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Rappel de la pathologie

B. Hydatidose vertébrale [51]

L’hydatidose vertébrale correspond à l’atteinte rachidienne par un parasite :

Echinococcus granulosus. C’est la plus fréquente des hydatidoses osseuses. Elle est

rare et sévit surtout dans les régions rurales et d’élevage : bassin méditerranéen, Amérique du sud, proche et moyen orient, Afrique de l’est et nouvelle Zélande. Elle touche préférentiellement le rachis dorsal. Les deux sexes peuvent être intéressés avec une légère prédominance masculine. Du fait de l’évolution latente, les manifestations cliniques ne s’observent qu’à l’âge adulte entre 20 et 50 ans. Ces signes d’appels sont peu caractéristiques et orientent rarement vers l’affection causale : il peut s’agir d’une douleur, d’une tuméfaction ou d’un abcès (traduisant l’extension vers les parties molles de la lésion parasitaire) et de fractures ou de signes de compression. Dans la localisation rachidienne la douleur précède toujours les complications neurologiques. Les fractures sont spontanées ou survenant à la suite d’un traumatisme mineur, il peut s’agir d’un tassement vertébral. Ces fractures peuvent être multiples, récidiver ou mal consolider. Les complications sont l’apanage des atteintes vertébrales et s’observent dans 70% des cas. Il peut s’agir de radiculalgies par rétrécissement d’un trou de conjugaison ou de compression médullaire ou de syndrome de la queue de

L’examen clinique est pauvre, l’état général du patient est conservé et il n’y a pas de fièvre.

La pression de la région concernée peut déclencher une douleur. Il n’y a pas de déformation, ni de raideur segmentaire du rachis intéressé. L’examen radiologique est l’élément essentiel dans l’exploration de l’échinococcose osseuse. Il est peut être révélateur lorsque la lésion est encore asymptomatique. Les lésions rachidiennes siègent préférentiellement au rachis dorsal (D4-D11) ou lombaire. Au début, la lésion touche une partie du corps vertébral et réalise une image vacuolaire avec aspect boursouflé ou en nid d’abeille sans limite nette siégeant au niveau central ou latéral. A un stade plus évolué il donne des images assez typiques : aspect boursouflé du pédicule, vertèbre asymétrique et augmentation de l’espace inter-pédiculaire. Les abcès ossifluents se présentent sous forme d’ombre paravertébrale unilatérale polycyclique à l’étage dorsal ou de refoulement du psoas au niveau lombaire. La TDM permet une analyse plus précise des lésions. Elle affirme le contenu hydrique des géodes, précise l’étendue de l’atteinte, l’extension régionale, l’absence de rehaussement après injection de produit de contraste. Elle permet également de mettre en évidence les abcès ossifluents extraosseux dans toutes les localisations. La TDM couplée à la myélographie permet de visualiser une compression du sac dural, de la moelle épinière et des racines nerveuses. L’IRM est l’examen de choix pour l’exploration des lésions rachidienne car elle permet de déterminer l’extension en hauteur des lésions et leurs rapports avec les structures neurologiques. La scintigraphie montre une hyperfixation de la région atteinte, son intérêt réside dans la détection d’une autre localisation méconnue, asymptomatique. L’échographie permet de rechercher d’autres localisations notamment abdomino-pelvienne et, au siège de la lésion, l’atteinte des parties molles.

Sur le plan biologique, la VS est souvent normale, la NFS peut montrer une hyperéosinophilie toutefois inconstante. Les réactions sérologiques sont souvent négatives dans la localisation osseuse. La recherche IgE spécifiques et le test de dégranulation des basophiles essaient de pallier aux insuffisances des techniques usuelles. Après exérèse chirurgicale de la lésion hydatique les anticorps retrouvés avant traitement disparaissent en quelques mois à quelques années. La ponction d’un abcès ossifluent peut ramener un liquide clair eau de roche ou trouble purulent de couleur rouge sombre ou verdâtre. La trépano-ponction peut ramener des vésicules et des débris de membrane et permet de confirmer le diagnostic. Ces gestes comportent cependant un risque de dissémination des lésions.

La traitement médical par les imidazolés est utilisé depuis 30 ans et a des résultats décevants. L’albendazole qui est le plus récent est utilisé à la dose de 600 à 700 mg/j pendant un mois et a un effet inconstant sur l’évolution. Le traitement chirurgical est à envisager et à discuter en fonction de la lésion, de l’âge du patient et des risques de rupture. La résection doit être la plus large possible pour éviter la récidive et la propagation des lésions ; la technique chirurgicale dépend de la localisation. Au niveau du rachis, il s’agit d’une chirurgie palliative en visant à décomprimer la moelle et les racines nerveuses en procédant à une exérèse des arcs postérieurs avec mise en place de greffons ; en antérieur une corporectomie est réalisée avec pose de greffon à partir de l’os iliaque ou d’une cage en titane.

II. PATHOLOGIE TRAUMATIQUE [52, 53]

Les fractures du rachis dorsolombaire sont des lésions sévères qui peuvent gravement compromettre le pronostic fonctionnel, et parfois le pronostic vital du blessé. Elles sont plus fréquentes qu’au niveau cervical, touchent plus le sexe masculin et touchent le plus souvent l’adulte jeune. Les principales étiologies sont les chutes (d’une grande hauteur) et les accidents de la voie publique. Ces fractures ont fait l’objet de nombreux travaux qui ont permis d’identifier les différents mécanismes lésionnels et d’établir de nouvelles classifications. Ceci a permis de mieux cerner le potentiel évolutif de la lésion tant d’un point de vue neurologique que statique, et d’en préciser les indications thérapeutiques.