• Aucun résultat trouvé

Le gouvernement a retiré sa proposition dont la conformité à la Constitu- Constitu-tion avait été remise en cause

C ONVENTIONS SUR LA NOTATION DES EXEMPLES JAPONAIS

1. Le gouvernement a retiré sa proposition dont la conformité à la Constitu- Constitu-tion avait été remise en cause

2. Ils ont enfin trouvé la maison dont ils rêvaient depuis longtemps. 3. À cette occasion, se sont réunis huit représentants dont notre Président.

8On entend ici par « proposition » et « syntagme », des unités purement de surface. Nous n’en-trons pas dans la discussion sur la véritable nature de ces unités introduites par ces connecteurs, que certaines théories linguistiques traitent comme un phénomène d’ellipse.

9Nous trouvons tout de même, dans Grevisse (1993), deux types d’exemples – bien que qualifiés de rares – de « que » relatif introduisant une structure non phrastique : suivi d’un gérondif « ceQUE

voyant (= en voyant cela) » d’une part, et dans le style juridique «TOUT CE QUEdessus sera fait de suite (Code civil, art. 976) » de l’autre.

4. ÉTUDE DE LA PROPOSITION EN FRANÇAIS

Dans le cas de la définition adoptée par notre tagger, le même problème se pose entre les conjonctions de subordination « comme » et « que ». Par définition, « Comme est CS [= conjonction de subordination] dans les interrogatives indi-rectes, les subordonnées causales et les comparatives non réduites » (Abeillé & Clement, 2003) (souligné par nous-mêmes). En revanche, « QUE est conjonction de subordination, après un verbe (ou un nom ou un adjectif) à complétive, après une Prép, dans les comparatives ou les corrélatives (mêmes réduites) et dans les impératives » (souligné par nous-mêmes). Pour définir une grammaire conforme à cette définition, il serait déjà impossible de conserver ces étiquettes qui re-groupent des éléments ayant des comportements syntaxiques différents.

La détermination de la pertinence de la distinction entre ces différentes éti-quettes pour une tâche donnée est d’autant plus utile et même indispensable que cette opération est loin d’être aisée.

4.5.2 La typologie proposée par Le Goffic

Les études sur les subordonnées de Le Goffic se situent dans le cadre de ses travaux plus larges sur les termes en « qu- ». Il s’agit d’« une vieille famille indo-européenne en *kw-, remarquablement conservée » de termes qui sont « fon-damentalement des indéfinis, c’est-à-dire des marqueurs du parcours de toute la classe : classe des animés (qui), des lieux (où), des moments (quand), etc. » (Le Goffic, 1992). Sur la base de la thèse selon laquelle les termes en « qu- » sont des marqueurs désignant une variable, il essaie de « parvenir à une présentation unifiée et globale de l’ensemble des emplois des termes en qu-. » (Le Goffic, 2002). Dans ces études, les connecteurs de subordination sont divisés en quatre types, percontatif, intégratif, relatif, complétif, qui correspondent respectivement à quatre types de propositions subordonnées différentes. Chaque connecteur constitue des subordonnées différentes :

1. percontative (interrogative indirecte)10:

– je sais qui a gagné la course (où il est allé, quelle mouche l’a piqué). – Paul cherche comment il pourrait faire.

– Paul se demande s’il va réussir. 2. intégrative :

a) pronominale (relative sans antécédent) – Qui dort dîne.

– Embrassez qui vous voulez.

b) adverbiale (circonstancielle en « qu- » ou « si » ) – Quand on veut, on peut.

– Si vous avez fini, vous pouvez sortir.

10Les termes entre parenthèses sont des dénominations usuellement utilisées que l’auteur pré-sente comme la correspondance de ses classes.

4.5. Étude des travaux existants sur les subordonnées

– Marie est aussi jolie qu’elle est gentille. (corrélatif)11. 3. relative (relative avec antécédent)

– Le médecin qui est venu. – La maison où je suis né. 4. complétive (complétive)

– Je crois qu’il va pleuvoir.

– La peur que le ciel leur tombe sur la tête. – Qu’elle fût bien ou mal coiffée, je l’admirais.12

Examen critique du classement de Le Goffic

Avant d’aborder l’analyse de son classement des subordonnées, nous passons en revue sa définition des connecteurs, différente de la définition usuelle présen-tée dans la section précédente.

