• Aucun résultat trouvé

Chapitre 2. Cadre théorique, objectifs et hypothèses

2.3 Évaluation post-occupationnelle

2.3.2 Grand éventail de questionnaires disponibles

Alors que les questionnaires d’évaluation post-occupationnelle ont été adaptés et améliorés au cours des dernières décennies, leur mission demeure la même : « to close the loop

between design and performance for building owners, designers and operators based on quantitative feedback from building occupants » (Candido et coll., 2016).

Peretti et Schiavon (2011) ont cherché les mots-clés « post-occupancy evaluation », « occupant satisfaction », « occupant survey » et « indoor environment evaluation » dans les bases de données Google Scholar, ISI Web of Knowledge, PubMed et Scirus pour effectuer un inventaire des questionnaires disponibles. Galatioto et coll. (2013) évoquent seulement l’analyse de Peretti et Schiavon (2011) comme point de départ méthodologique pour leur recension. En utilisant ces mêmes mots-clés et bases de données, il est possible de constater que de nouvelles études et questionnaires ont été publiés depuis 2013. Tel est le cas du questionnaire BOSSA, analysé plus loin, qui est absent des recensions précédentes.

2.3.2.1 Contenu

La combinaison des recensions de Peretti et Schiavon (2011) et Galatioto et coll. (2013)

permet d’analyser 12 questionnaires différents13. Parmi ces derniers, seuls le Building Use

Studies (BUS) occupant survey et le Centre for the Built Environment survey (CBE)

demeurent aujourd’hui des références pour les études post-occupationnelles. Conçu en Angleterre par Building Use Study ltd en 1985, le questionnaire BUS a été employé pour plus de 700 bâtiments dans 17 pays. Parmi les thèmes couverts se trouvent le confort thermique, la qualité de l’environnement intérieur, la santé et la productivité ainsi que le

13

Les questionnaires communs à ces deux recensions sont Building Use Studies (BUS), Centre for the Built Environment (CBE) Survey, Ratings of Environmental Features (REF), Building Assessment Survey and Evaluation (BASE), Smart Controls and Thermal Comfort (SMART), Cost-effective Open-Plan Environments (COPE), et Health Optimization Protocol for Energy-efficient Building (HOPE).

degré de contrôle offert aux occupants. Conçu par le Centre for the Built Environment de l’Université de Californie (Berkeley) en 1996, le questionnaire CBE a été employé pour plus de 600 bâtiments (Frontczak et coll., 2012). Le questionnaire porte sur l’aménagement, le mobilier, le confort thermique, la qualité d’air, l’éclairage, la qualité acoustique, la propreté et l’entretien et la satisfaction générale avec l’espace de travail et le bâtiment. Depuis la publication de ces recensions, de nouveaux questionnaires ont été publiés, dont BOSSA (Building Occupants Survey System Australia). Le projet BOSSA a été développé conjointement par des chercheurs en sciences du bâtiment de deux universités et des intervenants clés dans l’industrie immobilière de l’Australie (Candido et coll., 2016). La base de données regroupe actuellement 50 bâtiments. La méthodologie BOSSA inclut trois outils. BOSSA Time-Lapse consiste en un questionnaire en ligne qui demande aux occupants d’évaluer leur satisfaction par rapport aux éléments clés de la qualité de l’air intérieur. Comparativement aux questionnaires BUS et CBE, BOSSA considère les vues sur l’extérieur, l’espace pour les pauses et la personnalisation de l’espace de travail. Le

BOSSA Building Metrics demande au gestionnaire de bâtiment de fournir l’information sur

l’année de construction/rénovation, les superficies de location, le nombre d’étages, le nombre d’occupants dans le bâtiment, le nombre de bureaux par étage, les systèmes d’éclairage, obstruction solaire, chauffage, ventilation et air conditionné (HVAC), les températures programmées, etc. Même si les particularités d’un bâtiment sont relevées lors d’études de cas, une collecte systématique de ces informations intégrée aux outils d’EPO n’avait pas encore été réalisée. Le BOSSA Snap-Shot questionnaire combine un questionnaire (en ligne) et des relevés des conditions intérieures pour fournir de l’information « right-here-right-now ». Ce dernier met en application le principe d’EPO holistique prôné par Deuble et de Dear (2014). À l’aide d’outils laissés in situ pour la durée de l’étude, le chariot BOSSA Nova relève la température de l’air, la température de globe, la vitesse de l’air, l’humidité relative, la concentration de monoxyde de carbone, la concentration de dioxyde de carbone, les composés organiques volatils, le formaldéhyde, le bruit ambiant et l’éclairement. Le relevé des conditions environnementales en combinaison au questionnaire n’est pas offert par BUS, mais est optionnel pour CBE.

