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GENERALITES SUR LA CANNE A SUCRE

La canne à sucre est certainement l'une des plantes les plus anciennement cultivées à la surface de la Terre puisque sa découverte remonterait à 9000 ans environ et se situerait en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Deux millénaires plus tard environ, la canne à sucre fut introduite en Nouvelle-Calédonie, aux Nouvelles-Hébrides et aux Îles Fidji, puis successivement en Inde, aux Philippines et en Chine. La première référence écrite sur la canne à sucre remonte à Alexandre Le Grand, c'est à dire à 327 avant Jésus-Christ. A cette époque un de ses généraux, Néarque, écrit à propos de la canne à sucre : "un roseau en Inde qui produit du miel sans le concours des abeilles et à partir duquel est produite une boisson intoxicante, bien que ni les graines, ni les fruits ne soient utilisés".

En Inde, on pense même que la canne à sucre aurait une origine divine.

Pendant une cinquantaine d'années, de la fin du XVIIe siècle, au milieu des années 1700, le sucre a été considéré comme une épice de luxe et n'était destiné qu'aux classes les plus aisées. Puis au cours du siècle suivant, jusqu'en 1850 environ, le sucre a commencé à être utilisé par les classes moyennes notamment sous l'impulsion de la révolution industrielle et de l'élévation du niveau de vie des travailleurs. Il fut ensuite importé au Moyen-Orient par le biais des différentes conquêtes et du développement du commerce, puis en Europe où les croisées l'ont ramené de Syrie et de Palestine notamment.

3.2. Description

La canne à sucre est un ensemble d'espèces de plantes de la famille des Poaceae et du genre Saccharum. Avec un volume annuel de production supérieur à 1,7 milliard de tonnes (selon la FAO en 2008), c'est la première plante cultivée au plan mondial avec près de 23% de la masse totale produite en agriculture dans le monde [8]. Elle fut jusqu'au début du XIXe siècle la seule source importante de sucre et représente toujours actuellement 65 à 70% de la production de sucre [8].

En effet, la canne à sucre est une grande graminée tropicale herbacée à port de roseau, d'une hauteur allant de 2,5 à 5 mètres. Les tiges, d'un diamètre de 2,5 à 6 cm, sont pleines. Les feuilles, alternes, sont réparties en deux files opposées et ont un limbe de 1 m de long environ sur 2 à 10 cm de large. Elles sont au nombre de dix sur les plantes en pleine croissance, la partie inférieure de la tige se dénudant au fur et à mesure que les feuilles basses se dessèchent [8].

L'inflorescence est une panicule terminale de cinquante centimètres à un mètre de long (voir figure 2). En culture, la canne est généralement coupée avant floraison. La plante possède des racines denses qui peuvent s’enfoncer profondément dans le sol, mais la plupart d’entre elles s’étalent à environ 50 cm de la surface dans un périmètre pouvant atteindre fréquemment 2 à 5 m autour de la souche. Elles sont pourvues de nombreux poils absorbants qui aspirent l’eau et les sels minéraux du sol. D’autres racines plus profondes assurent le maintien et la stabilité de la plante.

Figure 2. Dessins botaniques de canne à sucre

3.3. Composition

Les principaux constituants de la canne à sucre sont le sucre et les fibres. La composition de la plante est proportionnelle à son état de maturité, le tableau ci-dessous illustre les teneurs de chaque composant.

Tableau 2: Composition d’une tige de canne à sucre

COMPOSANTS TENEUR (%)

Fibre [10 ; 12]

Eau [72 ; 77]

Saccharose [12 ; 16]

Impureté [1 ; 2]

Après extraction, une tonne de canne produit environ 250 à 300 Kg de débris, soit entre 25 % et 30 % de la matière première.

3.4. Culture

L'aire de culture de la canne à sucre s'étend de 35° de latitude Nord à 30° de latitude Sud. La multiplication se fait par bouturage. Ces boutures sont des morceaux de cannes de 30 centimètres de long environ portant plusieurs nœuds avec des bourgeons bien constitués.

La récolte intervient au bout de onze mois après la plantation, avant la floraison.

