• Aucun résultat trouvé

Plusieurs études ont essayé d’examiner la manière dont les IDE agissent sur la croissance et le développement, mais rares sont celles qui ont étendu l’étude à la pauvreté, tant le lien semble complexe. L’analyse de cette littérature montre qu’il existe principalement deux mécanismes de transmission entre les IDE et la pauvreté: les mécanismes institutionnels et les mécanismes économiques.

3.1 : IDE et pauvreté : les mécanismes institutionnels

La nouvelle économie institutionnelle insiste sur le rôle de la gouvernance et du climat d’investissement à la fois dans l’amélioration de l’attractivité des pays et dans les processus de réduction de la pauvreté. Ainsi, l’étude des mécanismes institutionnels se divise en deux parties : premièrement, nous analysons les manières dont les institutions et le climat d’investissement affectent les IDE ; Deuxièmement, nous traitons la relation entre les institutions et la réduction de la pauvreté. Cette revue se concentre sur la littérature empirique concernant les institutions et le climat d’investissement. Un travail théorique plus approfondi est effectué dans le chapitre trois.

3.1.1 : Les institutions : facteurs d’attractivité pour les IDE

L’étude de la relation entre les institutions et les IDE se divise en quatre parties. Chacune contient une présentation théorique suivie par une revue des vérifications empiriques. Premièrement, nous examinons le rôle des institutions et de leur composante opérationnelle qui est le climat d’investissement, dans l’attractivité des pays19. Deuxièmement, nous étudions

les implications de la différenciation entre la « qualité des institutions » et la « distance institutionnelle ». Troisièmement, nous distinguons entre les différentes stratégies d’IDE, principalement entre la stratégie manufacturière et celle orientée vers l’exploitation des ressources naturelles. Enfin, nous portons l’intérêt sur le sens de la causalité de la relation entre les IDE et les institutions.

Le climat d’investissement

Selon la littérature économique récente, les institutions d’un pays affectent les investissements principalement à travers la qualité du climat d’investissement. Ce dernier dépend des orientations économiques, des infrastructures physiques, des ressources humaines et des facteurs géographiques qui affectent l’efficience de la production (Eifert et Gelb, 2005). Au niveau de l’entreprise il affecte la structure des coûts ; au niveau de l’industrie, il affecte la structure du marché et de la concurrence. Ainsi, le climat d’investissement est un facteur de production pouvant constituer un avantage comparatif pour les pays. En ce sens, les avantages fiscaux et les facilités administratives établies par les pays en voie de développement dans les zones franches favorisent l’implantation des firmes étrangères. Réciproquement, un mauvais climat d’investissement peut avoir un effet négatif sur l’avantage comparatif relatif d’un pays. A ce titre, la lenteur administrative, la corruption ou la faiblesse des infrastructures constituent des barrières à l’entrée défavorables aux IDE.

Empiriquement, Singh et Jun (1995) analysent les déterminants des IDE dans les pays en développement. Ils testent les relations entre : (i) L’instabilité sociopolitique et les flux des IDE (Political risk index, PRI)20; (ii) La perception de la qualité de l’environnement des affaires et les flux des IDE (Operation risk index, ORI)21. Et (iii) l’orientation exportatrice des pays et l’attractivité des IDE. Les résultats de Singh et Jun (1995) concernant la relation entre l’instabilité sociopolitique et les IDE sont fragiles et ne témoignent pas d’un effet systématique. Néanmoins, les auteurs trouvent une relation positive entre les exportations

effectuées dans le chapitre 3. L’accent est mis sur la dimension macroéconomique des institutions relativement à la dimension microéconomique du climat d’investissement.

20 PRI : est une variable développée par la Business Environnent Risk Intelligence (BERI). Elle incorpore six critères d’évaluation : quatre variables de fragmentation politique, ethnique, linguistique, religieuse ; une variable de dépendance politique ; et une variable indiquant le risque de conflit.

