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8364,76 15640,36 21113,09 28766,65 36229,16 Huiles de pétrole et autres

Flux d'IDE chinois dans le monde en

8364,76 15640,36 21113,09 28766,65 36229,16 Huiles de pétrole et autres

huiles obtenues à partir de

produits bitumineux

Minerais et concentrés de fer ; notamment fer grillé (P)

287,16 751,32 741,11 839,16 1173,38

Cuivre et alliages de cuir raffinés, non forgés

17,74 119,18 210,55 94,85 125,83 Platine, non forgé ou semi-

manufacturé (Po)

81,31 264,52 417,82 452,22 535,79 Cotton, non cadré ni peigné 233,41 659,02 676,26 725,14 431,77

Bois bruts 501,52 435,05 497,22 665,58 882,49

Diamants travaillés ou non 270,87 447,69 511,25 704,27 773,60

Autres biens non classifiés 0 0 0 0 0

Produits 2008 2009 2010 2011 2012 Part en % Montant Total 55883,19 43184,04 66896,44 93140,45 113087,0 Huiles de pétrole et autres huiles obtenues à partir de produits bitumineux (M) 38880,26 27069,78 40370,97 47006,33 53800,43 58,7% Minerais et concentré de fer ; notamment fer grillé (P)

2258,22 3337,00 4686,80 7283,30 7172,59 6%

Cuivre et alliages de cuir raffinés, non forgé

181,92 819,85 1986,07 2012,58 2410,37 1,6%

Platine, non forgé ou semi-manufacturé (Po)

911,46 1214,37 1555,07 1943,78 2182,84 1,9%

Cotton non cadré ni peigné

Bois bruts 903,27 740,50 1097,59 940,05 1153,87 1,6% Diamants travaillés

ou non

811,25 541,92 787,23 1402,17 1593,34 1,6%

Autres biens non classifiés

0 901,77 3400,59 15926,45 28940,91 10,1%

Source : Source : Trade Law Centre

Lien : http://www.tralac.org/2013/08/14/africa-china-trading-relationship/

Tableau 5 : Exportations chinoises de produits à destination d’Afrique de 2003 à 2012 en millions de dollars. Produits 2003 2004 2005 2006 2007 Montant total 10157,65 13757,74 18641,76 26647,98 37254,16 Matériaux de transport 46,72 110,80 69,99 420,04 651,49 Textiles et vêtements 643,28 684,31 841,58 1035,98 1371,93 Appareils électriques 188,92 240,88 493,19 558,13 2123,54 Chaussures 390,20 464,28 536,98 623,49 759,07 Produits en plastiques 133,73 207,40 323,17 430,98 623,24 Produits 2008 2009 2010 2011 2012 Part en % Montant total 50847,88 47720,78 59967,76 73084,28 85378,44 Matériaux de transport 625,91 1404,76 3786,80 3924,41 2657,58 3,2% Textiles et vêtements 1890,42 1636,78 1936,90 2360,65 2393,29 3,4% Appareils électriques 3424,48 2782,59 3015,72 2930,89 2334,90 4,2% Chaussures 877,99 1036,46 1335,65 1689,76 1891,51 2,2%

Produits en plastiques

778,34 848,58 1100,55 1475,91 1798,06 1,8%

Source : Source : Trade Law Centre

Lien : http://www.tralac.org/2013/08/14/africa-china-trading-relationship/

La Chine bénéficie aussi de son absence totale de conditions et d’exigence en matière de respect des droits de l’homme, des règles de transparence ou de bonne gouvernance, contrairement aux programmes d’investissements contrôlés par les pays occidentaux. La pratique de la corruption, habituelle au système politique chinois, rencontre également en Afrique un champ d’application nouveau. C’est en janvier 2006 que le gouvernement chinois a ratifié la convention des Nations Unies contre la corruption, rejetant toutefois les éléments contraignants qui prévoient le recours à la cour internationale de justice (CIJ) en cas de litige ou d’échec des procédures d’arbitrage.

