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Généralités sur les estimations des trajectoires

3.3 Dynamique dans le voisinage des orbites périodiques

3.3.1 Généralités sur les estimations des trajectoires

A

k(x, y) dy (3.2.13)

Nous pourrons donc appliquer les résultats du Chapitre 2 pour étudier les propriétés spectrales de ce noyau. Ce sera fait dans les deux prochains chapitres.

De plus, la mesure harmonique x → K(x, dy) satisfait LK = 0 où L désigne le générateur infinitésimal de l’EDS (3.2.2). Nous pouvons donc obtenir des propriétés de régularités de ce noyau en utilisant les propriétés de régularités du générateur infinitésimal grâce à la théorie développée pour les opérateurs elliptiques d’ordre deux. En particulier les inégalités de Harnack sont un outil utile pour étudier les fonctions harmoniques. Les deux lemmes qui suivent sont une adaptation de [48, Corollaire 9.25 et 9.24] et ont été repris dans [12, Lemme 5.7 et 5.8].

Lemme 3.2.6 ([12, Lemma 5.7]). Pour tout ensemble D1 dont la fermeture satisfait ¯D1 ⊂ D, il existe une constante C, indépendante de σ, telle que

sup x∈D1∩Σ k(x, y) inf x∈D1∩Σk(x, y) e C/σ2 pour tout y ∈ ∂D.

Lemme 3.2.7 ([12, Lemma 5.8]). Soit Br(x) la boule de rayon r centrée en x, et soit D1 un ensemble dont la fermeture satisfait ¯D1⊂ D. Alors pour tout x0∈ D1, y∈ ∂D, et η > 0, nous pouvons trouver une constante r = r(y, η), indépendante de σ, telle que

sup

x∈Brσ2(x0)∩Σ

k(x, y)  (1 + η) inf

x∈Brσ2(x0)∩Σk(x, y) .

3.3 Dynamique dans le voisinage des orbites périodiques

3.3.1 Généralités sur les estimations des trajectoires

Dans cette section, x correspond à la norme euclidienne de x. Nous considérons le système en temps continu dans le voisinage d’une orbite périodique dans le système de coordonnées de type polaire. Il est décrit soit par (3.2.8) pour une orbite périodique stable, soit par (3.2.10) dans le cas d’une orbite périodique instable.

Nous commençons par montrer que la variable de type angulaire ϕt s’éloigne peu de t/Ti (ou t/T+ i ) même sur des échelles de temps assez longues. Ce résultat est énoncé dans [12, Proposition 6.3] pour un système en dimension deux, et se généralise sans difficulté. Soient T, H deux constantes strictement positives, nous introduisons les temps d’arrêt

˜ τH= inf{t > 0 : xt  H} , ˜ τϕ= inf  t > 0 :    ϕtTt i     MH2t +√ H3T  ,

où M est un majorant vérifiant les inéquations (3.2.9) sur les termes de dérives non linéaires.

Proposition 3.3.1(Contrôle de la diffusion le long de la variable angulaire ϕ). Il existe une constante C1, ne dépendant que des constantes d’ellipticité des termes de diffusion telle que pour tout T, σ, H > 0 et pour tout x tel que x < H,

3.3. DYNAMIQUE DANS LE VOISINAGE DES ORBITES PÉRIODIQUES

Grâce au contrôle de la diffusion le long de la variable angulaire, nous pouvons estimer les probabilités de s’échapper du voisinage métastable Bi.

Proposition 3.3.2. Il existe des constantes C > 0 et κ > 0 telles que pour tout x ∈ Bi⊂ Mk, Px{X1∈ M/ k}  C e−κ|Bi|/σ2

, où |Bi| correspond au rayon de la boule Bi.