21 ORI : même base de données que le PRI. Il comprend deux critères : la différence de traitement entre les étrangers et les nationaux et qualité du climat des affaires. Dans ce cadre, de nombreuse de conditions sont évaluées : la continuité politique, l’attitude face aux investisseurs étrangers, les performances de la balance de payement, la politique de taux de change, l’infrastructure et la croissance économique.

manufacturières et les IDE. Ils en concluent que les IDE ne sont sensibles aux caractéristiques sociopolitiques qu’à partir d’un certain seuil d’investissement.

Quelques études se sont intéressées aux cas des pays de l’Afrique Subsaharienne. A cet effet, il a été essentiel de dissocier la composante « abondance en ressources naturelles » des facteurs d’attractivité. Pour ce faire, Morrisset (2001) isole la composante institutionnelle de l’attractivité en construisant algébriquement un indicateur qui permet d’éliminer les caractéristiques exogènes des pays22. Dans la même optique, Asiedu (2002), élimine économétriquement les effets des ressources naturelles et de la taille du marché. Cependant, malgré la similarité des méthodes, les deux études aboutissent à des résultats différents. Alors que Morrisset (2001) trouve que les politiques économiques et le climat d’investissement comptent aussi pour les pays de l’Afrique Subsaharienne, Asiedu (2002) montre que les politiques généralement appliquées dans les pays en voie de développement (principalement en Asie et en Amérique Latine) ne sont pas adéquates aux pays africains et n’auront probablement pas la même réussite économique.23.

Les études concernant l’attractivité des pays d’Afrique Subsaharienne donnent des résultats mitigés. Cela peut s’expliquer non seulement par l’ampleur des problèmes institutionnels mais aussi par leur diversité. Ainsi, en utilisant une analyse en composante principale, Bastos et Nasir (2004), montrent que le climat d’investissement se décompose en trois axes : (i) la prédation rentière comportant notamment les coûts indirects crées par la corruption, la bureaucratie et les contrôles administratifs24, (ii) la qualité des infrastructures et (iii) l’environnement concurrentiel. Ce dernier a un effet positif sur la productivité, en permettant la réallocation des parts de marché des moins productifs vers les plus productifs25 (Dollar et

al, 2006). Les résultats de Bastos et Nasir (2004) montrent que la pression concurrentielle

représente le facteur le plus important pour l’amélioration de la productivité globale des facteurs. Par ailleurs, ils montrent que l’existence des infrastructures de bonne qualité et d’un

22Les caractéristiques exogènes sont la taille du marché (mesurée par le PIB) et les ressources naturelles (la somme des secteurs primaires et secondaires, moins les secteurs manufacturiers).

23 A titre d’exemple, Asiedu (2002) trouve que le « retour sur investissement » n’est pas un facteur significatif pour les IDE en Afrique Subsaharienne.

24 Le coût de la corruption est le montant estimé des payements non officiels à des fonctionnaires ; Le coût de la bureaucratie est le pourcentage de temps que le manager en chef consacre à l’étude des lois et aux relations avec l’administration. Enfin le coût des contrôles administratifs est mesuré par le nombre de jours où il y a eu des inspections publiques.

25 Ce dernier point montre qu’un bon climat d’investissement devrait favoriser l’environnement concurrentiel. Néanmoins, étant donné que les FMNs sont souvent plus productives que les entreprises locales, la concurrence entre les deux peut engendrer une éviction des investissements domestiques. L’étude reviendra à l’analyse de ce point dans la suite.

environnement règlementaire adéquat sont nécessaires pour les entreprises mais insuffisants pour expliquer les différences de productivité entre les pays.

Plusieurs études se sont particulièrement intéressées aux effets de la corruption sur l’attractivité des pays (Gyimah-Brempong, 2002; Wei, 2000 et Egger et Winner, 2006). Ainsi, selon Egger et Winner (2006) il existe deux effets contradictoires de la corruption sur les IDE : (i) d’une part, elle constitue un coût supplémentaire pour les FMNs (ii) d’autre part, la corruption engraisse la roue du commerce et facilite les procédures principalement lorsque le gouvernement est inefficient. Les résultats de cette étude montrent que l'effet négatif de la corruption sur les IDE dépasse l'effet positif. Par ailleurs, les auteurs montrent que l'effet de la corruption sur les IDE baisse au cours du temps. Ils concluent que l'attractivité des IDE dans les pays en développement ne dépend que marginalement de la corruption, elle dépend principalement des dotations factorielles.

