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Han kouang 1

Dans le document Des origines à nos jours (Page 91-96)

Au pays méridional se dressent les arbres élevés, mais on ne peut se reposer dans ce pays ;

sur le fleuve Han2voyage la belle, mais on ne peut l’ap procher.

Que le Han est large !

On ne peut le franchir en nageant.

Que le Kiang est long3 !

On ne peut le parcourir avec un radeau.

Les arbrisseaux, d’une hauteur inégale, foisonnen t, je pense à faucher les épines ;

la belle va se marier,

déjà, elle commande de donner de l’avoine à son cheval.

Que le Han est large !

On ne peut le franchir en nageant.

Que le Kiang est long !

On ne peut le parcourir avec un radeau.

Les arbrisseaux d’une hauteur inégale foisonnent, je pense à couper l’armoise ;

la belle va se marier,

déjà, elle donne à manger à sa monture.

Que le Han est large !

On ne peut le franchir en nageant.

Que le Kiang est long !

On ne peut le parcourir avec un radeau.

1 [Che king]

2 Le fleuve Han prend sa source dans le Chen-si, pénètre dans le Hou-pei et se jette dans le Fleuve Bleu ; le caractère kouan (voir le titre) signifie large.

3 Yang-tseu kiang ou Fleuve Bleu.

Yen yen

1

.

Les hirondelles s’envolent ensemble, l’une de vance l’autre ;

cette dame 2retourne dans sa famille paternelle, je l’escorte jusque dans la campagne p.94 lointaine, je ne l’aperçois plus,

mes larmes tombent abondamment.

En ligne droite, décidées,

les hirondelles prennent leur essor ;

cette dame retourne dans sa famille paternelle, son voyage sera long,

je ne l’aper çois plus,

je reste longtemps sur place et pleure encore.

Les hirondelles volent ensemble,

l’une plus haut, l’au tre plus bas, elles se répondent ; cette dame retourne dans sa famille paternelle, longtemps je l’accompagne vers le sud, je ne l’aperçois plus,

mon coeur en est brisé.

Vous, ma soeur, vous inspirez à tous la confiance, votre vertu est parfaite.

Soyez toujours aimable et douce,

vertueuse et sans tache durant toute votre vie.

Seule, la pensée pour notre défunt maître encourage votre humble soeur à survivre.

1 [Che king]. Hirondelles.

2 Tchouang-kiang, reine de Wei, femme du défunt roi Tchouang kong s’entendait très bien avec la dame Tai, seconde épouse de Tchouang kong. Tai avait un enfant que Tchouang-kiang adopta. En 719 av. J.-C., à la suite d’un coup d’État, cet enfant fut assassiné, et la mère de la victime, Tai, dut s’abriter chez ses parent s. Tchouang. kiang composa ce poème à l’occasion du départ de Tai.

Meng

1

.

Innocent, innocent est le meng2 !

Un rouleau d’é toile dans les bras, il voulait l’échanger contre de la soie.

Ce n’est pas qu’il désirait de la soie, il venait simplement me faire la cour !

« Je vous accompagnerais pour franchir la rivière K’i 3,

je m’ar rêterais à Touen-k’ieou 4. »

« Je n’ai pas voulu manquer à ma parole,

seulement vous n’avez pas envoyé un bon intermédiaire 5 à ma famille.

Je vous prie de ne pas vous fâcher ; à l’automne pro chain, je vous attendrai. » Je grimpai sur un mur en ruine,

pour apercevoir les fortifications de Fou-kouan6.

Je ne les voyais pas,

mes larmes coulaient incessamment.

Dès que je les aperçus, alors je ris et bavardai.

Pour connaître notre sort futur, j’invoquai les divinités, leur réponse nous fut favorable.

« Venez donc avecp.95 notre voiture, je vous donnerai toutes mes économies. »

Lorsque les feuilles de mûrier restent à leurs branches, elles sont onctueuses 7 ;

hélas ! que les tourterelles ne picotent pas les mûres8 !

Hélas ! qu’une jeune fille ne fleurette jamais avec un jeune homme !

Courtiser, passe encore pour le jeune homme ; mais pour une jeune fille !

Les feuilles du mûrier tombent jaunies, mortes.

4 Aujourd’hui la ville Siun -hien, dans le Ho-nan.

5 Pour le mariage.

6 Fortifications de la ville des Han, Lin-ho (dans la steppe des Ordos).

7 Symbole de la jeunesse.

8 Symbole de la vieillesse.

je vis dans la pauvreté.

Les longues ondulations du K’i

mouillent aujourd’hui la tenture de ma voiture 1.

La femme n’a commis aucune faute, l’homme modifie sa conduite ; l’homme est inconstant,

il change plusieurs fois de sentiments.

Depuis trois ans que je suis votre femme, je n’ai jamais négligé les affaires domestiques ; me lever tôt, me coucher tard,

je n’ai jamais profité d’une seule grasse matinée.

Il ne me parlait plus et me traitait brutalement.

Mes frères ne me comprennent point, ils se moquent de moi.

Je me tais, je pense ; que je suis à plaindre !

J’avais souhaité que notre union durât jusqu’à no tre vieillesse, jusqu’à notre vieillesse et sans dissenti ment.

La rivière K’i a ses rives et la prairie ses limites ;

tout jeunes, nous connûmes le bonheur,

nous bavardions, riions, enveloppés d’une douceur indéfinissable, et que de serments ! que de serments !

Ah ! je regrette de ne pas avoir prévu le contraire ! Puisque je n’y ai pas songé,

je devrais me taire !

1 Abandonnée, la jeune femme franchit de nouveau le K’i pour retourner définitivement chez ses parents.

Tsiang

1

Tchong-tseu

2

.

Je prie Tchong

de ne pas s’approcher trop près de ma famille et de ne pas briser les branches de p.96 nos saules.

Ce n’est point parce que j’aime les branches de saule, mais j’ai peur de mes parents !

Tchong est à adorer,

les réprimandes de mes parents sont à redouter ! Je prie Tchong

de ne pas franchir nos murs

et de ne pas casser les branches de nos mûriers.

Ce n’est point parce que j’aime les branches du mûrier, mais je crains mes frères !

Tchong est à adorer,

mais j’appréhende les observations de mes frères ! Je prie Tchong

de ne pas pénétrer dans notre jardin

et de ne pas rompre les branches de notre santal.

Ce n’est point parce que j’aime les branches de santal, mais je redoute les bavardages des voisins.

Tchong est à adorer,

mais les commérages me font frissonner !

1 Tsiang signifie prière ; Tchong-tseu, ou, en diminutif, Tchong, est le prénom du jeune homme.

2 [Che king]

Dans le document Des origines à nos jours (Page 91-96)