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Etude théorique

II. Infection à VIH

1. Généralité sur le virus VIH

Le virus de VIH est du genre lentivirus de la famille des Rétroviridae. Il en existe deux types (18) :

 VIH-1, le plus répandu dans le monde et divisé groupes : le groupe M (Major), le groupe O

 (Outlier) et le groupe N (non-M, non-O). Le groupe M, le groupe majoritaire (98%), comporte lui-même 9 sous-types génétiquement différents (A, B, C, D, F, G, H, J, K) ainsi que de nombreuses formes recombinantes entre ces sous-types (appelées CRF pour Circulating Recombinant Form), particulièrement fréquentes en Afrique. Parmi les sous-types de VIH-1 du groupe M, les sous-types non B sont ceux les plus fréquemment retrouvés en Afrique.

 VIH-2, moins contagieux et presque confiné en Afrique de l’Ouest, Mozambique et Angola. Il est actuellement subdivisé en 6 groupes (A, B, C, D, E, F)

Tableau 2 : Types de VIH

Épidémiologie Virulence Multiplication Durée d’incubation Sensibilité aux INNTI

VIH 1 Monde entier Virulent

Rapide Courte Sensible

VIH 2

Afrique de

l’Ouest Moins virulent Plus longue Résistant

Les rétrovirus sont caractérisés par la présence de transcriptase inverse (TI), l’enzyme qui permet à l’ARN virale d’être transcrit en ADN et par la suite incorporée dans le génome de la cellule hôte. Ce processus est sujet aux erreurs, sans mécanisme de correction avec des mauvaises incorporations des bases combinées à un taux élevé de renouvellement viral responsable des variations génétiques considérables et ces divers sous-types.

La transcriptase inverse est une cible thérapeutique majeure et est responsable de la grande variabilité du VIH au sein de chaque individu.

Diversité génétique importante, « d’erreurs » lors de la réplication virale. Il existe ainsi 3 groupes de VIH-1 : Quant au VIH-2, il est actuellement subdivisé en 6 groupes (A, B, C, D, E, F) Cette variabilité du VIH explique à ce jour la difficulté d’obtention de vaccin.

Structure Virale

C’est une particule sphérique, qui mesure entre 90 et 120 nanomètres (nm) de diamètre (19). Il est composé de :

 L’enveloppe :

Formée d’une bicouche phospholipidique dans laquelle sont fixées la glycoprotéine de surface (gp120) et la transmembranaire protéine (gp41) qui permet au virus de se fixer sur les récepteurs des cellules cibles ; les gp du VIH2 sont la gp105 et la gp36.

 La matrice protéique :

Tapisse l’intérieur de l’enveloppe, elle est composée de la protéine p17 et plus en profondeur, la protéine p6. La protéase est située entre cette matrice et la nucléocapside. C’est l’enzyme virale qui participe à la maturation des virions.

 La nucléocapside :

Constituée de la protéine p24 renfermant le génome viral (deux brins identiques d’ARN) et un certain nombre d’enzymes dont l’intégrase (p32), la protéase (p10) et la transcriptase inverse (p66 et p61).

Figure 19 : Structure virale du VIH

Source : https://abodrar.files.wordpress.com/2013/05/vih1.jpg

Le Cycle Viral

Le VIH se lie, via la gp120, aux récepteurs CD4 sur les cellules cibles (lymphocytes T auxiliaires, les monocytes, les macrophages et les cellules neurales) qui migrent vers le tissu lymphoïde où le virus se réplique, produisant des milliards de nouveaux virions. Ceux-ci sont libérés et à leur tour infectent de nouvelles cellules porteuses de CD4 conduisant à l’altération de leurs fonctions et leurs épuisements. Le nombre de virus en circulation (charge virale) prédit la progression vers le SIDA (20).

La constitution de réservoirs viraux constitue toute la difficulté à ce jour d’obtenir la guérison définitive de l’infection VIH.

Après l'entrée dans la cellule, la transcriptase inverse fait une copie d'ADN du génome d'ARN viral. L’ADN viral ainsi synthétisé est intégré définitivement par l’enzyme intégrase dans l’ADN hôte par ses deux extrémités appelées LTR (long terminal repeat (séquences terminales redondantes)) sous forme d’un ADN dit « pro viral ». Par l’action de la machinerie transcriptionnelle cellulaire, des nouveaux génomes et d’ARN messagers viraux sont synthétises et ensuite traduits en protéines. Le génome de tous les rétrovirus suit la même organisation générale (18) :

 Gène gag (group antigen) : qui code les protéines de structure (capside, matrice, nucléocapside, …)

 Gène pol (polymérase) codant le TI, protéase et intégrase (les enzymes nécessaires au cycle viral)

 Gène env (enveloppe) codant les glycoprotéines (gp120 et gp41).

 Et en plus, des gènes de régulation ayant un rôle essentiel dans le pouvoir pathogène du virus (tat, rev, vif, vpr, vpu ou vpx et nef)

Figure 20 : Interactions du virus et du système immunitaire en Primo-infection. (Source :

Figure 21 : Cycle de replication du VIH ( Source Anna Bergamaschi, Annie David, Gianfranco Pancino. Les interactions complexes entre le virus de l’immunodéficience humaine et les

macrophages. Virologie. 2011;15(2):87-99. doi:10.1684/vir.2011.0400)

2. Histoire naturelle de l’infection VIH

L’évolution naturelle de l’infection à VIH passe classiquement par trois phases différentes :

- Phase aiguë ou primo-infection : après un contact contaminant, le patient peut présenter des symptômes non spécifiques similaires à ceux d’un refroidissement ou d’une grippe légère (éruptions cutanées, myalgies, céphalée, fièvre, etc.) qui disparaissent spontanément après quelques semaines. Le risque de transmission s’avère particulièrement élevé en raison de la forte charge virale à ce stade de l’infection (21). Les premiers anticorps anti-VIH apparaissent en environ 3 semaines après la contamination permet le dépistage de la séroconversion (fenêtre sérologique). Actuellement, d’autres méthodes permettant un diagnostic plus précoce, comme le dosage de l’antigène p24 produit par le virus ou La PCR –VIH.

- Phase de Latence Clinique ou asymptomatique : c’est un stade de discordance clinico-biologique. Elle correspond à un équilibre entre les systèmes immunitaires de l’hôte et la réplication du virus. La clinique est muette sauf la persistance de lymphadénopathies généralisées dans 50% des cas. La réplication virale continue avec l’épuisement progressive des lymphocytes T CD4+ jusqu’à rentrer dans la phase de SIDA.

- Phase de SIDA : représente le stade évolutif de l’infection marqué par l’apparition des manifestations cliniques type infections opportunistes et/ou tumorales. La CV est élevé et le taux de CD4 <200/mm3 (22). Le pronostic est péjoratif à ce stade de l’infection surtout en absence de traitement, l’espérance de vie varie de quelques mois à trois ans (21).

Figure 22 : Histoire naturelle de l’infection à VIH. (Source :

Livre_L2L3_Immunologie_FondamentaleELSEVIER_MASSON.pdf)