Démonstration. Soit x0∈ Bi, alors pour toute condition initiale (x0, 0), Px0

{X1∈ M/ k}  P x(x0,0) ˜

τ1 > |Bi| , (3.3.1) où ˜τ1 désigne le temps de premier retour de l’application de Poincaré, cf. (3.2.11). Nous introduisons une seconde trajectoire couplée à la première qui a pour condition initiale la i-ème orbite périodique stable i.e. commençant au point (0, 0). Le couplage signifie que les deux trajectoires sont issues du même mouvement Brownien. Nous utilisons une borne supérieure sur la probabilité que ces deux trajectoires ne s’approchent pas l’une de l’autre exponentiellement vite pour obtenir la borne supérieure (3.3.1) et une borne supérieure sur la probabilité que la trajectoire partant du point (0, 0) quitte le voisinage de l’orbite périodique stable. En particulier, par l’inégalité triangulaire, pour tout ̺ ∈ ]0, 1[,

P x(x0,0) ˜

τ1 > |Bi|  P x(0,0)τ˜1 > (1 − ̺) |Bi| + P x(x0,0) ˜

τ1 − x(0,0)˜τ1 > ̺ |Bi| . (3.3.2) En adaptant [12, Proposition 6.12], nous obtenons l’existence de constantes c0> 0 et ̺ < 1 telles que le second membre du terme de droite, est majoré par

P x(x0,0) ˜

τ1 − x(0,0)˜τ1 > ̺ |Bi|  e−c0|Bi|/σ2 .

Afin de pouvoir utiliser la Proposition 3.3.1 pour majorer le premier terme du membre de droite de (3.3.2), nous décomposons P x(0,0) ˜ τ1 > (1 − ̺) |Bi|  P x(0,0) ˜ τ1 > (1 − ̺) |Bi| , ˜τϕ> ˜τH∧ T + P(0,0){˜τϕ< ˜τH∧ T } , (3.3.3)

et nous prenons T = 2Tiet H = (1 − ̺) |Bi|. Remarquons que la solution de (3.2.8) ayant pour condition initiale (0, 0) peut se réécrire sous la forme

x(0,0)t =  t 0 e−Λ(t−s)bxx(0,0) s , ϕ(0,0)s  ds + σ  t 0 e−Λ(t−s)gxx(0,0) s , ϕ(0,0)s  dWs.

Nous pouvons ainsi majorer le premier terme du membre de droite de (3.3.3). En effet, sur {˜τϕ> ˜τH∧T }, nous avons ˜τ1< 2Ti et donc

P x(0,0)τ˜1 > (1 − ̺) |Bi| , ˜τϕ> ˜τH∧ T  P  sup 0s2Ti x(0,0)s > (1 − ̺) |Bi|  .

En utilisant une inégalité de type Bernstein et une partition de l’intervalle [0, 2Ti], comme dans [11, Théorème 5.1.18] ou [14, Proposition 3.3], nous pouvons affirmer qu’il existe des constantes C0, κ0 > 0 telles que P  sup 0s2Ti x(0,0)s  (1 − ̺) |Bi|  C0e−κ0|Bi|/σ2 .

Grâce à la Proposition 3.3.1 nous pouvons majorer le second terme du membre de droite de(3.3.3), et obtenons ainsi le résultat.

Nous nous intéressons maintenant à la probabilité de rester proche d’une orbite périodique instable. Nous introduisons

— U ⊂ Σ l’union des voisinages de taille δ (pour la norme euclidienne) des orbites périodiques instables, avec δ d’ordre 1,

3.3. DYNAMIQUE DANS LE VOISINAGE DES ORBITES PÉRIODIQUES ϕ x K S Uc

Figure 3.3 – Schéma de principe du comportement d’une trajectoire dans le voisinage U = K ∪ S d’une orbite périodique instable dans le système de coordonnée (ϕ, x). L’orbite périodique instable est représentée par la ligne discontinue.

— et S ⊂ U l’union des voisinages de taille h := σ3/4 des orbites périodiques instables. La constante 3/4 est une constante arbitraire, nous aurions pu prendre une autre constante comprise entre 1/2 et 1.

