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6. Des suggestions pour une meilleure intégration des approches non pharmacologiques au plan d’intervention.

4.6 Forces et limites de l’études

4.6.1 Forces de l’étude

Une des forces de cette recherche réside dans le fait qu’il y a peu d’études sur le sujet et aucune sur le territoire québécois. Comme il s’agit d’une démarche mixte, la recherche qualitative est venue bonifier la partie quantitative en apportant une plus grande profondeur à l’étude, permettant ainsi une meilleure compréhension des dynamiques d’intégration et de suivi des approches non-pharmacologiques et une orientation vers une meilleure intégration de ces approches par les infirmières en GMF. Il s’agit aussi de l’étude d’un processus novateur récemment implanté au Québec.

4.6.2 Limites de l’étude

La participation volontaire des infirmières et les changements de structures des milieux de pratique depuis la fin des projets-pilotes font partie des limites non-négligeables de la présente étude. En effet, en plus des différences dans le fonctionnement interne d’un GMF à l’autre, certains GMF sont situés en milieu urbain et d’autres en milieu rural. La clientèle visée par la prise en charge par les infirmières en GMF possède des caractéristiques bio-psycho-sociales très hétérogènes. Par ailleurs, le petit nombre de participants (20) à l’étude pourrait nuire à la validité statistique de l’étude lors de la compilation statistique des résultats du volet quantitatif et les interprétations qui s’en suivent.

Le questionnaire utilisé dans cette recherche n’a pas été testé préalablement à son administration. De plus, comme il s’agit ici d’un projet étudiant, l’opération de co-codage n’a pu être réalisée.

CONCLUSION

En conclusion, actuellement, au Québec, la prise en charge globale des usagers vivant à domicile et présentant un TNCM dans le cadre de la phase 2 du PAQ semble, pour la plupart des GMF dans l’ensemble des régions, se résumer principalement au dépistage, à l’évaluation et quelques fois, au suivi pharmacologique. Bien que les besoins en termes de prise en charge globale des usagers vivant à domicile ne diffèrent pas de ceux qui vivent en hébergement (Robinson et al. 2010), il semble que les usagers vivant à domicile ne bénéficient pas de la même qualité de prise en charge que les usagés hébergés. Les approches non-pharmacologiques sont peu ou pas du tout intégrées par les infirmières en GMF lors de la prise en charge de personnes présentant des TNCM associés à des SCPD et vivant à domicile. Et si quelques approches non-pharmacologiques sont quelques fois recommandées à l’usager et ses aidants, elles le sont dans un cadre informel et ne font pas l’objet d’un suivi systématique. Ceci dit, les résultats ont montré qu’il semble y avoir un écart perception entre leur rôle actuel, dépistage et évaluation, et ce qu’il devrait être car la presque totalité des participants (95%) considérait que l’intégration et le suivi d’approches non-pharmacologiques devraient en faire partie.

Il existe aussi des écarts significatifs à tous les niveaux, rédaction de plan d’intervention, intégration d’approches non-pharmacologiques et suivi de la réponse comportementale, entre le processus clinique suggéré par le MSSS et la pratique des infirmières en GMF des régions participantes; il est permis de penser que cette situation prévaut à travers tout le Québec.

L’entretien avec l’infirmière qui a participé à un des projets pilotes a fait ressortir la perte de l’expertise développée à la phase 1 du PAQ, pour la plupart des GMF, lors du passage à la phase 2. De façon générale, pour la grande majorité de GMF, les infirmières en GMF ne sont plus dédiées qu’aux usagers présentant de TNCM, mais doivent plutôt intégrer ceux-ci à l’ensemble de leur clientèle.

Le succès de l’intégration des approches non-pharmacologiques et le suivi de leur efficacité passent par la formation des intervenants en GMF ainsi que celle des usagers et des aidants. Afin de favoriser le partage d’information et la collaboration entre tous les intervenants de première ligne, notamment les infirmières en GMF et les infirmières du SAD, il serait peut-être pertinent qu’elles reçoivent une formation homogène. Par ailleurs,

les résultats ont clairement montré que la formation actuelle sur les approches non- pharmacologiques, notamment sur leurs effets, est inefficace puisque la grande majorité des répondants ont dit ne pas les connaître.

Les infirmières en GMF ont aussi besoin de connaître la disponibilité et l’accessibilité des approches non-pharmacologiques dans la communauté afin de pouvoir conseiller l’usager et sa famille adéquatement et ce n’est généralement le cas actuellement. Le recours à un intervenant spécialisé en approches non-pharmacologiques pour identifier, évaluer et recommander les ressources non-pharmacologiques dans une communauté donnée pourrait être étudié afin de supporter les infirmières en GMF dans leurs démarches d’intégration d’approches non-pharmacologiques.

Au vu des résultats obtenus, une question est soulevée : est-ce que l’infirmière en GMF est la meilleure intervenante de première ligne pour introduire les approches non- pharmacologique puisqu’elle ne se déplace pas à domicile et qu’elle doit déjà jongler avec le suivi de plusieurs autres maladies chroniques ? Le PAQ et le MSSS ont déterminé que oui mais est-ce vraiment le cas ? Cette question pourrait faire l’objet de recherches futures, tout comme le développement d’outils de suivi des approches non-pharmacologiques afin de permettre le suivi systématique de celles-ci par l’aidant en collaboration avec l’intervenant de première ligne.

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