Institutions et distance institutionnelle

L’approche comportementale des IDE met en exergue l’existence d’une distance psychique et institutionnelle constituant un coût supplémentaire pour les FMNs par rapport aux firmes locales (Johanson et Vahlne, 1990). Premièrement, la distance psychique est définie par le coût d’acquisition d’informations dans le pays hôte, le degré de perception du risque, l’incertitude concernant les opérations internationales et les ressources nécessaires pour avoir accès aux marchés étrangers. Cette distance augmente en fonction des différences culturelles, historiques et linguistiques. Deuxièmement, la distance institutionnelle est directement liée au mode opératoire d’une FMN. En effet, elle peut lui affecter les coûts d’implantations dans le pays d’accueil en augmentant (ou réduisant) les barrières à l’entrée. Ces barrières peuvent prendre aussi bien la forme de coûts administratifs que de blocages politiques. Par ailleurs, la distance institutionnelle, lorsqu’elle est élevée, handicape le transfert des orientations stratégiques et des pratiques organisationnelles de la firme mère aux filiales.

Xu et Shenkar (2002) montrent que la distance institutionnelle peut être divisée en trois composantes : régulatrice, normative et cognitive. D’abord, la distance régulatrice dépend des lois et des règlementations en place. Elle découle aussi de l’applicabilité des lois, de la légitimité de l’Etat et de l’indépendance de la justice. Ensuite, la distance normative décrit les conventions et les normes sociales. Elle peut dépendre de la religion, de l’histoire du pays ou

des composantes de la conscience collective. Enfin, la distance cognitive se réfère aux composantes culturelles et aux perceptions des acteurs sur leur environnement.

La distance institutionnelle affecte les IDE selon leurs stratégies (Xu et Shenkar, 2002). En effet, contrairement aux IDE à stratégie verticale, ceux à stratégie horizontale sont positivement corrélés à la distance normative puisqu’elle caractérise les comportements de consommations locaux. De même, les IDE ayant une stratégie globale nécessitent une proximité institutionnelle au niveau normatif et cognitif et ce contrairement aux IDE ayant une stratégie multidomestique. Par ailleurs, les FMNs opèrent par fusion-acquisition lorsque les distances cognitives et normatives sont faibles. Dans le cas contraire, elles opèrent par investissement « greenfield ». Enfin, les IDE pénètrent un marché en partenariat avec une entreprise locale ou en « joint venture » lorsque la distance régulatrice est importante. Ils favorisent une propriété totale de l’investissement lorsque cette distance est faible.

Stratégies d’IDE et Climat d’investissement

Le climat d’investissement est un facteur produisant un avantage comparatif attractif pour les investisseurs étrangers. Néanmoins, les observations des flux d’IDE en Afrique Subsaharienne montrent que les pays recevant le plus d’IDE ne sont pas nécessairement ceux ayant les meilleurs institutions et le meilleur climat d’investissement. Bien au contraire, ces pays ont de mauvaises institutions ce qui se manifeste à travers l’instabilité économique, politique et sociale, l’inefficience administrative et la corruption (Nigéria, Angola, Congo).

Certains modèles économiques ont essayé de comprendre les facteurs d’attractivité des pays africains. Ainsi, Wood et Berge (1997) construisent un modèle théorique de type 2x2x2 où les facteurs de production sont le capital humain (skill) et la terre. Ils montrent que la faiblesse du capital humain dans les pays africains fait que leur avantage comparatif soit complètement dépendant des ressources naturelles. Par conséquent, la qualité du climat d’investissement n’affecte pas les IDE attirés par les pays de la sous-région.

