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C HAPITRE 1 – S YNTHESE : C ONNAITRE L ’ ABONDANCE EN REPRODUCTEURS ET LA TENDANCE EVOLUTIVE

Ce dernier siècle a vu les populations de nombreuses espèces de grands animaux emblématiques s effo d e fa e à la d g adatio des ha itats et au e a es a th opi ues qui pèsent sur elles (Malakoff, 1997). La conservation de ces espèces à large répartition spatiale, longévives et à atu it se uelle ta di e passe a a t toute hose pa u e o e aluatio de l helle écologique à laquelle seront appliquées les mesures de conservation et surtout leur ordre de p io it . Da s le as des to tues a i es ui o t su i des si les d e ploitatio de pa le o de (Parsons, et da s l o a I die en particulier F azie , l u e des p io it s de gestio est une vision clai e de l a o da e des i di idus ep odu teu s pou u e populatio ide tifi e ainsi que de son évolution dans le temps.

Les travaux menés dans le cadre de cette thèse ont permis de contribuer dans un premier temps à un meilleur état des lieux du nombre de femelles de tortues vertes en reproduction dans l o a I dien occidental (voir synthèse Fig. 1.1). On y retrouve par exemple des sites de pontes

parmi les plus importants au monde, comme Europa (7 – 10 000 femelles en reproduction; Le

Gall, 1988); Alda a fe elles, – 18 000 nids ; Mo ti e et al., , Ma otte femelles; Bourjea et al., 2007 – Chapitre 1, section 1), Mohéli – 6000 femelles; voir Chapitre 1, section 2 et T o eli i di idus; Le Gall, ; la Grande Glorieuse (1 480 femelles en ponte sur 26% des plages exploitables (Lauret-Stepler et al., 2007; ceci permet d esti e , e o sid a t ue la zo e sui ie est de loi la plus p odu ti e de l île, u e i o à

4 000 tortues vertes viennent pondre tous les ans (Base de données TORSOOI

www.torsooi.com, ou e o e Cos oledo – ids; Mo ti e et al., , soit

– 1000 femelles).

Il est important de noter que cette région abrite également de nombreux sites de reproduction situés sur des îles isolées et qui, tout en restant modestes quant au nombre de reproducteurs u ils a ueille t, e o t i ue t pas oi s t s p o a le e t à la d a i ue gio ale de cette espèce (Fig.1.1). On y retrouve ota e t l e se le des îles G a iti ues Se helloises (<200 nids; Mortimer, 1984; Bird Island Lodge and North Island Seychelles données non publiées; soit <50 femelles), du groupe des Amirantes (<750 individus, <3500 nids; Mortimer et al., 2011a, J.A. Mortimer et Island Conservation Society, données non publiées), du groupe Farquhar (<500 individus; Mortimer, 1984), Juan de Nova (10 – 30 individus; Lauret-Stepler et al., 2010). On retrouve par contre beaucoup plus rarement de nos jours des individus en ep odu tio da s l a hipel des Mas a eig es o e à La ‘ u io -2 femelles ; Ciccione et Bourjea, 2006).

On retrouve également des sites peu productifs le long des côtes continentales comme à Madagascar (e.g. Nosy Iranja Kelly, 100 – 150 nids; Bourjea et al., 2006; soit <50 femelles), cette île-continent qui pourrait voir tous les ans au total de nombreuses tortues vertes se reproduire sur les côtes nord, ouest et sud si le a o age tait pas i te se (Rakotonirina, 2012); ou encore le long de la côte est africaine comme en Tanzanie (île de Mafia et alentour, 250 – 300

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nids; Muir, 2005; soit < 80 femelles), au Kenya (Okemwa et al., 2004) ou encore au Mozambique o e su l île de Va izi su l a hipel des Qui i as – 150 nids; Garnier et al., 2012; soit < fe elles , à Baza uto ou su l a hipel P i ei a et Segu da Videi a et al., .

