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Grâce à la capacité de résilience de l’économie française, la dégradation du déficit public de la France

public de la France est inférieure aux prévisions

1.1. Un environnement international dégradé

L’année 2020 a été marquée par un recul de l’activité mondiale (- 3,4 %), sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale, après avoir ralenti en 2019 (+ 2,7 %). Dans un contexte d’incertitudes sanitaire et économique élevées, le commerce mondial s’est très fortement replié. Il recule, pour la première fois depuis la grande crise financière, de − 6,3 % en 2020 (après un ralentissement déjà marqué en 2019, à + 0,3 %).

En 2020, la zone euro est particulièrement affectée par la crise sanitaire et l’activité recule de façon inédite (− 6,6 % après +1,3 % en 2019). Profondément marquée par l’évolution de l’épidémie et les mesures de restriction au premier semestre, l’activité a ensuite évolué en fonction de l’intensité des mesures, du redressement de la demande extérieure et des effets d’apprentissage. L’activité reste en fin d’année, en-deçà de son niveau pré-crise, avec de fortes disparités selon les pays et les secteurs. Les services, plus exposés aux interactions sociales et aux mesures sanitaires, demeurent particulièrement affectés.

Dans ce contexte, la demande mondiale adressée à la France a fortement reculé, recul légèrement plus marqué que celui du commerce mondial en 2020, en raison de la forte exposition de la France aux pays de la zone euro.

D’après les résultats détaillés des comptes nationaux du 4ème trimestre, publiés par l’Insee, l’activité a reculé de − 8,2 % sur l’ensemble de l’année, et se situait toujours, en fin d’année, environ – 5 % sous son niveau d’avant crise. Cette chute historique est le fait de la propagation de l’épidémie et des mesures prophylactiques prises pour l’enrayer. Le deuxième confinement en novembre a eu un impact nettement moins important sur l’activité que le premier, illustrant la meilleure adaptation de l’économie française aux conditions sanitaires.

1.2. Une récession d’une ampleur jamais observée

Le recul de la consommation (− 7,0 %) a été massif en raison des restrictions sanitaires imposées une partie de l’année. Les soutiens budgétaires (stabilisateurs automatiques et mesures gouvernementales) ont largement contribué à la protection des revenus des ménages et des entreprises. Sur l’ensemble de l’année, le pouvoir d’achat global des ménages est en hausse de + 0,6 % malgré le recul historique de l’activité. La résistance du pouvoir d’achat a conduit à l’accumulation d’une épargne élevée, qui sera susceptible d’être progressivement consommée avec la levée des restrictions sanitaires. La vigueur du rebond de la consommation au 3ème trimestre 2020 montre que cette préservation du pouvoir d’achat permettra à l’économie de repartir pleinement une fois la pandémie terminée.

L’investissement des entreprises a reculé de − 9,6 % sur l’ensemble de l’année, un recul moins fort que ce que la baisse de l’activité aurait suggéré, obtenu grâce à l’activité partielle et au fonds de solidarité, qui ont préservé autant que possible la situation financière des entreprises. L’action du Gouvernement et de la Banque centrale européenne a également permis de garantir un accès à la liquidité pour les entreprises, ce qui a permis d’éviter une baisse trop prononcée de l’investissement.

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Les échanges extérieurs ont contribué sensiblement à la baisse du PIB, de l’ordre de - 1,4 point, du fait de la forte exposition de la France à des secteurs particulièrement touchés par les conséquences de l’épidémie, notamment le secteur aéronautique. La balance touristique de la France, habituellement fortement excédentaire, a également pâti de l’effondrement du tourisme international.

L’action du Gouvernement, en particulier les politiques de soutien à l’emploi, a permis de contenir l’effet des restrictions sanitaires sur l’emploi avec des destructions d’emplois importantes mais bien moins marquées que le recul de l’activité (- 350 000 destructions d’emplois salariés marchands fin 2020 par rapport à fin 2019).

L’inflation a baissé à + 0,5 % en 2020 après + 1,1 % en 2019, principalement en raison du recul des prix des produits pétroliers.

