BRK 1/5 1/5 ك ر ب
“s’asseoir”
I barak, o, v.i., sans n.a. :
►1. n.a. d’une fois barke :
➤a) “ne pouvoir se mouvoir, se
lever, se déplacer..., être immobilisé, rester alité… à cause de la maladie ou du grand
moment (assis) (quelque part)” ; “être, rester assis (à ne rien faire)”.
│barakt <ando
sA<tEn b£-d-d£kkAn “j’ai passé deux heures (assis) dans son magasin”. ►2. “baraquer
(animal)”.
│N.B. Ce sens est rare, et ne subsiste que dans des loc. et prov., ou en
parlant d’animaux (grands quadrupèdes, lourds : chameau surtout, bœuf, éléphant,
ours..., mais aussi d’un chien par ex.).
│LOC. PROV. jamal maHall jamal y£brok “un
chameau baraque à la place d’un autre”, se dit quand qqn s’absente et que qqn d’autre
s’asseoit à sa place, c.-à-d. “comme si rien ne s’était passé” (on peut trouver sans
dif-ficulté qqn d’autre pour le remplacer)”.
│PROV. k£ll £j-jmAl b£t<Arek >£lla jamalna
bArek “tous les chameaux s’affrontent, seul le nôtre reste baraqué” c.-à-d. “tout le
monde s’agite, progresse, sauf nous”, “on est un peu à la traîne, il faudrait qu’on
s’agite”.
II barrak :
►1. v.t. qqn : dans la loc. >ALLa la ybarr£kna “Dieu nous préserve d’être
immobilisé...” (litt. “ne nous laisse pas immobilisés”).
►2. n.a. tabrIk
1/3, n.a. d’une
fois tabrIke, sans plur. : “rester longtemps dans un endroit (chez des gens, sans
vou-loir s’en aller, s’incruster)”.
│→ bassaT, baTTaX, ballaT (BLT B).
barke : n.a. d’une fois de I 1.
│l-barke Sa<be “ne plus pouvoir bouger, être immobilisé
(quand on est malade, paralysé…) est pénible”.
bArek :
►1. p.a. de I 1, fém. -e, plur. -In : “immobilisé par la maladie, l’infirmité ou le
grand âge”.
│bArek b£-l-bEt “il reste chez lui, ne sort pas” (soit aujourd’hui, soit en
gé-néral).
►2. p.a. de I 2 ; comme mbarrek.
│PROV. H£mlo bArek u ma fi Hada <am iXIlo
litt. “son chargement reste immobilisé, et personne ne l’aide à le décharger” c.-à-d. “il
est dans une situation difficile et personne ne l’aide”.
barrAk, n.masc., plur. -In : “celui qui surveille le fonctionnement du moulin et le règle
pour obtenir de la farine plus ou moins fine”.
│V. de disp.
tabrIk
1/3: n.a. masc. de II 2, sans plur.
mbarrek, fém. -e, plur. -In : p.a. de II ; comme bArek sens 2.
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“bénir” ; “féliciter”
III bArak
►
1. (sujet : Dieu) :
➤a) v.t.i. b(i)- qqn/qqc, sans n.a. : loc. >ALLa ybArek fIk (formule
de réponse à mabrUk) (“que la bénédiction de Dieu te vienne à toi aussi”) ; ou pour
demander à Dieu la baraka pour vous, de façon générale.
│bAraka LLAh b-hEk jawAb
“que Dieu bénisse une telle réponse (= qu’elle est belle, bien venue)”.
│Loc. bAraka
LLAhu fIk : pour remercier, féliciter de qqc de bien qu’il fait, ou qu’il va faire (pour les
gens, pour vous…), avec, dans ce dernier cas, l’idée que le bien qu’il promet de faire
est conforme à ses mérites”.
➤b) v.t.i. la- qqn, sans n.a. : loc. >ALLa ybAr£k-lak “que
Dieu augmente ton bien et tes succès, car tu mérites les bonnes choses qui te sont
arri-vées”. Dit parfois avec une pointe d’envie.
►2. v.t.i. la- qqn, b(i)-qqc, sans n.a. (sujet :
Dieu) : >ALLa ybAr£k-li bi-hal-bEt / haS-Sabi “que Dieu bénisse pour moi cette
(nou-velle) maison / ce (nouveau) garçon (fils)”.
►3. v.t. qqn (si le sujet est un homme de
religion) / qqc, sans n.a. (éventuellement avec barake) : X-XEh / l-hUri bArak £
l-wa-lad / £l-bEt “le cheikh / le curé a béni l’enfant / la maison”.
│l->abb bArak zawAj>£bno
“le père a béni le mariage de son fils”.
│>ana bbArek hal-maXrU<
“je bénis (=n.a. mbArake et (moins fréquent) tabrIk
2/3( N.B.) : “féliciter qqn à l’occasion d’un
événement heureux (mariage, naissance, succès...)”.
│bArak-lo b£-n-najAH “féliciter
qqn pour son succès”.
│L’emploi sans le 2
ecod (bArak-lo) est possible.
VI tbArak, v.i. et v.t.i. b(i)- qqn/qqc / m£n qqc (endroit, objet), n.a. tabarrok ( N.B. et
non *tabArok !) : “‘prendre’ la baraka de qqn/qqc” : hallIki <anna n£Hna mn£tbArak
fIki “reste (fém.) chez nous, tu nous portes bonheur”.
barake, n.fém., plur. -At
b état construit + p.p.s. : *baraket- seul, ou baraket- et aussi *barket- suivant
les personnes (cf. Harake) : 1 sing. barakti / bar$kti ; 2 sing.
barak-ta/ek ou bar$kta/ek ; 3 sing. barakto / bar$kto ou barak£ta ; 1 plur. barak£
t-na / bark£tna ; 2 plur. barak£tkon / bark£tkon ; 3 plur. barak£ton.
