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Lorsqu’on jette un regard sur le développement du secteur de l’habitat en Algérie, la mémoire nous ramène aux conditions du logement très difficiles que les Algériens aient vécu pendant l’époque coloniale.

Mais cette triste image ne peut être encrée dans les esprits, devant les réalisations majeures que le secteur de l’habitat a connu depuis l’indépendance, et les horizons prometteurs que comporte le deuxième mandat du président de la République, au cours duquel il est prévu la réalisation d’un million de logements dans les différents types .

Pour permettre d’apprécier l’effort de l’Etat en matière d’habitat, il y a lieu de signaler qu’a la fin 2003 le parc immobilier en Algérie est constitué de 5.793.331 unités, dont 85.000 logements ont était construits avant 1945 et 950.000 unités durant la période (1945-1954) et 148.000 autres unités pendant (1954-1962). (4)

Les Algériens ont vécu dans leur écrasante majorité durant cette époque dans des habitations insalubres , sans eau ni électricité ou d’autre commodités.

Après l’indépendance, Le Gouvernement place le logement comme l’une des priorités de sa politique économique et sociale d’où la problématique de la production du logement a constitué,depuis l’indépendance de l’Algérie une préoccupation majeure, des Pouvoirs publics.

En Effet, les conséquences de la croissance démographique, qui s’est accompagnée d’un exode massif des zones rurales vers les villes, ont accentué la gravité de la crise du logement dans notre pays.

Pour faire face à cette crise les pouvoirs publics ont été amenés à mobiliser des ressources considérables sur le budget de l’Etat, pour satisfaire la demande pressante en matière de logement.

A partir des années 90, l’Etat dans le souci de répondre aux besoins de toutes les couches sociales a adopté une nouvelle politique qui s’est traduite dès 1996, par une approche de financement du logement, où l’Etat régulateur doit, se substituer progressivement à l’Etat opérateur et monopolistique. Cette nouvelle politique vise à développer et diversifier des segments d’offre de logements pour les adapter aux niveaux de revenus des ménages.(5)

L’autre démarche adoptée a consisté à identifier les sites potentiels pouvant accueillir de nouvelles villes et ce, en collaboration avec le département de l’aménagement du territoire. Ces nouvelles villes serviraient à faire face à la forte demande de logements recensée particulièrement dans les grandes métropoles. Les choix des sites de Sidi Abdellah et Bouinan déjà opéré, pourrait s’accompagner par celui de Menaceur. Par ailleurs, le secteur de l’habitat a connu une évolution extrêmement positive, avec une production globale de 693.280 logements au cours de la période (1999-2003) avec une production annuelle de prés de 138.000 logements par an.

Cette production globale présente en terme de segments d’offre de logements les données suivantes :

-248.107 logements sociaux locatifs. -107.217 logements sociaux participatifs. -40.278 logements promotionnels.

-138.986 aides financières à l’habitat rural, afin de fixer les populations rurales dans leurs terres.

-55.000 logements AADL (location-vente), sont lancés sur les fonds du trésor et 65.000 autres seront financés par la CNEP.

et enfin158.692 logements au titre de l’auto construction. (6)

Durant la dernière décennie, l’offre de logements n’a concerné, que les couches défavorisées, c'est-à-dire, les ménages à faible revenu, alors que les couches moyennes ne pouvaient accéder ni au logement social ni au logement promotionnel du fait de son coût élevé.

Face à ce constat, il était, donc nécessaire d’opérer des réajustements au niveau de la démarche globale.

C’est ainsi, que ces dernières années, la politique adoptée par le Gouvernement vise à développer et diversifier des segments d’offre de logements ou d’aides, pour les adapter aux revenus des ménages, en vue de satisfaire la demande de toutes les catégories sociales.

Ainsi et en sus du logement social locatif, qui a constitué pendant très longtemps, le seul référentiel de la politique de logement, les Pouvoirs Publics, tout en prévoyant son maintien, ont demandé de développé d’autres formules de logements comme le logement social participatif et la location-vente, l’habitat rural qui sont destinés aux couches sociales à moyens revenus.

Le bénéficiaire du logement participatif reçoit une aide financière non remboursable de l’Etat, mais il doit contribuer par un apport personnel, pour financer son logement et faire appel à un crédit auprès d’une banque si nécessaire.

Le promoteur immobilier intéressé par ce type de programme, peut obtenir un terrain du domaine privé de l’Etat dont la rétrocession lui est consentie avec un abattement de 80% de son coût. Il s’agit d’une facilitation supplémentaire accordée aux bénéficiaires de cette formule, qui bénéficient également d’une aide directe de l’Etat sans remboursement et qui varie de 400.000 DA à 500.000 DA selon les niveaux de revenus des ménages. (7)

Cette formule a connu une très forte adhésion dans de nombreuses wilayas.

En sus du logement social locatif et le logement social participatif, il est également instauré depuis l’année 2001 au profit des ménages à revenus moyens, la formule de la location vente. Celle-ci a connu un immense succès de par l’engouement qu’elle a suscité.