1.3. Le solde public

En 2020, le déclenchement de l’épidémie de Covid-19 et ses conséquences expliquent le creusement du déficit à un niveau historiquement élevé de 9,2 % du PIB, en raison principalement de l’ampleur de la récession et de son effet sur les recettes publiques, et des mesures massives de soutien adoptées pour lutter contre l’épidémie et soutenir l’économie.

La révision importante par rapport à la prévision de déficit sous-jacente à la LFR 4, de 11,3 % du PIB, s’explique essentiellement par la résilience de l’activité qui était prévue en recul de - 11 % contre -8,2 % d’après les derniers chiffres de l’Insee.

1.4. La dette publique

La dette des administrations publiques au sens de Maastricht s’est établie à 115,7 % du PIB fin 2020, contre 119,8 % dans la prévision de la LFR 4 2020. Cette révision à la baisse du ratio d’endettement s’explique par les révisions favorables du solde public et un PIB moins dégradé que prévu, avec une révision de la croissance en 2020 qui s’ajoute à la révision à la hausse du niveau du PIB en 2019 par l’Insee. L’institut a ainsi également révisé à la baisse le ratio d'endettement public en 2019 (97,6 % du PIB contre 98,1 % auparavant).

2017 2018 2019 2020

Solde des adm inistrations publiques (Md€)

Ensem ble des adm inistrations publiques -68 -54,1 -74,7 -211,5

Administrations publiques centrales -74,5 -68,5 -88,1 -159

dont État -70,1 -66 -85,7 -182

dont Organismes divers d'administration centrale -4,4 -2,6 -2,4 23,1

Administrations publiques locales 1,6 2,7 -1,1 -4,2

Administrations de sécurité sociale 4,9 11,7 14,5 -48,3

Solde des adm inistrations publiques (% du PIB)

Ensem ble des adm inistrations publiques -3 -2,3 -3,1 -9,2

Administrations publiques centrales -3,2 -2,9 -3,6 -6,9

dont État -3,1 -2,8 -3,5 -7,9

dont Organismes divers d'administration centrale -0,2 -0,1 -0,1 1,0

Administrations publiques locales 0,1 0,1 0,0 -0,2

Administrations de sécurité sociale 0,2 0,5 0,6 -2,1

So urce : INSEE,26 mars 2021. Do nnées au sens de la co mptabilité natio nale.

L'ÉVOLUTION DU DÉFICIT DES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES

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1.5. Eléments de comparaison internationale

Les déficits publics en zone euro se sont fortement creusés en 2020. Selon les prévisions d’automne de la Commission, le déficit public agrégé de la zone euro a bondi de 8 points pour atteindre 8,8 % du PIB en 2020. L’action combinée des stabilisateurs automatiques, pour moitié, et des mesures discrétionnaires adoptées pour faire face à la pandémie, pour une autre moitié, ont creusé ces déficits dans une ampleur largement supérieure à celle de la crise financière de 2008-2009, pendant laquelle le déficit public en zone euro avait augmenté de l’ordre de 4 points de PIB. Ces hausses des déficits publics sont généralisées à tous les États membres de la zone euro, mais de manière hétérogène cependant, en raison d’un impact de la crise sur le PIB plus ou moins fort en fonction des États membres. Parmi les grands pays de la zone euro, le déficit public 2020 serait ainsi attendu à 6 % du PIB en Allemagne, 11 % en Italie et 12 % en Espagne selon la Commission (9,2% en France).

La dégradation des déficits publics et la contraction des PIB en zone euro ont provoqué une hausse substantielle des ratios de dette publique. Au niveau de la zone euro, la dette publique, qui avait diminué ces dernières années pour atteindre 86 % du PIB en 2019, devrait augmenter d’environ 15 points pour atteindre 102 % du PIB selon les prévisions d’automne de la Commission. Ces hausses de dettes publiques concernent tous les États membres de la zone euro, mais dans des proportions différentes, en raison de hausses du déficit et de chutes du PIB hétérogènes. Si l’augmentation de la dette publique devrait être de l’ordre de 10 points de PIB en Allemagne, elle serait de 25 points en Italie et en Espagne (115,7% en France).

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2. Les comptes 2020 montrent l’ampleur de