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Section III : analyse critique

B. forces et opportunités

1. Une industrie au standard des pays développés Le secteur pharmaceutique est comme décrit un secteur stratégique pour le Maroc et a bénéficié de tout le soutien pour assurer l’objectif qui fut l’indépendance du Maroc quant à la disponibilité des médicaments dans son territoire On considère que ce secteur emploi du personnel hautement qualifié dont 98% au moins est marocain. En termes d’infrastructures et d’équipements pharmaceutiques, les règles de bonnes pratiques de fabrication (BPF) imposent des standards codifiés et uniformisés au niveau mondial. Au Maroc, la direction du médicament et de la pharmacie, dépendant du ministère de la santé, veille au respect de ces règles de bonnes pratiques de fabrication.

Le savoir-faire industriel et technologique pharmaceutique marocain est reconnu au niveau mondial.

2. Opportunité pour le Maroc de capter l’externalisation de l’industrie mondiale

Le marché mondial de l’externalisation de la production et de la recherche & développement s’élève à plus de 55 milliards de dollars. La tendance est appelée à s’accentuer en raison de la politique de réduction des coûts des majors mondiales de l’industrie pharmaceutique. Cependant le Maroc peine à se positionner. Parmi les raisons de ce retard, la taille relativement modeste de son marché comparativement à des pays voisins, l’absence d’installations spécialisées et de ressources qualifiées. Les barrières réglementaires à l’entrée font également partie des freins qui empêchent le Maroc d’attirer une part de l’externalisation de la production et de la R&D. Le ministère de tutelle cible surtout les essais cliniques, l’outsourcing de services R&D, ainsi que des segments de niche à forte valeur ajoutée telle que la bio- informatique, la bio-imagerie ou encore les biomarqueurs.

3. Des réformes sociales

Les dépenses annuelles per capita, consacrées à l’achat des médicaments dans les pharmacies sont estimées à 49,6 USD, alors que l’Américain consomme 770 USD par an, le Japonais 506 USD et l’Européen 380 USD. En volume, la consommation per capita est de l’ordre de 9 boîtes par personne par an.

Le financement du marché pharmaceutique reste encore très dépendant des paiements directes d’une population dont les revenus sont bas. Les prévisions sur les dix prochaines années tablent sur une expansion du marché portée principalement par les récentes réformes du système de santé augmentant le nombre d’assurés ainsi que la diminution des prix des médicaments assurant un meilleur accès aux médicaments onéreux.

4. Croissance par l’export

Le secteur pharmaceutique exporte en moyenne 7 à 8 % de sa production vers des pays européens, arabes, asiatiques ou encore africains. Ces exportations ont réalisés en 2013 un chiffre d’affaires de 909 Millions de MAD, soit une progression de de +21,7% par rapport à 2012.

Il est certain que l’export demeure un axe stratégique à consolider, d’autant plus que le pays jouit d’une situation privilégiée à la croisée de plusieurs continents et porte d’entrée stratégique pour l’Afrique.

De ce fait le Maroc est appelé à mettre en place une véritable plateforme dédiée à l’export et pourrait jouer le rôle d’un véritable hub pour l’Afrique et plusieurs entreprises nationales sont déjà opérationnelles dans plusieurs pays africains.

5. Contrat programme pour le secteur pharmaceutique

L’Etat marocain représenté notamment par le Ministère de la Santé et le Ministère de l'Economie et des Finances a conclu un contrat programme pour le secteur de l’industrie pharmaceutique pour la période 2013-2023 avec le secteur pharmaceutique représenté par l’AMIP, l’AMMG et le LEMM.

L’objet de ce contrat programme est de définir un cadre général pour le développement de l’industrie pharmaceutique marocaine

Il fixe des objectifs chiffrés pour le développement du secteur pharmaceutique à l’horizon 2023. Ce programme ambitionne de porter le chiffre d’affaires (CA) à plus de 10 milliards de MAD à l’export dans dix ans, de doubler le chiffre d’affaires sur le marché local et de créer plus d’emploi dans ce secteur.

Figure 8 : objectifs contrat programme 2013-2023

Objectifs 2023

CA à l’export + 9,5 à 16,6 MMMAD

CA pour le marché intérieur + 16,6 MMMAD

Emplois directs créés + 5 000

Emplois indirects créés + 15 000 à 20 000

Source : AMIP

Plusieurs mesures sont proposées afin d’exploiter les leviers de développement de l’industrie pharmaceutique tout en relevant les faiblesses majeures pénalisant la compétitivité et l’attractivité du secteur sur le plan national et international. A titre d’exemple, le présent contrat programme favoriserait le développement des génériques et l’Outsourcing de Recherche & Développement qui présentent des perspectives de croissance très fortes.

6. Harmonisation du cadre réglementaire au niveau régional

Le secteur pharmaceutique des pays du Maghreb est reconnu comme dynamique même si il existe de grandes disparités entre les pays de cette région. Ainsi les trois grands pays : Algérie, Maroc et Tunisie ont réussi à développer une industrie couvrant pour la plupart leur consommation locale. C’est au Maroc que la couverture nationale par une production locale et une activité à l’export sont les plus

importantes. La Libye dispose de deux unités de production locales et alloue une partie de sa production à l’exportation notamment vers l’Egypte, la Turquie et l’Allemagne. La Mauritanie, à l’opposé, ne dispose pas d’un outil de production dans ce secteur.

Les industries pharmaceutiques marocaine et tunisienne respectent les normes internationales et sont aujourd’hui classées au sein de la zone Europe pour les standards de qualité. En Algérie, les normes appliquées sont essentiellement des normes ISO et non pas des normes pharmaceutiques internationales. En Mauritanie, les normes concernant les bonnes pratiques européennes de production, de distribution ou de distribution (BPP, BPD, BPD) sont peu connues et peu appliquées. Des pistes sont actuellement à l’étude pour intégrer ce marché maghrébin dans un espace commun et on peut citer les suivantes :

o harmonisation du cadre réglementaire d’enregistrement et de contrôle des

médicaments mise en place un réseau de laboratoires de contrôle qualité

o mise en place d’agences supranationales permettant une harmonisation de la réglementation de la procédure d’achat en commun des médicaments, des vaccins et des sérums , de veiller à la bonne qualité des productions locales, d’élaborer un plan de développement des infrastructures de base pour l’industrialisation des médicaments

o renforcement des liens entre les différentes facultés de pharmacies des pays maghrébins, les ordres des pharmaciens, les sociétés savantes et tous les professionnels du secteur pharmaceutique

o développement de la coopération en matière de production des médicaments notamment des génériques.

DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DU CADRE

Deuxième Partie : analyse du cadre juridique

Chapitre I : les sources du cadre juridique

Le cadre juridique pharmaceutique marocain est régi principalement par la loi 17-04 portant code du médicament et de la pharmacie promulguée par le dahir n°1-06-151 du 22 novembre 2006.