En 2004, les investissements chinois en Afrique s’élevaient à 925 millions de dollars cumulés depuis 1979 ; et pour la seule année 2005, le montant était de 391 millions de dollars. Ces investissements concernent près de 1000 entreprises installées dans 49 pays. Si le gouvernement chinois veut encourager les entreprises chinoises à investir sur le continent africain, il s’agit pour la plupart des entreprises d’Etats, à plus de 50 % dans le domaine de la construction. La Chine possède dans ce domaine un avantage considérable de coût. Pour le développement des infrastructures, les entreprises occidentales et particulièrement françaises, dont les coûts sont de 40 à 50 % supérieurs aux offres chinoises, ne peuvent signer des contrats en Afrique. En dehors du secteur de la construction, les investissements chinois se dirigent aussi vers les secteurs qui intéressent particulièrement son économie tels l’énergie, les matières premières et les produits miniers et, de façon croissante, le secteur agricole. Cela explique la concentration des IDE chinois dans les pays riches en ressources naturelles (voir les tableaux 6 et 7 ci-dessous ainsi que les tableaux 18 et 19 de l’annexe1). Nous parlerons de façon plus détaillée dans la section 2 du chapitre 3 des secteurs dans lesquels investissent les entreprises chinoises en Afrique.

Tableau 6 : Les principales destinations des flux d’IDE chinois en Afrique entre 2004- 2010 (en millions de dollars).

Rang Pays Montant IDE chinois

dans le total des IDE entrants du pays

Rang Pays Montant IDE

chinois dans le total des IDE entrant s Afrique 11844,69 336377,7 3,5% 1 Afrique du Sud 6232,22 28212,81 2,2% 11 Madagas car 165,49 4292,59 3,8% 2 Nigéria 1076,27 41086,98 2,6% 12 Angola 164,08 45786,08 0,3% 3 Algérie 797,94 13023,6 6,1% 13 Ghana 121,58 8266,85 1,4% 4 Zambie 619,92 6023,3 10,2% 14 Ile Maurice 105,22 1557,802 6,7% 5 R.D. Congo 598,32 8069,701 7,4% 15 Congo 96,6 12785,89 0,7% 6 Soudan 391,4 16255,79 2,4% 16 Guinée 89,77 1337,88 6,7% 7 Niger 352,17 2301,289 15,3% 17 Botswan a 84,94 2294,272 3,7% 8 Egypte 252,94 51745,7 0,5% 18 Gabon 83,89 2943,971 2,8% 9 Ethiopie 185,12 2196,74 8,4% 19 Tanzanie 76,82 6399,781 1,2% 10 Kenya 166,38 1235,61 13,4% 20 Zimbab we 62,49 542,9 11,5% Tableau 7 : Les principales destinations des stocks d’IDE chinois en Afrique entre 2004- 2010 (en millions de dollars).

Rang Pays Montant IDE

chinois dans le total des IDE entrants

Rang Pays Montant IDE

chinois dans le total des IDE entrants Afrique 39691,67 2659169 1,4% 1 Afrique du Sud 10395,51 680170,7 1,5% 11 Ethiopie 1020,12 24151,25 4,2% 2 Nigéria 3868,36 286452,7 3,7% 12 Niger 947,52 4931,989 19,2

3 Zambie 3308,05 50426,4 6,5% 13 Ghana 904,6 32397,95 2,7% 4 Algérie 3044,3 87118,19 3,4% 14 Angola 741,15 88692,23 0,8% 5 Soudan 2807,54 104039,4 2,6% 15 Madagascar 740,61 14141,17 5,2% 6 Guinée 1945,99 7617,12 25,5% 16 Kenya 567,69 11638,7 4,8% 7 R.D. Congo 1345,3 13786,03 9,7% 17 Gabon 487,03 9556,776 5% 8 Ile Maurice 1308,53 9548,771 13,7% 18 Zimbabwe 477,77 10584,85 4,5% 9 Tanzanie 1110,66 42940,38 2,5% 19 Congo 473,74 42940,38 1,1% 10 Egypte 1039,25 341616,7 0,3% 20 Botswana 453,86 7014,226 6,4% Source: Statistical Bulletin of China’s outward foreign direct investment (MOFCOM, 2010)

Lien: http://hzs.mofcom.gov.cn/accessory/201109/1316069658609.pdf et la Base de données en ligne de UNCTAD: http://unctadstat.unctad.org/ReportFolders/reportFolders.aspx.

