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PARTIE I :

Chapitre 5 : Généralités sur les AEV

1. Définition et utilité des AEV

Le mot adduction vient du latin ≪adducere≫ qui est l’action de dériver les eaux d’une source à un réservoir par l’intermédiaire d’un canal. On définit une AEV comme un système de captage, de stockage, de traitement et de distribution de l’eau potable destinée à servir une population donnée (village) pendant une durée déterminée appelée horizon à partir des bornes fontaines et des branchements privés

2. Buts et Objectifs des AEV Les AEV sont réalisées dans le but :

 de développer le système d’Alimentation en Eau Potable (AEP) et de l’assainissement en milieu rural, d’alimenter à partir des réseaux inter-villages, les villages où la ressource en eau pose problème

 de réduire pour le confort la multiplicité des forages de pompes à motricité humaine (PMH) dans les villages où la population est importante

Les objectifs visés sont de plusieurs ordres. Nous pouvons citer :

 La réduction des efforts physiques engendrés par les PMH

 La mise à disposition de l’eau de façon permanente - à tout moment et en toute saison

- à tous les niveaux de la zone intéressée par le projet

 La distribution d’une eau de bonne qualité pour préserver la santé des consommateurs et protéger les équipements

 La prise en compte du pouvoir d’achat de la population (cette eau doit revenir à l’usager le moins cher possible)

 La réalisation du système de façon qu’il soit dynamique et ouvert pour permettre les modifications et corrections ultérieures

 Le renforcement des relations interethniques

 Le renforcement de l’urbanisation et le pouvoir d’attraction des étrangers 3. Composition d’une AEV

Une AEV est constituée des ouvrages de captage, de pompage, de stockage et des conduites de refoulement et de distribution de l’eau

3.1. Les ouvrages de captage

Ce sont des constructions réalisées pour capter les eaux d’une source (eaux souterraine, eaux superficielles). Comme exemples, on a forage, puits, barrage

3.2. Les ouvrages de pompage

C’est un système (pompe/dispositif anti bélier, équipement annexe) utilisé pour extraire l’eau de son gisement naturel (source) pour la faire circuler dans une canalisation. La pompe aspire l’eau et la refoule ensuite dans une conduite appelée colonne de refoulement

3.2.1. Les Ouvrages de stockage

Il s’agit de récipients (bâches ou réservoirs) prévue pour recevoir l’eau puisée.

Dans une AEV, l’ouvrage de stockage est la cuve du château d’eau.

3.2.2. Les Ouvrages d’adduction et de distribution

Les ouvrages d’adduction et de distribution sont essentiellement des dispositifs permettant d’une part de transférer l’eau depuis sa source jusqu’à la cuve (ouvrages d’adduction) et d’une part de transférer l’eau de la cuve jusqu’aux bornes fontaines où les populations sont desservies (ouvrages de distribution). On peut citer des conduites de refoulement et de distribution. Remarquons qu’il existe trois sortes de refoulement ;

 le refoulement simple utilisé lorsque le forage est proche du château d’eau.

 le refoulement-distribution utilisé lorsque le forage est loin du château et ceci pour des raisons économiques (coût d’installation lors de la pose des canalisations). Dans ce cas la conduite de refoulement sert également de distribution. Au niveau des conduites de refoulement et de distribution, on retrouve les ventouses, les vidanges, les clapets, les vannes de sectionnement qui participent au bon fonctionnement du réseau en régularisant la pression à l’intérieur des conduites

3.3. Les réseaux d’adduction

Généralement, ils se font sous pression. L’écoulement se fait

 à la faveur d’une dénivelée c'est-à-dire que l’énergie potentielle est disponible, on parle d’écoulement gravitaire

 à la faveur d’une puissance hydraulique fournie par une pompe, on dit qu’il s’agit d’écoulement par refoulement.

3.3.1. Adduction gravitaire

Il s’agit d’amener l’eau d’un point haut vers un point bas et l’énergie potentielle disponible est suffisante pour le transfert du débit souhaité au point bas. La dénivelée et les limites techniques de vitesse imposent le diamètre

NB :

 Après le calcul du diamètre théorique, on se réfère aux catalogues des constructions pour choisir le diamètre commercial existant. Ce diamètre doit être supérieur ou égal au diamètre calculé pour minimiser les pertes de charges

 Avec le diamètre commercial, on vérifie que Q s’écoule avec une vitesse comprise entre Vmin et Vmax

Vmin tient compte du souci d’éviter des dépôts et/ou de garantir une auto curage ; Généralement, Vmin = 0,030 m/s

Vmax est une vitesse technique donnée par le constructeur : 1,00 à 1,20 m/s pour le PVC et 1,5 à 1,75 m/s pour la fonte. Vmax varie beaucoup avec les diamètres.

Les contraintes de pertes de charge influent beaucoup sur les vitesses maximales.

Pour plus de sécurité, nous avions pris Vmax = 1 m/s pour le PVC.

3.3.2. Adduction par refoulement D’après le théorème de Bernoulli, on a : ZA + PA + 𝑉𝐴 considérant PB, il faut apporter de l’énergie en A pour vaincre la dénivelée et les pertes de charges. La dénivelée est constante et dépend de la topographie des lieux, Le paramètre sur lequel on peut jouer reste les pdc qui, pour un débit donné varie en sens inverse du diamètre. L’adduction par refoulement intervient quand il faut transporter un débit Q d’un point A vers un point B dans les cas suivants

 La côte du point B est plus élevée que celle du point A : il faut donc apporter de l’énergie pour vaincre la dénivelée entre A et B et les pertes de charges engendrées par l’écoulement du débit Q dans la canalisation de diamètre D

 La côte du point B est égale ou même plus basse que celle de A mais l’écoulement du débit Q demandé dans la canalisation de diamètre D engendre des pertes de charges supérieures à la dénivelée entre A et B : il faut apporter de l’énergie pour vaincre la différence entre dénivelée et pertes de charge.