Définition des connecteurs dans les travaux de Le Goffic

Le Goffic (1993a,b) considère que les termes en « qu- » sont, avec « si », les seuls connecteurs du français et qu’ils appartiennent tous à une des trois catégories : pronoms, adjectif et adverbes.

– pronoms : qui, que, quoi, lequel ; – adjectif : quel ;

– adverbes : où, quand, comme, comment, combien, que (homonyme du pro-nom), dont, pourquoi.

La principale particularité de cette définition réside dans l’absence de catégo-rie de conjonction. Le Goffic renonce également à la notion de locution conjonc-tive, en dénonçant le « caractère peu satisfaisant » de leur liste traditionnelle et l’absence de véritable analyse des propositions considérées comme introduites par ces locutions conjonctives.

11Les corrélatives sont considérées ici comme des circonstants, « au rebours de la tendance ac-tuelle ». Aujourd’hui, beaucoup de linguistes excluent les corrélatives des circonstancielles et en font des constituants secondaires à l’instar des relatives « en considérant que plus aimable que ne

l’était sa sœur forme un GAdj (= aimable + quantification par un GAdv discontinu plus ... que P) et

que la corrélative n’a aucune autonomie de placement dans la phrase (ni même par rapport à son antécédent). » Malgré ce courant, Le Goffic défend sa position par le fait que « les corrélatives (tou-jours facultatives) sont en fait souvent séparées de leur antécédent, d’une façon incompatible avec la structure d’un groupe. » Toutefois, il signale également des cas d’exception : les corrélatives sont d’autant moins autonomes qu’elles sont elliptiques ; elles sont considérées comme des constituants secondaires dans le cas des locutions conjonctives du type « si bien que » où elles sont inséparables de leur antécédent.

12Les propositions introduites par le « que » complétif peuvent également avoir le statut de su-bordonnée paratactique ou de terme nominal proleptique. L’élément en prolepse (ou disloqué à gauche) est défini selon lui comme un élément détaché en début de phrase, repris par un pronom anaphorique qui en précise la fonction. L’élément détaché en fin de phrase est dit en reprise (ou disloqué à droite).

4. ÉTUDE DE LA PROPOSITION EN FRANÇAIS

Dans ses travaux, les unités introduites par une locution conjonctive sont ana-lysées comme des groupes adverbiaux ou des groupes prépositionnels compre-nant une subordonnée introduite par un véritable connecteur en « qu- ». Par exemple, « pour que P » est analysé non pas comme une subordonnée, mais comme un groupe prépositionnel constitué de la préposition « pour » suivi d’une complétive introduite par « que » ; « du moment où P » est analysé comme un groupe prépositionnel contenant une relative introduite par « où » ; « aussitôt que P » est analysé comme un groupe adverbial constitué de l’adverbe « aussitôt » suivi d’une intégrative corrélative.

Cette analyse permet un traitement unifié et homogène des unités « propo-sitions ». Mais son plus grand atout pour notre finalité est d’annuler, par exclu-sion de la catégorie de conjonction, le caractère polycatégoriel de la plupart des connecteurs, facilitant ainsi considérablement l’étiquetage automatique.

Inconvénients de la classification des subordonnées de Le Goffic

Malgré tout l’intérêt théorique qu’elle présente, la typologie de Le Goffic ne permet pas pour autant la conception d’un système simple de détection auto-matique des propositions. En effet, le problème est que, dans cette théorie, les connecteurs possèdent différents emplois dans lesquels chaque connecteur in-troduit différents types de subordonnées. Le tableau 4.4, reproduit de Le Goffic (2002), est une vue d’ensemble de leurs emplois.

interrogatifs indéfinis intégratifs intégratifs relatifs

emphatiques

+ h qui qui...qui qui qui -Prép + qui - h quoi / que - quoi -

-Prép + quoi

entité N quel quelque quel / quelque - qui / que / lequel

(±h) lequel Prép + lequel

dont

Lieu -

Temps quand - - quand

Manière comment - - comme

-comme excl.

Quantité combien -

-(Degré) que (adv.) excl. quelque (adv.) que (adv.)

TAB. 4.4 – Emploi des marqueurs qu- du français

Autrement dit, tout en facilitant l’opération d’étiquetage, sa catégorisation des connecteurs ne permet pas directement de repérer chaque type de proposition qu’il définit et l’identification des subordonnées nécessite une étape supplémen-taire dédiée à l’analyse de l’emploi exact du connecteur dans le contexte où il est 160

4.5. Étude des travaux existants sur les subordonnées

utilisé. Ce qui représente, finalement, une tâche aussi délicate que l’étiquetage avec la catégorisation classique des connecteurs.

