• Aucun résultat trouvé

Dubertret (1953) considérait que le Liban correspond à un graben (la Bekaa) avec deux horsts (Mont Liban et Anti-Liban). Les travaux récents faits à l’Université Américaine de Beyrouth par Buttler et al. (1999) ont permis d’identifier trois structures principales, le Mont Liban, la Bekaa et l’Anti-Liban.

L'Anti-Liban est le secteur le moins connu géologiquement de tout le pays. Dans cette partie, nous essayons de réunir toutes les données existantes et de les appuyer par des observations sur le terrain afin d'aboutir à la reconstitution de l'histoire géologique du secteur. Auparavant, les seuls documents disponibles étaient ceux de Dubertret (1953) et des Nations-Unies (1969).

Ensuite, une synthèse tectonique et structurale était nécessaire pour la reconstitution de l'histoire géologique du secteur. La description morphologique des différentes parties du paysage conduit à proposer différentes hypothèses s’appuyant sur les témoins morphologiques des différents processus successifs.

II.1- Contexte géologie général de l’Anti-Liban

Deux massifs montagneux orientés N.NE-S.SW, le Mont-Liban et l’Anti-Liban, séparés par la plaine de la Bekaa, culminent à plus de 2600 m (figure 12). Le premier est fait de plateaux irréguliers, le second d’un seul plateau ramassé et d’une suite de fines lignes montagneuses qui divergent en éventail au nord et nord-est de Damas.

L’Anti-Liban s’étend sur près de 120 km avec une largeur très régulière, de 20 km, entre la Bekaa (1000 m) à l’ouest, et les chaînes de la Damascène à l’est (Hakim, 1985). L’Anti-Liban est formé de deux compartiments distincts séparés par le couloir rectiligne de Madaya-Sarghaya.

Ce domaine montagneux est un massif calcaire, rude et dénudé. Il descend avec une pente régulière d’environ 9% vers la Bekaa septentrionale et la plaine de Hessia au NE ;

29

par contre la retombée vers l’est et vers le couloir de Madaya-Sarghaya est assez abrupte.

Du point de vue hydrographique, l’Anti-Liban est drainé vers le sud et l’ouest par le Litani et vers le nord par l’Oronte, et constitue dans sa partie centrale vers l’est le bassin versant de Barada.

Figure 12 : Carte présente l’orientation du Litani entre le Mont Liban et L’Anti Liban (Daeron, 2005)

30

II.2- Stratigraphie

Les sédiments les plus anciens rencontrés sont d’âge jurassique inférieur, âgés d’environ 200 millions d’années. Le Liban a été peu étudié, les études géophysiques semblent indiquer qu’une épaisse section sédimentaire se trouve entre le Jurassique inférieur et le socle précambrien (Dubertret, 1953).

Une première forte surrection à la fin du Jurassique a eu comme résultat le dépôt de grès continentaux de grande extension au Néocomien suivie d’une transgression généralisée durant l’Aptien, à l’origine des calcaires récifaux, précurseurs de la grande transgression cénomanienne (figure 13). Puis, la mer est restée jusqu’à la fin de l’Eocène. Une tendance à l’émersion vers la fin du Turonien est marquée par le dépôt de calcaire blanc à « stylolites » de faciès récifal.

Il n’existe pas des formations de l'Eocène terminal ni de l'Oligocène. Le Miocène marin semble être limite à la zone côtière. Dans la Bekaa, Le Néogène est représenté par des dépôts continentaux, principalement par des grès et des conglomérats.

Donc, deux cycles sédimentaires importants sont responsables de la sédimentation dans le secondaire : la transgression jurassique suivie d’une émersion à la fin du Jurassique puis de nouveau une transgression à la fin du Crétacé inférieur s’étendant jusqu’à la fin de l’Eocène.

La région du Mont Liban et de l’Hermon est mieux connue que celle de l’Anti-Liban. Les différences lithologiques ne sont pas importantes, mais les épaisseurs sont variables d’un endroit à un autre.

31

Figure 13 : log stratigraphique (PNUD, 1970)

II.2.1- Le Jurassique

Le Jurassique est visible dans les régions hautes du Liban et aussi dans les gorges entaillées par les rivières.

Voici une description rapide du Jurassique observée sur le versant occidental de l’Hermon, de la base au sommet:

- Lias : Grès à lignite associé à du calcaire

- Bajocien - Bathonien - Callovien inférieur : environ 1500 m de calcaires et dolomies contenant de bas en haut:

a- 600 m de calcaire dolomitique sombre

b- 150 m de calcaire brun et quelques intercalations de minces lits marneux à faune bathonienne.

c- 700 m de calcaire fin, gris clair,

- Callovien inférieur : calcaires gris avec fines intercalations marno-calcaires ;15 m ;

32

- Lusitanien : marnes argileuses passant à du calcaire blanc, 70 m 1- Marne argileuse grise avec concrétions d'hématite (30 m) 2- Calcaire blanc, en bancs de 20cm- 25 cm.

Kimméridgien – Tectonique - Portlandien : Calcaire dur, récifal (55 m): 1- Calcaire massif, récifal (15 m)

2- Calcaire brun, marneux, parfois oolithiques (40 m)

Le Jurassique se termine par une régression généralisée.

Au Liban, le Jurassique affleure sur 900 km2dans l’Anti-Liban et principalement dans L’Hermon.

II.2.2- Crétacé

Les roches du Crétacé comprennent une ceinture de la succession de roche qui est parallèle à la délimitation de faille de Yammouneh (c.-à-d. NNE-SSW). Leur répartition géographique est également structuralement contrôlée. Ces roches peuvent être bien notées dans le nord-ouest du bassin du Litani. Les géologues du Moyen –orient subdivisent le crétacé en trois parties :

- Crétacé inférieur : le grès de base + l'Aptien ;

- Crétacé moyen : l'Albien + le Cénomanien + le Turonien. - Crétacé supérieur : le Sénonien

II.2.2.1- Crétacé inférieur

Néocomien-Barrémien (C1, épaisseur Variable) : grès quartzitique et calcaires avec des intercalations de siltstone, argiles ligniteuses, calcaires inter stratifiés localement avec les schistes argileux et sablonneux. Tufs apparaissent parfois dans cette formation, tandis que certaines intrusions basaltiques semblent marquer la frontière entre le Jurassique et le Crétacé.

33

- Aptien inférieur (C2a, 250 m) : c'est l'Aptien de Zumoffen, calcaire moyennement épaisse-lités, clastique, interstratifié avec des calcaires marneux, argileux et sablonneux et les schistes.

- Aptien supérieur (C2b, 50 m) : massifs épais lités, joints, stylolitique, partiellement karstifié calcaire et calcaire dolomitique.

II.2.2.2- Crétacé Moyen

- Albien (C3, 200 m) : minces lits, de calcaire marneux, inter-stratifié avec des marnes. - Cénomanien (C4 > 700 m) : massif de minces lits, très fracturé, bien karstifié de calcaire dolomitique et calcaire, avec quelques minces lits de calcaire marneux.

Documents relatifs