Mais u a ue d i fo atio s pe siste sur la réalité des sites de ponte qui ont par le passé été recensés comme potentiellement intéressants (Hughes 1973; Frazier 1975; 1982). En effet, les do es dispo i les aujou d hui e pe ette t pas d e alue l i t t et des évaluations quantitatives, ou a minima qualitatives, devraient être mises en place en priorité dans le cadre d u e fle io gio ale de o se atio de es esp es, telle elle e e pa l IOSEA MoU (Indian Ocean and South East Asia Memorandum of Understanding for the Conservation of Marine Turtle and their Habitat). C est le as ota e t des sites comme Agalega, Saint Brandon, les Chagos – Maurice ou encore le long de la côte somalienne, une zone déjà connue pou t e u site d ali e tatio o gligea le pou les to tues vertes se reproduisant dans les

îles du sud-ouest de l o a I die Bou jea et al., ; Dalleau, et ui t s e tai e e t

abritent des sites de reproduction qui restent à évaluer.

Dans un second temps, et lorsque les données le permettaient, ce travail a contribué à évaluer la te da e d u i di e d a o da e de fe elles se ep oduisa t su e tai s sites de ep odu tio du sud-ouest de l o a I die . Ces aluatio s, e ploita t des do es a uises su le lo g

terme, sont une étape indispensable pou esti e l tat de o se atio d esp es lo g i es à

maturité sexuelle tardive et dont les traits de vie sont aussi complexes que ceux des tortues marines (Musick, 1999). Les résultats ont permis de mettre en évidence que pour les principaux sites de reproduction des tortues vertes de cette région, le nombre de reproducteurs est stable ou croissant depuis ces 10 à 20 dernières années (Lauret-Stpeler et al., 2007; Bourjea et al., 2007; Mortimer et al., 2011b; Bourjea et al., 2011), signe que les programmes et mesures de conservation ont été efficaces sur ces sites.

Cepe da t, si es aluatio s o t t possi les g â e au sui i d i di ateu s de la ep odu tio sur des sites comme les îles Eparses (e.g. Europa depuis 1983, les îles coralliennes seychelloises

e.g. Alda a depuis ou les îles de l a hipel des Co o es plus e e t e.g. Ma otte et

Moh li depuis ; Chapit e , se tio , , il e este pas oi s ue t ois poi ts ajeu s

doivent être pris en considération dans les années à venir.

Le p e ie est la essit de alue les pa a t es iologi ues li s à l a ti it de po te des ep odu teu s site pa site. E effet, les i di ateu s de l a o da e de ep odu teu s utilis s

pour faire ces évaluations sont généralement le nombre de t a es laiss es lo s de l e ge e

sur la plage pour pondre, ou le nombre de traces de nids laissées par la ponte. En aucun cas, ils

e ep se te t la alit de l olutio du o e de ep odu teu s. Ai si, u e aug e tatio

du nombre de traces par exe ple peut soit efl te u e aug e tatio du o e d i di idus o ta t su la plage pou po d e, soit u e aug e tatio du o e d he s à la po te, i pli ua t des o t es su essi es pou u e seule po te. L i di ateu peut do t e facilement biaisé par des changements du comportement reproductif dans le temps. Ces modifications sont généralement liées soit à i) des changements physiologiques (i.e. le rajeunissement ou le vieillissement) de la population, ii) des variations de conditions

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environnementales (i.e. une d g adatio de l ha itat e da t plus diffi ile l a te de po te ou iii des perturbations anthropiques récurrentes (e.g. la fréquentation touristique sur une plage). L a uisitio e outi e de es i di ateu s de l a o da e d u e populatio doit donc impérativement être accompagnée, de manière périodique (tous les 5 ans semble être un

o p o is oût/ sultats i t essa t d u e aluatio des pa a t es ep odu tifs des

tortues marines.

