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Référence

Titre : Prévention de la plagiocéphalie posturale (Positional plagiocephaly in primary care), Auteurs : Cavalier, A., Picaud, J.C.,

Journal : Archives de Pédiatrie, Date de publication : 2008,

Niveau de preuves de l’étude : Selon l’OMS (2000), le niveau de preuve de cette étude est IIa. Les

données proviennent d’au moins un essai contrôlé bien conçu sans randomisation,

Type d’étude : Etude quantitative, prospective, clinique contrôlée et transversale.

Grille d’évaluation de la qualité générale d’un article

Dans quel but l’étude a-t-elle été réalisée (à quelle question clinique est-elle censée répondre) ?

Depuis les années quatre-vingt-dix, l’augmentation de l’incidence de la PPP est relevée. Elle est concomitante à la diffusion de recommandations concernant la prévention de la MSN. Ainsi, l’étude consiste à expliquer aux parents comment permettre une motricité libre et spontanée selon le concept d’Emmi Pliker [ANNEXE I]. Cela afin d’évaluer la prévalence de la plagiocéphalie à quatre mois de vie et de voir si ce concept permet de la diminuer.

Quel est le type d’étude réalisée ?

C’est une étude clinique contrôlée, car il y a une comparaison entre un groupe d’intervention et un groupe ne recevant pas l’intervention. Dans cette étude, le groupe « intervention » reçoit un examen médical systématique au cours des trois à quatre premiers jours de vie. A l’occasion de cet examen, les parents reçoivent les conseils habituels concernant la prévention de la MSN et de la sécurité routière. L’entretien se déroule entre les vingt-quatrième et septante-deuxième premières heures de vie. Celui-ci permet de donner les recommandations spécifiques concernant la mise en place de mesures environnementales, reposant sur le concept de la motricité libre. Il est distribué aux parents et une brochure d’information spécialement créée pour l’étude.

Ensuite, les enfants sont revus à un, deux et quatre mois de vie. Avant chaque visite un questionnaire est rempli par les parents à propos de l’environnement mis en place et des habitudes de vie de l’enfant. Le groupe « témoin », lui bénéficie seulement de l’examen médical systématique à tous les enfants. L’étude est une étude prospective. En effet, dès le début de l’étude, un groupe de personnes déterminé est suivi afin d’y repérer l’apparition d’une maladie ou d’un autre évènement. Ici, les nourrissons sains sont étudiés, afin de repérer l’apparition de la PPP.

Enfin, l’étude est transversale puisqu’il s’agit d’une étude d’observation épidémiologique. Elle est réalisée dans une population donnée, à un moment déterminé et dans un but de collecter des informations sur les facteurs de risque. L’étude cible les enfants sains, de la naissance à quatre mois de vie.

Le protocole de l’étude est-il approprié au domaine général de recherche concerné : traitement diagnostic, dépistage, pronostic, étiologie ?

Les données de l’étude ont été décrites. Les auteurs ont précisé qu’il s’agissait d’une étude d’évaluation d’une action de prévention.

L’étude est-elle éthique ?

Dans cette étude, aucune intervention sur l’enfant n’a été faite. Seule une observation de comportement a été évaluée. L’étude nous parait éthique. Cependant, il n’est pas noté que les parents soient prévenus de cette étude et il n’est cité qu’ils aient donné leur accord.

L’étude n’est pas randomisée à l’échelon individuel, car un risque élevé de biais de contamination entre les sujets bénéficiant ou non de l’action de prévention a été relevé par les auteurs. Il n’y a pas de notion d’approbation d’un comité d’éthique quelconque.

Grille d’évaluation de la qualité méthodologique d’un article L’étude est-elle originale ?

