f: ROI sélectionné pour la reconstruction des contours basés sur l’image e).

Sur l’ensemble des cas testés, il n’a pas été nécessaire de modifier la valeur du seuil L1 ou la taille du masque du filtre gaussien pour effectuer le traitement de l’ensemble des cas étudiés. Ces deux paramètres se sont révélés ainsi plutôt insensible au niveau du bruit de fond ou à la présence de gouttes floues (figure V.5b).

50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 20 40 60 80 100 120 140 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 20 40 60 80 100 120 140 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 20 40 60 80 100 120 140 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 20 40 60 80 100 120 140 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 20 40 60 80 100 120 140 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 20 40 60 80 100 120 140

c. Séparation des particules se chevauchant

Dans le régime d’éclatement, les gouttes peuvent avoir assez fréquemment des trajectoires qui se croisent. Des gouttes floues peuvent passer devant ou derrière des gouttes nettes et ainsi fausser la mesure de taille et de vitesse. Il n’existe pas à notre connaissance de méthode de séparation permettant de traiter toutes ces situations de chevauchement très complexes. Des auteurs ont proposés de repérer des objets qui se chevauchent par des critères fondés sur la sphéricité ou la convexité de leur contours [76] et d’éliminer ces objets. Cette méthode est difficilement transposable au cas présent, car les gouttes peuvent présenter naturellement des déformations importantes juste après la collision avec la paroi. En pratique, la recherche de la ligne de plus forte pente permet de séparer la plupart des gouttes lorsqu’elles se recouvrent partiellement (figure V.5c). C’est l’un des avantages par rapport aux techniques basées sur le tracé d’une iso-valeur de niveau de gris pour le contour. Si une procédure de séparation est mise en œuvre ici, c’est avant tout afin de n’oublier aucune goutte. Des gouttes non-détectées et donc manquantes sur plusieurs images rendent à l’évidence plus difficile le suivi de leur trajectoire. Deux méthodes de séparations ont été mises en œuvre:

Dans la première méthode, l’image est vue comme une carte en relief où les gouttes représentent des montagnes. La séparation d’objets qui se chevauchent suit les vallées séparant les montagnes. Une transformation de type «watershed» (ligne de séparation des eaux) implémentée sous Matlab permet de trouver toutes les vallées [88]. Une séparation est effectuée si la vallée est suffisamment encaissée, c’est-à-dire si le col est bas par rapport aux sommets voisins (figure V.6). Un exemple de séparation appliqué à des gouttes selon cette méthode est donné sur la figure V.5d.

La seconde méthode de séparation est basée sur l’analyse du contour des objets. Elle consiste à identifier des paires de points correspondant à un rétrécissement du contour (la corde rejoignant ces points est plus courte que toutes celles reliant entre eux des points voisins). Si le rétrécissement est important (typiquement inférieur à 2 pixels), l’objet est découpé selon la corde joignant les deux points (figure V.7). Un exemple appliqué à des gouttes est illustré en figure V.5e.

Ces deux méthodes de séparations sont complémentaires. En pratique, la deuxième méthode est celle qui revient le plus souvent au cours du traitement. Après séparation, les objets formés sont analysés et peuvent être éliminés s’ils ne respectent pas la condition sur le critère du seuil du Laplacien à savoir L<L1 (figure V.5f).

Malgré l’utilisation de ces deux techniques de segmentations, il reste des cas problématiques. Par exemple, trouver le contour d’une goutte floue cachée partiellement par une goutte nette (le contour n’est alors que partiel comme le montre la figure V.5g). Dans d’autres cas, il peut être difficile de savoir s’il doit y avoir séparation ou non (figure V.5h).

a) b)

c) d)

e) f)

g) h)

figure V.5 : Détection et reconstitution des contours de particules de différentes ROI (en vert : les contours initiaux, en rouge : les contours après séparation de particules valides se

figure V.6 : Illustration du principe de séparation utilisant la fonction Watershed

figure V.7 : Illustration du principe de séparation basé

sur l’analyse des contours

d. Calcul des paramètres de la goutte

Le diamètre D0 de la goutte est déterminé à partir de l’aire A de son contour. En supposant la

goutte circulaire, D0est donné par A . Pour l’ensemble des gouttes détectées, les dimensions horizontales et verticales de la goutte sont extraites. Elles correspondent aux cotés du rectangle de dimension minimal incluant la goutte « Bounding Box » calculée par Matlab (figure V.8).

Le barycentre de chaque particule est calculé à partir de l’ensemble des points contenus dans l’aireA. Il est supposé que celui-ci correspond aussi au centre de masse de la goutte, et donc il peut être utilisé pour le suivi de la trajectoire.

Image initiale Inversion Formation du relief Séparation des pics Contour détecté Retrécissement, menant à une séparation

figure V.8 : Schéma illustrant la bounding box (cadre rouge) de plusieurs gouttes, dont une en contact avec la paroi afin de représenter la ligne de contact

Pour les gouttes en contact avec la paroi, la ligne de contact est également identifiée. Elle correspond aux pixels en commun avec la paroi.

Le diamètre d’étalement peut être défini soit comme le diamètre de la ligne de contact soit comme la dimension horizontale de la bounding box (en général plus grande que la ligne de contact). C’est cette dernière définition qui sera privilégiée par la suite.

En plus de ces paramètres, le programme associe à chaque objet détecté, la valeur moyenne du gradient sur son contour notéG, ainsi que l’intensité maximale Imaxen son centre. Les paramètres G et Imax sont intéressants car ils sont des indicateurs de la profondeur de champ, c’est-à-dire de la netteté de l’objet.

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