Au-delà des investissements directs, le gouvernement chinois apporte aussi des aides au développement à beaucoup de pays africains. Ces aides sont entre autres des crédits préférentiels, des annulations de dettes, des politiques douanières préférentielles ainsi que la formation des personnels. Par exemple en 2009, l’aide officielle chinoise et l’allègement de la dette africaine se sont élevés à 2,5 milliards de dollars. La même année, la Chine s’est engagée à accorder à l’Afrique 10 milliards de dollars de prêts concessionnels sur la période de 2010-2012, cela démontre l’importance croissante de l’aide au développement accordée par la Chine à ce continent.

Selon la convention du comité d’aide au développement (CAD) en 1972, l’Aide Publique au Développement (APD) est le financement du développement dans sa capacité officielle accordé sous forme de prêt (subventionné) a un pays en développement à faible revenu et à une institution multilatérale dont le but principal est de promouvoir le bien-être et le développement économique du pays bénéficiaire15. Les prêts doivent également contenir une partie consacrée à la subvention d’au moins 25 % de leur valeur. En effet, d’après les définitions du CAD, la plupart du soutien au financement public accordé par le gouvernement

15 Organisation for Economic Cooperation and Development (OECD) 2008a : « Is it ODA ? », Fact Sheet, November, Organisation for Economic Cooperation and Development, Paris, http://www.oecd.org/dataoecd/21/21/34086975.pdf

chinois ne respecterait pas la définition plus stricte de l’APD. La Chine considère son intervention commerciale comme une aide au développement du pays bénéficiaire, ce qui n’est pas le cas des bailleurs du Comité d’Aide au Développement. Le gouvernement chinois applique une politique de non-ingérence et préfère donc traiter des affaires dans le domaine de la construction d’infrastructures sociales et économiques qui manque énormément aux pays africains pour faciliter les échanges et le commerce dans toutes les activités économiques.

L’aide accordée aux pays africains par la Chine est plutôt effectuée comme un soutien financier afin d’aider ses propres entreprises à entrer sur le marché des affaires africain et d’encourager l’octroi des investissements par les sociétés commerciales d’Etat et privées chinoises, tout en facilitant les activités de développement dans les pays bénéficiaires. L’aide financière chinoise accordée aux pays africains, considérée comme l’aide étrangère, est majoritairement classée en trois catégories : les dons (aides à titre gracieux), les prêts sans intérêts et les prêts à taux préférentiels (taux fixe et faible intérêt). L’aide étrangère chinoise au développement était principalement octroyée sous forme de dons et de prêts à taux zéro jusqu’en 1995. C’est après la création de la China Exim Bank à la même année que les accords de prêts à taux préférentiels ont été introduits. En Avril 2011, le premier livre blanc sur l’aide étrangère chinoise publié par le conseil d’Etat chinois précise que 41 % de cette aide a été accordée sous forme de dons (voir le tableau 8 ci-dessous).

En Afrique, l’aide chinoise au développement finance essentiellement les projets suivants : les infrastructures (les bâtiments administratifs, les hôpitaux et les centres de santé, les stades, les routes, les réseaux de télécommunications et de centrales électriques) ; le domaine de l’agriculture par l’intermédiaire d’équipes techniques, les programmes de diffusion de compétences et de formation ; les bourses d’études accordées par le gouvernement chinois aux étudiants africains ; la logistique médicale chinoise sur le terrain, etc.

Tableau 8 : Distribution de l’aide chinoise effective par type (fin 2009).

Type d’aide Valeur en milliards de Renminbi Part du total (%)

Aide gratuite (Grants) 106,20 41,40

Prêts sans intérêt 76,54 29,90

Prêts à taux préférentiels 73,55 28,70

Source : Bureau d’information chinois du conseil d’Etat, 2011 pris dans le livre du Centre africain

pour le commerce, l’intégration et le développement (CACID)16.

