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Gestion de l’Infodémie et CREC

Dans le document Rapport de deux (02) ans d appui de (Page 26-32)

La COVID-19 est la plus grosse pandémie de l’ère numérique. A l’heure des réseaux sociaux, la désinformation et le phénomène de l’Infodémie ont pris des proportions telles qu’il faut réagir pour ne pas mettre en échec les mesures de santé publique comme les gestes barrières et la vaccination contre la COVID-19, car ces dernières n’échappent pas à marquée par le déficit de l’engagement des commu-nautés, des institutions et des leaders dans la réponse, une lenteur dans le déploiement des vaccins et une faible adhésion des populations bénéficiaires alors que la vaccination constitue l’une des pierres angulaires de la riposte contre la COVID-19. Ces résultats peuvent être imputables à l’impact négatif de l’infodémie et la désinformation sur l’acceptabilité des interventions de la riposte et en particulier la vaccination.

L’OMS a mis, à la disposition du pays, une équipe de gestionnaire des infodémies pour appuyer la communication des risques et engagement communautaire (CREC) et la communication du PEV (programme élargi de vaccination) pour gérer la désinformation et augmenter l’adhésion aux interventions de la riposte et plus spécifiquement à celles de la vaccination contre la COVID-19.

Les interventions pour améliorer les messages, la gestion des rumeurs, l’adhésion et l’acceptabilité des interventions de la riposte et la vaccination contre la COVID-19 en RDC se sont focalisées sur la formation des personnels de santé et des médias à l’Infodémie et à la gestion des rumeurs, la communication des risques et engagement communautaire (CREC),

l’analyse des rumeurs et des feedbacks communautaires pour adapter la communication, la

campagne numérique, les plaidoyers et des caravanes de sensibilisation des acteurs politico-administratifs, les leaders communautaires et religieux, les bloggeurs et influenceurs, les sociétés savantes et les groupes des femmes influentes.

Dans l’optique de matérialiser la mise en œuvre de différentes interventions, l’OMS, à travers l’équipe de la gestion de l’infodémie, a appuyé la formation de

613 professionnels de santé sur la gestion de l’infodémie et des rumeurs, la désinformation et l’utilisation de l’outil kobo collect. Les professionnels de médias (144) ont également été formés sur la communication de risque et engagement communautaire (CREC), la gestion de l’Infodémie et le Factchecking, la gestion de la désinformation sur les vaccins contre la COVID-19, le traitement médiatique de l’épidémie liée à COVID-19, la gestion des rumeurs et la vérification des faits et la fiabilité des sites web par l’outil Decodex.

Les interventions en rapport avec la CREC ont consisté à : (i) l’analyse hebdomadaire des feedbacks communautaires par les logiciels SPIKE & Kobo collect ayant abouti à 11 séances d’analyses et production des recommandations, (ii) la formation des 24 formateurs au niveau central pour renforcer les provinces avec l’application Kobo collect, (iii) la formation en cascades de 160 relais communautaires pour remonter les rumeurs et diffuser les bonnes informations (inoculation sociale) dans la communauté des provinces du Nord-Kivu, du Haut- Katanga, de Kinshasa et du Kongo Central, (iv) la mise en place des récoltes des feedbacks communautaires par les logiciels Kobo collect et CrowdTangle ou Spike pour réaliser un Journal des rumeurs (Rumor Log Bulletin).

Photo : vaccination par l’équipe mobile après une séance de sensibilisation dans un milieu religieux à Kinshasa

République Démocratique du Congo

L’OMS a recruté une structure d’accompagnement de campagne numérique et d’infoveillance, en appui au PEV pour la déconstruction des rumeurs. Cette structure a diffusé 14 vidéos des Viralfacts AFRICA, elle a produit et diffusé 6 vidéos qui répondent au modèle de Viralfact sur les outils numériques du PEV (site Web, page Facebook et compte Twitter).

Les blogueurs et influenceurs ont été impliqués dans la gestion de la désinformation et la déconstruction des rumeurs autour de la vaccination contre la COVID-19. C’est dans ce cadre que 30 jeunes blogueurs et influenceurs ont été formés sur la vérification des faits (fact-checking) et un recueil de 200 questions fréquemment posées et réponses a été mis à la disposition de blogueurs en vue de répondre en ligne aux préoccupations de la population sur la COVID-19.

Les leaders religieux, les autorités politico-administratives et d’autres leaders d’opinions ont été impliqués dans la sensibilisation de la population sur la vaccination contre la COVID-19. Au total : (i) 38 leaders religieux de Kinshasa ont été sensibilisés et accompagnent le PEV dans la vaccination de routine et la vaccination contre la COVID-19, (ii) 87 leaders communautaires et religieux (prêtres, responsables des communautés) catholiques appuient le PEV comme relais communautaires pour une inoculation sociale des informations sur la COVID-19 et amènent la population à la résilience à la désinformation, (iii) 250 députés et sénateurs ont été sensibilisés sur la gestion des rumeurs et la désinformation sur la vaccination contre la COVID-19.

