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Chapitre III. Helicobacter pylori et la réponse immunitaire

III.1. Helicobacter pylori

L’H. pylori est une bactérie bacille spiralé avec une tige courbée microaérophile Gram-négatif, uréase, catalase et oxydase positive (Figure 8 et Figure 9). Elle mesurant 2 à 4 μm de longs et 0,5 à 1 μm de large. Elle peut également exister sous une forme ronde dite coccoïde viable, mais non cultivable moins virulente et est moins susceptible de coloniser et de provoquer de l’inflammation et une autre forme de cocciforme dégénérative enviable est pycnotique, non cultivable (Enroth, et al., 1999; Andersen & Rasmussen, 2009). L’H. pylori est considérée comme un agent pathogène humain très réussi qui infecte environ 50 % de la population mondiale (Ahn & Lee, 2015) ayant pour niche écologique la muqueuse gastrique humaine avec une répartition hétérogène (Chaput & Boneca, 2006). Le plus ancien génome de souche d’H. pylori découverte jusqu’aujourd’hui date de 5 300 ans dans une momie glacier européenne (Ötzi) qui a été découvert fortuitement momifié naturellement (congelé et déshydraté) à la frontière italo-autrichienne en 1991. Il était porteur de l’H. pylori asiatique, alors que la souche aujourd’hui présente en Europe est un hybride entre des lignées africaine et asiatique (Maixner, et al., 2016). Bien qu’étaient déjà présents dans l’estomac des Homo-sapiens il y a environ 58 000 ans, avant les grandes migrations de l’homme moderne. Ces migrations partant de l’Afrique de l’Est vers l’Asie et l’Europe d’après une étude de simulation (Linz, et al., 2007). Il a été prémédité dans chaque population, bien que l’incidence varie avec l’âge, l’enfance, statut socio-économique, le niveau d’éducation, l’environnement, la profession et les régions géographiques vivantes, fait que l’incidence est plus élevée dans les pays en développement et une grande partie de l’Asie orientale (Ahn & Lee, 2015).

La voie de transmission possible de l’H. pylori est généralement oro-orale ou féco-orale, mais la nourriture ou l’eau contaminée sont également mentionnés. Les sources les plus probables sont le contact entre personnes dans les familles pendant la petite enfance, avant l’âge de cinq ans et peut persister pendant des décennies dans sa niche préférée, la muqueuse gastrique, et/ou l’exposition à une source commune d’infection telle que l’eau ou les aliments contaminés (Nurgalieva, et al., 2002; Ahn & Lee, 2015). Cette notion est soutenue par des études des enfants dans les soins de garde où la prévalence de l’infection est plus élevée que prévu et sur des études de familles surpeuplées où il y a au moins un enfant infecté (Malaty, 2007).

31 | P a g e La forte association entre le cancer gastrique et l’H. pylori à aboutir à la classification de ce germe comme carcinogène (classe I) par l’organisation mondiale de santé en 1994 (IARC, 1995). Par la suite, est estimé que l’H. pylori est l’agent étiologique principal des cancers liés aux infections bactériennes basées sur des études animales, ainsi que l’observation clinique et les études interventionnelles humaines (Ahn & Lee, 2015).

Les manifestations cliniques de l’infection par H. pylori sont les suivantes (Figure 12):

(1) gastrite chronique, développée presque par l’ensemble des patients, dont la plupart, restent asymptomatiques ;

(2) un phénotype de l’ulcère duodénal (DU), produit dans 10 % à 15 % des individus infectés ;

(3) un phénotype de l’ulcère/adénocarcinomes gastrique, qui se développe vers le cancer gastrique chez 1 % à 3 % des individus infectés ;

et (4) le lymphome du tissu lymphoïde associé aux muqueuses gastriques (MALToma), qui se développe chez 0,1 % des sujets infectés (Ahn & Lee, 2015).

Le phénotype DU avec une colonisation antrale est associé à une gastrine élevée et une surproduction d’acide gastrique, qui réduit le risque de survenue de cancer gastrique (Ahn & Lee, 2015). Toutefois, le phénotype d’adénocarcinome gastrique, qui apparaît plus fréquemment lorsqu’il y a colonisation de l’estomac proximale (pangastrite), cause des dommages aux glandes gastriques, en provoquant une gastrite atrophique et hydrochlorhydrie ou achlorhydrie associée. Il se caractérise par un niveau faible de pepsinogène I, un niveau élevé de gastrine et un faible rapport pepsinogène I/II. Ce phénotype progresse éventuellement à un processus en plusieurs étapes, y compris la métaplasie intestinale, la dysplasie, et l’adénocarcinome (Ahn & Lee, 2015). Cette série de modifications histologiques peut nécessiter jusqu’à 7 ou 8 ans, et est une caractéristique bien connue d’adénocarcinomes de type intestinal, qui est l’une des deux variantes histologiques distinctes. Il été également estimé que l’H. pylori est associée à l’adénocarcinome de type diffus, ce qui justifie la rareté de la structure glandulaire et comprend des cellules mal cohésives qui infiltrent la paroi gastrique. Cependant, les scénarios pathologiques du type diffus sont moins caractérisés.

32 | P a g e L’adénocarcinome gastrique été également classé par les tumeurs proximales (la jonction œsophago-gastrique et cardia) et les tumeurs distales (antre, corps et fundus gastrique). Les cancers gastriques proximaux présentent des caractéristiques épidémiologiques et physiopathologiques différentes comparées avec celle du cancer distal, soutenu par de nombreuses études que ce type de cancer est inversement associé à l’infection à l’H. pylori. Bien que l’incidence du cancer de l’estomac proximal ait augmenté, la majorité des cancers gastriques surviennent dans le monde entier de l’estomac distal, et la signification de l’H. pylori dans la carcinogenèse gastrique reste écrasante (Ahn & Lee, 2015).

Malgré le déclenchement puissant des réponses immunitaires innées et adaptatives. L’infection à l’H. pylori provoque une gastrite chronique, qui est asymptomatique dans la majorité des porteurs. Cependant, elle était considérée comme un facteur de risque majeur pour le développement des ulcères gastriques, duodénaux et des tumeurs malignes tel que le lymphome du MALT et de l’adénocarcinome gastrique. En plus de son association avec le cancer, l’H. pylori se distingue des autres bactéries pathogènes Gram négatifs dans sa capacité à persister et à établir une infection chronique (Salama, et al., 2013).

Contrairement au dogme de longue date, l’estomac n’est pas un organe stérile et est estimé de supporter une communauté de 200 espèces bactériennes différentes. Cependant, lorsque l’H. pylori est présente, il est en général numériquement dominant et est facilement visible dans les coupes histologiques des biopsies gastriques recouvrant les cellules épithéliales gastriques et le mucus environnant.

33 | P a g e Figure 8 : Microphotographie MEB de l’H. pylori (en bleu).

Ces bactéries, Gram-négatif en forme de tige sont généralement trouvés dans la muqueuse de l’estomac des personnes souffrant d’ulcères. (©David McCarthy/Photo Researchers, Inc.) (Fleming, et al., 2007).

Figure 9 : Microphotographie MET de l’H. pylori (Fleming, et al., 2007).

III.2. La pathogenèse de l’H. pylori dans la carcinogenèse de la