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Aménagement du quai3

RECOMMANDATIONS Si l’emprise le permet

3.1.2 Hauteur de quai

Afin de faciliter la montée et la descente de tous les voyageurs dans les meilleurs conditions de sécurité, d’accessibilité et de confort, il est nécessaire de réduire les lacunes verticales à l’interface entre le quai et le véhicule à l’arrêt. C’est en cela que le choix d’une hauteur de quai adéquate est primordial dans le maintien de l’accessibilité du point d’arrêt.

Le choix de la hauteur de quai est complexe dans la mesure où il faut prendre en compte plusieurs critères, notamment ceux liés au matériel :

- hauteur de plancher et positionnement de la palette (souvent placée sous le châssis) ;

- présence/absence de palette et/ou d’agenouille-ment du véhicule (en l’absence, ajuster le trottoir au mieux) ;

- longueur de la palette ;

- balayage du véhicule au-dessus du trottoir, en encoche notamment ;

- type de bordures utilisées (cf. paragraphe 3.1.5) ; - le sens de la pente du profil en travers de la

chaussée.

Ce choix est d’autant plus complexe que le point d’arrêt peut être desservi par différents types de matériel roulant. Il n’est pas rare qu’une même ligne fonctionne avec des véhicules ayant des caractéris-tiques différentes ou qu’un point d’arrêt soit desservi à la fois par de l’autobus et de l’autocar. De plus, les matériels roulants peuvent changer au fil du temps.

Les recommandations ci-dessous vont ainsi porter sur des objectifs à atteindre pour améliorer le confort des usagers dans la montée et la descente du véhicule plutôt que de donner une hauteur de quai à respecter.

Il est important de rappeler qu’une pente de palette à 12 % est difficile à franchir en toute autonomie pour une personne en fauteuil roulant manuel. On cherchera à tendre vers une pente ne dépassant pas 10 %, l’objectif étant de réduire au maximum le pourcentage, pour permettre à tous les usagers en fauteuil roulant de monter ou descendre en toute sécurité. Par ailleurs, en dehors de la question de la pente de la palette, la lacune verticale matérialisée par la hauteur de la première marche à franchir ne doit pas dépasser 20 cm maximum et une hauteur de 17 cm permet de faciliter la montée des autres passagers dans le véhicule, notamment les personnes ayant des difficultés motrices comme les personnes âgées, les enfants ou les personnes de petite taille...

RECOMMANDATIONS

• Ne pas dépasser 10 % de pente pour le déploiement de la palette et réduire au maximum le pourcentage ;

• Ne pas dépasser 17 cm (20 cm maximum si impossibilité) de lacune verticale entre le quai et le plancher avant du bus ou du car, sans agenouillement.

OBLIGATIONS

• Aménager le quai à une hauteur adaptée aux matériels roulants qui circulent sur la ligne de transport ;

• S’assurer que la pente de la rampe, lorsque celle-ci est posée sur une bordure de 150 mm de haut, ne doit pas dépasser 12 %7.

Art 53 de l’arrêté du 2 juillet 1982 impose le respect des prescriptions techniques de l’annexe VII de la directive 2001/85/CE du Parlement et du Conseil du 20 novembre 2001 7

NB : Les valeurs inscrites dans le tableau ci-dessus sont des valeurs théoriques à partir des caractéris-tiques d’un véhicule à plancher bas type (Hpr, Hdr, Ha) et dans des conditions optimales de configura-tion de la chaussée (pas d’orniérage, pas de pente en travers). Ce sont des hauteurs minimales, l’objectif étant de minimiser au maximum la pente de la palette et donc de rehausser d’autant la hauteur du quai. Attention néanmoins, des hauteurs trop élevées de quai peuvent gêner le déploiement de la palette et l’ouverture de certaines portes de cars par l’avant, notamment dans le cas d’un usage mixte (point d’arrêt desservi par des bus et des cars).

On retiendra qu’il ne faut pas dépasser 24 cm dans ce cas.