Les stratégies mises en place avec l’appui de l’OMS et d’autres partenaires ont permis de changer le narratif et d’améliorer l’acceptation de la vaccination contre la COVID-19 pour contribuer efficacement à la maîtrise de la pandémie à COVID-19 en RDC.

Photo : séance de sensibilisation sur la vaccination contre la COVID-19 dans le milieu religieux à Kinshasa

République Démocratique du Congo

Vaccination

La communauté mondiale a déployé les efforts pour développer de nouveaux vaccins et les rendre disponibles afin de faire face à cette pandémie.

Cette mise au point rapide des vaccins contre la COVID-19 a ouvert la possibilité de prévenir cette maladie.

C’est ainsi qu’un dispositif mondial appelé COVAX-Facility, codirigé par l’Alliance GAVI, la coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI) et l’OMS, a été mis en place.

L’objectif est de faciliter l’accès aux vaccins contre la COVID-19, d’ici juin 2022 pour au moins 20 % de la population les plus à risque, résidant dans les pays à faible et moyen revenu, d’en minimiser le coût et la grande concurrence mondiale pour y accéder et d’en faciliter l'achat par ces pays, afin de couvrir d'autres groupes d'âge.

La vaccination contre la COVID-19, lancée le 19 avril 2021, a été introduite dans 15 provinces et en cours d’introduction dans 11 provinces sur les 26 que compte le pays. Jusqu’à la date du 10 mars 2022, 816 524 doses avaient été administrées et 503 660 personnes complètement vaccinées, soit 0,93 % de couverture vaccinale de la population. Le pays utilise les vaccins Pfizer, Sinovac, Astra Zeneca et Johnson

& Johnson.

L’OMS, en tant que conseiller technique du pays en matière de santé, a joué un rôle important dans la vaccination contre la COVID-19 en RDC, c’est ainsi qu’elle a accompagné le programme élargi de vaccination dans la préparation de la vaccination des populations les plus à risque contre la COVID-19.

C’est dans cette optique qu’un plan de déploiement des vaccins a été élaboré par le Programme Elargi de Vaccination (PEV) avec l’appui technique de

l’OMS, de l’UNICEF et des autres partenaires.

Sur le plan de la Coordination, l’OMS a apporté un appui à l’élaboration des documents facilitants l’obtention des autorisations nationales (compte rendu du GTCV, formulaire de demande de vaccin, ATU, autorisation de l’importation), les directives nationales pour la surveillance de la sécurité vaccinale et des MAPI et les différents outils pour la surveillance de MAPI, ainsi que la mobilisation des ressources financières pour la vaccination auprès de bailleurs de fonds comme GAVI (Fonds CDS 1 et 2, les fonds USAID et autres).

L’appui technique de l’OMS, en matière de prestation des services, a consisté à l’actualisation de l’outil VIRAT chaque mois pour le suivi des préparatifs de la vaccination, l’accompagnement sur le plan technique et financier à la tenue des réunions du GTCV pour les avis sur l’introduction du vaccin COVID-19 aux groupes cibles, l’utilisation du vaccins Astra Zeneca et sur l’interchangeabilité des vaccins.

L’OMS a également apporté un appui à l’élaboration du Plan de formation des prestataires et les différents outils de formation, l’organisation des sessions des formations des prestataires dans 15 provinces qui mettent en œuvre la vaccination, l’organisation de la RIA (revue Intra Action), la révision des stratégies de vaccination et du Plan national de déploiement des vaccins, ainsi qu’à l’organisation des campagnes de vaccinations dans les provinces de Kinshasa et du Nord Kivu.

Dans le souci d’améliorer la gestion des données, le suivi et l’évaluation, l’OMS a appuyé le PEV à l’élaboration du plan de surveillance de la COVID-19 et de suivi de l'impact de l'utilisation du vaccin, des

directives pour la collecte, l'analyse et la présentation des données à l'échelle nationale, de la

base des données des cas de COVID-19 et des personnes vaccinées, de la feuille de pointage pour la gestion du vaccin ou registre d’inventaire des flacons de vaccin. Elle a également accompagné le PEV à la formation des data managers sur la gestion électronique des données de vaccination et la dotation de 810 tablettes et 810 cartes SIM rechargées de forfaits internet.