Contrairement aux IDE dans les industries extractives, ceux à stratégie manufacturières ont une forte corrélation avec la qualité des institutions et le climat d’investissement. En effet, selon Elbadawi (1999) cette production, bien qu’elle soit intensive en travail non qualifié, nécessite plus de connaissance que le travail dans les industries extractives. De même,

l’existence d’un seuil d’infrastructures physiques étendues est nécessaire au développement des investissements manufacturiers. Par ailleurs, les contraintes administratives et règlementaires constituent des coûts indirects élevés pour les investissements manufacturiers ce qui n’est pas le cas pour les IDE orientés vers l’exploitation des ressources naturelles (Acemoglu et al., 2005). De ce fait, la mauvaise qualité du climat d’investissement risque de restreindre les pays africains à des IDE primaires. Eifert et Gelb (2005, 2008) soulignent aussi que cela peut ramener les économies africaines vers un équilibre politique et économique très bas où les élites au pouvoir cherchent à instrumenter les institutions à des fins personnelles.

Endogénéité de la relation entre les IDE et les institutions

Les divergences dans les études sur les dimensions des institutions et du climat d’investissement sont certainement dues à la relativité de ces concepts. En effet, la définition de la « bonne qualité » des institutions et du climat d’investissement dépend de l’intérêt que les acteurs économiques leur portent. Cela soulève le problème d’endogénéité entre les IDE et les institutions. A titre d’exemple, Robertson et Watson (2004) montrent que la causalité peut aller des FMNs vers la corruption plutôt que l’inverse. Ainsi, ils trouvent que la croissance rapide des flux d’IDE cause une augmentation de la corruption en raison de l’émergence de comportements administratifs rentiers26.

Ainsi, les institutions et le climat d’investissement affectent les IDE au niveau du mode d’implantation, de la structure des coûts indirects et de la façon dont ils interagissent avec la main d’œuvre locale.

3.1.2 : Institution, IDE et pauvreté

Le rôle des institutions et du climat d’investissement dans la relation entre les IDE et la pauvreté s’illustrent principalement à travers les effets politiques et les effets sociaux des FMNs. Dans ce cas, la réduction ou l’augmentation de la pauvreté est supposée évoluer dans le même sens que le développement économique. Ce dernier est géré par les institutions et orienté par le climat d’investissement.

26 Robertson et Watson (2004) trouvent que l’effet des IDE sur la corruption peuvent être amplifiés par certains facteurs tels que l’incertitude et le degré de masculinité.

Les effets politiques

Ils incluent des questions de souveraineté nationale, principalement lorsque la taille et le domaine d’activité de la firme en question sont suffisamment importants et stratégiques pour influer sur la décision politique. Dans certains pays, des FMNs peuvent présenter un total d’actifs supérieur au PIB du pays d’accueil (Moosa, 2002). Dans ce cas, l’évolution de la multinationale se confond avec l’évolution économique du pays et toute modification ou orientation nouvelle du gouvernement peut affecter directement le fonctionnement de l’entreprise.

Lorsque la qualité initiale des institutions est mauvaise, certaines stratégies des FMNs peuvent renforcer la mauvaise gouvernance, ce qui réduit le potentiel de développement. Cette approche est expliquée par le phénomène du « syndrome hollandais politique ». Elle montre que les IDE attirés par la découverte de nouvelles ressources naturelles, affectent les institutions de façon à créer des comportements de blocages politiques et économiques. En effet, l’exploitation et l’exportation de ressources naturelles favorisent la disparition des comportements orientés vers la production au profit de comportements d’accès aux revenus liés à l’apparition de la rente. Cette dernière peut être définie comme les redevances payées par les entreprises étrangères à des individus, entreprises ou gouvernements du pays d’accueil.

Sachs et Warner (1997) montrent que les pays connaissant un boum des exportations de ressources naturelles, voient leurs consommations publiques augmenter, tandis que les structures productives et manufacturières restent archaïques. Si les investissements publics se traduisent par une amélioration du bien être économique et social cela ne s’accompagne pas par la croissance des bases productives. Dans ce cadre, l’accès à l’emploi public devient un lieu de captation d’une partie de la rente et représente, par conséquent, une alternative à l’emploi productif. Cela engendre une augmentation de l’attractivité du secteur public par rapport aux investissements productifs et crée des distorsions sectorielles en défaveur du secteur manufacturier.

