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Hautes Terres centrales de Madagascar

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Implications de l'érosion hydrique dans

Actes des Joumées scientifiques du réseau~ros;onetGŒS de l'AUF -25-27octobre2005

l'application du modèle. Les valeurs des paramètres de l'équation universelle de perte en terre sont issues des résultats des travaux menés par le Centre technique forestier tropical (CTFT) et leFoibem-pirenena momba ny Fikarohana ampiharina amin'ny Fampandrosoana ny Ambanivohitra (FOFIFA) sur l'érosion à Madagascar et des mesures réalisées dans le site d'étude. L.:absence des données relatives à l'intensité horaire des précipitations nous a conduit à corréler les données clima-tologiques de la station pluviométrique de Sadabe et celles d'Antananarivo pour l'indice d'agressivité climatique R évalué à 370 ,une valeur utilisée pour la sta-usa tion de Nanisana, Antananarivo. Tiré des valeurs proposées par le CTFT, l'indice de culture C a été modifié suivant le taux de couverture et la nature de la végétation.

L.:indice de K a été calculé suivant la nature du sol. La structure, la texture et la po-rosité des sols ont été évaluées sur terrain par des observations. Les pourcentages en limon, en matière organique et en sable ont été recueillis dans les rapports du Projet inventaire des ressources naturelles terrestres (IRNT, 1992) et les travaux de

F.

Bourgeat (1972). Ainsi, la valeur de K est égale à 0,069 pour le sol ferra 1Ii-tique rouge sur migmatite, et 0,066 pour le sol ferralli1Ii-tique jaune sur rouge de basse colline à petites concrétions. Le facteur pente LS est calculé à partir d'un modèle numérique de terrain obtenu après la numérisation des courbes de ni-veau. Comme l'évolution du paysage à Antsaharatsy est surtout marquée par le feu de brousse, la simulation des pertes en terre a été opérée avec les paramètres sol et végétation.

Les lavaka, l'érosion en nappe et les rigoles composent les formes d'ablation dans le bassin versant d'Antsaharatsy. Les formes d'accumulation y sont repré-sentées par l'ensablement des bas-fonds et l'accumulation des sables au niveau des barrages naturels des cours d'eau. On y distingue aussi deux types de sols:

un sol rouge à texture Iimono-argileuse et à structure polyédrique et un sol jaune rougeàtexture sablo-argileuse également à structure polyédrique. La transcrip-tion sur carte des relevées des points GPS a montré que la partie est, à plus de 1350 m d'altitude, est dominée par l'érosion en nappe affectant tout le mode-lé du relief. On y rencontre aussi deslavaka anciens. Les lavaka fonctionnels et l'érosion en nappe composent le paysage de la partie ouest du bassin versant avec les ensablements des bas-fonds et les rigoles. L'érosion en nappe constitue la forme d'érosion prédominante de cette zone. Elle résulte de l'intensité du ruis-sellement diffus. Elle prédomine là où la couverture végétale est moindre et se manifeste par un décapage important de l'horizon supérieur du sol. La présence d'une couverture végétale plus dense limite considérablement cette forme d'éro-sion L'accumulation des matériaux facilement transportables du sol au pied des touffes d'herbes témoigne de l'ampleur du phénomène. L'ensablement des bas fonds et l'accumulation des sédiments au niveau des bas de pente en sont les conséquences. Les rigoles sont la conséquence des modes d'occupation des sols et des activités de l'homme. Elles résultent des passages fréquents des paysans, des charrettes et du bétail sur un axe.

Le bassin versant d'Antsaharatsy est une zone où l'agriculture prédomine.