Photo : réception à Kinshasa du premier lot des doses du vaccin Astra Zeneca grâce à l’initiative COVAX

La chaîne d'approvisionnement, la logistique et la prévision des vaccins ont été appuyées par l’OMS dans l’élaboration du plan logistique pour l’introduction du vaccin contre la COVID-19, du plan national de déploiement du vaccin du niveau central à la périphérie (opérationnel), ainsi dans la révision des outils de gestion et l’élaboration du plan de gestion des déchets. L’OMS a mis à la disposition du PEV les matériels et documents de formation à l’intention des gestionnaires de niveau intermédiaire, des superviseurs et des agents de sites de stockage.

L’OMS a conduit une stratégie pilote du monitorage indépendant de la vaccination contre la COVID-19 afin d’identifier les raisons de non-vaccination des cibles pour orienter la prise des décisions sur le plan stratégique. La province de Kinshasa, étant l’épicentre de l’épidémie avec le plus grand nombre de sites fonctionnels, a été choisie pour le monitorage pilote.

Dans la Province, 3 zones de santé ont été tirées, il s’agit des zones de santé de Gombe, N’djili et Limete.

Depuis le début de la campagne de vaccination, il a été noté une faible adhérence d’une partie de la population qui émet des doutes et résiste à se faire vacciner. L’un des éléments à la base de cette réticence est l’apparition des manifestations adverses post immunisation (MAPI), par ailleurs inhérents à tout produit biologique. Dans le souci d’améliorer la gestion de MAPI, l’OMS met en œuvre un projet pilote de suivi des vaccinés dans la Ville province de Kinshasa afin d’améliorer la détection précoce des événements indésirables pour déclencher une évaluation précise des risques et une réponse appropriée au problème.

Malgré tous ces efforts, la couverture vaccinale de la COVID-19 en RDC est parmi les plus faibles du continent. Cela s’explique en grande partie par : (i) le retard dans le paiement des prestataires de la vaccination contre la COVID-19 à tous les niveaux, (ii) croissance de réticence à la vaccination alimentée par la désinformation, les campagnes anti vaccins sur les médias sociaux (iii) la faiblesse de l’engagement et de la redevabilité des provinces et des ZS, (iv) l’accès difficile aux services de vaccination sur l’étendue du pays et le faible engagement de la communauté à se faire vacciner.

Photo : vaccination du coordonnateur de la cellule de riposte contre la COVID-19 en RDC

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Logistique

Dans le cadre de son appui au Ministère de la Santé Publique, Hygiène et Prévention dans la lutte contre l’épidémie de COVID-19 en RDC, l’OMS grâce à sa logistique, dans son rôle de support aux opérations, a contribué significativement à l’atteinte des objectifs qu’elle s’est fixée.

La pandémie de COVID-19 a eu un impact sérieux sur la fermeture des frontières, la réduction du flux des transports, le niveau faible d’approvisionnement du marché international et national en intrants nécessaires de riposte contre la COVID-19.

L’OMS, malgré ces contraintes, a contribué efficacement à la réponse à l’épidémie de COVID-19 en RDC. Elle a mis en place un système logistique et une chaîne d’approvisionnement qui ont permis de réaliser sur le plan international et national, les achats des matériels et intrants d’une valeur de 12 390 711 (douze millions trois cent quatre-vingt-dix mille sept cent onze) USD.

Dans l’optique de renforcer les capacités de testing dans les différents laboratoires réalisant les tests COVID-19 en RDC, l’OMS a approvisionné le pays en 487 020 tests de diagnostic rapide antigéniques, 26 370 cartouches GeneXpert, 442 576 tests PCR et 295

500 kits de prélèvements, 5 congélateurs et 6 réfrigérateurs.

L’OMS, avec l’appui financier de ses différents bailleurs, a acheté 22 véhicules dont 11 ambulances, 4 véhicules pour les laboratoires de Kisangani, Kananga, Gbadolite et Mbandaka, 5 véhicules pour les équipes de la riposte, 2 camions pour le transport des intrants et équipements de la riposte, ainsi que 202 motos et 12 générateurs afin d’assurer le transfert des malades dans des conditions optimales, la mobilité des équipes de différentes commissions et le fonctionnement des laboratoires et centres de traitement. Elle a mobilisé et mis à la disposition des équipes du Ministère de la Santé Publique, Hygiène et Prévention 7 véhicules du bureau et 36 véhicules de location.

Dans l’optique de renforcer l’appui logistique à la vaccination, l’OMS a mis à la disposition du pays 30 réfrigérateurs et congélateurs solaires pour la conservation des vaccins.

Un appui logistique a été apporté au Ministère de la Santé Publique, Hygiène et Prévention pour le

Photo : remise des matériels et intrants par l’OMS au Ministère de la Santé Publique, Hygiène et Prévention de la RDC pour la lutte contre la COVID-19

Kalunguta, Mutwanga, Oicha, Beni, Butembo, Katwa, Kibirizi), Sud-Kivu (Shaunda, Kaziba), Lualaba (Dilala), Lomami (Mwene Ditu) et Kasaï (Nyanga, Tshikapa).

