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CHAPITRE 3 : RÉSULTATS

3.2 Habiletés que les étudiants aimeraient acquérir par le biais du programme

En plus des informations à transmettre dans un programme de prévention de la violence dans les fréquentations amoureuses, les étudiants sont interrogés quant aux habiletés qu’il serait bénéfique d’acquérir dans le cadre d’un tel programme. Les étudiants des cégeps visités proposent plusieurs habiletés. Certaines d’entre elles sont directement reliées au problème de la violence alors que d’autres sont plus générales.

3.2.1 Habiletés directement reliées à la violence dans les fréquentations amoureuses

A l’aide du programme de prévention, les étudiants souhaitent apprendre à gérer leur potentiel violent et à aborder le sujet de la violence dans les fréquentations amoureuses avec d’autres personnes. De plus, certains croient que les femmes doivent apprendre à s’affirmer.

Apprendre à gérer son potentiel violent :

Selon les étudiants, tout individu a en lui un potentiel violent. La différence réside dans le fait que certains gèrent efficacement leur agressivité alors que d’autres y parviennent moins bien.

« Quelque part, tout le monde on l’a cette agressivité. Y’en a qui sont plus capables de la contrôler et y’en .a qui sont même capables de la cacher. Y’en a que ça a tout le temps l’air beau, mais pour de vrai non. Ça bouille et rendu chez-eux, y “pitch” des affaires après les murs. C’est qu’à quelque part on l’est tous, mais il y en a qui le gèrent plus que d’autres. » (Groupe 4)

Le programme devrait donc faire en sorte que les étudiants puissent apprendre à gérer leur potentiel violent afin de poser un geste approprié lorsque la tension monte. Certains proposent par exemple d’offrir des activités de défoulement afin que les gens dépensent leur surplus d’agressivité autrement que sur d’autres personnes.

Savoir reconnaître les victimes de violence :

Dans certains établissements collégiaux, les étudiants souhaitent être en mesure de détecter les signes de violence chez une victime.

« [...] si jamais tu as des amis, des proches qui en subissent, savoir comment détecter ça, jque ce soit la violence psychologique, physique ou quoi que ce soit. Être capable de voir les signes sans que ce soit nécessairement physique. » (Groupe 2)

Ils désirent aussi acquérir des habiletés pour les aider à aborder le sujet avec des personnes confrontées à ce problème.

« Pis savoir comment leur en parler. Tu ne diras pas : salut! T’es victime de violence? C’est dur quand tu subis ça d’en parler. » (Groupe 2)

Par contre, d’autres étudiants affirment qu’il est préférable d’amener les gens à être conscients de leurs propres problèmes plutôt que de ceux des autres.

Apprendre aux femmes à s’affirmer :

Selon certains étudiants, le programme doit faire en sorte que les femmes apprennent à s’affirmer. Ils croient que les stéréotypes sur les rôles traditionnels féminins et masculins, véhiculés dans la société, font en sorte que les femmes sont plus enclines à accepter diverses situations de violence alors que les hommes font preuve d’une moins grande flexibilité. Il faudrait donc que les femmes puissent apprendre à avoir des principes plus arrêtés.

« On devrait peut-être parler entre femmes de jusqu’où on devrait aller pour plaire à l’autre. Dire non pour certaines choses même si c’est pas des grosses choses. C’est important de mettre ton pied à terre et de montrer c’est quoi tes principes pis les respecter. » (Groupe 4)

3.2.2 Habiletés indirectement reliées à la violence dans les fréquentations amoureuses

Les étudiants estiment également qu’un programme de prévention de la violence dans les fréquentations amoureuses doit leur enseigner certaines habiletés plus générales. Ils souhaitent ainsi apprendre à se respecter, à gérer leur stress, à communiquer, à se connaître et à avoir confiance en eux.

Apprendre à gérer son stress :

Il est primordial, aux dires des étudiants, d’apprendre à gérer son stress. En effet, ils sont d’avis que le stress accompagne souvent la violence. Comme les étudiants font face à plusieurs éléments stressants dans leur vie, ils accumulent beaucoup de tensions et deviennent facilement irritables, ce qui peut conduire à la violence. Ils jugent donc très approprié de leur fournir des moyens de composer avec le stress auquel ils font face dans leur vie de tous les jours.

« Moi j’pense que c’est pour ça que tu disais que la violence, c’est chez les jeunes adultes qu’on la retrouve le plus parce qu’on est stressé dans le sens qu’on ne sait jamais qu’est-ce qui va arriver. Y’en a qui viennent à l’école, y sont stressés, y cherchent de l’argent, y viennent à l’école pis y ont des enfants, y ont pas le temps pour leur chum, on joue notre avenir, on ne sait pas trop où on s’en va ... [...] il suffit qu’y en ait un qui fasse quelque chose de trop (frappe dans

»

ses mains). [...] c’est des stress qui nous rendent agressifs. (Groupe 4)

Apprendre à communiquer :

Pour certains étudiants, il est important que les partenaires d’un couple puissent acquérir des habiletés à la communication afin d’être capables de s’exprimer adéquatement avant que la situation ne s’envenime.

« T’apprends à dire tes insatisfactions pis toute ça avant que ça dégénère. D’apprendre à être capable de dire ce que l’on veut de l’autre personne, ce qu’on aime pas [...] » (Groupe 3)

Selon eux, ces habiletés pourraient également se transférer à d’autres contextes relationnels de la vie des gens.

Apprendre à se connaître :

Certains étudiants trouvent important de se connaître davantage. Cette habileté pourrait leur être utile dans leurs relations amoureuses comme dans leur vie de tous les jours.

« Apprendre à se connaître ce serait une attitude assez importante. C’est sûr que c’est plus complexe parce que c’est différent pour chaque personne. Apprendre à se connaître sans nécessairement nuire aux autres. » (Groupe 3)

Apprendre à avoir confiance en soi :

Finalement, certains jeunes soulignent l’importance d’avoir confiance en soi afin de ne pas se laisser dominer par son partenaire.

« Y’en a qui n’ont pas confiance en eux autres pis y vont dire c’est d’ma faute, y vont tout se mettre sur le dos, y vont se dire j’aurais peut-être pas dû faire ça, je chiale peut-être pour rien encore une fois

[...] » (Groupe 3) Apprendre à se respecter :

Les étudiants ayant soulevé l’importance du respect sont peu loquaces à ce sujet. Ils mentionnent simplement qu’ils désirent apprendre le respect d’eux-mêmes et d’autrui.

3.3 Différentes façons de transmettre ces informations et ces habiletés

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