For¸cage dynamique
Comme pour les flux de chaleur turbulents, les formules bulk a´erodynamiques (chap. 3.5) sont
utilis´ees pour calculer la tension de vent `a partir du vent, de la SST et des scalaires
atmosph´e-riques :
~τ =ρ
a(θ
air, q
air, P) C
D(T
s,XA) |∆U~
10|∆U~
10(1.18)
C
Dest le coefficient de traˆın´ee (chap. 3.5.1).
1.3 For¸cage du mod`ele de glace
Il est primordial, dans le contexte de la mod´elisation globale de l’oc´ean, de prendre en compte la
couverture de glace aux hautes latitudes. C’est pourquoi, tous les OGCMs ´evolu´es sont coupl´es
`
a un mod`ele de glace. L’avantage est de pouvoir laisser un total degr´e de libert´e au syst`eme
mer/glace, en agissant seulement sur le for¸cage atmosph´erique. Certains mod`eles de glace “trop
´evolu´es” peuvent cependant avoir tendance `a alourdir de fa¸con cons´equente le rendement du
mod`ele en terme de calcul. Dans notre cas, le mod`ele NEMO (chap. 6.2) est coupl´e au mod`ele
de glace LIM
3(Fichefet et Maqueda, 1997).
Dans une telle configuration, c’est naturellement le mod`ele de glace qui fournit les conditions
limites de surface `a l’oc´ean `a l’interface mer/glace. Il est cependant n´ecessaire de fournir des
conditions limites de surface au mod`ele de glace, plus pr´ecis´ement `a l’interface glace/atmosph`ere.
Comme pour l’oc´ean, diverses m´ethodes de for¸cage sont envisageables. On se limitera ici a d´ecrire
la m´ethode de type “bulk”. L’approche est tr`es similaire `a celle choisie pour l’oc´ean, la SST est
remplac´ee par la temp´erature de surface de la glace “IST”. S’ajoute `a ces flux, les flux de chaleurs
(et de sel) provenant des changement d’´etat de l’eau (de solide `a liquide et inversement).
Dans le cas o`u aucun mod`ele de glace n’est disponible, il est toutefois possible d’utiliser des
climatologies de glace de mer (comme celles distribu´ees par le National Snow and Ice Data
Cen-ter :http://nsidc.org/). Le calcul des flux glace/mer devient alors plus approximatif puisque
contrairement `a la r´epartition spatiale de la glace, aucune climatologie s´erieuse ne renseigne sur
son ´epaisseur.
1.3.1 Flux `a l’interface glace/oc´ean
A l’interface eau/glace, les flux de chaleur et d’eau douce sont intimement li´es, en effet, l’oc´ean
gagne de la chaleur et du sel quand la glace est en formation et est refroidi et dilu´e dans le cas
contraire. Ainsi les flux de chaleur et d’eau douce `a l’interface glace/mer (respectivementQ
ioet
F
io) peuvent s’exprimer comme suit :
Q
io= Q
M+Q
F+Q
B+Q
P S(1.19)
F
io= F
M+F
F+F
B(1.20)
Q
Met F
Msont les flux de chaleur et d’eau douce associ´es `a la fusion de la glace (ou neige),
ils sont respectivement n´egatifs et positifs puisque c’est une perte de chaleur et un gain d’eau
douce pour l’oc´ean.
Q
P Sest le flux solaire disponible pour l’oc´ean, il est g´en´eralement n´egligeable selon l’´epaisseur
de glace (absorption) et la pr´esence de neige (fort alb´edo) en surface. Mˆeme dans le cas d’une
fine couverture de glace transparente, il est raisonnable (vu les incertitudes accumul´ees pour
3
l’estimation de ces flux) de n´egliger ce terme, l’incidence solaire ´etant de plus faible dans les
latitudes impliqu´ees.
Q
Fest le flux de chaleur dˆu `a la formation du frasil, (cr´eation de petits grains de glace en
suspensions dans l’eau durant l’´etape initiale de formation de la glace, par grand froid lorsque
l’eau est en contact direct avec l’air). Q
Fest donc positif puisque l’on cr´e´e de la glace, le flux
d’eau douce est par l`a mˆeme n´egatif.
Q
Bet F
Bsont les flux de chaleur et d’eau douce associ´es `a la formation de glace dite basale
(base de la couche de glace), en opposition `a la glace form´ee en surface par les apports dus aux
pr´ecipitations. Il est int´eressant de noter, queQ
Best souvent proche de z´ero car le refroidissement
basal est compens´e par la chaleur latente de fusion.
