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Section 2 : Méthodes de gestion des différents risques bancaires

2.4. Gestion du risque de change

Ce qu’implique le risque de change, est la détention d’éléments d’actifs ou de passifs à des taux fluctuant causant ainsi des gains ou des pertes à l’établissement de crédit.

2.4.1. Mesure et couverture du risque de change

La gestion du risque de change suppose l’évaluation de ce risque. Cela met en lumière la situation financière de l’entreprise. L’intérêt de cette mesure est aussi de distinguer les performances des trésoriers qui ont la responsabilité de la couverture du risque de change.

2.4.1.1.Mesure du risque de change

Elle s’effectue devise par devise en prenant garde à l’imbrication risque de change et risque de taux puisque les actifs et passifs libellés en devise ont des maturités variées. Donc, pour une devise et pour une échéance donnée :

Figure N°05 – Les positions de change

Devise x

Source : Adapté de De Coussergues & al (2017, p.223-224).

Actif Passif

Actif Passif

69 Une banque est en position courte lorsque ses passifs sont supérieurs à ses actifs. La position courte est favorable en cas de baisse de cours de change et défavorable en cas de hausse.

Une banque est en position longue lorsque ses actifs sont supérieurs à ses passifs. La position longue est favorable en cas de hausse du cours de change et défavorable en cas de baisse.

2.4.1.2.Couverture du risque de change

Les couvertures sont diverses et sont partagées en deux (2) catégories : les techniques internes et externes de couverture du risque de change (Maalej Bilel, 2007, p.72).

A. Techniques internes

Ce type de couverture est souvent plus simple à mettre en œuvre et aussi avantageux en termes de coûts que les couvertures sur le marché.

1. Le termaillage : « leads and log »

C'est une technique qui consiste pour une entreprise à jouer sur ses paiements en devises (accélérer ou à retarder) selon les prévisions faites sur la variation des cours de change (hausse ou de baisse), en fonction bien évidement de l'incidence éventuelle des agios. Cependant, cette technique de termaillage a fait l’objet d’une désuétude à cause des nombreuses possibilités offertes par le marché de change. Mais ceci n'empêche qu'elle permet la réduction de l'exposition au risque de changes.

2. Le netting

Le netting tend à se développer puisqu'il s'agit d'organiser à l'échelon d'un groupe la compensation généralisée de toutes les créances, dettes et mouvement de fonds. Le principe du netting est de procéder à une compensation multilatérale des positions des débitrices ou créditrices réciproques des différentes filiales d'un groupe multinational au moyen d'un centre de compensation localisé dans un pays acceptant ce type de procédure.

La trésorerie générale débite et crédite chaque entreprise dans chaque pays en fonction de règles établies par avance, et aussi en fonction des cours de change et taux d'intérêt. Le solde, exposé au risque de change, est géré à l'échelon de l'établissement central. Le système de la compensation évite les doubles achats et ventes de devises. Il réduit considérablement les montants à couvrir et, par le fait même, l'importance des frais.

B. Techniques externes

Les techniques de couverture de risque de change se sont perfectionnées ces dernières années de façon à répondre aux besoins des entreprises qui ne cessent d’évoluer.

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1. La couverture à terme

La couverture à terme se fait par le biais de contrat à terme. Ce type de contrat présente un risque symétrique : c'est-à-dire que chaque contrat partie à autant de chance que l'autre de gagner ou de perdre dans le future un même montant. Il existe différentes sortes de contrat à terme ayants des sous-jacents : taux d'intérêt, indice boursier, action, devise.

2. Contrats de change à terme (CAT)

Les contrats à terme sur devises, ayant pour sous-jacent l'ensemble des devises, permettent de fixer aujourd'hui un cours de change futur en fixant aussi la date de l'échange futur des devises, la nature et le cours de change futur, le montant de devises échangées.

3. Contrats de change à terme à cours unique (CATU)

Ce type de contrat correspondant à un engagement réciproque d'acheter (ou de vendre), une certaine quantité de devises sur plusieurs futures à un cours unique prédéterminé le jour de la négociation a pour sous-jacent l'ensemble des devises. Le contrat de change à terme à cours unique est utilisé dans le cadre d'opérations à moyen et à long terme.

La différence entre le contrat de change à terme et le contrat de change à terme à cours unique réside dans le fait que ce dernier contient plusieurs dates d'échéance.

4. Change à terme à préavis

C'est un contrat qui permet de déterminer, dès la naissance du risque, cours de change à une date différée, inconnue lors de la mise en place du dossier. L'échéance n'est pas précise, mais le cours est fixé.

5. L’avance en devises (AD)

L'avance en devises est une méthode de protection contre le risque de change, mais elle est également et simultanément une technique de financement du commerce international. C'est ainsi que, toute entreprise résidente peut obtenir de tout établissement de crédit résident ou non-résident tout prêt en toutes devises quelle que soit son échéance, la nature et la monnaie de libellé de l'opération financée (notamment importation et exportation).

L'avance en devises est dite aussi contrat de prêts et d'emprunt en devises : à l'export, nous avons l’avance en devises, exportation ou emprunt en devises ; l'import, on a l’avance en devises, importation ou prêt en devise.