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3.2 Présentation des histoires de cas

3.2.2 Histoire de cas de madame M

Madame M. consulte au Virage puisque son conjoint est en suivi au même endroit. Elle l’accompagne en thérapie de couple puisque l’intervenante de son conjoint l’avait invitée à une rencontre de couple. C’est suite à cela qu’elle nous a été référée. Nous n’avons eu qu’une seule rencontre d’évaluation puisque le groupe débutait la semaine suivante. Ce qui ressort de l’évaluation est que madame est âgée de 40 ans, elle ne vit plus avec son conjoint puisqu’il consomme de la cocaïne et que cela nuit à leur relation conjugale. Le couple tente tout de même de faire des efforts, ensemble, afin de régler la situation.

Les objectifs de madame sont :

 Comprendre les raisons de la consommation de son conjoint.  Avoir des outils afin d’intervenir auprès de lui.

 Se protéger émotivement de la situation.  Valider ses comportements.

Progression et cheminement quant aux objectifs

Dans cette section, l’exposition et l’analyse de l’évolution de madame M. seront effectuées en prenant en considération les cibles suivantes : son fonctionnement dans le groupe, l’utilisation des comportements qui freinent la prise en charge du toxicomane, le sentiment d’isolement vécu, la communication au sein du couple et enfin, l’importance accordée au fait de prendre soin de soi.

Fonctionnement dans le groupe

Elle s’implique énormément lors des discussions puisqu’elle dit se sentir interpellée par ce que les autres vivent. Madame agit à titre de « leader » au sein du groupe. Elle sait faire de bonnes interventions auprès des autres participants. Par rapport aux comportements et attitudes employés, elle affirme qu’elle est passée à un autre stade que ses collègues du groupe et que ces dernières lui font penser à elle il y a quelques mois. De ce fait, un des bénéfices des rencontres de groupe est que chaque membre peut se voir à travers le parcours de l’autre.

Utilisation des comportements inhibant le processus de réadaptation du toxicomane

Madame affirme que son conjoint l’ignore continuellement et elle ne connaît pas les raisons de ses agissements. Selon elle, ses agissements sont normaux et ceux-ci passeront avec le temps. Elle dit ne se sent nullement responsable des comportements

de son conjoint. On peut donc remarquer que madame M. évolue très bien lors des rencontres de groupe, qu’elle chemine très rapidement. Nous abordons la balance décisionnelle et les comportements inhibant le processus de réadaptation du toxicomane. Madame démontre qu’elle est prête à mettre en action tous les thèmes vus dans le groupe. Par ses exemples de comportements, madame comprend l’impact des comportements qui peuvent freiner la prise en charge de son conjoint. Elle ne le protège plus, le responsabilise davantage, n’utilise plus le contrôle et ne paie plus pour lui. L’essentiel est donc de maintenir ces comportements qui influencent ceux de l’autre.

En ce qui concerne les comportements adéquats à utiliser auprès d’un individu toxicomane, madame les met en pratique en encourageant et en soutenant son conjoint dans son cheminement. Par exemple, elle lui offre une carte en guise d’encouragement de sa sobriété. Ainsi, au lieu d’utiliser la menace ou le contrôle, madame M. se sert de renforcements positifs dans le but d’encourager son conjoint à demeurer dans la bonne voie, soit l’abstinence.

Sentiment d’isolement

Tout au long des rencontres de groupe, une nette amélioration du sentiment d’isolement de la part de madame M. est observée. Elle sait maintenant s’entourer d’amis lorsqu’elle se sent seule. Elle affirme que cela est dû à l’exercice « Ce que j’ai négligé17 » vu lors de la cinquième rencontre de groupe. Elle s’est rapidement aperçue

que son réseau d’amis s’était grandement détérioré depuis l’apparition du problème et qu’il était essentiel de remédier à la situation.

Communication au sein du couple

Son conjoint et elle ont débuté des rencontres de couple afin d’améliorer la communication entre eux. Elle affirme qu’un des grands problèmes au sein de leur relation est la communication déficiente. Comme il était question plus tôt, un des impacts du problème de toxicomanie est la mauvaise communication dans le couple. Faire une démarche afin de régler ce problème est l’outil idéal afin de réapprendre à communiquer. Elle affirme que l’abstinence de son conjoint depuis cinq mois et les exercices de communication effectués lors des rencontres de groupe ont positivement influencé leur relation, qui est maintenant stable et agréable. Leur relation va de mieux en mieux de semaine en semaine. Ils font beaucoup d’efforts afin que leur relation s’améliore. Elle pense même retourner demeurer vivre avec lui comme auparavant.

Importance de prendre soin de soi

Le thème abordé lors de la cinquième semaine est l’importance de prendre soin de soi. La question lancée est : sur une échelle d’un à dix, quelle est l’importance de prendre soin de soi? Madame répond que prendre soin de soi est important à cent pour cent puisque cela est essentiel pour lâcher prise et penser à autre chose que le problème de l’autre. Enfin, il est primordial pour madame de prendre soin de soi, car elle a trois enfants à sa charge et elle doit avoir beaucoup d’énergie pour soutenir son conjoint.

La question suivante était : présentement, dans votre vie, à quel pourcentage prenez-vous soin de vous ? Madame M. affirme qu’elle s’occupe d’elle à quatre-vingts pour cent. Elle dit faire des activités qu’elle aime, dont s’occuper du Club des petits déjeuners et que cela fait en sorte qu’elle ne pense plus aux problèmes de la vie quotidienne. Un objectif qu’elle se donne pour les prochains mois est de prendre entièrement soin de soi en s’entourant de ses amis et en recommençant à faire des activités qui la rendent heureuse.

Post-test

Madame n’était pas présente lors de la passation du post-test18, par contre, une

rencontre individuelle a été prévue afin de boucler les rencontres de groupe. Lors de cette rencontre, madame M. dénote une grande amélioration par rapport au sentiment d’isolement, elle dit se sentir moins seule en sachant que d’autres personnes vivent un problème semblable au sien. De plus, un échange de coordonnées avec les autres participantes a fait en sorte qu’elle se sente davantage soutenue.

En ce qui concerne l’écoute de ses besoins, madame M. a vu une nette amélioration. Elle affirme avoir pris conscience que s’occuper de soi produit une influence positive sur son humeur et ses comportements, donc sur ceux de son conjoint aussi.

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Pour ce qui est du degré de sa satisfaction conjugale, grâce aux thèmes comme le DESC, vus lors des rencontres au Virage, et de la thérapie de couple entreprise, leur relation conjugale va, à ses dires, de mieux en mieux.

Enfin, pour revenir aux objectifs de départ, il est clair pour la participante que ceux- ci ont été atteints. Grâce à l’exercice de la balance décisionnelle, elle comprend davantage les raisons de la consommation de son conjoint. Les bases de la communication et l’explication des comportements pouvant freiner la prise en charge du toxicomane lui ont donné des outils afin d’intervenir auprès de lui. La présence de plusieurs personnes vivant une situation semblable lui a permis de ventiler sur son vécu sans craindre le jugement. Finalement, en ne demeurant plus avec son conjoint, elle a pu se protéger émotionnellement du problème, objectif qui était atteint dès l’entrée en groupe.

3.2.3 Histoire de cas de madame L.