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Fonctions de production pour l'évaluation de l'impact des modes de gestion

6.3 Fonctions de production pour l'évaluation de l'impact des

modes de gestion alternatifs

La comparaison directe des ux d'eau et de polluants entre le site de référence et les sites régulés n'est pas possible car ils présentent des diérences de ventilation de surfaces entre voiries, bâtiments, et jardins. En eet ces surfaces n'ont pas la même ecacité de ruissellement et sont des voies d'introduction potentielles pour les contaminants. Les dié- rences observées entre les sites peuvent dont être imputables à la fois à la gestion des eaux pluviales et aux diérences d'occupation du sol.

Par conséquent, des fonctions de production d'eau et de polluants, propres à chacune des surfaces ont été calées sur le bassin versant de référence an d'être appliquées aux trois bassins versants régulés en tenant compte de leur ventilation de surface. La réponse des bassins versants régulés a donc été simulée comme si ils n'avaient pas de techniques alternatives, puis comparée à la réponse eectivement mesurée. La gure6.1 présente un schéma explicatif de cette méthodologie de comparaison.

Le calage des fonctions de production s'est fait de la façon suivante :

Pour la fonction de production d'eau, un modèle simulant les volumes ruisselés a été calé à partir d'un année de données (juillet 2008 à juillet 2009) de pluviométrie et de débitmétrie à l'exutoire du bassin versant de référence. Ce modèle a également permis de caler les coecients de ruissellement spéciques à chaque type de surface pour les événements échantillonnés. Il est décrit au chapitre17.

Pour la fonction de production de micropolluants, les modèles ont été calés à l'échelle de l'événement sur la base des concentrations mesurées dans les retombées atmosphé- riques, le ruissellement de voirie, le ruissellement d'une parcelle bâtie et à l'exutoire de la référence. Pour les métaux traces, des modèles de corrosion des matériaux de couverture développés par Robert-Sainte (2009) ont été ajoutés. Ces modèles sont décrits au chapitre18.

Une attention particulière a été portée lors du calage pour ne pas surévaluer les ux simulés, et donc l'eet des techniques alternatives lors de la comparaison.

Le calage de ces fonctions de production, et leurs résultats en termes de contribution des diérentes voies d'introduction à l'échelle du bassin versant de référence, sont décrits dans la partieV.

VOIES D’INTRODUCTION

Atmosphère, bâti, voirie

Identification et quantification des substances présentes dans le ruissellement S c re e n in g

Quantification des flux de contaminants

Caractérisation de la contamination (dissous/particulaire)

Comparaison retombées atmosphériques versus productions anthropiques locales

Evaluation des impacts hydrauliques et sur la qualité Estimation des stocks de contaminants dans les TA Compréhension du devenir des contaminants dans les TA

BV de Référence Séparatif classique Comparaison Flux mesurés Flux simulés sans TA Evaluation des stocks de contaminants Simulation Calage

Entrées de la simulation BV RÉGULÉS

Techniques alternatives

Fonctions de production

par type de surface

Bâti, voirie, jardin et allées piétonnes

Flux mesurés

Chapitre 7

Description du site d'étude : le Clos

Saint-Vincent

7.1 Présentation du site

Le site d'étude est la zone d'aménagement concertée (ZAC) du Clos Saint-Vincent à Noisy-le-Grand dans le département français de la Seine Saint-Denis (93), en proche banlieue parisienne. Cette ZAC s'étend sur environ 18 ha en zone urbaine résidentielle dense dans le centre ville de Noisy-le-Grand. Elle est constituée de 3000 logements (de type petits logements collectifs R+3 à R+4), d'équipements publics (un espace culturel, un petit supermarché, un collège, une crèche), d'un jardin public et de parkings. La zone est caractérisée par un faible trac et aucun bâtiment industriel à proximité. Une photographie aérienne de la zone est donnée en gure7.1.

Les eaux pluviales de la ZAC sont collectées dans un réseau séparatif et rejetées sans traitement à la Marne. La ZAC a été lancée au début des années 90, et les premiers aménagements ont été mis en place avec un réseau d'assainissement séparatif conventionnel. Par la suite le permis de construire de la ZAC a été modié et est tombé sous le coup d'une nouvelle réglementation. La Direction de l'Eau et de l'Assainissement de la Seine Saint-Denis (DEA93) a en eet cherché à limiter les rejets au réseau d'assainissement départemental, déjà surchargé. En 1993, un nouvel article a donc été inscrit aux Plans d'Occupation des Sols (POS) des communes de Seine Saint-Denis qui dit qu'aucun rejet supplémentaire n'est accepté dans les réseaux ; des débits de fuite limités (10 l/s/ha) ont été imposés. La solution d'un bassin de rétention, comme utilisée sur d'autres sites, s'est avérée trop coûteuse pour le projet ; les aménageurs de la ZAC ont donc utilisé des techniques alternatives, moins coûteuses et s'intégrant à l'urbanisme. Évoluant avec les reexions des hydrologues urbains, l'échelle de mise en place des ouvrages a diminué avec le temps : les eaux pluviales étaient au départ régulées à l'échelle du quartier, et sur les

100 m

Jardin

Référence

Sud

Nord Espace M. Simon

(retombées atmosphériques)

Fig. 7.1: Photo aérienne du Clos Saint-Vincent et délimitation des bassins versants dernières zones construites à l'échelle du bâtiment. Les zones construites après 1998 ont donc un débit de fuite limité et possèdent des techniques alternatives de gestion des eaux pluviales.

La ZAC a été achevée en 2006 et rétrocédée à la commune de Noisy-le-Grand qui est maintenant propriétaire du réseau d'assainissement et responsable de sa gestion.

Cette zone a été choisie comme zone d'étude du fait :  de son homogénéité au niveau de l'urbanisme,

 de l'originalité dans la gestion des eaux pluviales : l'urbanisation s'est étalée sur 10 ans et a donc suivi l'évolution des modes et techniques de gestion, permettant une grand diversité des solutions alternatives utilisées (stockages enterrés, noues, espaces inondables. . . ),

 de la proximité entre les sites qui assure une relative homogénéité au niveau des apports atmosphériques (quantité de pluie et de dépôts),

 de la proximité avec le Leesu qui permet une rapidité d'intervention pour eectuer les maintenances et récupérer les échantillons après la pluie.

Sur cette zone, quatre bassins versants ont été étudiés dont l'emplacement et les limites apparaissent sur la photo aérienne en gure 7.1. Les caractéristiques de chaque bassin versant sont données dans les paragraphes suivants et résumées dans le tableau 7.1 page