4.5.3 Typologies selon la catégorie du mot simple équivalent

Jusqu’à la 11ème édition de Le bon usage, les subordonnées sont divisées en trois classes selon la nature du mot auquel elles sont assimilables et la fonction qu’elles remplissent dans la phrase.

1. substantives : assimilables à des noms et correspondant aux compléments d’objet ou aux compléments de l’adjectif ou de l’adverbe. Elles peuvent aussi être sujets, attributs ou termes complétifs d’un nom ou d’un pronom ; 2. adjectives ou relatives : assimilables à des adjectifs ou à des

participes-adjectifs et correspondant aux compléments du nom ou du pronom ; 3. adverbiales ou circonstancielles : assimilables à des adverbes et

correspon-dant aux compléments circonstanciels.

Biskri & Desclés (2005) proposent une typologie similaire basée sur la Gram-maire Catégorielle Combinatoire Applicative qui, d’après les auteurs, favorise le traitement automatique des langues. Selon cette catégorisation, les relatives, les complétives et les interrogatives (les circonstancielles ne sont pas traitées dans leurs travaux) sont distinguées en deux grands types selon les opérateurs servant à construire les propositions. En effet, les connecteurs sont considérés ici comme des opérateurs qui rattachent la subordonnée à la principale et ils sont divisés en deux classes : les constructeurs de noms et les constructeurs de modifieurs. Les propositions construites avec ces opérateurs agissent de la même façon que des substantifs ou des adjectifs.

Dans cette perspective, les propositions relatives sans antécédent s’appa-rentent plus aux interrogatives qu’aux relatives avec antécédent. Pour justifier ce classement, les auteurs s’appuient d’abord sur les arguments de Le Goffic :

– la proposition interrogative emploie presque toujours la troisième personne du singulier alors que la proposition relative avec antécédent s’accorde en genre et en nombre avec l’antécédent ;

– les propositions relatives sans antécédent et les propositions interrogatives indirectes peuvent avoir la fonction d’objet direct.

Ils défendent ensuite la capacité de construction de noms des relatifs sans an-técédent, interrogatifs et complétifs par le fait que « ces opérateurs permettent la construction de syntagmes référençant une partie de la réalité. »

Examen critique des classements selon la catégorie équivalente

Ces typologies qui ne se fondent pas sur les types de connecteurs qui intro-duisent les subordonnées semblent mieux adaptées à la définition d’une gram-maire pour la détection des propositions. Cependant, il existe d’autres problèmes.

4. ÉTUDE DE LA PROPOSITION EN FRANÇAIS

Comme le signalent Riegel et al. (1994), le parallélisme des catégories n’est que partiel : les relatives ne peuvent, par exemple, pas assurer la fonction d’attribut en dépit de leur apparente équivalence à l’adjectif.

Par ailleurs, sur le plan pratique dans le cadre de nos travaux, cette typologie qui classe les subordonnées dans seulement trois catégories, risque de multiplier le nombre d’analyses possibles d’une phrase.

Par exemple, une subordonnée en « que » peut être substantive, adjective et adverbiale, et avec ces trois possibilités, le nombre d’analyses possibles d’une phrase qui en contient une risque d’être très important, surtout avec la quantité restreinte d’information dont nous disposons pour l’analyse. La discrimination d’un type par rapport aux autres selon la fréquence est impossible car il n’existe pas d’homogénéité même à l’intérieur d’un type : une subordonnée substantive en « que », par exemple, est extrêmement fréquente à la fonction de complément mais elle l’est moins à la fonction de sujet. Ainsi, une fois tous les candidats cal-culés, une étape supplémentaire serait nécessaire pour choisir la réponse la plus probable.

Néanmoins, il nous semble possible, en définissant une typologie tenant compte d’autres critères, de contrôler plus efficacement le nombre d’analyses pos-sibles et d’obtenir la réponse la plus probable sans ajout d’étape supplémentaire.

4.5.4 Typologies selon la fonction dans la racine

On peut trouver dans Grevisse (1969, 1990) un classement des propositions selon leur fonction. L’auteur y énumère douze fonctions que peut jouer une pro-position.