Oui, l’étude est originale. Elle vise à évaluer une hypothèse nouvelle. Ici il s’agit de l’impact de la mise en place, chez des nourrissons nés à terme, dès la naissance et durant quatre mois, des mesures environnementales, permettant une motricité libre et spontanée selon le concept du Docteur Emmi Pikler. Cependant, le concept n’est pas décrit. Seules les sources bibliographiques sont notées à la fin de l’étude.

Qui sont les sujets étudiés ?

Les sujets étudiés sont des nourrissons, nés à terme entre octobre 2005 et juillet 2006. L’étude a été menée dès leur naissance et jusqu’à quatre mois de vie. Il y a cent trente-neuf nourrissons au total, soient quatre-vingt-huit dans le groupe « intervention » et cinquante-et-un dans le groupe « témoin ».

Comment ont-ils été recrutés ?

La sélection de ces nourrissons n’a pas été précisée. Nous savons seulement que les enfants sont nés à terme. S’agit-il de tous les nouveau-nés, nés entre octobre 2005 et juillet 2006 ? Y a-t-il une sélection concernant le poids, le sexe et le mode d’accouchement ?

L’étude a été réalisée dans deux villes de l’Hérault, en France. Ces deux villes sont de taille identiques, comparables en termes d’équipement médical, de nombre de naissances et suffisamment éloignées l’une de l’autre pour éviter les interférences.

Qui a été inclu et exclu de l’étude ?

Implicitement, les nouveau-nés prématurés sont exclus. Les auteurs ne rapportent aucune information sur le mode de sélection, soit d’inclusion et d’exclusion.

Les sujets ont-ils été observés dans leurs conditions de vie habituelles ?

Dans cette étude, les parents ont rempli un questionnaire avant chaque visite à propos de l’environnement et des habitudes de vie de l’enfant. Nous pouvons alors en déduire, qu’une partie de l’étude a été faite grâce à l’observation des parents, dans leur environnement habituel.

Quel(s) critère (s) est (sont)-il(s) choisi(s) pour en mesurer les effets ?

Les critères d’évaluation connus sont les réponses aux questions, des questionnaires remplis par les parents, avant chaque visite des premier, deuxième et quatrième mois. Nous apprenons aussi dans l’analyse des résultats, que le temps passé sur le tapis, dans le parc et dans le transat pendant l’éveil et le sommeil, ont été mesurés. Enfin, nous ne connaissons pas réellement les autres critères de mesure, Nous pouvons penser que des professionnels ont évalué les nourrissons lors de l’examen médical systématique et lors des visites mensuelles.

Le protocole est-il judicieux ?

Nous ne connaissons pas le contenu du questionnaire. Nous pensons que les parents ne sont pas toujours objectifs lors de l’évaluation de leur enfant. Ensuite, nous ne connaissons pas les critères de mesures des professionnels. Sont-ils spécialisés dans l’étude de la PPP ? Sont-ils plusieurs à faire l’évaluation ? Ont-ils été les mêmes depuis le mois d’octobre 2005 jusqu’au mois de juillet 2006 ?

Quelle est l’intervention ou la stratégie évaluée ?

Les conditions expérimentales sont-elles adéquates ?

Les conditions sont peu décrites, aussi il est difficile de savoir si elles sont adéquates.

Les auteurs ne précisent pas qui a constaté la PPP chez les nourrissons observés. Nous ne connaissons pas non plus, la mesure qui a permis de l’évaluer. Y avait-il des stades de PPP ?

Concernant les entretiens, nous n’avons aucune information. Est-ce le même professionnel qui donne les informations à tous les parents ? Est-il formé et est-il acteur dans l’étude ?

Concernant les parents, nous ne savons pas leur catégorie socio-professionnelle, la parité, le sexe, le poids et le mode de garde de ces nourrissons.

L’évaluation des résultats dispose-t-elle d’un effectif suffisamment important, d’une durée suffisamment longue et d’un taux de suivi suffisamment complet pour asseoir la crédibilité des résultats ?

