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Cela suppose une confiance certain e e t peut se com parer à l'évolution allant des c h âteau x -fo rts aux villes ouvertes.

Cela sous-entend sans doute que le groupe e n tie r fe ra it défense au lieu de la seule famille e t que c e tt e solidarité ressentie éloigne les divers dangers d'intrusion inopportunes ou insup­ portables.

L'immeuble couvre un passage élargi pour donner à l'e n tré e la dimension d'un lieu de rencontre form ant égalem ent hall à la salle de réunion tournée vers la rue.

Aux Longues Terre des habitants réunis dans l'association des copeaux ont demandé s'il n 'é ta it pas possible de construire une sorte de porte à l'e n tré e de l'opération. Le local commun a c e t t e double fonction à la fois signalétique e t d'accueil.

En fait, c 'e s t la programmation et l'usage de l'espace qui donnent à l'a rc h ite c tu re un plus, radicalem ent différent, ainsi dès la programmation :

- une moyenne de 10 à 15 % des surfaces supplém entaires sont demandées par les habitants pour des a ctiv ités diverses en commun, avec ouverture des locaux au voisinage.

A l'usage :

- il est to u t à fait symptomatique de c o n sta te r que les re la ­ tions aux voisinages sont sur-intensifiées dans les opérations c itées par rapport à des constructions traditionnelles de même importance où indifférence aux autres et isolement sont trè s souvent la règle.

433 - La demande a rc h itec tu ra le des postulants prend la forme d'une exigence de qualité, synonyme d 'a rc h ite c tu re soignée :

- financièrem ent elle valorisera le bâti,

- psychiquement, comme elle le c arac té rise, elle en favori­ sera l'appropriation.

La notion de qualité s'avère, dans les faits, prendre les aspects arc h itec tu ra u x les plus divers. Ainsi à La H a y ette les familles ont choisi les arc h itec te s, exprimé des souhaits et, finalement, vivent aujourd'hui avec une grande satisfaction dans des h abita­ tions to u te s différentes les unes des autres ; la qualité ne

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MAISONS : MARCILLAUD - ARCHITECTE 25 avriM984

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modification: 5 juin 84

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peut donc ê tre confondue ici avec l'utilisation d'un style offi­ ciel bien établi. A la H ay ette, telle famille aura privilégié les dimensions intérieures de la maison, q u itte à simplifier son enveloppe globale. A Conflans Ste Honorine, sous l'influ­ ence du voisinage, M. e t Mme 5 ont renoncé à l'a rc h ite c tu re de demi-niveaux décalés qu'ils recherch aien t au départ pour finalem ent se payer une cave comme les autres.

Aux Basses Roches, la définition collective de la qualité archi­ te c tu ra le a joué en faveur d'une unité de tr a ite m e n t par voisi­ nage. A la H ayette, par contre, le groupe souhaitait prouver qu'il é ta i t possible de vivre en bons voisins to u t en ayant un mode de vie et un goût différent.

C e t te dém onstration de tolérance est trè s mal perçue des a rc h ite c te s qui déplorent to u te parenté avec le paysage des banlieues construites avant la dernière guerre. Les a rc h itec te s ne digèrent pas la "paella" de l'a r c h ite c tu re diversitaire. A la H ay ette le fa c te u r d'unité n'est pas l'a r c h it e c tu re mais le jardin. Le travail en 1979 mené par les habitants, e t les a rc h itec te s, et le paysagiste B. Lassus, consistait à prendre la végétation comme élém ent de relation e n tre les maisons. D'ailleurs, à l'usage, le voisinage se vit à 75 % à l'occasion des travaux d 'e n tre tie n et de renouvellem ent de la végétation.

L 'a rc h ite c te est, vis-à-vis d'un tel phénomène, frappé de c é ­ c ité : il reste, contre toute argum entation, convaincu qu'un arbre ne peut ê tre planté que pour cacher une "mauvaise archi­ te ctu re".