L’information démographique sur le répondant est semblable dans ces trois questionnaires. Les informations incluent le genre, le groupe d’âge, le type de travail réalisé, le type de bureau, la proximité du poste de travail à une fenêtre et le temps travaillé dans le bâtiment et au poste de travail.

Les questionnaires BUS, CBE et BOSSA évaluent tous les quatre éléments du confort : la température, la lumière, le bruit et la qualité de l’air. Toutefois, les questions du BUS tendent à être descriptive de l’état du bâtiment (« How would you describe noise in your

normal work area? ») alors que certaines questions de BOSSA demandent au répondant s’il

souhaite un changement dans son environnement (« I would like the overall noise level in

my current location to decrease, no change, increase »). En conséquence, il pourrait

s’avérer souhaitable de combiner certaines formulations présentes dans différents questionnaires.

Les questionnaires n’abordent pas ou abordent très peu la matérialité du lieu étudié. Par exemple, la seule question du CBE abordant la matérialité concerne la satisfaction des occupants envers les couleurs et les textures du plancher, du mobilier et de la finition des

surfaces14. Si les questionnaires BUS et BOSSA posent des questions sur l’image et la

conception du bâtiment, il n’y a pas d’éléments concernant directement les revêtements intérieurs. Il serait possible d’expliquer le peu d’attention accordée à la finition intérieure dans l’évaluation post-occupationnelle par la classification effectuée par Preiser, Rabinowitz et White (1988). Effectivement, les trois catégories d’éléments du bâtiment évalués par l’évaluation post-occupationnelle relèvent de la performance technique, fonctionnelle et comportementale. Selon les auteurs, les finis intérieurs relèvent des éléments techniques de la performance du bâtiment, soit la même catégorie qui comprend les considérations acoustiques, la lumière et la ventilation. Les critères esthétiques pour l’évaluation de la finition consistent en la décoloration, l’uniformité des surfaces et la facilité de nettoyage. Il demeure toutefois intéressant de noter que la perception environnementale de même que l’image et la signification du bâtiment se retrouvent dans les facteurs comportementaux de la performance du bâtiment qui visent à lier les activités

14

Question abordant les revêtements intérieurs tirée du questionnaire CBE : « How satisfied are you with the colors and textures of flooring, furniture and surface finishes ? »

des occupants et leur satisfaction avec l’environnement physique. Les auteurs semblent ainsi catégoriser les finis intérieurs comme des enjeux techniques plutôt que perceptuels. Cette distinction semble persister aujourd’hui.

2.3.2.2 Contenant

Même si chaque questionnaire possède ses particularités, la forme générale du questionnaire, des questions ainsi que l’échelle de réponse sont semblables. La structure du questionnaire BUS consiste en 45 questions, soit 24 questions sur le confort environnemental, 10 sur le degré de contrôle et 17 questions sur le répondant, sa santé, sa productivité et sa satisfaction envers le design. Le questionnaire CBE comporte environ 60 questions et des modules complémentaires peuvent être ajoutés au besoin. Ces modules sont repris par le questionnaire BOSSA. Les versions électroniques de CBE et BOSSA permettent de faire apparaître une question supplémentaire lorsque le répondant indique

une insatisfaction pour un paramètre du confort15. Toutefois, l’utilisation du format papier

pour les questionnaires prédomine par rapport aux versions en ligne qui sont encore inhabituelles et typiquement accompagnées de questionnaires papier (Galatioto et coll., 2013; Peretti et Schiavon, 2011). BUS, CBE et BOSSA utilisent tous un système de réponse sur une échelle de sept points. Toutefois, le score attribué à chacun diffère. Pour 22 des questions du BUS, où l’échelle de réponse varie entre « insatisfait » (1) et « satisfait » (7), un score de sept est idéal. Pour 15 des questions, un score des quatre est souhaité (ex : échelle de température variant de trop chaud à trop froid) et pour 7 des questions, un score égal à un est visé (ex : échelle d’odeur de l’air variant de sans odeur à très odorant). La plupart des questions utilisées par CBE possèdent la structure suivante : « Quel est votre degré de satisfaction avec… ? ». L’échelle de réponse de sept points varie entre « très satisfait » (+3) et « très insatisfait » (-3) avec un point central neutre (0). La structure du BOSSA ressemble à celle du questionnaire CBE, mais l’échelle de réponse varie habituellement entre « insatisfait » (1) et « satisfait » (7).

15

Exemple de question secondaire tirée du BOSSA-Time lapse pour un répondant insatisfait de la qualité de l’air : « Please indicate why you are dissatisfied with the overall air quality in your normal work area (you may select more

Documents relatifs