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SiGest un groupe r´eductif connexe sur F et ρun homomorphisme de transfert GˆoΓF →GLr(C),

on notera Φρ ⊂ XTˆ = XG l’ensemble fini des caract`eres du tore maximal ˆT de ˆG qui apparaissent dans l’action de ˆT sur l’espaceV =Cr.

Posons la d´efinition suivante :

D´efinition VII.1.– SoitGun groupe r´eductif connexe surF. On suppose queGest quasi-d´eploy´e surF.

Un homomorphisme de transfert

ρ: ˆGoΓF →GLr(C) est dit “minimal” s’il satisfait les deux conditions suivantes :

•Pour tout caract`ere du tore maximalTˆ deGˆ qui est ´el´ement de Φρ, le sous-espace propre de V =Cr qui lui est associ´e est de dimension1.

•Le produit

SGF ×ΓF

du groupe de WeylF-rationnel deG(´egal au sous-groupe du groupe de Weyl absoluSG compos´e des ´el´ements fix´es par l’action deΓF) et du groupe de Galois ΓF deF agit transitivement sur l’ensemble finiΦρ. Remarques.

•Tout homomorphisme de transfert minimalρ: ˆGoΓF →GLr(C) est irr´eductible.

•Lorsqueρest un homomorphisme de transfert “minimal”, le cardinal de l’ensemble fini Φρest ´egal au rang r de ρ. Remplacer ρpar une repr´esentation conjugu´ee qui envoie ˆT dans le tore maximal ˆTr = (C×)r de GLr(C) ´equivaut `a num´eroter les ´el´ements de Φρ

Φρ={ρ1, ρ2, . . . , ρr}

et `a choisir un vecteur de base dans chaque sous-espace propreVρi deV =Cr associ´e `a unρi, 1≤i≤r.

Voici des exemples d’homomorphismes de transfert minimaux :

•Si G= GLr, la repr´esentation standard

ρr= Id : GLr(C)→GLr(C) et ses puissances ext´erieures Λsρr, 1≤s≤r, sont “minimales”.

•Si G= GLr1× · · · ×GLrk, le produit tensoriel

GLr1(C)× · · · ×GLrk(C)→GLr1...rk(C) est “minimal”.

• Si G= ResE/FGLr est le groupe d´eduit d’un groupe lin´eaire GLr par restriction des scalaires `a la Weil d’une extension s´eparableE deF de degr´ed, l’homomorphisme d’induction automorphe

GˆoΓF →GLrd(C) est “minimal”.

•SiGest d´eploy´e et semi-simple de type adjoint surF, si bien que ˆGest semi-simple et simplement connexe, toute repr´esentation

ρ: ˆG→GLr(C)

dont le plus haut poids est ind´ecomposable (c’est-`a-dire ne s’´ecrit pas comme une somme non triviale de poids dominants) est minimale.

Bien que cela ne soit pas n´ecessaire pour la suite de ce chapitre, ´etudions le cas o`u le groupe r´eductif connexeGest d´eploy´e surF et o`uρest une simple repr´esentation de ˆGsans partie galoisienne

ρ: ˆG→GLr(C).

Dans ce cas, dire queρest “minimal” signifie que Φρ compte r´el´ements distincts sur lesquels le groupe de WeylSG=SGˆ agit transitivement.

Par d´efinition, toute racine α∈ΦG est un caract`ere α:T →Gm

et il lui correspond un caract`ere du tore dual

α: ˆT →C×.

On noteTαet ˆTαles composantes neutres des noyaux des caract`eresαetα. Ce sont des sous-tores de T et ˆT de codimension 1.

On note encoreGαet ˆGαles centralisateurs deTα et ˆTαdansGet ˆG. Ce sont des sous-groupes de Levi deGet ˆG(et donc des groupes r´eductifs connexes) qui contiennent les tores maximauxT et ˆT.

Les groupes d´eriv´esGderα et ˆGderα deGαet ˆGαsont des groupes semi-simples de rang 1, donc isomorphes

`

a SL2ou PGL2.

En tant qu’´el´ement deXG =XGˆ [resp. deXˆ

G=XG], la coracineα[resp.α] est l’unique homomorphisme

α:Gm→Gderα [resp. α:C×→Gˆderα ] tel que

T =Tα·(Imα) et hα,αi = 2

[resp. Tˆ= ˆTα·(Imα) et hα, αi = 2 ].

Enfin, les groupes finis SGα = NGα(T)/ZGα(T) et SGˆ

α = NGˆ

α( ˆT)/ZGˆ

α( ˆT) agissent de mani`ere non triviale surT /Tα∼=Gm et ˆT /Tˆα∼=C×. La r´eflexion

σα

α∈SG=SGˆ

est d´efinie comme l’image dansSG=SGˆ de l’unique ´el´ement non trivial deSGα ouSGˆα. On sait que

σα(χ) =χ− hχ,αi ·α , ∀χ∈XT =XTˆ, σ

α(µ) =µ− hα, µi ·α , ∀µ∈XTˆ=XT. Nous allons d´emontrer le r´esultat suivant :

Proposition VII.2.– SoitGun groupe r´eductif connexe et d´eploy´e surF.

Soitρ: ˆG→GLr(C)un homomorphisme de transfert sans partie galoisienne, que l’on suppose “minimal”

au sens de la d´efinition pr´ec´edente.