Pour revenir au reproche de risque de n o n -arch itectu re, il convient de se demander si, dans l'idée de ceux qui l'évoquent, il ne s'ag it pas de considérer qu'il n'y a a rc h ite c tu re que dans le cas où celle-ci présente une unité, excluant par le fait même de l'assem blage de la diversité des demandes qui n'ont pas l'heur de plaire aux a rch itectes.

La question confrontée à une pratique collective se retourne, par un e ffe t de boomerang, vers ceux qui la posent.

Il est c ertain que, de nos jours, la recherche de l'urbanité valorise l'asp e ct extérieur de l'a rc h ite c tu re e t minimise l'in té ­ rê t du vécu intérieur ; une telle a ttitu d e est déjà, en soi, un parti pris qui se situe à l'opposé de celui des habitants en général pour qui le confort intérieur prime largem ent sur l'esthétique des façades.

434 - Les adversaires de la m aîtrise d'ouvrage collective puisent des motifs à leur hostilité dans l'impression ou la crainte qu'ils ont que l'a r c h ite c tu re soit déterm inée par les habitants ainsi que par tous les partenaires d'un projet collectif. Ils redoutent l'assu jettissem en t et la médiocrité d'un compromis dépersonna­ lisé ; l'inquiétude pour les professionnels a tte lé s à la maîtrise d'ouvrage collective est autre : elle porte sur leur propre capa­ c ité à synth étiser et à conduire un processus apparaissant comme trop complexe, voire trop confus, vers une création a rc h ite c tu ra le fo rte. Ce défi à soi-même est difficile à accep ­ te r, puis à tenir.

Il faut reco n n aître que les a rc h ite c te s "participationnistes" ont, à leur début dans les années 1970, brillé par la tran sp a­ rence de leurs bonnes intentions : la non directiv ité donnait à croire q u 'effec tiv e m e n t ils a tte n d a ie n t des participants une prise de position arch itectu rale. Les professionnels, co-auteurs de ces lignes, ont pris conscience depuis quelques années de leur responsabilité, même s'ils ne m aîtrisen t pas toujours t o t a ­ lem ent le passage de la programmation à celui de la création a rc h ite c tu ra le . Ils s'effo rcen t, avec de plus en plus de vigueur, de convaincre les habitants de s'exprim er le plus largem ent possible au stad e de la programmation e t de re sp ecter, avec la plus grande compréhension possible, les réponses a rc h ite c ­ turales. Des corrections e t affinem ents de détails sont les

bienvenus, par contre les remises en cause du paysage co llecti­ vem ent décidé e t de l'a rc h ite c tu re qui en résulte, à p artir des impressions, des mauvais goûts individuels, ou parfois des caprices dûs à un autoritarism e mal placé, sont fortem en t déconseillées, sinon refusées.

La participation ne consiste ni à jouer aux a rc h ite c te s ama- teurs, ni à se jouer de l'arch itec tu re .

435 - La mission de l'a r c h it e c te , en qualité d 'a r tis te , est d'inciter les p arten aires du projet à fournir des informations sur la symbolique du projet e t sa dimension poétique.

Il est toujours dommage de se rendre com pte, lorsqu'il est trop tard, qu'il fallait peu de chose pour incorporer la dimen­ sion d'im aginaire dans la conception a rc h itec tu ra le , e t qu'elle manque m a n ifestem en t en fin de dém arche, au moment où le bâti se refuse à "parler".

On peut se demander si c 'e s t l'asp e ct fonctionnel et utilitaire qui règlent les détails arch itectu rau x . Ces détails doivent ê tre à la fois utiles a t porteurs d'évasion, chaque détail doit aussi ê tre envisagé dans son "inutilité" ; c e t t e part de poésie en plus répond à la demande implicite des candidats, ce qui semble inutile en te rm e s s tric te m e n t fonctionnels peut s'a v é rer très riche en term es de symbolisme ou de significations.

