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I. Réflexes tendineux.

1° Réflexes rotuliens. La lecture de ces observations

vient confirmer la notion classique de la perte

du réflexe

rotulien dans 40% des cas de diabète :

elle vient même

donner à cette notion un appui statistique

plus fort puisque

dans ces observations nous trouvons les réflexes rotuliens

abolis 15 fois soit dans une proportion de

37 %, affaiblis

9fois soit 22 %.

2° Réflexes achilléens. La proportion

fournie

par

les

observations estencore plusforte pour

les réflexes achilléens :

ilest vrai que nous n'en possédons que

six

examens.

Dans ces six observations nous les trouvons

trois fois

abolis soitune proportion de 50 %,

deux fois

normaux

soit

33Yo, unefois vif soit 16,6 %.

La disparition ou la

diminution des réflexes tendineux

constitue donc un symptôme de

grande valeur, et il n'est pas

étonnant queJaccoud l'ait appelé

le symptôme révélateur.

Dans la grande majorité des cas

cependant il est accompa¬

gné d'un cortège d'autres

symptômes.

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II. Réflexes cutanés.

Les réflexes cutanés chez les diabétiques avaient été très

superficiellement étudiés, et pris chemin faisant et par

hasard,par M. Nivière, dans lesexamens qu'il fit des réflexes tendineux : le hasard devait faire que les quelques cas qu'il

examina (deux ou trois) donneraient des résultats encontra¬

diction flagrante avec les données fournies par des observa¬

tions plus nombreuses et plus attentivement prises pour l'étude des réflexes cutanés.

Nivière en effet, avait trouvé intacts les réflexes cutanés

chaque fois qu'il les avait examinés, sauf dans un cas où il les avait vu abolis, encore mettait-il ce résultat sur lecompte d'un œdème d'un membre inférieur, se basant sur le faitque l'œdèmede la jambe disparu, le réflexe plantaire était revenu

légèrement : mais il avouait aussi que son malade était

amélioréet guéri quant à son diabète.

Les observations de M. le professeurPitres nousdonnenten effet des résultats diamétralement opposés, et l'on peut dire

que les réflexes cutanés sont encore plus fréquemmentabolis

que les réflexes tendineux.

En réunissant nos observations à celles de M. le professeur

Pitres nous obtenons les résultatsstatistiques suivants : Réflexes ajbdominaux. Sur 37 cas observés, nous trou¬

vons les réflexes abdominaux,

19 fois abolis soit 51 °/0

8 » affaiblis » 21 »

6 » exagérés » 16 »

3 » normaux » 8 »

Commeon le voit la perte de ces réflexes dans le diabètese produit encore plus souvent que la disparition ou la

diminu¬

tion des réflexes patellaires : et l'assertion de Nivière à cet égard est absolument fausse.

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2°. Réflexes pharyngiens. D'ailleurs, M. le professeur

Pitres et nous-même avons poussé plus loin l'examen

des

réflexes cutanés, et nous avons pris un certain

nombre de

fois l'étatdes réflexespharyngiens, des réflexes

crémastériens

et plantaires, mais notre

opinion n'a fait

que

s'affermir

davantage devant l'éloquence

des pourcentages.

Sur 16 examens deréflexes pharyngiens, nous trouvons ce réflexe :

7 fois aboli, soit 43,7 0/0; 1 fois affaibli, soit 6,8 0/0.

Réflexes crémastériens. Devant ce fait si souvent

constatéqu'il est devenu un symptôme du

diabète,

nous vou¬

lons parler de l'abolition de l'affaiblissement

des fonctions

génésiques il était intéressant de savoir ce que

devenaient

les réflexes crémastériens ; et la probabilité de la

disparition

ou de la diminution concomitantes de ces réflexes venait

toutnaturellement se poser à l'esprit.

Les résultats statistiques venaient donner

satisfaction à

cetteconception hypothétique, carsur

trente-quatre

examens

de réflexes crémastériens,on les trouve : 21 fois abolis, soit 61 0/0;

6 fois affaiblis, soit 17 0/0.

Le pourcentage est ici encore plus

fort

que pour

la perte

des réflexes abdominaux.

Réflexes plantaires. Les troubles de la marche que Ion rencontre assez souvent dans le diabète, cette faiblesse

musculaire toute spéciale des membres inférieurs et

des

extenseurs du pied en particulier, ces plaques

d'anes-thésie et d'hyperesthésie si souvent signalées chez

les diabé¬

tiques, la perte de la sensibilité tactile, le fourmillement aux extrémités, la perte du sens musculaire, tousces

troubles de

motilité et de sensibilité qui semblaient frapper de

préférence

les .membres inférieurs, ont amené M. le professeur

Pitres

à rechercherégalement l'état des réflexes

plantaires.

Là, encore, bien que le pourcentage soit moindre que pour les autres réflexes cutanés, les résultats n'en sont pas moins probants.

L'examen des réflexes plantaires a été fait 38 fois et, sur ces 38 cas, on aconstaté que ces reflexes étaient abolis 12 fois

soit dans une proportion de 37 0/0, et affaiblis 3 fois, soitune

proportion de 8 0/0.

III. Réflexes iriens.

Les lésions oculaires diabétiques ou pour parler plus

exactement, les troubles de la vision, les accidents oculaires enfin, s'observent bien des fois dans le diabète : la névrite optique débutant par une amblyopie légère pourra être

le

premier signed'un diabète encore latent, de même la cata¬

racte, l'irido-choroïdite, l'iritis, la kératite.

De même on voit survenir au début ou dans le cours de

cettemaladie des« accidentsnerveux dusà deslésions ophtal-moscopiques » telle quel'hémorragie rétinienne.

On observe aussi dela dyschromatopsie, des parésies

acco-modatrices de l'hémiopie (Bouchardat (1), de Grœfe

(2)

)

enfin

nombreux sont les accidents oculaires du diabète et pourtant

personne n'avaiteu la curiosité de savoir ce que

devenaient

les pupilles et les réflexes iriens dans le diabète. C'est à

M. le

professeur Pitres que revient le mérite d'avoir le

premier

examiné cette question, et d'avoir su en tirer un

parti tel

qu'on peut puiser dans les résultats qu'il a obtenus un

des

facteurs les plus sûrs du diagnostic

différentiel entre le

pseudo-tabès diabétique et le tabès vrai.

L'examen de pupilles etde ses réflexes à la

lumière et a

l'accomodation chez les diabétiques fournit en effet

à M. le

(1) Bouchardat. Traité du diabète. Paris 1869.

(2) de Grœfe. Arch. furOphtalmologie 1858, etDeutsch. hlinik.

1889,

- Al

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