Soient une racineα∈ΦG et deux caract`eres distinctsρ1, ρ2: ˆT →C×, ´el´ements deΦρ, qui sont ´echang´es par la r´eflexionσα

α. Alors :

(i)Le caract`ere quotientρ12: ˆT →C× est ´egal `a la coracine α: ˆT →C× ou `a son inverse.

(ii)Le groupe quotientGα/Tα est isomorphe `aPGL2, si bien queTαest le centre de Gα. (iii)Le groupe d´eriv´eGˆderα est isomorphe `aSL2(C).

(iv)L’action du sous-groupeGˆα deGˆ stabilise le sous-espace Vρ12 deV =Cr qui est la somme directe des deux espaces propresVρ1 etVρ2 associ´es aux deux ´el´ementsρ1 etρ2 deΦρ.

Et l’action de Gˆderα ∼= SL2(C) sur Vρ12 est isomorphe `a la repr´esentation standard ρ˜2 : SL2(C) ,→ GL2(C).

Remarque.Comme ˆGα s’identifie au dual de Langlands du groupe r´eductif connexe d´eploy´eGα, on peut appliquer `aGαet `a l’homomorphisme induit parρ

ρα: ˆGα→Aut(Vρ12)∼= GL2(C) les constructions du th´eor`eme VI.6.

Pour toute racineα∈ΦG et toute paire d’´el´ements distinctsρ1, ρ2∈Φρ´echang´es par la r´eflexionσα, on dispose ainsi de noyaux globaux du transfert automorphe sans ramification deGα`a GL2via l’homomorphisme ρα induit parρ.

Mais ce n’est pas suffisant pour construire des noyaux du transfert automorphe parρdeG`a GLr. . . D´emonstration de la proposition.Il existe un unique homomorphisme

SL2(C)→Gˆderα dont le compos´e avec

C× ,→ SL2(C) λ 7→

λ 0 0 λ−1

envoieC× dans ˆT et se confond avec la coracine

α:C× →T .ˆ

Le compos´e

SL2(C)→Gˆderα ,→Gˆα,→Gˆ −→ρ GLr(C) d´efinit une action de SL2(C) surV =Cr.

La r´eflexionσα

αn’est autre que la conjugaison par l’image de l’´el´ement 0 1

1 0

de SL2(C).

Par hypoth`ese,σα´echange les deux caract`eres distinctsρ1 etρ2. La repr´esentation SL2(C)→GLr(C)

est donc non triviale.

L’homomorphisme

SL2(C)→Gˆderα est surjectif et on a n´ecessairement

α= ˆT·Gˆderα = ˆTα·Gˆderα .

D´ecomposons l’espaceV =Crcomme une somme de repr´esentations irr´eductibles sous l’action de ˆT. Par hypoth`ese, il existe une seule telle d´ecomposition. Elle s’´ecrit

V = M

µ∈Φρ

Vµ

o`uVµ d´esigne l’espace propre, de dimension 1, associ´e `a chaque caract`ereµ∈Φρ.

Puis d´ecomposons V sous l’action du produit semi-direct ˆT o{1, σα}. La d´ecomposition reste unique.

Elle s’´ecrit

Alors l’action du tore maximalC×=

λ 0 0 λ−1

de SL2(C) surV0 fait apparaˆıtre tous les caract`eres βk0 :λ7→λ2k0−k, k0 ∈ {0,1, . . . , k},

chacun avec la multiplicit´e 1.

L’action du tore ˆT sur V0 fait donc apparaˆıtre des caract`eres µk0 : ˆT →C×, k0∈ {0,1, . . . , k},

tous avec la multiplicit´e 1, tels que les quotientsµk00 soient triviaux sur ˆTα et soient ´egaux `aβk00 sur le tore maximalC× de SL2(C). Autrement dit, utilisant la notation additive dans le r´eseauXGˆ =XG des caract`eres de ˆT, on a

µk00+k0·α , 0≤k0 ≤k .

Or on sait d’apr`es la th´eorie g´en´erale des repr´esentations des groupes r´eductifs que, pour tout choix d’un sous-groupe de Borel ˆBde ˆGcontenant ˆT, la repr´esentation irr´eductibleρde ˆGadmet un “plus haut poids” : c’est un ´el´ement µde Φρ tel que

µ≥µ0, ∀µ0∈Φρ.

Comme le groupe de WeylSG =SGˆ agit transitivement sur Φρ par hypoth`ese, on peut supposer que ˆB a

´et´e choisi de telle fa¸con queµ10 soit le “plus haut poids” de la repr´esentation irr´eductibleρ. Il doit v´erifier `a la foisµ1≥µ0et µ1≥µk0+k·α.

Cela imposek= 1, ce qui entraˆıne les assertions (i) et (iv) de la proposition.

Cela entraˆıne aussi que l’homomorphisme compos´e

SL2(C)→Gˆderα ,→Gˆ−→ρ GLr(C) est injectif, si bien que

SL2(C)→Gˆderα est un isomorphisme. C’est l’assertion (iii) de la proposition.

Elle implique que12·αn’est pas ´el´ement du r´eseauXˆ

G=XGet donc que le quotientGα/Tαest isomorphe

`

a PGL2. C’est l’assertion (ii) qui restait `a prouver.

2 Paires admissibles et vari´ et´ es toriques affines complexes