“bénédiction”, en général venant de Dieu, et renvoyant souvent (comme la n£<me), à
l’augmentation des biens et du rizq (subsistance que Dieu procure à l’homme), et
donc à qqc qui relève du sacré.
│>ALLa y$TraH-lak (= iH£TT-£llak) £l-barake fI “que Dieu
te donne (litt. “te mette”) Sa bénédiction” (à propos de qqc que tu as fait, vas faire, as
acheté, etc.).
│Loc. fIk £l-barake : litt. “tu as en toi la bénédiction divine”. Se dit à qqn
qui, trop modeste, pense qu’il ne sera pas à la hauteur : “mais si, tu es plein de
quali-tés, on peut compter sur toi, ce que tu fais est toujours bien fait et on ne peut s’en
pas-ser. Tu peux le faire”. →>£nte
qadd-a. Peut s’employer aussi par antiphrase : fI
l-ba-rake litt. “(il a) en lui la baraka” = “ce n’est pas le faible innocent qu’on pourrait
croire, il est capable de jouer des tours pendables”. → mal<Un.
│Loc. euph. flAn <
a-l-barake : litt. “un tel est selon la baraka”, c.-à-d. “innocent, simple d’esprit”.
│Loc.
<ala baraket >ALLa/$llAh : litt. “(en s’abandonnant) à la bénédiction de Dieu”, pour
de-mander à Dieu qu’il vous favorise.
│Loc. <ala baraket $llAh litt. “à la bénédiction de
Dieu” c.-à-d. “d’accord (pour faire ça, pour cette proposition, et que Dieu te et nous
favorise)”.
│Loc. b(i)-baraket XrIkEn ma hAnu : litt. “avec la bénédiction de deux
asso-ciés qui ne se sont pas trahis” c.-à-d. “puissions-nous faire de bons bénéfices, sans
nous tromper l’un l’autre” (quand deux personnes s’associent).
│Loc. b£-l-Harake
barake litt. “il y a une bénédiction dans le mouvement” c.-à-d. “travailler et se
déme-ner attirent et augmentent le rizq”.
│Loc. Hallet £l-barake litt. “la bénédiction est
des-cendue (sur nous)” c.-à-d. “ta venue nous apporte le bien” (à qqn qui vient chez vous
ou à votre lieu de travail, partic. la boutique d’un commerçant).
│Loc. ya Hallet <alEna
l-barakAt : litt. “ô, les bénédictions sont descendues sur nous !” m.s.
│TAret baraket £
r-rAteb litt. “la baraka du salaire s’est envolée” c.-à-d. “il en a dépensé une bonne
partie”.
│Loc. >£nte bar(a)k£tna litt. “tu es notre bénédiction”, se dit à une personne
(plus) âgée pour dire que sa présence amène le bien, est de bon présage.
│fi <anna s£tti
b£-l-bEt : barake ! “nous avons chez nous ma grand-mère : c’est une bénédiction
(qu’elle soit là) !” (elle nous porte chance).
│Loc. >ahad >£j$rto m£nno <a l-barake :
litt. “il a pris le salaire que lui donnait X (en s’abandonnant à) la baraka” = “sans
re-garder de près combien il lui donnait”.
Dans la barake divine, il y a aussi souvent l’idée de la petite quantité nécessaire, ou
du petit ‘plus’ qui, s’il est assuré, fera que tout ira bien, et qui est en tout cas
suffi-sant.
│Loc. >ALLa TaraH / y£TraH fI l-barake : litt. “Dieu y a mis / que Dieu y mette la
baraka” c.-à-d. “Dieu a fait / fasse que la nourriture etc. qu’on a préparée
suf-fit / suffise (alors qu’on craignait que non)”.
│Loc. >ALLa yH£TT £l-barake litt. “que
Dieu [y] mette la baraka” c.-à-d. “que Dieu bénisse cette nourriture et fasse qu’elle
suffise à tout le monde” (se dit avant de manger).
│hal->akle
qalIl(e)t £l-barake / ma
fiya barake litt. “ce plat a une petite baraka / ne contient pas [sufisamment de] baraka”
c.-à-d. “ne suffit pas pour nourrir beaucoup de monde”, ou “ne va pas nourrir
beau-coup, suffire pour rassasier les convives” (l’excédent, qui est constitutif de la baraka,
s’est envolé).
│–kIf kAnet tijArtak £l-yOm ? – barake ! litt. “– Comment a marché ton
commerce aujourd’hui ? – Bénédiction !” (c.-à-d. “ce que j’ai gagné me suffit, grâce à
Dieu”).
│l-fawAki ma <Ad fIa l-barake litt. “les fruits, il n’y a plus en eux (ils ne
pro-curent plus) la baraka” c.-à-d. “la production est faible et le prix élevé”.
│l-b£stAn
qallet barak(£)to / bar£kto : litt. “le verger, sa baraka a diminué” c.-à-d. “il ne produit
plus beaucoup”.
│–
qaddEX ma<ak ? – ma ba<ref... >ALLa w£ l-barake “– Combien as-tu
sur toi ? – Je ne sais pas… mais j’en ai, et en quantité raisonnable (litt. “Dieu et la
ba-raka”).
Dans le document
Dictionnaire d'arabe dialectal syrien (parler de Damas)
(Page 102-105)