Au moment où de nombreux partenaires sont de plus en plus réticents à apporter de l’aide ou des IDE à certains pays africains pour des raisons d’instabilité économique et politique, la Chine, quant à elle continue à coopérer avec les pays africains sans tenir compte de leur politique intérieure. La Chine, par la voix de son président, qualifie sa relation de coopération avec l’Afrique de « gagnant-gagnant » et différente de tout caractère colonialiste. L’ingérence dans la politique intérieure des pays partenaires est d’ailleurs au centre de la divergence entre l’approche chinoise et l’approche occidentale des IDE. Cet écart dans l’appréhension des IDE est à l’origine de nombreux débats tant sur le plan politique qu’économique. Nous essaierons de comprendre pourquoi la Chine s’intéresse de plus en plus au continent africain malgré ses problèmes de gouvernance dans le chapitre 3 de ce travail de recherche, c'est-à-dire les raisons d’internationalisation des entreprises chinoises en Afrique.

16 ENDA CACID, « La Chine et l’Afrique : les faits et les chiffres : évaluation des relations commerciales de l’investissement et de l’aide publique au développement », Dakar, Sénégal, Novembre 2012, 93 pages.

Conclusion

Depuis une vingtaine d’années, la croissance économique chinoise tourne en moyenne aux alentours de 9.5 %. Un rythme qui devrait continuer si les perturbations (le système bancaire périmé, l’insuffisance du système de sécurité sociale, le déséquilibre important qui existe entre le taux de consommation et le taux d’épargne des ménages…etc.) n’arrivent pas à terme à arrêter le phénomène. Le dynamisme de la croissance économique a contribué à l’amélioration du revenu des ménages, à la réduction de la pauvreté mais n’a pas épargné les plus délaissés. L’intégration de la Chine dans l’économie mondiale a beaucoup progressé, et nous constatons maintenant l’invasion de textiles chinois sur les marchés mondiaux et les mesures de restrictions quantitatives prises par les occidentaux pour baisser ce phénomène. C’est à partir de 1978, grâce aux réformes engagées par Deng Xiaoping que les prix du marché et l’investissement privé ont joué un rôle important dans la production et les échanges chinois. Par ailleurs, il reste des défis de taille : relever le niveau de vie de certaines provinces, maintenir un environnement macroéconomique stable et diminuer la pollution.

Le secteur privé qui est considéré comme un moteur de la croissance peut encore être renforcé. Il est d’ailleurs à l’origine de plus de la moitié du PIB chinois et d’une très grande part de l’exportation. Ces entreprises privées chinoises génèrent l’essentiel des nouveaux emplois et améliorent la productivité et la rentabilité de l’économie dans son ensemble. Mais comme le montre l’analyse Naughton (2007), les caractéristiques distinctives des IDE entrants en Chine pourraient ne pas être un bon guide pour le futur. La structure de ces IDE est susceptible d’évoluer en raison de l’ouverture des services aux investisseurs étrangers à laquelle le pays s’est engagé lors de son adhésion à l’OMC17. Cette évolution pourrait améliorer l’intégration de la Chine dans la segmentation des processus de production et ainsi renforcer l’attractivité de la Chine vis à vis des investisseurs.

Aujourd’hui en Chine, les IDE sont sous-représentés dans les secteurs de la distribution et de la vente de détail, du transport et de la télécommunication ainsi que la finance. Les activités de commerce de gros qui étaient inaccessibles pour les entreprises étrangères ont été ouvertes sur la période 2003-2005. Les secteurs de transport et télécommunication acceptent progressivement l’entrée des investisseurs étrangers minoritaires entre 2005 et 2008. Les secteurs financiers sont en train de se libérer et l’année 2007 a vu l’ouverture du marché bancaire à la participation étrangère. Ces changements devraient

17 La majorité du stock d’IDE en Chine a été reçu dans le secteur manufacturier soit 63 %. En comparaison, le stock d’IDE mondial est investi à hauteur de 60% dans les services.

motiver une expansion et un ajustement structurel important des IDE en Chine. Ils devraient être accompagnés par une nouvelle vague d’internationalisation et de restructuration.