Dans tous les cas de figure, la hauteur du quai doit être celle qui convient aux matériels roulants et qui assure une lacune verticale la plus faible possible. Il faut cependant garder à l’esprit que le matériel roulant peut évoluer et que l’arrêt peut être utilisé par des bus ou des cars de configurations variées.

EXEMPLE pour les bus et autocars à plancher bas (ou low-entry) aux caractéristiques suivantes

Hauteur de plancher de référence : Hpr = 32 cm

Hauteur de déploiement de la palette de référence (sous le châssis) : Hdr = 29 cm Hauteur d’agenouillement : Ha = 8 cm

Palettes de longueur

80 cm < l <= 90 cm Palettes de longueur

90 cm < l <= 1 m Palettes de longueur

Recommandation 15 cm min 15 cm min 15 cm min

Sans agenouillement (Ha = 0 cm)

Obligation (respect

des 12 % max) 19,5 cm 18 cm 17 cm

Recommandation 21 cm min 20 cm min 19 cm min

RECOMMANDATIONS

• Recenser les caractéristiques (Hp, Hd, Ha et l) des différents matériels roulants desservant le point d’arrêt et adapter la hauteur de quai en conséquence entre 15 et 24 cm ;

• Homogénéiser au maximum les hauteurs de quai sur un même réseau ;

• Privilégier des hauteurs de quai ne nécessitant pas l’agenouillement (entre 19 et 24 cm) ;

• Tendre à uniformiser les matériels roulants du parc de véhicules ;

• Indiquer les hauteurs de quai et les lacunes maximales tolérées dans les cahiers des charges, lors des renouvellements de véhicules afin que les constructeurs adaptent la hauteur de plancher.

3.1.3 Bordures

Le choix de la bordure a un impact sur l’accostage du véhicule au plus près du quai. Selon le profil de la bordure, la lacune horizontale n’est pas optimisée, les roues montent sur le quai et les pneumatiques s’usent rapidement.

De nombreux types de bordures de quai préfabri-quées sont disponibles sur le marché. Elles sont fabriquées en béton, en pierre naturelle comme le granit ou en pierre reconstituée et offrent un éven-tail de finitions variées permettant aux aménageurs d’optimiser l’intégration du point d’arrêt dans l’environnement local. Les hauteurs proposées par les fabricants varient de 14 à 24 cm. Quel que soit le choix de la bordure de quai, elle doit permettre au véhicule d’accoster au plus près du quai.

Pour cela, il est recommandé de mettre en place une bordure biaise ou une bordure d’aide à l’accostage (dite « guide roues »). Ces profils de bordure faci-litent l’accostage du véhicule au plus près du quai sans risque de dégradation des pneus ou du soubas-sement du véhicule mais supposent une formation forte des conducteurs.

Les bordures classiques (c’est-à-dire les bordures droites) peuvent être utilisées. Toutefois, lors de l’accos-tage, les conducteurs ont tendance à s’écarter du quai par crainte d’user prématurément les pneus ou d’en-dommager la carrosserie du véhicule. De ce fait, les lacunes horizontales peuvent en être augmentées et induire un inconfort voire un danger pour les usagers.

Bordure biaise

Sa face inclinée doit être parfaitement lisse pour empêcher la montée du pneu sur le trottoir.

Il convient également d’être vigilant au scellement des bordures qui peuvent avoir à supporter des contraintes longitudinales ou transversales impor-tantes. Si les bordures classiques peuvent mieux absorber ces charges, on ne peut pas exclure l’utili-sation de bordures atypiques qui doivent faire l’objet d’une attention particulière et d’une grande précision dans la pose.

Bordure d’aide à l’accostage « guide roues » Son ergonomie spécifique épouse la forme des pneumatiques, corrige et guide la trajectoire du bus.

Même en cas d’accostage tangentiel, le bus ne peut pas monter sur le quai. Les bordures « guide roues » permettent de réduire encore un peu plus la lacune horizontale par rapport aux bordures biaises.

La couleur retenue pour la bordure, quel que soit son type, doit permettre un contraste visuel facilitant ainsi la délimitation du quai par rapport à la chaussée.

Carrosserie

Bordure d’aide à l’acostage (source : Urbamat)