La valorisation des chapiteaux cruciform es de l'ossature des Jardies est un exemple. Egalement nécessaires dans d'autres constructions, ils sont rendus invisibles ; avoir exagéré leurs dimensions, leur présence, fait qu'ils a t t ir e n t le regard, donc l'im aginaire qui suit le regard. Ils deviennent ainsi le support de quantité de possibles, variables d'un s p e c ta te u r à l'au tre, sujets à discussions selon ce qu'ils suggèrent pour l'un ou pour l'au tre.

La dimension symbolique est une dimension ténue, bien sûr, au plan physique, mais si nécessaire au plan psychologique et sociologique. De là à dire qu'ils sont "décoratifs" il y a un pas infranchissable puisqu'ils ne sont surtout pas gratuits.

Au delà du fonctionnel individuel et collectif, quelle part d 'im a­ ginaire peut influer sur la constitution de l'espace. Si l'adhé­ sion à une image de promotion sociale classique s'exprime par une recherche de plus grande originalité a rch itectu rale, c 'e s t qu'elle charrie avec elle un désir d'indentification plus complexe : la quête du plaisir de vivre, celle d'une plus grande convivialité collective déborde largem ent l'im age que l'on veut donner de soi aux autres pour a tte in d re au tréfond de l'interro g atio n sur la destinée humaine à un moment donné d'une civilisation.

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436 - La chaleur d'échange.

Il est tem ps de proposer un c ritè re nouveau qui p e rm e tte la comparaison e n tre divers programmes bâtis, en participation ou non.

Il s'agit de la notion de chaleur d 'échange, que l'on pourrait définir par l'in ten sité, la fréquence et la v ariété des rencon­ tres dans un lieu donné. Le degré zéro serait l'endroit où la solitude absolue serait possible, l'a u tre e x trê m e é ta n t l'endroit rassem blant un maximum de personnes aussi bien d'une façon physique (la rue lors d'une grande m anifestation), que tech n i­ que lorsqu'elle p erm et de réunir au tra v e rs de la vidéo, de l'inform atique, les points de vue de nombreux intervenants (Centre de Communication de la Défense).

A c e tte échelle, on co nstate que les lieux construits en dém ar­ che p articipative sont largem ent supérieurs puisqu'ils o ffrent réellem ent un éventail très large d'endroits e t d'occasions de rencontres et que l'intensité de c e tt e chaleur d'échanges, ram enée au m è tre c arré construit, est à l'évidence plus forte que dans le bâti traditionnel.

44 - Convivialité et urbanité :

441 - Aux Basses Roches, les habitants associés à la genèse du projet se sont regroupés par 2, 3, 4 ou 3 familles. Les habitants à qui on s 'e s t con ten té de vendre un lot dit "du marché" ont fait du "mitage", posant la boîte du c o n stru cteu r au gré des décisions individuelles. Le ré su ltat urbain est clair : les voisina­ ges constitués c ré en t des continuités a rc h itec tu ra le s accom pa­ gnant le tra c é des espaces publics. Les autres détruisent la mise en forme urbaine. L'exemple d'une place ronde dessinée au sol est éloquent : l'espace dans les trois dimensions dispa­ raît au bénéfice d'une dispersion aléatoire des maisons.

La m aîtrise d'ouvrage collective m et en oeuvre une pédagogie de la ville auprès du public. La convivialité mène à l'appren­ tissage de l'urbanité.

L'exemple des Vignes Blanches semble m o ntrer que non. En e ffe t, la co n train te imposée par la Ville Nouvelle de pouvoir tra v e rs e r le te rra in du groupe a provoqué la division du groupe­ m ent en deux sous-groupes reliés par une passerelle. En plan masse, une sorte de parvis sépare les bâtim en ts de la rue. Ce parvis conduit à l'entonnoir du chemin piéton transversal. L 'id en tité du groupe e t son ouverture vers la rue sont assurés, mais si l'on compare la façade sur rue des Vignes Blanches aux façades bien alignées des maisons de ville qui bordent la rue en am ont, on est frappé par la distance prise par ra p ­ port à l'esp ace public et le peu d'ouvertures sur rue.