Proposition 3.3.3. Soit le temps d’arrêt ˜

τSc = inf{t > 0 : xt = h} .

avec h = σ3/4. Il existe des constantes c2 et C2 telles que pour tout x tel que x < h et c2log(σ−1) < T  1/h,

P(x,0){˜τSc > T, ˜τϕ> ˜τSc∧ T }  C2log(σ−1) . (3.3.4) Démonstration. Nous regroupons sous le vecteur x+, toutes les coordonnées ayant un exposant de Lya-punov positif et nous introduisons le temps d’arrêt

˜

τh+= inf t > 0 : x+

t = h . Nous pouvons majorer grossièrement

P(x,0){˜τSc > T, ˜τϕ> ˜τSc∧ T }  P(x,0)

{˜τh+> T, ˜τϕ> ˜τSc∧ T } . Puisque sur {˜τϕ> ˜τSc∧ T }, la variable angulaire ϕtest proche de t/Ti, l’équation pour x+

t se réécrit dx+t =Λ+x+t + bx+(xt, ϕt) dt + σ(g0(t) + g1(xt, ϕt, t)) dWt

où g0(t) = gx+(0, t/Ti) et g1=O( x + h). La solution a pour expression x+t = eΛ+t  σ  t 0 e−Λ+sg0(s) dWs+ σ  t 0 e−Λ+sg1(xs, ϕs, s) dWs+  t 0 e−Λ+sbx+(xs, ϕs) ds  . La preuve est alors similaire à celle de [11, Théorème 3.2.2] avec c2= 1/[4 max(diag Λ+)].

3.3. DYNAMIQUE DANS LE VOISINAGE DES ORBITES PÉRIODIQUES

Notons l’ensemble U\S par K.

Proposition 3.3.4. Soit ˜τKc = inf{t > 0: xt∈ K}. Il existe une constante κ/ 2 > 0 telle que pour toute condition initiale (x, 0) ∈ K,

P(x,0){˜τKc> t}  e−κ2t/ log(σ−1) . (3.3.5) De plus, si ˜τUc := inf{t > 0: xt∈ U} et ˜τ/ S := inf{t > 0: xt ∈ S}, alors pour tout T0 > 0 il existe une constante κ3> 0 telle que

P(x,0){T0τ˜S < ˜τUc}  e−κ3/σ1/2

. (3.3.6)

Démonstration. Pour commencer, remarquons que {˜τKc > t} ⊂ x+

T < δ . Supposons que l’orbite pé-riodique instable admet m+ composantes avec des exposants de Lyapunov positifs. Nous introduisons la fonction de Lyapunov Ut= m+ i=1 (x+t,i)2. Grâce à la formule d’Itô, nous obtenons

dUt= m+ i=1 λ+i (x+t,i)2+ β(xt, ϕt) dt + σ m+ i=1 gx,i(xt, ϕt) dWti

où la fonction β(xt, ϕt)  M(Ut)3/2+ σ2. La preuve est alors similaire à la preuve de [13, Proposition D.4]. En effet, le terme de diffusion est minoré par une constante multiplié par Ut, et x+

T < δ ⊂ UT < m+δ2/2 . En utilisant la propriété de Markov à des temps multiples de log(σ−1), nous obte-nons (3.3.5). L’estimation (3.3.6) est obtenue de la même manière que dans la preuve de [13, Proposition D.7] i.e. en majorant la probabilité que Utquitte un voisinage de taille σ3/4.

Proposition 3.3.5. Pour tout x ∈ (U ∪ MN)c, il existe des constantes C1, κ1> 0 telles que Px τ+

U < τM+N  C1e−κ1/σ2 . Démonstration. Soit zdet

t = xdet t , ϕdet

t



une solution de l’équation différentielle ordinaire avec comme condition initiale z0 = (x, 0). Puisque ∂U est à une distance d’ordre 1 de toutes les orbites périodiques instables, et puisque les orbites périodiques stables sont les seuls ensembles limites (cf. Hypothèse 3.1.9), zdet

t va atteindre le voisinage d’une orbite périodique stable en un temps T d’ordre 1. En utilisant [11, Théorème 5.1.18], nous obtenons que pour t  0,

P(x,0)  sup 0st zs− zdet s > h0  C0(1 + t) e−κ0h202 (3.3.7) pour des constantes C0, κ0> 0. Remarquons que l’estimation est vraie pour h0 h1/χ(t), avec h1 une autre constante et χ(t) dépend des exposants de Lyapunov de zdet

t . Puisque la solution déterministe zdet t

est attirée par l’orbite périodique, il existe une constante M0> 0 telle que χ(T )  1+M0T . En appliquant (3.3.7) pour h0 =|Bi| /2, il vient que toutes trajectoires qui n’atteignent pas U avant le temps T vont toucher Bi avec une grande probabilité.