L’apport obligatoire et initial du bénéficiaire est fixé à 25% du coût de logement, 10% seront versé après notification, tandis que les autres 15% seront payés en trois ans. Les 75% du prix du logement seront réglés sous forme de mensualités sur une période de 20 ans. Après quoi le transfert de propriété peut intervenir. Ce transfert peut être écourté, si le souscripteur à cette formule règle la totalité du prix du logement.

Dans le cadre de cette formule deux programmes de 20.000 logements en 2001 et 35.000 logements en 2002, financés sur les fonds du Trésor public, sont actuellement au stade de la réalisation, déjà plus de 5000 bénéficiaires occupent leur logement depuis juin 2004.

Un programme de 65.000 logements, que la CNEP s’est engagée à financer est au stade de la maturation, 10.000 logements pourraient être lancés dans les prochains mois.

L’Algérie à l’instar des pays qui ont recouvert leur indépendance après une longue période de colonisation, a connu le phénomène de l’exode rural, ainsi que le déplacement des populations, qui fuyaient les années noires du terrorisme.

Ces situations ont, en effet, favorisé le développement des bidonvilles et l’habitat précaire. Ce dernier n’a pas cessé de se propager et a pris des proportions alarmantes en s’installant, notamment, à la périphérie des grandes villes. A titre d’exemple Alger, a enregistré 24.000 habitats précaires parmi les 544.000 existant sur le territoire national en 2003.

Pour remédier à cette situation, les Pouvoirs Publics ont mis en place une politique de Résorption de l’habitat précaire (RHP) et développé des programmes d’habitat rural en dégageant tous les moyens matériels et financiers nécessaires.

Cette population vise aussi bien à fixer les populations dans un milieu rural et aussi à encourager le retour des population qui étaient obliger de fuir leur terre durant la décennie noir.

Par ailleurs, la loi n°90-29 du 1er décembre 1990 a été modifiée et complétée par la loi n° 04-05 du 14 août 2004 relative à l’aménagement et l’urbanisme, qui vise au strict respect des normes de la construction et de l’urbanisme à la lumière des enseignements tirés du dernier séisme de Boumerdès. Comme elle mettra fin au développement de l’habitat précaire et des bidonvilles.

Sur le plan économique, les dégâts et pertes du dernier tremblement de terre qui a frappé l’Algérie, ont été estimés à près de 50 milliards de DA, pour le secteur public, et plus de 10 milliards de DA de pertes enregistrées par le du secteur privé.(8)

Un vaste programme, en deux phases, de prise en charge des sinistrés a été arrêté. La première phase a concerné la viabilisation et la pose des chalets destinés aux deux wilayas, soit 7. 233 chalets pour la wilaya de Boumerdès, et 3. 926 chalets pour la wilaya d’Alger, au total de 11. 159 chalets ont été mis à la disposition des familles sinistrées sur les 17 .000 chalets fabriqués.

En matière de réhabilitation 76 134 logements ont été réparés dans ces deux wilayas (Alger et Boumerdès), toutes catégories de dommages confondues. Ces réparations ont permis aux familles sinistrées, logées provisoirement sous des tentes, de réintégrer

ont été relogés en un temps record, grâce à la mobilisation des moyens humains et matériels dont dispose le pays.

La deuxième phase porte sur la reconstruction des zones touchées par le séisme. Ainsi il a été décidé la réalisation de 20.000 logements,répartis entre la Wilaya de Boumerdès et d’Alger dont 5000 logements programmés au niveau de la ville nouvelle de Bouinan (W/ Blida).

Après le séisme du 21 mai 2003, qui avait affecté les wilayas d’Alger et de Boumerdès, il a été décidé d’engager des enquêtes sur les éventuelles malfaçons dans les constructions détruites ou endommagées. Conformément aux résultats de la commission d’enquête mise en place, le Ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, a déposé le 2 août 2003, une plainte officielle auprès des procureurs généraux des Cours d’Alger et de Boumerdès, pour l’ouverture d’une enquête judiciaire à même d’établir les responsabilités des intervenants associés de près ou de loin dans le secteur du bâtiment.

L’objectif fixé par le Président de la République Monsieur Abdelaziz Bouteflika est la réalisation de 1 million d’unités pour le prochain quinquennal, ce qui suppose une production moyenne de 200.000 unités par ans. (9)

Pour l’exécution de ce programme ambitieux, des sites nécessaires ont été ciblés et identifier pour l’implantation des programmes de logement et équipements publics à travers l’ensemble du territoire, ainsi q’une évaluation quantitative des besoins en matériaux de construction.

Un défi est lancé pour répondre à la demande nationale en matière de logement. Il nécessite beaucoup d’effort et de sacrifice par l’ensemble de l’encadrement du secteur et de tous les opérateurs impliqués dans cette opération exaltante et gigantesque, dans le but de livrer des logements de qualité,au moindre coût et dans des délais requis..