L'exemple pris aux Basses Roches de la Maison O illustrait lui aussi la priorité donnée par les habitants au confort des espaces et des rues intérieures, quitte à tourner le dos à la rue et, en conséquence, à l'urbanité. L 'espace public résiste à l'appropriation.

A42 - A Vauréal, l'interpellation ré p é tée des familles par les archi­ te c t e s à l'occasion d'affichage des façades n'a pas rencontré un écho enthousiaste à une ou deux exceptions près. P o urtant les documents rendaient compte des m atériaux et des colora­ tions à 2 cm par m ètre.

Aux Basses Roches, les seules directives sur les façades co ncer­ naient la taille des fe n êtres et la volonté d 'ê tr e le plus simple possible pour ne pas dépenser inutilement d 'arg en t. La situation des fe n êtres est décidée par rapport à l'h ab itab ilité intérieure mais ra re m e n t par considération de l'ex térieu r. Les év en tu el­ les doléances porten t sur des élém ents de détail : une jardi­ nière en bois, un baraudage ou une lan terne de style. La vue d'ensemble est laissée aux arc h itec te s.

On peut trè s bien imaginer que les habitants laissent toute liberté aux a rc h ite c te s dans le cas d'une volum étrie simple qu'ils se c o n ten tera ie n t d'organiser l'in té rie u r sans que l'e x t é ­ rieur n'en soit modifié. Dans ce cas, toutefois, il y aura diver­ gence de point de vue e t arbitrage e n tre l 'a r c h it e c te et l'habi­ ta n t en m atiè re de localisation des percem ents.

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C 'e s t à l 'a r c h it e c te là encore de prévoir e t de m a îtrise r le paysage a rc h ite c tu ra l dès l'originie de la co n certatio n . On a vu que les habitants laissent une grande liberté à l'a r c h it e c te sur ce point. S'agit-il d'un chèque en blanc donné à l 'a r c h it e c te considéré comme prophète ? Est-ce un p ré te x te nouveau à une an cestrale mégalomanie ? Bien entendu c e t t e liberté ne joue que si l 'a r c h it e c te apporte une image a rc h ite c tu ra le qui ne rebute pas les candidats. A lui de savoir em p o rte r un mini­ mum d'adhésion.

443 - Entre l 'e f f e t Bofill e t l'e f f e t poubelle.

La question serait de savoir si, à l'e x trê m e , une réalisation aussi typée que "El Théatro" de BOFILL à Marne la Vallée pourrait ê tr e a c c e p té e par des candidats à la participation, dont le rôle se b ornerait à t r a i t e r seulem ent l'in té rie u r de la carcasse du b âtim en t dont l'originalité serait par contre assurée.

Dans les au tres cas, où les désirs arch itec tu ra u x des candidats sont multiples, l 'a r c h it e c te peut décider d 'a c c e n tu e r le collage en mosaïque.

Par définition, il paraît impossible d'obtenir un désir collectif unique alors que l'on cherche le sur-mesure e n tre des personnes différenciées par l'âge, leur vécu personnel, leurs origines, leurs possibilités financières, et qui viennent là pour peut- ê tre aussi affirm er leurs différences.

P a rta n t de là, l 'a r c h it e c te peut te n te r de trouver des dénomi­ nateurs communs ou des transitions. On c o n sta te que le régio­ nalisme ressort de la plupart des réalisations en participation. L'appropriation de l'espace se conjugue n a tu re lle m en t avec un en racinem ent local.

444 Une ém ergence par interaction e n tre professionnels, utilisateurs e t décideurs.

Nous pensons qu'il est possible d'approcher l'im age globale future en posant la question en préalable, e t en l'étu d ian t comme au tra v e rs d'une vitre embuée qui laisse distinguer d'abord une silhouette qui deviendra l'ossature de l'environne­ m ent : juste ce qui est nécessaire pour que s'in sta u re n t débats,

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discussions, conflits. C 'e st l'essence même de la participation, le moment indispensable pour déterm iner les SIGNES d é term i­ nants du bâti futur, quitte à les inclure dans un règlem ent de ce "lotissement" dans une charte commune.

