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La forme lysophospholipide

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MATÉRIEL ET MÉTHODES

2.2. Recherche des mécanismes impliqués dans l’amélioration du rendement de la lipolyse gastrique par le lysophosphatidylinositol

2.2.6. La forme lysophospholipide

Lorsque nous avons hydrolysé nos différentes émulsions lipidiques avec le suc gastrique BAK, il est ressorti, que seuls trois phospholipides étaient capables d’améliorer le rendement de la lipolyse: LPI et LPCO (de façon très importante) et LPCS (de façon très

lysophospholipides. Afin de vérifier cela, nous avons hydrolysé avec plusieurs sucs gastriques (FP, HJC, Pool II+III et VO T0+B) les émulsions stabilisées par 5 lysophospholipides différents (LPCO, LPCS, LPI, LPE et LPS) par comparaison avec l’émulsion CT (Figure 48).

Figure 48: Rendements de lipolyse gastrique d’émulsions de trioléine stabilisées par différents types de lysophospholipides (moyenne ± SEM).

CT: n=8 avec BAK, n=4 avec FP, HJC et Pool II+III, n=10 avec VO T0+B; LPCO: n=12 avec BAK, n=6 avec FP, n=4 avec HJC, Pool II+III et VO T0+B; LPCS: n=12 avec BAK, n=4 avec FP, HJC, Pool II+III et VO T0+B; LPI: n=28 avec BAK, n=10 avec FP, n=4 avec HJC, n=6 avec Pool II+III, n=8 avec VO T0+B; LPE:

n=14 avec BAK, n=6 avec FP, n=4 avec HJC, Pool II+III et VO T0+B; LPS: n=6 avec BAK, n=4 avec FP, HJC, Pool II+III et VO T0+B). * Valeur significativement différente de celle de l’émulsion CT.

Nos résultats indiquent, que, tous sucs gastriques confondus, le rendement de lipolyse moyen est de 8,35 ± 1,08 % pour l’émulsion CT, 20,89 ± 1,79 % pour l’émulsion LPCO, 16,15 ± 0,74 % pour l’émulsion LPCS, 21,86 ± 1,72 % pour l’émulsion LPI, 8,19 ± 0,56 % pour l’émulsion LPE et 8,16 ± 1,41 % pour l’émulsion LPS, ce qui permet de dire, que globalement aucun lysophospholipide n’inhibe la lipolyse gastrique. Cette affirmation est strictement vraie pour les sucs gastriques FP et Pool II+III, mais on peut quand même indiquer une diminution notable pour le suc BAK avec LPE (-31 %) et pour les sucs HJC et VO T0+B avec LPS (respectivement –33 et –45 %). Lorsqu’ils sont activateurs, LPE et LPS augmentent tout de même le rendement de la lipolyse gastrique de 4 à 55 % et de 47 à 61 %, respectivement. Les trois autres lysophospholipides permettent une amélioration d’au moins 23 % (p < 0,05): 23 à 286 % pour LPCS (93 % en moyenne), 90 à 498 % pour LPCO (150 % en moyenne) et 83 à 466 % pour LPI (159 % en moyenne), qui est responsable de l’effet le plus marqué sur l’activité de la lipase gastrique.

0

BAK FP HJC Pool II+III VO T0+B

% de lipolyse

La forme lysophospholipide paraît donc jouer un rôle non négligeable dans l’amélioration du rendement de la lipolyse gastrique. Cependant, son impact semble étroitement lié à la nature du groupement porté par l’acide phosphorique. En effet, si on regarde le rendement de la lipolyse gastrique induit par chacun des cinq types de dérivé (l’acide phosphatidique, la choline, l’inositol, l’éthanolamine et la sérine) en fonction de son vecteur (phospholipide ou lysophospholipide), on constate que la forme lysophospholipide n’apporte d’amélioration significative que si elle est associée aux groupements choline et inositol (Figure 49).

Figure 49: Effet des formes phospholipides ou lysophospholipides des différentes espèces.

