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PARTIE V: APPLICATIONS EN PÉDAGOGIE MÉDICALE

1. FORMATION VÉTÉRINAIRE

1.1.

Objectifs de formation

L’arrêté ministériel du 20 avril 2007 définit les études vétérinaires.

L’article 1 précise l’objectif de la formation vétérinaire :

« Les études vétérinaires ont pour objet de dispenser la formation théorique, pratique et clinique que requiert l'exercice professionnel décrit dans le référentiel professionnel »30.

Pendant son enseignement à l’Ecole Nationale Vétérinaire, l’étudiant reçoit un éventail de connaissances sur les différents métiers qu’il est susceptible de pratiquer :

 clinicien : animaux de compagnie (chien, chat, furet,…) ; équine ;

animaux de rente (bovins, ovins, caprins, porc, volaille) ; faune sauvage ;

 inspecteur vétérinaire en santé publique ;  enseignant-chercheur…

Lors de l’assemblée générale de l’Association Européenne des Etablissements d’Enseignement Vétérinaire (A3EV) au printemps 2003, il a été déclaré : « nous devons former des étudiants pour qu’ils deviennent des professionnels de haut niveau scientifique capables d’apporter des réponses à des problèmes complexes dans le domaine du vivant » (Desnoyer, 2008).

L’importance est donnée aux connaissances scientifiques et à la prise de décision en contexte d’incertitude.

1.2.

Admission dans une École Nationale Vétérinaire

Les titulaires d’un baccalauréat scientifique intègrent sur dossier une classe préparatoire scientifique BCPST-AGRO. Les élèves doivent passer un concours national d’entrée au terme de leur seconde année. Les épreuves écrites sont composées de : français/philosophie ; langues vivantes ; mathématiques ; sciences physiques ; chimie organique / minérale ; biologie animale / végétale / cellulaire.

Les matières aux plus forts coefficients sont la physique, la chimie et la biologie. Ces considérations sont importantes à prendre en compte car les étudiants travaillent en fonction des examens (Edmondson, 2001). Il est ainsi vraisemblable que les étudiants consacreront plus de temps aux matières à plus forts coefficients.

La réussite aux épreuves écrites conditionne l’admissibilité à l’oral.

Les épreuves orales sont composées de : chimie, sciences physiques, biologie animale, biologie cellulaire et langues vivantes.

Chaque année, les élus intègrent l’une des quatre écoles vétérinaires françaises suivantes, citées par ordre de fondation : Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon (ENVL, 1762), Ecole Nationale Vétérinaire de Maisons-Alfort (ENVA, 1764), Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse (ENVT, 1825) et Ecole Nationale Vétérinaire de Nantes (ENVN, 1979).

Les élèves admis à l’école vétérinaire n’ont souvent que très peu de connaissance du monde rural et peu sur le métier de vétérinaire clinicien. Par exemple, il serait intéressant de connaître, pour un étudiant fraîchement admis, la conception qu’il a d’un bovin. Imprégné de ses connaissances acquises, il vous répondrait sans doute : « organisme eucaryote, opistochonte, métazoaire, bilatérien, deutérostomien, pharyngotrème, chordé, crâniate, vertébré, tétrapode, amniote, mammifère, euthérien, ongulé, artiodactyle, ruminant, bovidé de la sous-famille des bovinés ». La conception du praticien ou de l’éleveur est évidemment différente…

1.3.

Cursus vétérinaire

L’article 2 de l’AM du 20 avril 2007 déclare :

« Cinq années de formation sont organisées au sein des écoles nationales vétérinaires (E.N.V.) ou sous leur contrôle direct, après réussite à l'un des concours mentionnés à l'article 1er de l'arrêté du 13 juin 2003 susvisé. L'entrée par concours dans une école nationale vétérinaire emporte l'attribution par l'établissement de 120 crédits européens pour la formation scientifique générale suivie. Les cinq années de formation dans les E.N.V. comprennent :

- huit semestres de tronc commun. La formation des septième et huitième semestres, essentiellement clinique et pratique, est consacrée à parts égales aux animaux de production et à la santé publique vétérinaire, d'une part, et aux animaux de compagnie et équidés, d'autre part. Pour les étudiants s'orientant vers le domaine professionnel de la recherche, ces deux derniers semestres peuvent être remplacés par l'inscription, le suivi et la validation des deux derniers semestres d'un diplôme national de master ;

- deux semestres d'approfondissement dans un ou des domaines professionnels mentionnés à l'article 4 du présent arrêté. Pour les filières cliniques, l'équivalent d'un de ces semestres est consacré à la préparation de la thèse de doctorat vétérinaire ».

Le cursus vétérinaire a récemment changé. Cependant le socle reste le même. Les 2 premières années restent fondamentales. Les étudiants reçoivent un enseignement riche en biochimie, génétique, biologie moléculaire statistiques, anatomie, histologie, physiologie, statistiques. Les 3 dernières années sont appliquées. A partir de la 3ème année, les étudiants participent aux activités cliniques.

Notons que les deux derniers semestres sont des semestres d’approfondissement d’un domaine particulier, comme par exemple, la pathologie des ruminants. Ainsi, l’étudiant doit-il faire un choix selon ses centres d’intérêts.

1.4.

Rôle de l’enseignant-chercheur

Schématiquement, les missions d’un enseignant et d’un chercheur sont différentes : l’enseignant transmet les connaissances, le chercheur produit des connaissances.

L’enseignant notamment clinicien doit faire la synthèse des connaissances scientifiques issues de la littérature, et de son expérience pour construire son cours. L’enseignant joue le rôle de filtre et de synthèse de l’information. Les cours des étudiants sont des représentations pour partie spécifiques de chaque enseignant.

Au départ, l’étudiant a très peu d’expérience. Ses connaissances sont très réduites en dehors du cours dispensé.

Par ailleurs, l’enseignant doit prendre en compte l’étudiant qui doit assimiler le savoir et l’incorporer à ses connaissances préalables.

De manière générale, l’étudiant doit se créer sa propre représentation du problème exposé par le professeur. Il doit comprendre le sens du cours. Le cours dispensé n’est pas seulement un ensemble de faits juxtaposés. Ces faits s’inscrivent dans une problématique et sont cohérents avec les connaissances préalables de l’étudiant.

De plus, rappelons que l’étudiant travaille d’abord pour les examens et bénéficie d’une mémoire à long terme qui lui permet de retenir l’information au moins jusqu’à l’examen. Des rappels de l’information seront nécessaires ultérieurement, pour que ces connaissances s’inscrivent dans des scripts fonctionnels.

2. APPORTS DES DONNÉES DE LA PSYCHOLOGIE COGNITIVE À

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