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II. Etat de l’art

3. Coordination dans les systèmes de négociation

3.3. Coordination de négociations

3.3.2. Coordinations génériques de négociations

3.3.2.1. Framework générique de négociation automatique

Aux laboratoires HP ils ont constaté que pour automatiser le mécanisme de négociation entre plusieurs agents le protocole de négociation ne suffit pas et que plusieurs contraintes liées aux mécanismes de marché et aux négociations associées sont hard-codées dans des agents. Le protocole de négociation indiquant l’écoulement des messages peut fixer des contraintes de coordination sur les possibles actions que chaque partie peut faire et sur la finalisation de la négociation. Mais, les protocoles ne spécifient pas quelles sont les contraintes liées aux contenus des messages ou au temps de négociation.

Donc, en partant de la constatation que le protocole de négociation est insuffisant pour coordonner les interactions dans une négociation, ils ont proposé un framework générique dédié à la négociation automatique dans les places de marché centralisée [Bartolini et Priest’01] [Bartolini et al.’02]. Ce framework est générique dans la mesure où il ne prend pas en compte la structure de l’objet à négocier, les caractéristiques des participants impliqués ou leurs stratégies de négociation. Le système coordonne les messages faisant abstraction du contenu ou des caractéristiques spécifiques à l’émetteur ou au receveur.

Une autre caractéristique de ce framework de négociation est qu’il propose une séparation entre le processus de décision mis en œuvre par des stratégies de négociation décidées de manière locale et autonome par chaque participant et le processus de coordination mis en oeuvre par des règles publiques partagées par tous les participants à une négociation. Cette séparation permet une description flexible du protocole et des règles de coordination utilisées pour la mise en œuvre d’une négociation.

L’architecture du framework est structurée en couches (voir Fig. 6). La couche inférieure est une plate-forme orientée agent, proposant des services de base comme la communication entre agents ou la gestion de cycles de vie de la négociation. Au-dessus de la plate-forme orientée agent ils ont définit : (i) un protocole général de négociation, (ii) une taxonomie des règles de négociation, (iii) un langage pour définir les règles de négociation et (iv) un langage pour exprimer des propositions de négociation.

Figure 6. Architecture du framework de négociation

Le protocole général de négociation est composé par des règles de coordination indiquant le moment où un agent peut envoyer un message et quel message il peut envoyer en tant que réponse valide à un message indiqué.

Dans ce type de processus de négociation les agents peuvent avoir deux rôles, qui selon notre grille sont : agent participant (negotiating agent) et agent médiateur (negotiation host). Afin de négocier, les participants envoient leurs propositions à un espace commun (the

negotiation locale), qui est contrôlé par l’agent médiateur. Cet espace de négociation est un

type de tableau noir auquel chaque agent – participant ou médiateur – a accès pour écrire. Par contre, seul l’agent médiateur a une visibilité totale sur l’information. Il a le rôle de créer et de faire respecter les règles de coordination qui peuvent porter des contraintes sur l’exécution du protocole de négociation, sur la validation des propositions, sur la finalisation de la négociation et aussi sur la communication entre les participants. Donc le processus de négociation est modélisé comme une place de marché centralisée où l’agent médiateur a le rôle de coordonner toutes les négociations.

En fonction des types de règles, le rôle de l’agent médiateur est décomposé dans plusieurs sous-rôles attachés à une taxonomie des règles déclaratives qui peuvent être employées pour capturer une grande variété de mécanismes de négociation. Les sous-rôles et les types des règles attachés sont les suivants:

 Proposal validator : gère les règles de validité, imposant que n'importe quelle proposition soumise soit conforme avec un format de négociation fixant les contraintes sur les attributs négociés et leurs valeurs ;

 Protocol enforcer : gère plusieurs types de règles portant sur l’exécution du protocole de négociation : les règles de signalisation – fixant quand un participant peut envoyer une proposition, les règle d'amélioration – fixant quelles nouvelles propositions peuvent être envoyées, et les règles de retrait – fixant quand les propositions peuvent être retirées et quelle est la politique sur la période d'expiration des propositions ;

 Agreement maker : gère plusieurs types de règles, notamment pour mettre à jour les statuts des participants et l’information que chacun des participants peut accéder : les règles de mise à jour – indiquant comment les paramètres de la négociation changent sur l'occurrence de certains événements, les règles de visibilité – indiquant quels participants peuvent accéder une certaine proposition, les règles d'affichage – indiquant si une certaine information (nouvelle proposition ou nouvel accord) est visible pour un participant et aussi la manière dont cette information sera partagée aux participants ;  Information updater : gère les règles d’acceptation d’un accord – cet ensemble de

règles détermine quels sont les accords qui devraient être formés, étant donné un ensemble de propositions parmi lesquelles au moins deux sont compatibles;

 Negotiation terminator : fixe les règles pour le cycle de vie du processus de négociation, indiquant quand la négociation doit s’arrêter.

.

L’agent médiateur avec son rôle et ses sous-rôles est mis en application comme un système d’agents coopératifs qui communiquent à l'aide d'un tableau noir. Du point de vue des participants ces agents sont vus comme un seul agent médiateur qui coordonne la négociation. Cette centralisation du processus de coordination fait qu’il n’y a pas une distribution du contrôle sur les interactions entre les agents participants et l’agent médiateur. Chaque agent participant à une négociation envoie ses propositions à l’agent médiateur et c’est celui-ci qui, utilisant les ensembles des règles de coordination comme des filtres, décide si la proposition est valide et qui peut accéder à cette proposition. Ainsi, différemment des systèmes présentés auparavant, dans ce système le processus de coordination ne gère pas seulement des dépendances entre les états initiaux et finaux des négociations, mais l’agent médiateur est capable de vérifier des contraintes à chaque envoi d’une proposition. Par contre ces contraintes ont seulement le but de synchroniser la communication dans les différentes négociations. Bien que toutes les propositions envoyées soient disponibles au niveau de l’agent médiateur, celui-

ci ne peut pas fixer de dépendances sur les valeurs de ces propositions sans avoir aucune information sur les buts et les stratégies des différents agents participants.

Finalement, le système permet de modéliser et de coordonner des négociations de type n

vers n participants comme un ensemble de plusieurs négociations de type un à un, mais

toujours avec l’agent médiateur comme un des participants. Cette approche peut avoir des qualités sur l’optimisation de la coordination des interactions, mais elle limite l’autonomie et le pouvoir des agents participants au travers des différentes règles imposées et gérées par l’agent médiateur.

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