L’échantillon semble restreint. De plus, nous ne connaissons pas le nombre de naissances dans ces deux villes de l’Hérault au cours de cette période. Concernant le taux de suivi, nous n’avons aucune information : tous les enfants ont-ils été vus aux visites mensuelles ?

L’étude a été menée durant neuf mois. Cela nous semble peu, pour pouvoir asseoir la crédibilité des résultats.

Analyses statistiques d’un article

Quel type de données les auteurs ont-ils recueilli ?

Les auteurs ne précisent pas les types de données recueillies. Aucun test statistique n’a été relevé par les auteurs.

Ont-ils analysé les données par des tests statistiques appropriés ?

L’étude n’est pas concernée par la question, n’ayant pas d’étude statistique.

Les données ont-elles été analysées conformément au protocole initial ?

Oui, les données ont été analysées selon le protocole initial. En effet, l’analyse de l’environnement a permis de constater que les enfants sans PPP à quatre mois de vie évoluaient dans un environnement favorisant la motricité libre, contrairement aux enfants présentant une PPP.

Des hypothèses ont-elles été formulées?

Oui, les auteurs ont émis l’hypothèse que le couchage sur le dos n’était peut-être pas la seule cause de l’augmentation des cas de PPP. En effet, elle pourrait devenir un facteur de risque lorsqu’elle est combinée avec d’autres éléments environnementaux, notamment, des dispositifs de retenue (sièges, transat), largement utilisés et qui limitent la mobilité des nourrissons.

Les valeurs de p ont-elles été calculées et interprétées de façon appropriée ?

L’étude n’est pas concernée par la question, n’ayant pas d’étude statistique.

Les intervalles de confiance ont-ils été calculés et ont-ils été pris en compte par les conclusions des auteurs ?

L’étude n’est pas concernée par la question, n’ayant pas d’étude statistique.

Résultats et Discussion

Les résultats font-ils bien ressortir tous les éléments discutables de l’étude ?

Les résultats sont peu développés. Tous les éléments discutables de l’étude n’apparaissent pas dans les résultats. Seulement les résultats à quatre mois de vie apparaissent. Nous ne connaissons pas les résultats lors des différentes visites à un et deux mois de vie. Nous ne connaissons pas non plus les résultats des questionnaires remplis par les parents avant chaque visite.

Cependant, les résultats montrent à quatre mois, qu’il y a environ deux fois moins d’enfants présentant une PPP dans le groupe « intervention » que dans le groupe « témoin ».

Les éléments de la discussion correspondent-ils aux objectifs fixés ?

Oui, une partie des éléments de la discussion correspondent aux objectifs fixés. Le but de l’étude étant d’évaluer la prévalence de la PPP à quatre mois de vie, en comparant deux groupes, dont un s’appuyant sur le concept d’Emmi Pikler. Ainsi le but est de savoir si la motricité libre et spontanée permet de diminuer la prévalence de la PPP.

L’analyse de l’environnement des enfants a permis de constater que les enfants sans PPP à quatre mois de vie, évoluaient dans un environnement favorisant davantage la motricité libre et spontanée que les enfants présentant une PPP.

Cependant, les auteurs concluent que la présence d’une PPP à la naissance ou d’un côté préférentiel ne sont pas des facteurs de risque de l’évolution d’une PPP à quatre mois de vie. Dans une autre étude, il n’est pas retrouvé d’association entre la position sur le dos et la présence d’une PPP à sept semaines de vie. Cependant cet élément n’a pas été objectivé dans la description de l’étude au départ.

Quelles sont les conclusions et perspectives de l’étude ?

Dans la conclusion les auteurs s’aident de l’étude pour dire qu’une intervention précoce, soit une prévention par l’éducation des parents en maternité, basée sur le concept de la motricité libre et spontanée du nourrisson, pourrait permettre de réduire la prévalence de la PPP à quatre mois de vie. Ils appuient cette prévention et conseillent même de l’appliquer à tous les nouveau-nés.

ANNEXE XII