Pra-3.Méthodes: indicateurs, SIG, cartographie

tiqué par plus de 90% de la communauté, la culture d'oignon constitue la prin-cipale source de revenus des habitants d'Antsaharatsy. Toutefois, la riziculture irriguée fait aussi bien l'objet d'une attention particulière que cette culture ma-raîchère. Les soins accordés aux terrasses maraîchères montrent l'importance de cette activité dans le mode de vie de la population. Situées en aval des points de rupture des pentes, ces terrasses constituent un moyen efficace pour lutter contre les effets du ruissellement. Néanmoins, l'insuffisance des ressources en eau en période d'étiage et la diminution de la fertilité des sols après les passages des feux de brousses n'ont pas favorisé l'extension des cultures maraîchères. La pression anthropique est moindre dans cet espace suite au problème d'insécurité depuis le milieu des années 80 jusqu'à la fin des années 90. La densité de la population est apparemment faible à Antsaharatsy.

L'érosion a pour conséquence la perte de surface cultivable et la désorgani-sation de la communauté locale au niveau social et économique. Elle a favorisé la notion de salariat agricole au détriment des pratiques ancestrales basées sur l'entraide. Ainsi, la perte annuelle d'un ménage sur les parcelles de culture ma-raîchère est estimée à 320000 ariary. A cela, il faut ajouter la perte en fertilité des sols réduisant considérablement les rendements agricoles. Face à ces problèmes, les agriculteurs tentent de récupérer quelques lavaka stabilisés pour la culture sèche et la riziculture là, où l'eau est facile d'accès. Les lavaka fonctionnels sont perçus par les paysans comme une fatalité. Aucune mesure de protection ou de stabilisation n'est entreprise pour stopper leur progression.

Trois scénarii sont proposés pour le choix des actions à entreprendre dans le schéma d'aménagement du bassin versant d'Antsaharatsy. Ils nous rendent compte des possibilités de variation des risques moyens d'érosion en modifiant le type de couverture du sol, c'est-à-dire le mode et le type de culture. Le premier cas représente l'état actuel du paysage. Le second cas consiste à simuler le feu de brousse avec ses conséquences. Le troisième scénario montre l'évolution de la perte en terre dans le cas où les pressions humaines sont absentes. Ainsi la perte en terre est estimée à 2,1 t/ha/an avant le passage du feu et à 4,1 t/ha/an après le passage du feu contre 0,4 t/ha/an dans le cas où les pressions sont absentes.

Toutefois ces valeurs varient beaucoup en fonction de la topographie.

Les aménagements pour atténuer la perte en terre doivent alors porter sur la protection du sol contre le ruissellement et sur la gestion des activités des agricul-teurs. La conservation des ressources en eau et en sol du bassin versant d'Antsa-haratsy doit porter sur la promotion des techniques de conservation du sol néces-sitant peu de moyen, et sur l'éducation de la communauté locale. Ces opérations visent à la fois l'amélioration de la productivité, celles des sources de revenus de la population, la dissipation de l'énergie des gouttes de pluies et l'infiltration de l'eau dans le sol.

Mots clés:

Madagascar, paysage, bassin versant, érosion, communauté locale

Actes des Journées scientifiques du réseau trosionetGŒS de l'AUF -25-27octobre2005

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3.Méthodes: indicateurs, SIG, cartographie

Tableau 1.Répartition et évolution des pertes en terre suiva nt l'intensité de la pente

à

Antsaharatsy

Pente(%) ~2 2 - 12 12 - 36 ::: 36

Perte avant feu (tihaJan) 0,07 0,40 1,69 9,16

Perte aDrès feu (tihaJan) 0,15 0,74 3,28 17,23

Perte probable sans feu (tihaJan)* 0,01 0.07 0,32 1,65

Surface(%) 25,7 6,5 54,9 12,9

(*)Une perte en terre simulée dans le cas où la couverture végétale devienne de plus en plus dense.

Tableau 2.Taux de couverture moyenne du sol par type de végétation

Type de végétation (%)

Savane herbeuse 80 à 90

Savane herbeuse dégradée et pseudo steppe 60 à 80

Reboisement 65

Forêt galerie 95 à 98

Source: Haja A., d'après les observations sur terrain, Nov.-Déc. 2004

Photo 1.Type d'aménagement de l'espaceàAntsaharatsy

Source: Haja A., novembre-décembre 2005

Les terrasses maraîchères dans le bassin versant d'Antsaharatsy se situent en aval du point de rupture des pentes des versants convexes.

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