Avec une politique d’ouverture des IDE d’origine proche culturellement, la Chine a pu apprendre plus facilement à travailler avec des entrepreneurs étrangers. Grâce à l’IDE elle s’est intégrée dans la division internationale du processus productif (DIPP) qui lui a permis d’attirer efficacement les investisseurs étrangers en misant sur son avantage comparatif. Il a permis d’avoir en Chine une collaboration étroite entre les groupes d’entreprises privées nationales et les entreprises étrangères afin de maximiser ses effets sur l’économie nationale. Grâce à l’IDE, des transferts de technologie se sont opérés en particulier en ce qui concerne les hautes technologies contenues dans les biens d’investissement utilisés pour moderniser l’appareil productif, mais aussi pour celles qui sont importées puis réexportées après la phase d’assemblage. Dans l’aménagement du territoire chinois, les IDE se sont concentrés de manière très intense sur la zone côtière du pays, et cela a créé une géographie économique très contrastée, porteuse de dysfonctionnements. Quant au rôle social des IDE, il est essentiellement indirect : les entreprises étrangères plus productives créent relativement peu d’emplois et privilégient une minorité de la population. Pourtant, leur impact sur la société peut être très important si elles véhiculent un certain nombre de valeurs nobles et positives. Faces aux problématiques de pollution et de recyclage, les entreprises étrangères spécialisées dans le traitement des déchets ont un rôle important à jouer dans le cadre du transfert technologique. Ce transfert peut prendre la forme de BOT (Build Operate Transfer), de gestion déléguée d’infrastructures publiques, de tests sur des nouvelles pratiques, etc.

Quant à l’impact des IDE sur la croissance, il reste à la fois difficile à évaluer et très variable selon les pays. Les effets positifs attendus de l’IDE sur les économies des pays d’accueil dépendent généralement des stratégies de développement adoptées par le pays d’accueil. Certains économistes insistent sur le fait que les effets positifs de l’IDE coïncident avec la libéralisation des échanges et la stabilisation macroéconomique. De manière générale, il est possible de dégager les effets directs et indirects des IDE. Les effets positifs directs attribués à l’IDE concernent la croissance de l’emploi, la croissance de l’offre intérieure, les transferts de technologie, l’amélioration du solde de la balance des paiements, etc. Les effets indirects sont plus difficiles à identifier du fait d’effets d’entraînement induits que l’outil statistique n’est pas toujours capable de mesurer. Ainsi, l’IDE pourrait augmenter l’efficacité de l’économie en renforçant le degré de concurrence du secteur industriel local. L’investissement en capital humain dans les filiales peut bénéficier à moyen et long terme aux entreprises sous contrôle local. Il en va de même pour les capacités d’assimilation des

nouvelles technologies ou encore des techniques de gestion et d’organisation. Enfin, beaucoup d’études empiriques montrent de manière générale une convergence plus rapide entre les taux de croissance de la productivité des filiales et ceux des firmes locales au fur et à mesure que la présence étrangère augmente dans le pays d’accueil.

D’autre part, les investissements directs chinois à l’étranger sont aujourd’hui un phénomène rapide et croissant. Ils ont généralement deux profils opposés : les IDE sortants à destination des économies développés qui sont à la recherche de marchés et les IDE sortants à destination des économies en développement qui privilégient largement la recherche de matière première. Le volume des IDE chinois a été multiplié par cinq au cours de ces cinq dernières années pour atteindre 424 milliards de dollars en 2011. Cette évolution provoque de nombreuses inquiétudes, notamment de la part des économies occidentales à partir du moment où la Chine n’est plus considérée comme un pays qui se contente d’investir massivement dans les bons du trésor américains mais comme une puissance économique cherchant à prendre un contrôle actif d’entreprises étrangères dans des secteurs stratégiques.

Les entreprises chargées de réaliser ces investissements à l’étranger sont entre autres : des entreprises d’Etat, des entreprises collectives, des sociétés de capitaux (sociétés à responsabilité limitée et sociétés anonymes), des entreprises privées ainsi que des entreprises à capitaux étrangers. Néanmoins, le développement des IDE chinois à un niveau de premier plan mondial, capable de rivaliser avec celui des pays occidentaux, relèvera d’un processus de plus long terme.

