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3 Proposition d’un modèle formel d’accès aux connaissances pragmatiques

3.1 Formalisation syntaxique d’un terme

Un groupe fonctionnel est constitué des classes Organisation, Référentiel et Sémantique (Figure 41) et une structure commune à tous les groupes fonctionnels a été identifiée pour les classes Organisation et Sémantique.

Pour la classe Organisation, le groupe fonctionnel est constitué soit d’une donnée unique, soit d’une succession de données (Figure 45). Du point de vue mathématique, ces deux structures peuvent être représentées par un graphe simple orienté GO = (VO, EO), où VO est l’ensemble des sommets non ordonnés, et EO l’ensemble des arcs. Dans le cas de la donnée unique, l’ensemble EO est vide, et dans le cas contraire, EO est une chaîne eulérienne (chaîne empruntant une fois et une fois seulement chaque arête de EO). Pour la classe Sémantique, les structures proposées sont des typologies discriminant des concepts à priori élémentaires (Figure 24 pour la Localisation, Figure 46 pour l’Actant, Figure 47 pour la Temporalité, Figure 48 pour la Manière). En termes mathématiques, la typologie peut être représentée par un graphe arborescent GS = (VS, ES), où VS est l’ensemble des sommets, et ES l’ensemble des arcs. Pour la classe Référentiel, dans la mesure où la bibliographie linguistique n’a pas permis d’identifier une structure commune, il n’est pas possible d’en proposer une représentation mathématique. Toutefois, nous supposerons l’existence d’un graphe associé que nous noterons GR = (VR, ER), où VR est l’ensemble des sommets, et ER l’ensemble des arcs. Le graphe associé au groupe fonctionnel est GGF = (VF, EF), où VF est constitué des objets GO, GR et GS, et EF des arcs qui relient GO, GR et GS. Dans le cas présent, l’ensemble EF est vide. La relation établie entre classes s’effectue au niveau des éléments. Chaque élément de la classe Organisation, est projeté dans les classes Sémantique et Référentiel. Un exemple de projection est présenté en figure 52. Dans cet exemple, la classe Organisation est constituée de 3 éléments qui se succèdent. Ces éléments sont représentés par des points et la relation de succession par les arcs orientés. A chaque élément de la classe Organisation correspond un point projeté dans les classes Sémantique ou Référentiel. Ces points projetés participent aux graphes particuliers des classes Sémantique et Référentiel, respectivement structurés selon une relation de subsomption et de composition dans l’exemple de la figure 52.

GR GS

GO

Figure 52 : Exemple de relations entre éléments des classes Organisation (GO), Sémantique (GS) et Référentiel (GR).

Deux formes de structure de description sont possibles selon le nombre d’actants (Figure 49). Dans le cas d’un seul actant, la structure de description est constituée de six groupes fonctionnels (Actant, Acte, Localisation, Temporalité, Manière, Raison). Dans le cas de deux actants (Agent et Objet), la structure de description comporte sept groupes fonctionnels (Agent, Acte, Objet, Localisation, Temporalité, Manière, Raison). Quelque soit le nombre d’actants, les groupes fonctionnels sont organisés selon le principe d’incidence, qui établit une relation orientée par paire de groupes fonctionnels. En termes mathématiques, la structure de description peut être représenté sous la forme d’un graphe orienté GSD = (VSD, ESD), où VSD est l’ensemble des sommets, et ESD l’ensemble des arcs. Les éléments de VSD sont des graphes GGF correspondant aux différents groupes fonctionnels (GFAg, GFAc, GFLo, GFTe,

GFMa, GFRa), avec ou non la présence de GFOb, selon le nombre d’actants. L’indice accolé au

GF correspond aux deux premières lettres du groupe fonctionnel représenté, ‘Lo’ pour Localisation, par exemple. De façon à différencier l’Actant de l’Acte dans les indices, l’Actant a été nommé GFAg, ‘Ag’ correspondant à Agent. Les arcs de ESD représentent les

relations entre les groupes fonctionnels, définies selon le principe d’incidence (Figure 49). D’après la linguistique pragmatique (chapitre B, paragraphe 1.1), un terme est représenté par le couple (contexte, énoncé). Dans la mesure où le contexte et l’énoncé sont décrits en utilisant la structure de description, le terme T s’exprime en mathématique sous la forme du graphe GT = (VT, ET), où VT est l’ensemble des GSD, à savoir SDE et SDC correspondant

respectivement au GSD associé à l’énoncé du terme et à celui associé à son contexte d’élaboration. ET est l’ensemble des arcs entre SDE et SDC, i.e. l’énoncé et le contexte.

La relation entre les éléments de l’énoncé et ceux du contexte, formalisée par ET, n’est pas explicitée dans la bibliographie. Bien que le contexte soit défini comme « comportant les éléments descriptifs de la situation de locution nécessaires à la juste compréhension de ce qui est dit » (Armengaud, 2007), il ne permet pas d’identifier les ensembles où les liens sont établis. Dans la définition, l’expression « la juste compréhension de ce qui est dit » pourrait évoquer la relation entre les graphes relatifs à la sémantique, voire au référentiel (GS et GR). En l’absence de précisions, nous proposons de considérer ET comme un ensemble vide {∅}. Le regroupement des graphes élémentaires permet de proposer un modèle de formalisation de la description d’un terme. Ce modèle correspond à un graphe multi-niveaux (Figure 53). Au niveau du terme, ce modèle comporte les structures de description du contexte SDC et de

l’énoncé SDE. Chaque structure de description est décrite en termes de groupes fonctionnels

(GFAG, GFAC, etc.), ces derniers étant constitués des classes Organisation, Référentiel et

Structure de description Terme Groupe fonctionnel Classes GFRa GFLo GFOb GFAc GFAg GFMa GFTe GS GO GR SDC SDE Figure 53 : Description multi-niveaux d’un terme