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Horizon pluriannuel

Dans le document REVUE DE LOCDE SUR LA GESTION BUDGETAIRE (Page 107-111)

Harmoniser priorités politiques et dotations budgétaires

4. Améliorations structurelles de la gestion de l’administration centrale

4.5. Horizon pluriannuel

La politique de dépenses publiques repose sur des lignes directrices qui sont approuvées une fois l’an en février pour les trois ou quatre prochaines années. Les administrations ont assez bien respecté ces lignes directrices, même si elles ne sont contraignantes que sur le plan politique.

Au printemps 1991, l’administration centrale adoptait pour la première fois des lignes directrices sur les dépenses, aux fins de l’orientation du budget de 1992 et comme fondement des plans économiques à moyen terme pour 1993-1994. Les ministères dépensiers doivent maintenir leurs propositions budgétaires dans les limites du plafond total de liquidités établi dans les lignes directrices, même si ces lignes directrices n’ont pas force de loi.

Au début des années 90, la détérioration des finances publiques a rapide-ment rendu obsolètes les lignes directrices sur les dépenses. Aujourd’hui, la situa-tion est plus stable, et les lignes directrices sont de plus en plus employées pour orienter le budget et mieux contrôler les dépenses publiques. Les lignes direc-108

trices actuelles sont axées sur l’objectif de l’administration centrale de réduire le volume des dépenses au niveau du budget de 1999.

5. Conclusion

Dans l’ensemble, l’économie finlandaise a réagi de la manière souhaitée aux politiques rigoureuses sur l’épargne. Le taux d’intérêt a entamé une chute abrupte vers le milieu des années 90, et l’écart par rapport au taux d’intérêt de l’Allemagne, par exemple, est devenu nul. En 1994, la monnaie avait retrouvé la même valeur qu’avant le flottement. Depuis lors, les facteurs économiques fondamentaux se sont améliorés, de telle sorte que depuis un certain nombre d’années déjà, le taux d’inflation de la Finlande est l’un des plus faibles de l’UE, les comptes courants enregistrent d’importants surplus, le PIB connaît une croissance vigoureuse et le chômage devrait passer de son taux record de près de 17 % en 1994 à un taux projeté de 8 % en 2001.

Le niveau d’endettement public étant resté faible en 1990, il a été possible de répondre à la demande totale en accroissant la dette publique. Si le taux d’en-dettement de la Finlande avait déjà atteint la moyenne européenne en 1990, les difficultés financières qu’elle a connues plus tard auraient retardé dans une plus large mesure la reprise économique.

Les objectifs nationaux visaient à équilibrer les finances publiques en fonc-tion de critères plus stricts que ceux du traité de Maastricht. De fait, la politique d’assainissement des finances publiques adoptée par l’administration centrale n’était nullement fondée sur les critères de Maastricht, mais sur la nécessité de rétablir la confiance des marchés financiers et de raffermir les finances publiques, pour faire face aux augmentations imminentes des allocations de retraite liées au vieillissement de la population.

Les administrations locales ont porté une grande part du fardeau financier résultant des réductions des dépenses de l’administration centrale. En dépit de toutes ces réductions, l’endettement des municipalités a très peu augmenté. Dans l’ensemble, il ressort que les autorités locales ont été en mesure de bien adapter leurs finances aux réductions de dépenses. En effet, les réductions des dépenses incitent fortement les administrations locales à réorganiser leurs services et à les rendre les plus rentables possible. L’équilibre financier des administrations locales, examiné dans son ensemble, a à peine fléchi durant les années 90, et même si d’une année à l’autre de nombreuses administrations locales ont éprouvé

des difficultés économiques, aucune difficulté systématique n’a émergé. 109

Le but principal de la réduction des dépenses était de stabiliser les finances publiques en général. On n’a pas eu recours aux hausses d’impôt en raison de leur effet défavorable sur l’économie et sur l’emploi. Dans les conditions de ralentis-sement conjoncturel qui prévalaient dans les années 90, les hausses de contribu-tions aux fonds de chômage et de pension étaient inévitables, bien que des lois temporaires aient été adoptées pour que les fonds de sécurité sociale puissent enregistrer un déficit au plus fort des années de crise. Au cours des premières années de la récession, l’administration centrale a parfois été forcée de remplacer certaines des réductions de dépenses prévues par des contributions à la sécurité sociale ou par des impôts, parce que les dépenses proposées avaient été rejetées par une minorité qualifiée au Parlement.

Les réductions dans les dépenses publiques ont été durement critiquées au début, mais les critiques ont diminué au fil des ans, lorsque la population a pris conscience de l’ampleur de la crise. Les Finlandais ont fini par accepter l’en-semble des mesures d’épargne, en raison de la gravité de la crise. En dépit de la diminution des allocations, la distribution du revenu disponible est restée

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Graphique 3aet b. Dette de l’administration centrale et Recettes et dépenses de l’administration centrale

Source : Comptes publics.

inchangée, même durant les années de récession. D’autre part, les administrations sont parvenues à accroître l’efficience de leurs activités, et à éviter toute détério-ration des niveaux de services. Il est arrivé que des groupes d’intérêt s’opposent fortement aux importantes mesures d’épargne, comme la réduction des alloca-tions de chômage et l’aide agricole. Néanmoins, les administraalloca-tions successives étaient déterminées à appliquer les mesures d’épargne, même dans les secteurs sensibles.

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Par Jutta Kalabuch*

Dans le document REVUE DE LOCDE SUR LA GESTION BUDGETAIRE (Page 107-111)