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Le français est une langue qui devrait être enseignée au même titre que les autres langues étrangères

Présentation des résultats

Chapitre 2 : Le français en Algérie

5- Le français est une langue qui devrait être enseignée au même titre que les autres langues étrangères

Sur 106 maîtres interrogés, 60 disent que « le français est une langue qui devrait être enseignée au même titre que les autres langues étrangères ».

Pour 40 enseignants « le français est une langue qui ne devrait pas être enseignée au même titre que les autres langues étrangères ».

Et les autres, à savoir 06 n’ont pas émis d’avis.

Les résultats concernant cette idée sont plus ou moins partagés, mais le nombre d’enseignants qui partagent une représentation négative est largement plus dominant. Le français n’est pas une simple langue étrangère comme les autres langues étrangères (l’anglais, l’espagnol, l’allemand, etc.) étant donné qu’il a un statut particulier : langue maternelle pour une certaine catégorie d’Algériens notamment ceux nés en France, langue seconde ou première langue étrangère pour beaucoup d’Algériens.

Ces éléments permettent peut-être de penser que « le français n’est pas une langue qui devrait être enseignée au même titre que les autres langues étrangères », mais, nous observons que les enseignants interrogés sont partagés entre deux représentations et il se trouve que c’est la partie la plus dominante qui partage une représentation qui peut être qualifiée de plus ou moins négative.

Les résultats en fonction des variables rejoignent proportionnellement les résultats globaux. 0 20 40 60 80 100 120 Total 106 60 40 6 Enseignants

Commentaire

Cette deuxième partie de l’enquête que nous avons intitulée « le français en Algérie » présente majoritairement des représentations positives assorties d’une représentation légèrement négative.

En effet, pour une majorité écrasante des enseignants interrogés, « le français est une langue familière aux Algériens », puis « le français est une langue qui ne disparaitra pas de l’Algérie » et enfin, « le français est une langue dont le vocabulaire ou le lexique est familier aux Algériens ».

Pour la quatrième idée, à savoir « le français est une langue que les Algériens devrait utiliser le plus », les avis sont partagés.

Nous estimons que toutes les représentations concernant cette première sous partie sont positives, y compris la quatrième idée, dont les avis sont plus ou moins partagés. Considéré le français comme « une langue que les Algériens ne devraient pas utiliser le plus » n’est pas vraiment, à notre sens, une représentation qui peut être qualifiée de négative. « Le français est une langue que les Algériens devraient utiliser le plus », cet avis partagé par une partie des enseignants peut être expliqué par l’avis qui dit que le français est une langue qui a connu un recule en Algérie, d’où la nécessité de l’utiliser le plus pour qu’il puisse récupérer la place qui était la sienne il y a des décennies.

Pour les enseignants qui partagent l’avis qui dit que « le français est une langue que les Algériens ne devraient pas utiliser le plus », cette idée peut être expliquée aussi par un souhait ou une volonté de voir une cohabitation entre les langues parlées en Algérie sans que les unes ne soient plus privilégiées par rapport aux autres et surtout sans voir la généralisation de son usage se faire au détriment des autres langues.

Pour une majorité écrasante des enseignants interrogés, « le français est une langue belle », « une langue qui n’est pas démodée ». Et pour une majorité des enseignants, « le français est une langue moderne ».

Pour une partie des enseignants, la plus dominante «le français est une langue de prestige » puis « une langue universelle ».

Pour une partie des enseignants, « le français n’est pas une langue prestige » et ils sont un peu plus nombreux à dire que « le français n’est pas une langue universelle ». Même s’il y a une négation, ces deux représentations ne peuvent pas être qualifiées vraiment de négatives.

Pour une majorité écrasante des enseignants interrogés, « le français est une langue riche » et « une langue simple et pratique » en deuxième lieu.

Pour une majorité écrasante des enseignants interrogés, « le français est une langue cultivée et une langue du monde intellectuel » et « une langue parlée plus par les gens instruits ». Ces représentations peuvent plutôt être qualifiées de positives que de négatives :

Elles sont positives dans la mesure où elles pourraient pousser les locuteurs à la maîtriser pour pouvoir accéder au statut d’intellectuel et d’instruit. Et nous estimons surtout qu’elles ne peuvent pas s’inscrire dans une perspective d’exclusion, autrement dit, considérer la maîtrise du français comme exclusive aux intellectuels et aux personnes instruites.

Pour une majorité des enseignants, « le français est une langue parlée plus par les femmes ». Nous estimons que cette idée peut être qualifiée de neutre. Elle ne peut être considérée ni comme représentation positive ni comme représentation négative. Idem pour les avis partagés concernant l’idée qui voit en la langue française « une langue parlée plus par les gens riches ». Les deux orientations par rapport à cette idée peuvent être également qualifiées de représentations neutres.

Pour une majorité écrasante des enseignants, « le français est une langue qui ne présente pas un danger et qui ne menace pas les autres langues en Algérie », le français est une langue qui ne peut pas et qui ne doit pas être remplacée ni par « l’arabe » ni par «l’anglais ». Ces deux représentations peuvent naturellement être qualifiées de positives parce qu’elles mettent en exergue le rôle que joue le français en Algérie et qui ne peut être accomplie ou du moins convenablement ou facilement par les autres langues (l’arabe et/ou l’anglais).