En premier lieu, l’absence de marchés financiers développés en Chine et le développement d’un centre offshore du renminbi (la monnaie réelle chinoise) à Hong Kong vont renforcer l’attrait de Hong Kong comme destination principale des flux d’IDE. Malgré les progrès récemment réalisés dans le processus d’internationalisation du renminbi, tant que cette devise ne sera pas convertible, les transactions liées à des IDE seront limitées. En même temps, l’évolution progressive des investissements chinois à l’étranger dans le secteur des services va continuer à orienter une grande partie des flux d’IDE chinois vers Hong Kong.

En second lieu, les IDE chinois dans les pays d’Afrique riches en ressources naturelles restent limités par rapport à ceux des pays occidentaux, qui représentent 72 % des IDE en Afrique, et leur développement n’est pas aussi rapide que celui des IDE chinois dans leur ensemble. En même temps, l’augmentation constante du nombre d’opérations chinoises de fusions et acquisitions dans les pays occidentaux montre l’intérêt croissant du pays pour l’acquisition de technologies plus perfectionnées en matière de recherche et développement. Ces opérations de fusions et acquisition montrent également l’intérêt de la Chine pour la

reconnaissance de ses marques au fur et à mesure qu’elle monte en gamme dans les chaînes de valeur et se développe dans les secteurs à plus forte valeur ajoutée.

Enfin, dans ses efforts pour rentrer sur les marchés occidentaux, la Chine rencontre des obstacles de taille freinant l’obtention de marques et de technologies dans un certain nombre de ses marchés clés, comme les Etats-Unis et l’Europe. Au cours de ces cinq dernières années, seul un tiers des projets d’investissement des entreprises chinoises à l’étranger a été un succès. La Chine est très souvent confrontée à la difficulté d’apprentissage des procédures juridiques et de la culture d’entreprise des pays occidentaux. Par ailleurs, elle se heurte aux mesures protectionnistes dans certains secteurs, comme les télécommunications et les matières premières, qui s’inscrivent dans un contexte de retour au nationalisme économique depuis la crise financière de 2009. A titre d’exemple, en 2009, le gouvernement américain a bloqué la tentative de la société China Northwest Nonferrrous International Investment Compagny de prendre une participation de 51 % dans la compagnie minière Firstgold Corp. La même année, la société chinoise Chinalco a voulu augmenter sa participation dans la société Rio

Tinto de 9,3 % à 18,5 %, mais sa demande a été refusée par les autorités australiennes. Tout

récemment, en mai 2011, les autorités américaines ont demandé à l’entreprise chinoise

Huawei, après plusieurs tentatives infructueuses, de renoncer au rachat de la société de

technologie informatique 3Leaf Systems. Les stratégies de pénétration de la Chine dans ces secteurs prendront pour l’instant plus de temps, car elle doit apprendre non seulement comment mettre en place ses investissements étrangers mais également comment les conserver.

Quant à l’IDE chinois en Afrique, le montant exact et les destinations sont souvent difficiles à déterminer surtout lorsqu’ils sont à destination des pays africains dont les appareils statistiques sont encore moins développés que ceux des chinois. Toutefois, les estimations disponibles permettent de constater qu’en dépit d’une forte croissance depuis 2003, le stock d’IDE sortant chinois reste encore relativement modeste par rapport à l’importance de l’économie et de la population chinoise (16e rang mondial en 2009 selon la CNUCED qui inclut les destinations paradisiaques). Le stock d’investissement chinois en Afrique, lui, ne représente que 0,04 % du stock mondial d’IDE. La faiblesse de ce chiffre ne doit pas nous inciter à faire une conclusion rapide, mais par contre elle doit nous pousser à se poser la question suivante : jusqu’où la Chine est-elle prête à investir en Afrique et jusqu’à quand ?

Dans ces investissements chinois en Afrique, malgré une forte implication des entreprises à capitaux privés, le rôle des entreprises à capitaux publics reste déterminant car

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