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CHAPITRE I. CADRE DE L’ETUDE

II.1. Caractéristiques de la zone côtière

II.1.5. Hydrodynamique littorale

La marée, les houles ainsi que les courants qu’elles induisent sont les principaux agents hydrodynamiques en domaine littoral. Les houles, qu’elles soient d’origine lointaine ou locale, sont engendrées par les actions du vent sur la masse d’eau. Les marées sont des variations journalières du niveau marin, sous l’effet des attractions de la lune et du soleil. Selon Niang-Diop (1995) les variations du niveau marin, engendrée également par d’autres facteurs comme les upwellins ou les variations du contenu thermique des océans, sont considérées comme des agents dynamiques car, elles déterminent le lieu et le niveau d’attaque des houles au rivage. Ainsi, tous ces agents dynamiques sont sous l’influence des circulations atmosphérique et océanique.

35 II.1.5.a. La marée

La marée désigne le mouvement à allure périodique du niveau de la mer, visible le long des côtes, et dont l’origine est l’attraction gravitationnelle de la lune et du soleil (SHOM, 1997). Ce mouvement périodique de 12h 25 mn oscille entre une valeur maximale de hauteur (pleine mer) et une valeur minimale (basse mer). Le marnage est la différence de hauteur d’eau entre une pleine mer (PM) et une basse mer (BM) consécutives (SHOM, 1997). Le littoral sénégalais présente ainsi un régime de marée microtidal avec un marnage moyen inférieur à 2 m (Ruffman et al, 1977). La marée est de type semi-diurne ; c’est-à-dire caractérisée par deux PM et deux BM par jour. Selon Diara (1999),

l’onde de marée se propage au Sénégal depuis un point amphidromique (point où l’amplitude de la marée est nulle et où les lignes cotidales se rejoignent, SHOM, 1997)

situé à l’est de l’océan atlantique, près des Antilles. Sur la Petite Côte, la propagation de l’onde de marée se fait du Nord vers le Sud (Ba et al., 1995). Le courant qui accompagne la marée montante est appelé courant de flot et celui de la marée descendante, courant de jusant. Ces courants ont des vitesses faibles, inférieures à 0,15 m.s-1 (Niang-Diop, 1995). Par contre, au niveau des embouchures, ces courants sont plus forts : environ 0,5 m.s-1 en moyenne à la station de Djifère (Diop, 1990). Toutefois, ces vitesses varient en fonction des caractéristiques hydrologiques et morpho-sédimentaires des embouchures mais aussi des conditions météorologiques saisonnières (Sall, 1982).

II.1.5.b. Les houles

Deux régimes de houle sont présents sur les côtes sénégalaises : les houles de courte période ou « mer de vent » et les houles longues. Les houles de courte période sont générées par les vents locaux. Les houles longues sont issues des hautes latitudes, entre 40 et 60°, des deux hemisphères (Niang-Diop, 1995).

Les «mers de vent», sont une catégorie de houle de courte période engendrée par l’impact des alizés continentaux sur la masse d’eau océanique lorsque leur vitesse est supérieure à 6 m.s-1 (Nardari, 1993). De directions multiples, cette houle a une amplitude comprise entre 0,65 et 1,35 m pour une période de 4 s. Son influence sur la dynamique morpho-sédimentaire du littoral suscite des polémiques (Masse, 1968 ; Nardari, 1993).

36  Les houles de Nord-Ouest (N320° à 20°E) sont originaires de l’Atlantique Nord et sont présentes toute l’année sur les côtes sénégalaises. Ces houles subissent des phénomènes de réfraction quand elles abordent la côte. Des phénomènes de diffraction sont également observés au contact de la tête de la presqu’île du Cap Vert (Riffault, 1980). Ces diffractions induisant ainsi un changement de direction de ces houles mais aussi un amortissement de leur énergie lorsqu’elles abordent la Petite Côte (Niang-Diop, 1995).

 Les houles de Sud-Ouest (N180° à 230°) sont issues de l’Atlantique Sud. Ce sont des houles saisonnières car, elles sont présentes que pendant la saison des pluies, de juillet à octobre. Sur le littoral sénégalais, ces houles n’affectent que la Petite Côte et, ce domaine semble être la limite septentrionale de leur zone d’action (Niang-Diop, 1995).

Certains auteurs (Nardari, 1993 ; Niang-Diop, 1995) soulignent qu’en plus de ces deux catégories de houle, le littoral sénégalais peut être influencé par des houles d’Ouest (N180° à 230°). Ce sont des houles exceptionnelles, originaires des cyclones de la mer des Caraïbes. Elles se produisent entre octobre et décembre et sont plus énergétique que les houles précédentes avec une puissance de 22,7 kW par mètre de crête de houle contre 18 kW pour les houles de NW et 11 kW pour celles du SW (Nardari, 1993).

Les houles induisent des courants soit perpendiculaires soit parallèles à la côte. Les courants perpendiculaires à la côte sont toujours présents car intrinsèques à la houle. Leur rôle dans le transport littoral semble, d’après Masse (1968) dépendre surtout de la cambrure (H/L) des houles. C’est ainsi qu’une cambrure supérieure à 0,03 (houles de tempête) entraînerait préférentiellement les sédiments de la plage vers le large et inversement, lorsqu’elle est inférieure à 0,025 (houles de beau temps). Sur le littoral sénégalais, les courants parallèles à la côte induisent deux directions préférentielles de dérive littorale : la direction N-S et celle S-N (Diop, 1990 ; Niang-Diop, 1995). Le transit sédimentaire le long du littoral est assuré essentiellement par ces courants de dérive et se fait du Nord vers le Sud. Toutefois, ce transit semble être interrompu par la présence des deux structures bathymétriques sous-marines (canyon de Kayar et de Dakar) qui sont présents autour de la presqu’île du Cap-Vert. Selon

Niang-Diop (1995), le transit se recharge dans le secteur nord de la Petite Côte, dans la zone de Rufisque-Mbao (Figure 5) où les processus d’érosion sont importants. Le transit

37 se poursuit sur la Petite Côte avec une dérive dirigée vers le Sud. Le volume de sédiment transporté a été estimé entre 10 500 et 300 000 m3/an (Barusseau, 1980). Toutefois, il se manifeste sur la Petite Côte et surtout pendant la saison des pluies, une dérive littorale dirigée vers le nord (Diop, 1990 ; Ba et al., 1996).

II.2. Caractéristiques du bassin versant et de l’écosystème de la Somone

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