Les cannes sont coupées au ras du sol, la concentration en sucre étant maximale dans la partie basse de la tige. La partie supérieure est éliminée sur le champ (on peut y tailler des boutures), ainsi que les feuilles. Les souches émettant de nouvelles tiges, une seconde récolte est possible au bout d'un an, voire une troisième, mais la teneur en sucre à tendance à diminuer.

Photo 6. Canne à sucre en pleine floraison

3.5. Quelques variétés

Les variétés ou clones sont obtenus par hybridation entre des parents ayant dans leur ascendance plusieurs saccharum [8]. A partir de la canne noble (saccharum officinarum), des apports de sang de cannes sauvages ont permis la création d'hybrides plus productifs, tolérants à certaines conditions adverses ou résistants aux maladies. De plus, il est préférable de planter des variétés qui ont des périodes de maturité différentes pour assurer la régularité de ravitaillement de l'usine de transformation. La canne à sucre regroupe plusieurs espèces et hybrides et plus de 4000 variétés, dont quelques-unes sont:

Le saccharum officinarum : il n’existe plus à l’état sauvage, c’est lui que nous connaissons localement sous le nom de canne à sucre et il est intensivement cultivé, car il est le résultat de plusieurs croisements.

Le saccharum robustum : considéré comme l’ancêtre de la canne à sucre, c’est une espèce dont les tiges ont vingt à trente centimètres de diamètre.

Le saccharum spontaneum : elle est vivace et peut atteindre trois mètres de haut, son patrimoine génétique offre des perspectives pour la lutte contre certaines maladies de la canne à sucre.

Le saccharum ravennae : c’est une espèce pérenne de un à quatre mètres de haut quelques fois appelée « canne à sucre d’Italie », elle n’est pas très sucrée et son usage est essentiellement ornemental.

3.6. Utilisation

La canne à sucre est une plante entièrement utilisable c'est-à-dire qu’elle ne produit pas de déchets. Elle est composée de deux parties essentielles qui sont : le jus de canne à sucre et la bagasse.

3.6.1. Le jus de canne à sucre

Le jus de canne à sucre encore appelé vesou est le liquide qui est extrait de la canne après pressage. Sa couleur dépend généralement de la méthode de pressage (pressage avec le cortex ou sans) et de la variété.

C’est la partie alimentaire de la canne à sucre. Le vesou peut être transformé en rhum, en alcool de soin, en sucre, en éthanol pour les biocarburants, en édulcorant, etc.

3.6.2. La bagasse

La bagasse est le résidu fibreux obtenu après pressage de la canne à sucre dans les moulins (presses à canne à sucre). La bagasse peut être utilisée comme combustible (environ 7900 KJ/Kg contre 16000 pour le bois) ; elle peut être utilisée pour l’alimentation du bétail ou comme matériau de construction ou encore comme emballage alimentaire. Une tonne de bagasse équivaut à 260 Kg de charbon, ou 180 l de fioul, ou encore 550 Kg de bois. Les producteurs de sucre de canne utilisent cette énergie renouvelable pour produire de la vapeur ainsi que de l’électricité qui alimente la sucrerie et le réseau local pendant la campagne sucrière [3]. La cendre, la boue et les tourteaux servent d’amendement (engrais) pour les terres …

3.7. Enjeux économiques

Les études de l’OCDE prévoient que, en l’absence de nouvelle action politique, les émissions mondiales de Gaz à effets de serre augmenteront

de 70 % à l’horizon 2050. Il suffit d’observer la place qu’occupe le sucre, l’alcool de soin, l’alcool de table dans l’alimentation des Béninois et des hommes en général pour comprendre que les dérivés de la canne à sucre ont une place de choix dans l’économie du Bénin. Une bonne valorisation de cette graminée pourrait rapporter plusieurs milliards de Francs CFA au Bénin et de l’emploi aux jeunes diplômés des centres de formation.

3.8. Aspect mécanisation de la filière « canne à sucre »

La production de la canne à sucre est presqu’entièrement mécanisée dans les pays développés.

 Sa plantation se fait par bouturage mais une fois les six à dix ans.

 Sa récolte au BENIN se fait avec des machettes bien que dans d’autres pays, elle est mécanisée.

Cette machine viendra si possible apporter son aide à la mécanisation de cette culture

Chapitre 4. ETUDE DE L’EXTRACTEUR DE JUS DE CANNE A

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