La méthodologie de ciblage de ces zones de santé est basée sur l’application des critères (superposition de l’impact humanitaire, la sévérité intersectorielle et la sévérité intra sectorielle sur une échelle de 0 à 5) de sévérité intersectorielle qui privilégient les US dont 5 millions de dollars alloués par le FHRDC au cluster santé. Cette allocation a permis aux Norvège, Canada, France, USAID et Chine.

L’épidémie a pu se propager sur l’ensemble des 26 provinces et reste active dans les provinces ciblées pour la réponse humanitaire de 2022.

L’équipe du cluster assure la coordination des partenaires impliqués dans la réponse COVID-19 à travers la réunion du groupe de travail technique regroupant les organisations non-gouvernementales nationales (ONG-N), les organisations non-gouvernementales internationales (ONG-I) et les agences de Nations Unies. En 2020, les réunions se sont tenues deux (02) fois par mois, avant qu’elles soient organisées de manière bihebdomadaire de 2021 à 2022.

Initialement, le cluster Santé a désigné les points focaux parmi ses membres au niveau de chaque pilier de la réponse pour apporter des contributions

à la réponse et aux partages d’information.

La collaboration a ensuite été renforcée avec les différents Team Lead au niveau de l’IMS de l’OMS pour les présentations et discussions techniques lors des réunions du cluster Santé. Aussi, le cluster continue de partager les informations sur la réponse opérationnelle à chaque réunion de coordination de l’inter cluster national.

Après l’élaboration du plan de réponse COVID-19, addendum 2020, la COVID-19 a été intégrée dans le plan de réponse sectoriel santé du plan de réponse humanitaire (HRP) 2022. En fonction de la stratégie du cluster santé en 2022, 8,9 millions personnes dans le besoin ont été retenues, 6,6 millions personnes ciblées avec un budget requis à hauteur de 180,9 millions de dollars US. De ces chiffres globaux, le besoin pour la réponse COVID-19 a été évalué à hauteur de 12,195 millions US pour une cible de 7,143 ; le budget s’élève à 514 296 USD.

Dans le cadre du plan de réponse humanitaire 2022, 34 zones de santé, réparties dans 11/26 provinces, ont été ciblées pour la réponse COVID-19. La répar-tition de ces zones par provinces se présente comme suit : Kong Central (Boma, Moanda, Boko-Kivulu), Kwango (Boko, Kenge, Kahemba) Kwilu (Bandundu, Kikwit-Nord), Nord-Ubangi (Yakoma), Mongala (Lisala) Bas-Uélé (Bondo), Ituri (Bunia, Ariwara), Nord-Kivu (Goma, Karisimbi, Nyiragongo, Kirotshe, Alimbongo, Lubero, Masereka, Musienene,

Photo : réunion du groupe de travail COVID-19 au niveau du cluster Santé.

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Parmi ces provinces, certaines sont soumises à l’insécurité et aux mouvements de population importants. Outre le cluster santé, cette situation exige la vigilance de tous les acteurs et donateurs dans la mobilisation des ressources en vue de contenir la propagation de cette épidémie.

Le cluster santé a réalisé un total de 71 réunions du groupe de travail technique COVID-19. Il a également contribué à la formulation d'une stratégie de réponse et d'une cartographie des partenaires impliqués dans la réponse à la COVID-19 dans la province de Kinshasa en 2020 avec la participation à plusieurs réunions de coordination du Comité Provincial inter-Organisation de Kinshasa (CPIOK).

L'activité de la plateforme est devenue moins constante à partir de 2021.

Dans le cadre du suivi de la mise en œuvre des projets COVID-19 des partenaires humanitaires (ACF, MDM-B, APSME, ADSSE, SCI, MAGNA, ALIMA, PUI, HEAL AFRICA), la coordination du cluster est pleinement impliquée au côté de l’unité de suivi évaluation du FHRDC. Les données collectées sur base des indicateurs sont rapportées dans le Dashboard partagé avec OCHA pour traitement et publication.

La coordination du cluster santé participe aux orientations techniques sur une base mensuelle au niveau régional et global. Ces orientations sont axées sur le partage d’expérience en matière de planification de la réponse COVID-19 et gaps, besoins techniques et opérationnels.

Le cluster santé continue à travailler en collaboration avec l’équipe de la réponse COVID-19 pour le partage d’information avec les différentes plateformes humanitaires, le cluster régional et global.

Photo : 3W des partenaires de la réponse COVID-19

Dans le document Rapport de deux (02) ans d appui de (Page 26-32)

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