Le second, et qui doit être mené en parallèle avec la réévaluation des paramètres reproductifs, est le suivi de la production en nouveau- s. E effet, de la e a i e ue pou l i di ateu

«t a e», u e o e de t a es d u e a e à l autre peut amener à des productions de

nouveau-nés complètement différentes. Un déclin de la production de nouveau-nés peu en effet avoir un impact sur la population à long terme significatif comme par exemple la chute des recrutements de nouveaux reproducteurs dans la population. Une telle chute pourrait alors être attribuée à des prélèvements massifs dans la population de reproducteurs (e.g. capture a ide telle , alo s u il est da s les faits li s à la d g adatio de la p odu tio de ou eau-nés. L o je tif est do d alue p iodi ue e t ette p odu tio de nouveau- s afi de s assu e de la p odu ti it d u e populatio da s le te ps. Pa e e ple, ette aluatio par un suivi terrain intense de la reproduction des tortues vertes ie t d t e alis e pou T o eli , a e une analyse comparative des paramètres reproducteurs estimés sur la période 1973-1983 et 2009-2010 (Derville et al., soumis). Les résultats ont montré que les paramètres reproductifs et de production de nouveau-nés des tortues vertes se reproduisant à Tromelin étaient particulièrement sta les da s le te ps et do ue les aluatio s d a o da e taie t faiblement biaisées par les variations intrinsèques de la reproduction.

Enfin, dans un contexte de changement climatique, la disponibilité de jeux de données journaliers fiables sur le long terme est un enjeu majeur. Des travaux récents exploitant ces séries longues ont permis par exemple de mettre en évidence le rôle structurant de la température dans la phénologie de la reproduction des tortues vertes dans le sud-ouest de

l o a I die Dalleau et al., et de ieu app he de les o s ue es d u e

aug e tatio de la te p atu e de su fa e de l eau su la saiso alit de la ep odu tio da s cette région du monde, une saisonnalité marquée par des différences très importantes sur de faibles distances (Lauret-Stepler et al., 2007). Au-delà du suivi des adultes, assurer le suivi de la production de nouveau-nés doit être considéré comme une priorité pour bien évaluer les o s ue es d u e aug e tatio de te p atu e o seule e t su la saisonnalité, mais aussi sur la production et la détermination épigénétique du sexe des nouveau-nés. En effet, la température a un rôle majeure dans le sexe ratio des reptiles, avec par exemple chez la tortue verte une température pivot de 29,5°C au-delà de laquelle les femelles seront favorisées (Godfrey et Mrosovsky, 2006).

Le suivi de la reproduction est donc un des piliers de la conservation de la mégafaune. Il permet d app he de les a a t isti ues d u e populatio de to tues a i es à l helle d u site de ep odu tio lo s d u e phase l de leu le iologi ue et de d ele des e a es u elle pou ait t e e t ai de su i . Pa o t e, e sui i seul e peut pe ett e d a oi u e isio de l e se le du s st e, et d aut es i fo atio s so t nécessaires pour comprendre (i) les

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elatio s u il e iste e t e les i di idus de ette populatio , ii les diff e ts espa es u ils occupent aux différentes phases de leur cycle de vie et (iii) les relations que ces individus peuvent avoir, ou pas, ave des i di idus o igi ai es de sites oisi s. Si l app o he pa l ologie spatiale est e tai e e t l u e des app o hes les plus performantes actuellement pour o p e d e la d a i ue spatiale de es populatio s à l helle gio ale, e sujet a d jà fait l o jet d u t a ail i te se et e se a pas d elopp i i Dalleau, .

Pa o t e l app o he pa la g ti ue des populatio s peut se le t s pe fo a te a elle

pe et d a oi u e isio gio ale, d alue la dispe sio de es populatio s et de définir leurs

li ites spatiales Palu i, . Cette app o he s est o t e pa ti uli e e t effi a e da s le

as de to tues a i es da s d aut es o a s pou ta li la st u tu e des sto ks et leu connectivité (Avise, 1998; Bowen et Karl, 2007). La détermination de cette structure spatiale est l o je tif du Chapit e .

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Fig.1.1 : Etat actuel des connaissances sur le nombre estimé de femelles de tortues vertes

Chelonia mydas se ep oduisa t pa a su les sites de po te de l o a I die O ide tal (source: voir Chapitre 1; Base de données TORSOOI, Kelonia, Ifremer, Natural Earth, GADM, Marine Region; Sextant Océan Indien, PNA Tortue marine Océan Indien, Volet Régional)

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CHAPITRE 2Identifier la st uctu e g

ti ue d’u e esp ce pou