Pour une partie des enseignants interrogés, la plus dominante, « les jeunes d’aujourd’hui s’intéressent plus à l’anglais qu’au français » et « le français est une langue qui devrait être enseignée au même titre que les autres langues étrangères ». Ces deux représentations peuvent être qualifiées de négatives.

- Les jeunes d’aujourd’hui s’intéressent plus à l’anglais qu’au français

- Le français est une langue qui devrait être enseignée au même titre que les autres langues étrangères »

- Le français n’est pas une langue universelle. - Le français n’est pas une langue de prestige.

En tentant une première analyse de ces quatre derniers éléments, nous pouvons peut être déduire que toutes ces idées, plus ou moins négatives, peuvent être liées à l’anglais. C’est cette dernière langue qui récupèrent de plus en plus ces qualifications.

Les résultats en fonction des variables

Les enseignants âgés entre 20 et 30 ans sont unanimes à dire que « le français est une langue qui ne disparaîtra pas de l’Algérie » et « une langue qui n’est pas démodée ». Les enseignantes sont plus nombreuses à dire que « le français est une langue de prestige », par contre, les enseignants sont plus nombreux à dire que « le français est une langue universelle ».

Les rapports avec les représentations des autres domaines

Comme nous l’avons repris plus haut, la majorité des représentations reprises dans ce deuxième domaine sont positives :

Nous allons croiser ces représentations positives puis les quelques idées négatives avec les représentations des domaines « un » et « trois » pour voir les rapports qui peuvent exister.

Les représentations positives

Toutes les représentations positives partagées par les enseignants dans cette deuxième partie confirment les représentations positives partagées dans la première et la troisième partie de notre enquête et sont confirmées par ces dernières.

En effet, considérer le français comme une langue familière, une langue qui ne disparaitra pas de l’Algérie, une langue dont le vocabulaire ou le lexique est familier aux Algériens ;

Considérer le français comme une langue belle, une langue qui n’est pas démodée et une langue moderne ;

Considérer le français comme une langue riche et une langue simple et pratique ; Considérer le français comme une langue cultivée et une langue du monde intellectuel et une langue parlée plus par les gens instruits ;

Considérer le français comme une langue qui ne présente pas de danger et qui ne menace pas les autres langues en Algérie ni comme une langue qui peut ou qui ou qui doit remplacée par l’arabe et l’anglais ;

permet de dire que ces représentations positives confirment et sont confirmées par les représentations positives du premier domaine, à savoir :

le français est un butin de guerre en Algérie

le français n’est pas une incarnation du colonisateur, ni une langue colonisatrice, ni un facteur de dépendance par rapport à la France,

et l’importance accordée au français n’est pas le résultat d’un rapport de force

Comme elles confirment et sont également confirmées par les représentations positives partagées par les enseignants dans la troisième partie des représentations que nous avons dégagées : (voire les explications détaillées dans la partie suivante)

Les représentations négatives

Ces représentations négatives sont-elles confirmées par les représentations négatives des autres domaines ?

- Les jeunes d’aujourd’hui s’intéressent plus à l’anglais qu’au français.

- Le français est une langue qui devrait être enseignée au même titre que les autres langues étrangères ».

- Le français n’est pas une langue universelle. - Le français n’est pas une langue de prestige.

Il nous semble qu’il est difficile, voire impossible de trouver de lien entre ces représentations s’inscrivant dans ce deuxième domaine et les représentations négatives partagées par certains enseignants dans le premier domaine :

« Le français est une incarnation du colonisateur, une langue colonisatrice, voire un des facteurs de dépendance par rapport à La France » et « l’importance accordée au français est le résultat d’un rapport de force ».

Et il nous semble que cela est valable aussi pour ce que nous avons classé dans la troisième partie : le français une langue utile en Algérie.

Chapitre 3 : Le français une langue utile en Algérie 1. Le français une langue utile

Le français est une langue qui a une présence incontestable en Algérie. Mais, le français est-il vraiment une langue utile en Algérie. S’il l’est vraiment, dans quel domaine et dans quelle situation ?

Afin de cerner les images que ces praticiens associent à cette langue par rapport à ce domaine, nous leur avons proposé une série de questions avec trois possibilités de réponse, à savoir oui, non ou autre et que nous avons réparti sur cinq sous domaines: 1. Le français et son utilité en Algérie

2. Le français une langue savoir, des sciences, etc. 3. Le français une langue de communication 4. Le français une langue de culture en Algérie

5. Le français une source de richesse et de promotion sociale 1. Le français et son utilité en Algérie

Dans le cadre de ce sous domaine, cinq questions ont été adressées aux enseignants :

1- Le français est une langue utile en Algérie.

2- Le français est une langue très utile, voire indispensable, dans la vie quotidienne des Algériens.

3- Le français est une langue très utile, voire indispensable, dans les études.

4- Le français est une langue très utile, voire indispensable, dans le monde des affaires.