Pour ce qui est de l’apport de quantit´e de mouvement, il est suppos´e que la tension de vent
s’exer¸cant sur la glace est transmise int´egralement `a l’oc´ean :
~τ
io=τ~
ai(1.21)
1.3.2 Flux `a l’interface glace/atmosph`ere
Flux turbulents
On retrouve l’utilisation de formulesbulk a´erodynamiques. Ainsi la tension exerc´ee par le vent
sur la glace est donn´ee par :
~
τ
ai=ρ
aC
∗D
|∆~U
10|∆~U
10(1.22)
o`u ∆~U
10| utilise la vitesse de d´erive de la glace. L’´evaporation (flux de chaleur latente) est
remplac´ee par la sublimation. Les mod`eles de glace ne sont en effet pas encore assez ´evolu´es
pour pouvoir repr´esenter l’impact de la pr´esence ´eventuelle d’eau liquide (flaques) `a la surface
de la glace et donc prendre en compte une quelconque ´evaporation. La pr´esence de glace modifie
aussi l’humidit´e sp´ecifique `a saturation de surface, q
∗sat
(IST). On utilise la formule de Goff
propre `a ce cas, donn´ee au chapitre 2.1.2 par l’´equation (2.6) et la relation reliant e`a q (2.8).
Les flux turbulents li´es `a la sublimation de la glace ou de la neige s’´ecrivent donc comme suit :
E
∗= ρ
aC
∗E
|∆U~
10|
hq
air−q
∗sat
(T
s)
i(1.23)
Q
∗lat
= L
sE (1.24)
O`u L
s≃2,839×10
6est la chaleur latente de sublimation. Pour ce qui est du flux de chaleur
sensible, on retrouve la mˆeme expression que dans le cas air/mer :
Q
∗sens
= ρ
aC
∗H
C
p|∆U~
10|
hθ
air−T
si(1.25)
Contrairement `a la surface de l’oc´ean, les trois coefficients de transfert sont pris ´egaux et
constants dans le cas d’une atmosph`ere neutre (chap. 3.5.1),Large et Yeager (2004) proposent :
C
N∗D
=C
N∗E
=C
N∗H
= 1,163×10
−3(1.26)
C’est une simplification qui consid`ere la glace de mer comme ´etant une surface lisse, ces
coef-ficients d´ependent en r´ealit´e de l’´etat de surface de la glace et sont probablement plus grands
dans le cas d’une banquise “rugueuse”.
Flux radiatifs
La part du rayonnement solaire effectivement absorb´e par la glace s’av`ere beaucoup plus
com-plexe `a ´evaluer que dans le cas de l’oc´ean (2.2), et ce, du fait des nombreux facteurs influant
1.3. For¸cage du mod`ele de glace 21
sur l’alb´edo (incidence solaire, ˆage de la glace de surface, pr´esence et type de neige, couverture
nuageuse et ´etat thermodynamique de la glace). Nous ne rentrerons donc pas dans les d´etails de
l’estimation de l’alb´edo de la glace qui est g´en´eralement trait´e par le mod`ele de glace, auquel
seulement les flux radiatifs incidents sont fournis. Le lecteur peut se reporter `a l’article deShine
et Henderson-Sellers (1985) d´ecrivant la param´etrisation utilis´ee par le code NEMO.
Le rayonnement solaire est couramment d´ecompos´e en 4 composantes d´efinies pour 4 gammes
distinctes de longueurs d’onde :
- V
drpour “visible direct”
- V
dfpour “visible diffus”
- N
drpour “proche infrarouge direct”
- N
dfpour “proche infrarouge diffus”
Le visible se situe entre 0.3µm et 0.7µm et le “proche infrarouge” entre 0.7µm et 3µm (l’infrarouge
commen¸cant `a 3µm). Le mod`ele de glace doit fournir les 4 alb´edos correspondant au type nde
glace de surface : α
nVdr,α
nVdf,α
nNdretα
nNdf. Il est alors possible d’obtenir une estim´ee de la part
du flux solaire absorb´e par la glace :
Q
n∗sw
=rad
swh
0.29(1−α
nVdr) + 0.32(1−α
nVdf) + 0.24(1−α
nNdr) + 0.16(1−α
nNdf)
i(1.27)
L’expression du flux infrarouge net re¸cu par la glace est plus simple :
Q
∗lw
=ε
i(rad
lw− σT
s4) (1.28)
o`u ε
iest l’´emissivit´e efficace (chap. 2.2.1) de la glace ou de la neige.
Chapitre 2
Variables m´et´eorologiques
n´ecessaires au for¸cage
Sommaire
2.1 Variables d’´etat atmosph´erique de surface . . . 25
2.1.1 Temp´erature de l’air . . . 25 2.1.2 Humidit´e de l’air . . . 27 2.1.3 Le vent . . . 30
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Contribution à l'Amélioration de la Fonction de Forçage des Modèles de Circulation Générale Océanique
(Page 30-34)