Il s'ag it de réaliser une série de dosages délicats dépendants de la personnalité et de la force de conviction respective des a cteu rs ; une série de compromis, s'ordonnerait d 'a u ta n t mieux que l'idée a rc h itec tu ra le d'ensemble serait plus tô t définie en amont ; cela p e rm e ttra it de décider de la connivence de chaque désir avec la ligne générale d'une m anière trè s évi­ dente et im m édiate, donc de diminuer les tensions qui doivent se faire jour mais ne pas devenir excessives.

On peut ajouter qu'une somme de désirs n'a jamais fait un tout cohérent ta n t que leur assemblage n'a pas é té réalisé ; sinon, c 'e s t l'e f f e t poubelle, l'e f fe t bidonville.

45 - Le profil de l'architecte dans une maîtrise :

La question peut se poser de savoir s'il doit exister un profil particulier des a rc h ite c te s qui se lancent dans la démarche participative ou qui seraient te n té s par elle.

451 - Il faut certain e m e n t une certaine dose d'hum ilité e t de modes­ tie pour apparem m ent a u tan t abandonner le pouvoir, la distance, le respect, qui sont 1' "apanage" de l'image classique de l'a r­ ch ite cte .

Rappelons qu'un des snobismes de l'h ab itan t est de pouvoir dire : j'habite dans un immeuble de CORBUSIER, de GUIMARD, d'HAUSSMANN... parce que cela indique une classe sociale reconnue, un "standing" e t la plus-value correspondante.

Dans la démarche participative, les habitants pourraient plutôt dire : "j'habite chez NOUS" dans ce sens que c 'e s t l'ensemble du groupe qui est intervenu sur l'ensemble des questions, et que chacun y a pris sa part de création, qu'il s'agisse du "beau", de l'utile, du "moins beau" et de toute la part de vécu qui re stera invisible pour ceux qui sont extérieurs au groupe.

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Dans ce c o n tex te, 1 a rc h itec te est un partenaire parmi les autres,^ dont l'abnégation e st grande, (sans a r r ê t il propose des idées, sans a rrê t il les voit rabo tées par l'arb itra g e collec­ tif, quelle usure 1) mais dont l'im portance est reconnue puisque son rôle est d 'ê tr e le catalyseur, le passage indispensable pour obtenir la cohérence du projet e t é v ite r le n ’importe quoi.

En plus de sa mission traditionnelle de constru cteu r, l'arch i­ t e c t e p artic ip a tif se voit investi d'une mission nouvelle e t enrichissante : ê tre celui qui aide les au tres à raco n ter, à trouver des astuces profitables à tous, donc à se faire consi­ dérer, à mieux prendre sa place dans le groupe.

Rappelons que chaque particip an t e st am ené à exposer une part de ce qu'il a de plus intime, de plus personnel, de plus différencié, ce qui réclam e un clim at bien particulier ne s'ins­ ta u ra n t pas toujours facilem ent ; ce clim at e st pourtant fonda­ m ental dans le déroulem ent du processus e t la bonne marche du groupe, donc pour obtenir un ré su ltat satisfaisant.

Alors, à la fois confident e t haut parleur, technicien e t utopis­ te, a t t e n t i f a u ta n t aux demandes intimes qu'aux exigences du collectif, com ptable, minutieux des dépenses mais exigeant pourtant sur la part du symbolique, p ersévérant sur une ligne qui ne se précise qu'en cours de route, car sans cesse fluc­ tuante.

Personne ne peut ê tre tout cela à la fois, sauf en fin de dém ar­ che lorsqu'il "faut" suivre la traditionnelle mégalomanie de trouver une idole. En fait, c 'e s t le groupe e n tie r qui peut ou non générer c e t ensemble de carac té ristiq u e s e t seulement s'il fonctionne chaleureusem ent e t que l ’information circule ; il s'agit donc d'in stau rer les conditions de ce clim at, le reste’ n 'e ta n t alors que les cas particuliers de chaque opération.

C 'e s t à l 'a r c h it e c te d 'ê tr e en charge de ce rôle, lui qui est

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