Les tests de digestion ont été réalisés avec le suc gastrique BAK (moyenne ± SEM; acide phosphatidique: n=4; choline: n=8 pour le PL et 12 pour le LPL; inositol: n=10 pour le PL et 28 pour le LPL;. éthanolamine: n=4 pour le PL et 14 pour le LPL;sérine: n=4 pour le PL et 6 pour le LPL). * Valeur significativement différente de celle de la forme phospholipide.

2.2.7. L’inositol

L’effet activateur du LPI ne pouvant pas être totalement imputable à sa nature de lysophospholipide, nous avons également étudié le rôle de l’inositol dans la modulation de la lipolyse gastrique. Dans un premier temps, le milieu réactionnel a été enrichi avec de l’inositol libre. Celui-ci a tout d’abord été ajouté dans le tampon de lipolyse gastrique, à raison de 2 et 8 % (Tableau 9). Quelle que soit l’émulsion testée (PC P/O ou LPI), on constate que la présence d’inositol libre n’a pas d’effet. Nous avons ensuite ajouté l’inositol libre dans le tampon d’émulsification du mélange lipidique PC P/O à raison de 0,8 % (c’est-à-dire la même quantité d’inositol que celle apportée par le mélange lipidique LPI). On n’observe pas non plus d’amélioration du rendement de la lipolyse : 17,77 ± 0,60 % sans inositol, 19,18 ±

0 5 10 15 20 25 30

Acide phosphatidique

Choline Inositol Éthanolamine Sérine

% de lipolyse

PL

LPL * *

*

*

1,08 % en présence d’inositol ajouté avant l’émulsification et 18,47 ± 0,11 % en présence d’inositol ajouté après l’émulsification.

Tableau 9: Effet de la présence d’inositol libre, ajouté dans le tampon de lipolyse, sur le rendement de lipolyse gastrique (%) des émulsions PC P/O et LPI.

Les tests de digestion ont été réalisés avec le suc gastrique GM PG1 (moyenne ± SEM; n=4). * Valeur significativement différente de celle obtenue sans inositol.

Dans un second temps, l’inositol a été apporté sous forme de lysophosphatidylinositol. Pour cela, nous avons ajouté une quantité croissante de mélange lipidique LPI dans le mélange lipidique LHO avant de procéder à l’émulsification et les différentes émulsions ont été hydrolysées par deux sucs gastriques différents (BAK et VF) (Figure 50).

Figure 50: Effet de la présence d’inositol, apporté sous forme de LPI, sur le rendement de lipolyse gastrique de l’émulsion LHO (moyenne ± SEM; n=4).

* Valeur significativement différente de celle de l’émulsion LHO.

On observe alors, que la présence d’inositol sous forme de LPI dans le mélange lipidique LHO améliore nettement le rendement de la lipolyse, quelle que soit la source de lipase utilisée. Le rendement de lipolyse gastrique est amélioré significativement dès le rapport LHO/LPI de 7 pour 1 avec le suc gastrique BAK et dès le rapport LHO/LPI de 4 pour 4 avec

Conditions expérimentales Émulsion PC P/O Émulsion LPI

Sans inositol 17,77 ± 0,60 19,81 ± 0,76

Avec 2 % d’inositol 19,28 ± 0,27 18,56 ± 0,38

Avec 8 % d’inositol 18,25 ± 0,22 18,13 ± 0,27 *

0 5 10 15 20

LHO (8) LHO/LPI (7/1) LHO/LPI (4/4) LPI (8)

% de lipolyse

BAK VF

*

*

*

* *

le suc gastrique VF. L’amélioration obtenue est proportionnelle à la quantité de LPI ajoutée, ce qui laisse supposer un effet dose de ce phospholipide. L’effet activateur du LPI est donc dû à l’association de la forme lysophospholipide et du groupement inositol. C’est d’ailleurs l’association de ces deux éléments structurels qui se traduit par une aire moléculaire atypique.

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