Lam et Wantchekon (2002) construisent un modèle du « syndrome hollandais politique ». Dans ce modèle, le comportement rentier s’illustre dans la prise du pouvoir par un régime politique dictatorial où l’élite contrôle le gouvernement sans qu’il y ait aucune opposition. Les

mécanismes de redistribution ne passent pas par les pressions politiques mais plutôt par l’adoption d’un comportement rentier. Les élites, consolidées par les IDE, n’ont pas intérêt à ce que d’autres industries se développent parce qu’elles craignent l’émergence de nouvelles forces politiques et économiques. Elles favorisent donc l’existence de distorsions face à l’investissement domestique. Ce comportement handicape la création de pôles d’industrialisation capables de hisser les niveaux de développement et de réduire la pauvreté.

Les effets sociaux

Ils consistent principalement en l’introduction d’une culture nouvelle qui se mélange progressivement avec les cultures locales. Cela peut passer notamment par la culture d’entreprise, les travailleurs expatriés ou les produits commercialisés. Les effets culturels sont distinguables lorsqu’il existe des différences significatives entre les structures économiques, sociales et culturelles entre le pays d’origine et le pays hôte (Xu et Shenkar, 2002 et Hosseini, 2005). Ainsi, les effets culturels sont faibles, lorsque des entreprises sud-africaines investissent dans un pays voisin tel que le Botswana. Par contre, les investissements chinois en Afrique pourraient introduire de nouveaux comportements culturels et sociaux au sein des populations locales. Cela dépend aussi du degré d’intégration des entreprises étrangères. A titre d’exemple, les FMNs dans les enclaves pétrolières ont peu d’effets sur la structure sociale et culturelle du pays hôte, malgré l’importance de la distance culturelle entre les pays d’origines et les pays d’accueils de ces firmes.

Enfin, à notre connaissance, il n’existe pas d’études traitant la relation directe entre le climat d’investissement et la pauvreté. Ainsi, malgré les effets indéniables de la corruption, de la stabilité et de l’efficience administrative sur la pauvreté, ce type de relation est absent de la littérature empirique. Cela est peut être dû au fait que la pauvreté, avec sa nature multidimensionnelle, est aussi une composante du climat d’investissement.

3.2 : IDE et pauvreté : les mécanismes économiques

Les IDE sont un phénomène économique par essence. Leurs déterminants ainsi que leurs effets sont le résultat de décisions et de stratégies d’acteurs économiques qui se comportent en fonction de leurs objectifs à court et à long terme. D’abord, ces décisions dépendent du degré

d’internationalisation de la firme, des caractéristiques de l’économie hôte et de l’évolution aussi bien générale que sectorielle de l’économie mondiale. Elles dépendent aussi des anticipations des entrepreneurs, indéniablement acteurs majeurs des FMNs. Ensuite, une fois qu’une firme intègre une économie donnée, elle interagit de différentes façons avec les attributs de cette économie et fait partie désormais de son circuit. Elle interagit de manière à affecter indirectement (et involontairement) les situations qui prévalaient sur les différents marchés. Par conséquent, les IDE agissent pour leurs intérêts, mais ce faisant, ils contribuent à la modification des structures économiques locales (favorablement ou défavorablement).

L’effet économique se scinde en deux catégories. La première s’intéresse aux effets microéconomiques où les interactions entre les FMNs et les firmes locales peuvent affecter le marché du travail et par la suite la structure de la pauvreté et des inégalités de revenus. La deuxième catégorie s’intéresse aux effets macroéconomiques où les IDE peuvent constituer un moteur de la croissance économique qui se répercuterait sur la réduction de la pauvreté.

3.2.1 : Les effets microéconomiques: FMNs et firmes locales.

Les effets microéconomiques consistent en l’étude des changements structurels de l’organisation industrielle et économique. Une des principales questions que relève cette discipline, consiste à savoir si les IDE conduisent à la création d’un environnement plus concurrentiel ou au contraire à la constitution de monopoles et d’oligopoles dominant l’économie du pays hôte (Markusen et Venables, 1999). La réponse à cette question dépend de la nature de l’implantation de la FMN (horizontale ou verticale).

Ainsi, la littérature économique montre que l’entrée des FMNs dans une économie donnée peut engendrer des effets d’éviction ou de stimulation sur les firmes locales.