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Gestion du risque de taux d’intérêt

Section 2 : Méthodes de gestion des différents risques bancaires

2.3. Gestion du risque de taux d’intérêt

Toutes institutions financières sont confrontées au risque de taux d’intérêt, car lorsque les taux d’intérêt fluctuent, cela impacte également sur la valeur des dépenses et profits de la banque et de de même sur la valeur économique de ses actifs, passifs ainsi que ses position sur le hors bilan.

2.3.1. La manifestation du risque de taux

Le risque de taux d’intérêt se manifeste par ce qu’on appelle un effet – prix, la liaison inverse entre les taux d’intérêt et les éléments à taux fixe du bilan, et par un effet – revenu en raison des nouvelles conditions de rémunération des éléments du bilan à taux variable ; d’où des profils de risque de taux différents.

Concernant les profils de risque de taux, nous pouvons distinguer deux positions de taux qui correspondent à deux profils différents. Il y a certains éléments d’actif et de passif bancaire qui sont plus sensibles que d’autres aux modifications de taux d’intérêt et cela en fonction de la date de renouvellement du taux.

Figure N°04 – Les positions de taux

Source : Adapté de De Coussergues & al (2017, p.221).

Sensibles aux variations de taux Sensibles aux variations de taux Sensibles aux variations de taux Sensibles aux variations de taux

66 Une banque est en position courte lorsqu’elle détient, pour une échéance donnée, moins d’actifs que de passifs sensibles aux variations de taux. Cette position est par conséquent :

- Défavorable en cas de hausse des taux d’intérêt ; - Favorable en cas de baisse des taux d’intérêt.

Une banque est en position longue lorsqu’elle détient, pour une échéance donnée, plus d’actifs que de passifs sensibles aux variations de taux. Cette position est par conséquent :

- Défavorable en cas de baisse de taux d’intérêt ; - Favorable en cas de hausse de taux d’intérêt.

2.3.2. La méthode de GAP

Le gap de taux est considéré comme une méthode classique et intuitive pour mesurer l’exposition au risque de taux et consiste à analyser les fluctuations de la marge d’intérêt résultant de la méthode de gap comptable ou gap instantané.

Le gap comptable ou impasse en taux, est la différence algébrique entre les emplois à taux variable et les ressources à taux variable. Elle permet donc de relier les variations de la marge d’intérêt aux fluctuations des taux d’intérêt.

Le gap est nécessairement défini sur une période de référence, car la distinction entre taux fixe et taux variable est totalement tributaire de la période envisagée. Un taux est « fixe » sur une certaine période si son niveau n’est pas affecté par les mouvements de marché sur cette période. Un actif ou un passif sont à taux fixe jusqu’à échéance ; au-delà, ils sont variable car ils vont être renouvelés à des conditions inconnues aujourd’hui. De même, un taux révisable périodiquement est variable mais entre deux dates de révision il est fixe pour la période.

GAP = actifs à taux variables – passifs à taux variables

L’impasse en taux est généralement calculée sur le bilan équilibré par différence entre les encours à taux variable de l’actif et au passif. Elle est aussi égale en valeur algébrique, à la différence entre le passif et l’actif à taux fixe.

GAP = passifs à taux fixes – actifs à taux fixes

- Un gap taux variable positif signifie qu’une partie des emplois à taux variable est financée par des ressources à taux fixe. Cette situation indique une exposition défavorable à la baisse des taux. En effet, si les taux d’intérêt baissent, le rendement des

67 actifs diminue alors que le coût des ressources qui les financent reste inchangé, ce qui implique une perte.

- Un gap taux variable négatif indique qu’une partie des emplois à taux fixe est financée par des ressources à taux variables. Dans ce cas, le bilan est exposé défavorablement à une hausse de taux. En effet, si les taux augmentent, le rendement des actifs reste fixe et le coût des ressources s’élève.

- Un gap nul indique que la marge est insensible aux variations de taux d’intérêt.

2.3.3. La méthode des impasses

Le profil d’échéances est un tableau qui classe les actifs et les passifs selon la date à laquelle les conditions de rémunération sont modifiées et non pas selon leur maturité comme dans le cas des impasses de liquidité.

Tableau N°07 : Les impasses de taux (en millions d’euros) Date de nouvelle détermination

des taux d’intérêt

Passifs Actifs Ecart cumulatif de taux d’intérêt 1 semaine ou moins 8 jours à 1 mois 1 à 3 mois 3 à 6 mois 6 à 12 mois 1 an à 3 ans Plus de 3 ans 5 100 4 500 2 100 1 700 300 200 1 100 4 600 4 200 2 000 1 900 1 400 700 200 -500 -800 -900 -700 +400 +900 0 Source : OCDE, 198731

Dans ce profil d’échéance, on compte autant de classes d’échéances que de dates de révisions de taux. Les éléments du bilan qui n’ont pas de stipulation de termes comme les dépôts à vue, sont inexistants si leurs mouvements sont insensibles à la variation des taux ou au contraire considérés dans le cas inverse.

La détermination de l’impasse de taux : pour une classe d’échéance donnée, on calcule par différence entre les passifs et les actifs une impasse qui met en évidence les défauts de concordance (mismatching) des échéances. Le profil d’échéances permet également de calculer ce qu’on appelle le RST (Ratio de Sensibilité aux variations de Taux) qui, pour une échéance donnée est égal à :

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RST= Actifs sensibles aux variations de taux / Passifs sensibles aux variations de taux

Un RST égal à 1 indique pour l’échéance en question un parfait adossement des actifs et passifs. Un RST inférieur à 1 correspond à une position courte et un RST supérieur à 1 à une position longue. Ainsi, selon le tableau n°07 ci-dessus, la banque est en position courte sur les échéances inférieures à trois mois et sur celle supérieure à trois ans. Son RST à trois mois est : 4 600 + 4 200 + 2 000 / 5 100 + 4 500 + 2 100 = 0, 92.