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Ansaldi, Librairie Philosophique J. Vrin, Paris, 2006, p. 88-89.

mais la fausseté de leur opinion n’est pas aussi cachée : pource que le délectable se corrompt soi- même quand il vient en satiété et contrecœur : et la félicité donne entier contentement et parfaite satisfaction. Puis nous avons dit ci-dessus que la fin du délectable est l’honnête : et la félicité n’est point tendante à autre fin, ains est cause finale de toute autre chose : tellement que sans doute, la félicité consiste en les choses honnêtes et en les actes et habitudes de l’âme intellectuelle lesquelles sont les plus excellents, et fin des autres habitudes humaines : et sont celles moyennant lesquelles l’homme est homme, et de plus grande excellence que pas un autre animant.

L. Hebreu, Philosophie d’amour, traduit de l’italien par D. Sauvage, C. Micard, Paris, 1580, p. 75-76.

Disponible sur Gallica :

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k52855z.r=p hilosophie+d%27amour+sauvage.langFR

(Nous avons corrigé et modernisé l’orthographe et la graphie du texte de Denis Sauvage par un souci de cohérence avec l’édition moderne du texte de Pontus de Tyard, d’autant plus que Tristan Dagron, le curateur de cette édition moderne de la traduction de Pontus, a opéré le même choix, pour faciliter la lecture).

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Annexe n°2 : Extraits des œuvres étudiés aux p. 121-125

FILONE- Già io era per solverlo. Sai che ‘l sommo Iddio non è bellezza, ma primo origine de la

sua bellezza; e la sua bellezza, cioè quella che da lui prima emana, è la sua somma sapienzia, o vero intelletto o mente ideale: sì che questa, se bene è emanante da Dio e dependente da lui, è niente di manco la prima e vera bellezza divina, però che esso Dio non è bellezza, ma è origine de la prima e vera bellezza sua, che è la somma sua sapienzia e intelletto ideale. Sì che, concesso che Dio sapiente, o intelligente, precede a la sua somma sapienzia e intelletto, non però è da concedere che la bellezza sua preceda a la bellezza de la sua somma sapienzia, perché la sua sapienzia è la sua medesima bellezza; e la precedenzia che Dio ha a la sua sapienzia, l’ha a la sua bellezza, che è la prima e vera bellezza; ed Egli, come autore de la sapienzia, non è bellezza né sapienzia, ma fontana onde emana la prima bellezza e somma sapienzia; e la bellezza che ha, è essa somma sapienzia sua, la quale comunicata fa bello tutto l’universo con tutte le sue parti.

PHILON-Je m’apprêtais pour t’y répondre. Il t’est assez manifeste que Dieu souverain n’est pas beauté, ains origine et source première de sa beauté : et sa beauté, à savoir celle qui premièrement de lui dérive et procède, n’est autre que sa sapience ou intellect et idée : tellement que cette (bien qu’elle procède et dépende de Dieu) est la vraie et première beauté divine : pource que Dieu n’est pas beauté, mais origine de sa première et vraie beauté, qui est sa souveraine sapience et intellect ; et toutefois, il ne faut concéder que sa beauté précède la beauté de sa souveraine sapience, pource que sa sapience est sa même beauté ; et ainsi, Dieu précède d’autant sa sapience que sa beauté, laquelle est la vraie et première beauté, dont lui, comme auteur de la sapience, n’est beauté ni sapience : mais fontaine d’où procède et prend source la première beauté et souveraine sapience : et la beauté qu’il a est sa même sapience : par communication de laquelle tout l’univers avec toutes ses parties est fait beau.

PHILON- J’étais prêt à vous le soudre. Sachez donc que le souverain Dieu n’est pas beauté : mais première origine de sa beauté : et sa beauté (c’est à savoir celle qui dérive premièrement de lui) est sa souveraine sapience, ou intellect, et pensée idéale : tellement que combien que cette beauté prenne sa source de Dieu, et qu’elle dépende de lui, néanmoins est la première et vraie beauté divine : pource que Dieu même n’est pas beauté, mais est source de la première et vraie beauté sienne : qui est sa souveraine sapience et intellect idéal : en sorte que étant concédé que Dieu sapient ou intelligent précède sa souveraine sapience et intellect, il n’est pas pourtant à concéder que la beauté sienne précède la beauté de sa souveraine sapience, parce que sa sapience est sa même beauté : et la précédence que Dieu a sur sa sapience est aussi sur sa beauté : qui est la première et vraie beauté : et, quant à lui, comme auteur de la sapience, n’est pas beauté ni sapience ; mais fontaine d’où sort la première beauté et souveraine sapience, laquelle étant communiquée, fait beau tout l’univers, avec toutes ses parties.

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E così nel mondo sono tre gradi ne la bellezza: l’autore [et non « attore » comme l’a écrit D.

Giovannozzi dans son édition, et qui est vraisemblablement une coquille] di quella, quella, il

participante di quella, cioè bello bellificante, bellezza e bello bellificato. Il bello bellificante, padre della bellezza, è il sommo Dio, e la bellezza è la somma sapienzia e primo intelletto ideale; il bello bellificato, figliuolo di essa bellezza, è l’universo prodotto.

L. Ebreo, Dialoghi d’amore, aux soins de D. Giovannozzi, Laterza, Roma-Bari, 2008, p. 328.

De quoi il faut inférer que trois sont les degrés de beauté, à savoir l’auteur d’icelle : la beauté : et ce qui est fait participant de beauté : ou, en autres paroles : premièrement, le beau embellissant, qui est le souverain Dieu auteur, fontaine et source de beauté. Secondement, la beauté, qui est celle beauté procédant de lui, à savoir sapience et idées. Le dernier et tiers est la belle chose embellie, à savoir l’univers : produit et fils d’icelle beauté, sapience ou idée.

L. Hébreu, Dialogues d’amour, traduction de P. de Tyard, aux soins de T. Dagron et S. Ansaldi, Librairie Philosophique J. Vrin, Paris, 2006, p. 454.

Et ainsi sont trois degrés en la beauté : c’est à savoir l’auteur d’icelle, beau bellifiant, elle-même beauté, et le participant d’icelle, étant beau bellifié : et ainsi le beau bellifiant père de la beauté, est le souverain Dieu et la beauté est la souveraine sapience et le premier intellect idéal et le beau bellifié, fils d’icelle beauté est l’univers produit. L. Hebreu, Philosophie d’amour, traduit de l’italien par D. Sauvage, C. Micard, Paris, 1580, p. 726-727.

Disponible sur Gallica :

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k52855z.r=p hilosophie+d%27amour+sauvage.langFR

(Nous avons, là aussi, modernisé et corrigé le texte de Denis Sauvage pour une meilleure compréhension).

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